samedi 29 octobre 2011

Salut aux indignés, il faudrait que vous fussiez des millions et des millions et que en descendant dans la rue, vous paralysiez les villes pacifiquement.

Ouaf, ouaf, ouaf, les agences de notations continuent à nous jouer la grande foire d'empoigne. Je suis mort de rire.

AFP-29/10/2011 à 10:57
"Dette: le Fonds de secours garde son "triple A", bon signe pour la zone euro
Le Fonds de secours de la zone euro (FESF) a annoncé samedi la confirmation de la note "triple A" que lui ont attribuée les agences de notation, une annonce qui devrait contribuer à rassurer les investisseurs au moment où l'Italie peine de plus en plus à financer sa dette."

Bon, le cirque continue, à se demander, si, nous sommes concernés. Parce que personne ne nous demande rien et que les états commencent à lancer leur police contre les indignés, à Melbourne, en Australie et à Oakland aux States.
Les bourses ruinent les états et les citoyens et ces mêmes états envoient leur police tabasser des manifestants pacifiques.
Le monde ou ce qu'ils en ont fait, n'est-il pas merveilleux, mes quatre chers lecteurs ?
En tout cas, pour une fois, je vous conseille la lecture d'un livre dont l'auteur écrit sur la "Finance de l'ombre" et accorde un interview au journal le Monde.
Et, cet article est si, intéressant que je me contenterais de celui-ci pour aujourd'hui.
A lire dans son intégralité sur le Monde en ligne d'aujourd'hui.

"Finance de l'ombre : "Les autorités ont fermé les yeux"
Marc Roche, correspondant du "Monde" à Londres et auteur du livre "Le Capitalisme hors la loi" (Ed. Albin Michel) | LEMONDE.FR | 22.09.11 | 14h15 • Mis à jour le 28.09.11

Les économistes n'ont pas idée des montants engagés dans la finance de l'ombre à ce jour, mais selon eux, elle dépasse la sphère financière réglementée. REUTERS/KAI PFAFFENBACH

L'INTÉGRALITÉ DU DÉBAT AVEC MARC ROCHE, CORRESPONDANT DU "MONDE" À LONDRES ET AUTEUR DU LIVRE "LE CAPITALISME HORS LA LOI" (ED. ALBIN MICHEL), MARDI 27 SEPTEMBRE 2011
Raoul : Quelle est, selon vous, la place de la finance "souterraine" dans le système financier global ?

Marc Roche : Bonjour, la place de ce que j'appelle le "capitalisme hors la loi", c'est-à-dire non réglementé, est désormais supérieure au poids de la sphère financière régulée et transparente. La crise des crédits à risque subprimes de 2008-2009 a accentué le poids de cette économie souterraine, puisque ses acteurs ont pu compenser leurs pertes et garder leurs profits grâce au recours à cette finance parallèle, légale, mais profondément immorale : conflits d'intérêts, évasion fiscale, risques systémiques, impunité et âpreté aux gains.

Léon : Quels mécanismes lient finance de l'ombre et crise ?

Le recours aux paradis fiscaux, aux hors-bilans, aux sociétés offshore, à l'optimisation fiscale, aux liens étroits tissés avec les politiques ont contribué à la crise de 2008-2009 comme à celle de la dette souveraine de nos jours. A titre d'exemple, la quasi-totalité des produits financiers toxiques qui ont failli emporter les banques était immatriculée dans des paradis fiscaux.

Philippe J : Les autorités ferment-elles sciemment les yeux sur la pratique du shadow banking ?

Déjà qu'est-ce que le shadow banking ? Il s'agit de la finance parallèle, de l'ombre comme son nom l'indique, qui est légale mais profondément immorale et qui est basée sur un contournement des règles, voire sur une absence de prêt. Dans cette mesure, les autorités ont non seulement fermé les yeux, mais ont participé aux activités du shadow banking. L'exemple le plus patent est l'absence de réglementation des paradis fiscaux malgré les engagements en ce sens du G20, à Londres, en 2009. En effet, chaque Etat protège cette place offshore. Les Etats-Unis ont le Delaware, où est immatriculée la quasi-totalité des entreprises américaines pour payer le moins d'impôts possible et se soustraire aux impératifs de sécurité des employés.

Dans le même ordre d'idées, la Grande-Bretagne utilise les îles anglo-normandes et les îles Caïmans comme rabatteurs de fonds pas toujours propres au bénéfice de la City. L'Italie a Monaco ; la France et l'Espagne ont l'Andorre ; la Belgique a le Luxembourg ; l'Inde, l'île Maurice ; la Chine, Hongkong ; et ainsi de suite, pour une suite sans fin.

Chablis : A-t-on une idée des montants engagés dans la finance de l'ombre ?

Non. Tout ce que la Banque mondiale affirme via des estimations est que le shadow banking est désormais plus important que la sphère financière réglementée (banque de détail, marchés d'actions et de devises, fusions-acquisitions…).

Sylvia : Ces traders et banquiers de l'ombre sont-ils poursuivis par la justice ?

Je suis un libéral convaincu que le capitalisme est une bonne chose ; c'est le seul système qui crée de la richesse. J'ai partagé ma vie professionnelle entre la City et Wall Street, mais ce qui me choque le plus dans ce que j'ai découvert dans les coulisses du capitalisme de l'ombre, c'est l'impunité des banquiers. Aucun banquier, même dans les cas de fraudes avérées, n'a été à ce jour inquiété, jugé et condamné. Ceux dont la mégalomanie, la cupidité et l'ego surdimensionné ainsi que l'aveuglement ont provoqué l'effondrement de leur banque, nécessitant un sauvetage par le contribuable, ont tous retrouvé du travail dans la finance, ont conservé leur retraite et parachutes dorés, et même leur titre nobiliaire dans le cas du Royaume-Uni.

La comparaison peut paraître facile, mais dans le pays où je vis depuis vingt-six ans, l'Angleterre, un gamin qui vole une bouteille d'eau pendant les émeutes de cet été écope d'une peine de prison ferme de six mois en justice expéditive. C'est choquant.

Dag : Pensez-vous qu'on pourrait changer le système financier tel qu'il est fait aujourd'hui ?

Restons optimistes. Comme le G20 est incapable de prendre une décision, vu les intérêts divergents entre ses membres, l'espoir réside dans l'Union européenne. Si les Britanniques sont déterminés à protéger la City, Français, Allemands et Scandinaves sont déterminés à éviter une répétition de la tourmente financière de 2008-2009. Cette fois-ci, il n'y a plus d'argent dans les caisses pour aider les banques.

Seule la Commission européenne peut mettre en place une réglementation communautaire pour protéger le contribuable et forcer les banquiers à rentrer dans leur rang. Mais il s'agit d'un travail de longue haleine, car le puissant lobby bancaire n'a pas son pareil pour émasculer toute tentative de réglementation."

A bientôt.
René.

PS :
Vendredi 28 octobre 2011
Grèce : « un pays en train d’être saigné à blanc et détruit par ceux qui prétendent le sauver »
Intervention à prendre très au sérieux. Ce que cette femme explique pour son pays, la Grèce, peut être prémonitoire pour l'Europe, et la France en particulier, tant que le pouvoir protègera les banques et les privilégiés. Ce que nous vivons, c'est un pillage organisé selon l'idéologie néolibérale. Il faut apprendre à résister et en urgence ! (Jean Dornac)

Par Sonia Mitralias

Intervention à la Conférence de Londres contre l'austérité organisée par la Coalition of Resistance (1er octobre 2011 ).

Je viens de Grèce, un pays en train d’être saigné à blanc et détruit par ceux qui prétendent le sauver, le Fonds Monétaire International, la Banque Centrale Européenne et la Commission Européenne. Après l’adoption, l’application et surtout…l’échec des quatre traitements de choc appelés Memoranda, et l’application actuellement du cinquième, qui est le plus dur et inhumain, la Grèce n’est plus le pays qu’on connaissait : Maintenant, les rues se vident après le coucher du soleil, les restaurants cherchent désespérément des clients et les magasins des rues commerçantes désertées tombent en ruine. Le pourquoi de cette métamorphose est donné par ces quelques chiffres : Les salariés et les retraités ont déjà perdu 30%-50% et parfois même plus de leur pouvoir d’achat. Ce qui a comme conséquence qu’environ 30% des magasins ou 35% des pompes a essence sont fermées pour toujours. Que le chômage atteindra probablement 30% l’année prochaine. Qu’on aura 40% de moins d’hôpitaux et de lits d’hôpitaux, ou que l’Etat grec se trouvant, il y a quelques jours, dans l’incapacité de fournir des livres scolaires à ses écoliers, les invite à en faire des photocopies (!), etc. etc. En somme, que la faim, oui la faim, commence à faire son apparition dans les grandes villes tandis que les suicides se multiplient dans un pays plongé dans le stress et le désespoir.

PS2 : Quand les banquiers continuent à mentir (Agoravox)

Lehman Brothers n’est pas morte
Le grand public croit que la banque d’investissement américaine Lehman Brothers est morte à la suite de sa faillite le 15 septembre 2008, après avoir déclaré 4 milliards de dollars de pertes pour le 3ème trimestre. Les médias et les explications mensongères des politiciens sur la crise sont là pour nous le faire croire. Mais Lehman Brothers n’a pas simplement disparu en laissant une ardoise de 107 millions de dollars à effacer d’un coup d’éponge. Quand les créanciers d’une dette s’appellent Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Rothschild & Cie, Lazard, Barclays ou Salomon Brothers, les créances ne sont jamais effacées.

LAMCO

Il existe une obscure société d’Asset Management, inconnue du grand public, inconnue des médias, et dont site internet très sobre (pour ne pas dire cheap) est avare en informations, du nom de LAMCO. Legacy Asset Management Company, ou en Français : Société de Gestion d’Actifs Hérités. Merci pour l’héritage. LAMCO a été créée à la suite de la faillite de Lehman Brothers Holdings Inc. (LBHI). Quand LBHI a fait faillite, le groupe (activités, immobilier, mobilier, systèmes informatiques, etc) a été vendu à Barclays Capital et à Nomura Holdings, mais a dû conserver la majorité de ses actifs, dont les fameux actifs pourris que sont les CDO (obligations adossées à des crédits immobiliers non-garantis « subprime »).

C’est pour faire disparaître ces actifs que LAMCO a été créée. Si on était cyniques, on parlerait presque de blanchiment d’argent. Le but de l’opération n’est évidemment pas de rendre leur maison à ceux qui ont été expropriés, ni même de limiter les pertes des créditeurs, mais de maximiser les profits des créditeurs à partir d’actifs illiquides, dont personne ne veut car trop dangereux. Comment réaliser une telle prouesse ? Concrètement il s’agit de changer le packaging, d’envelopper la merde dans un joli papier cadeau, de re-titriser des actifs déjà titrisés au carré, et de s'en débarasser, avec le sourire. En 2008 on parlait de CDO², mais LAMCO nous concocte des CDO³³³. Bien entendu, tout cela finira comme toujours racheté par les Banques Centrales avec la planche à billets et les impôts du contribuable.

LBHI, un sacrifice lucratif et pas définitif

Le gouvernement américain ayant décidé de ne pas renflouer LBHI, le groupe a fait faillite puis a été racheté par Barclays. Cette dernière n’a pas racheté LBHI par charité talmudique chrétienne : Barlcays est créditrice du groupe, comme bien d’autres banques d’investissements.

Les liens entre les banques d’investissement, en apparence concurrente, sont connus depuis longtemps. On sait notamment que Lehman Brothers et Goldman Sachs ont collaboré dès le début du 20ème siècle pour créer General Cigar Co., Goodrich Co., et d’autres géants de l'industrie. On sait également que Goldman Sachs a vendu ses actions Lehman Brothers juste avant la chute de leur quotation en bourse. On sait enfin que c’est Henry Paulson, secrétaire au Trésor en 2008, qui a décidé de sauver Merill Lynch, AIG, Freddie Mac et Fannie Mae, et pas Lehman Brothers. Or Paulson est un ancien patron de Goldman Sachs, un ami de Lloyd Blankfein alors PDG de Goldman Sachs et de John Thain, un ancien de Goldman Sachs et patron de Merill Lynch. Quand on sait que c’est à Goldman Sachs qu’a été confiée la charge de la vente des Bons du Trésor du gouvernement américain après la crise de 2008 alors que LBHI était sa concurrente sur ce marché, on comprend pourquoi Pierre Jovanovic soupçonnait un délit d’initiés voire une escroquerie monumentale dans un article publié en 2009. Au jeu de la finance, quand les joueurs fixent les règles et se connaissent tous, les règles pour le citoyen lambda sont : « pile je gagne, face tu perds ».

Qui dit faillite dit évidemment licenciements. Pour la réceptionniste et la fille de la photocopieuse oui, mais évidemment pas pour les copains. Le PDG de LBHI, Richard « big dick » Severin Fuld a touché 37 millions de dollars l’année de la faillite, et a bien réussit sa reconversion dans des hedge funds et autres maisons de courtages New Yorkaises."

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