jeudi 31 août 2017

Sur l’expérience abandonnée des 12 000 tonnes de pelures d’oranges qui ont radicalement transformé une région auparavant désertique

30 Août 2017 | 2 commentaires source : Gurumed.org



Un projet expérimental de conservation, qui a été abandonné et presque oublié, a fini par produire une étonnante réussite écologique, près de 20 ans après.
Le plan consistait, pour une entreprise produisant du jus de fruits, à déverser 1000 camions de déchets de peau d’orange dans un pâturage stérile du Costa Rica, au milieu des années 1990 (image d’entête). Au final, cela a revitalisé le site désertique, le transformant en une forêt prospère et luxuriante.
Malheureusement, le projet fut contraint de s’arrêter à sa deuxième année seulement, mais malgré cela, les pelures déjà déposées sur le site de 3 hectares oint entraîné une augmentation de 176 % de sa biomasse terrestre.
Selon l’écologiste Timothy Treuer de l’université de Princeton :
C’est l’une des seules instances dont j’ai déjà entendu parler, d’une séquestration du carbone à un coût négatif. Ce n’est pas seulement une victoire pour l’entreprise et le parc local. C’est une victoire pour tous.
L’idée est née en 1997 lorsque les chercheurs de Princeton (États-Unis), Daniel Janzen et Winnie Hallwachs, ont abordé le fournisseur de jus d’orange costaricain Del Oro avec une opportunité unique. Si Del Oro acceptait de faire don d’une partie de ses terres limitrophes à la zone de conservation du parc national de Guanacaste, la société serait autorisée à déverser ses pelures d’orange sans frais sur les terres dégradées du parc. La compagnie de jus a convenu de l’accord et quelque 12 000 tonnes de déchets d’épluchures d’orange, transportées par un convoi de 1 000 camions, ont été déposées sur des sols pratiquement sans vie sur le site.
Le déluge de déchets organiques riches en nutriments a eu un effet presque instantané sur la fertilité de la terre.
Selon Treuer :
Au cours de six mois environ, les peaux d’orange s’étaient transformées en un épais terreau noir et tendre.
Malgré ce début prometteur, l’expérience s’est arrêtée alors qu’un fabricant de jus de fruits appelé TicoFruit a poursuivi Del Oro, alléguant que son concurrent avait “souillé un parc national”.
La Cour suprême du Costa Rica a pris parti avec TicoFruit, et l’expérience a été sommée de s’arrêter et le site fut oublié durant les 15 prochaines années.
Puis, en 2013, Treuer a décidé d’évaluer le site en visitant le Costa Rica pour d’autres recherches.
Il s’avère que le seul problème fut de retrouver l’ancien désert, un défi qui nécessitait deux voyages sur le site, étant donné que le paysage aride avait été transformé de manière incontrôlable en une jungle.
En comparant le site à une zone de contrôle à proximité, qui n’avait pas été traitée avec des peaux d’orange, l’équipe de Treuer a trouvé que son tas de compost expérimental a donné un sol plus riche, davantage de biomasses d’arbres et une plus grande diversité d’espèces, comme un figuier tellement énorme qu’il fallait trois personnes de leur bras entourant sa base pour en couvrir la circonférence.

A partir de l’étude, avant. (Daniel Janzen/ Winnie Hallwachs/ Restoration Ecology)
Êxp pelure orange17 3
En image d’entête, pendant et ci-dessous, après. (Daniel Janzen/ Winnie Hallwachs/ Restoration Ecology)
Êxp pelure orange17 2

 
Quant à la façon dont les peaux d’orange ont réussi à régénérer le site si efficacement en seulement 16 ans d’isolement, personne ne sait vraiment. Pour les chercheurs, il se pourrait que cela soit dû à “une synergie entre la suppression de l’herbe invasive et le rajeunissement des sols fortement dégradés”.
Quoi qu’il en soit, les chercheurs espèrent que la remarquable réussite de cette décharge abandonnée de peau d’orange sur 16 ans inspirera d’autres projets de conservation semblables.
Surtout parce que, avec le fait d’avoir géré les déchets et d’avoir revitalisé des paysages stériles, les terres boisées plus riches séquestrent encore plus de carbone de l’atmosphère, ce qui signifie que de petites parcelles de terre régénérées pourraient bien aider à sauver la planète.

L’étude publiée dans Restoration Ecology : Low-cost agricultural waste accelerates tropical forest regeneration et présentée sur le site de l’université Princeton : Orange is the new green: How orange peels revived a Costa Rican forest.
En Allemagne, les retraités sont les grands oubliés des années Merkel
Gwénaëlle Deboutte (à Berlin), le 30/08/2017 à 7h08 source : La Croix
Mis à jour le 30/08/2017 à 10h07
En dépit de la santé florissante de l’économie allemande, plus de 900 000 retraités dans le pays sont actuellement obligés de travailler pour compléter leur faible pension.
Le sujet a beau constituer l’un des thèmes forts de la campagne électorale en vue des législatives du 24 septembre, beaucoup doutent que leur situation s’améliore dans les prochaines années.

En Allemagne, 11 % des retraités allemands âgés de 65 à 74 ans, soit 942 000 personnes, sont aujourd’hui obligés de travailler. / Jan Michalko / Tangophoto / Picturetank
Trois fois par semaine, Karl-Heinz doit se lever aux aurores. Parfois avec difficulté. À 69 ans, ce Berlinois se rend encore au travail dans une petite entreprise où il gère la comptabilité et les tâches administratives. Ses dix heures hebdomadaires lui rapportent 450 € par mois. « Cet emploi me plaît, mais les temps de transport sont longs, raconte-t-il d’une voix posée. Après une vie de travail, je pensais pouvoir me reposer, mais je n’ai pas le choix. »
Durant sa carrière de 43 ans, il a enchaîné les contrats dans l’informatique et connu une période de chômage. Résultat, Karl-Heinz perçoit une retraite de 860 €. Une fois payés son loyer de 480 €, l’électricité et sa mutuelle, il lui reste moins de 150 € pour vivre.
Comme lui, 11 % des retraités allemands âgés de 65 à 74 ans, soit 942 000 personnes, sont aujourd’hui obligés de travailler. Ce chiffre a doublé en dix ans, selon les dernières données de l’Institut fédéral de la statistique (Destatis).
En cause, le trop faible montant des retraites. En moyenne, un ancien actif allemand reçoit 1 100 € brut par mois, contre 1 370 € en France. Comment expliquer un tel chiffre dans un pays à l’économie florissante ?
Une retraite à deux vitesses
« Le système allemand a créé une retraite à deux vitesses, répond Stefan Sell, sociologue à l’Université de Coblence et spécialiste du sujet. D’un côté, il y a les salariés qui ont suivi une carrière linéaire dans des emplois bien payés, comme dans l’industrie. Ceux-là touchent une retraite confortable, qui peut aller jusqu’à 1 800 ou 1 900 €. De l’autre, on retrouve toutes les personnes qui ont eu des emplois précaires ou des accidents de parcours. Ceux-là peuvent se retrouver avec des pensions de misère, parfois inférieures à 600 €. »
Depuis la réforme engagée par le gouvernement SPD dans les années 2000 pour faire face au déclin démographique du pays, les règles de calcul des retraites ont changé. Au bout de 45 ans de cotisations, les seniors perçoivent moins de 50 % de leur ancien salaire. Pour un revenu moyen de 3 000 €, la retraite plafonne ainsi à 1 360 € bruts.
En parallèle, depuis une vingtaine d’années, le pays a privilégié le dumping salarial pour accroître sa compétitivité. Avant l’instauration du salaire minimum en 2015, les employés dans la restauration, la vente ou les services étaient généralement payés entre trois et quatre euros de l’heure.
Aujourd’hui encore, 7 millions d’Allemands vivent de mini-jobs à 450 € par mois. « Les femmes sont les plus touchées par cette précarité, poursuit Stefan Sell. En plus des écarts salariaux avec les hommes, ce sont souvent elles qui interrompent leur carrière pour élever les enfants ou qui acceptent des temps partiels. »
Du fait de leurs moindres qualifications et des différences de salaires entre l’est et l’ouest, les travailleurs de l’ex-RDA sont également défavorisés. Dans cette partie du pays, le montant moyen des pensions chute à 800 € par mois.
« Il n’y a pas de minimum vieillesse en Allemagne »
À 64 ans, Birgit cumule les deux « handicaps ». En plus d’être une ancienne Allemande de l’Est, cette femme souriante et dynamique a élevé seule ses cinq enfants. « J’ai travaillé pendant 40 ans, indique-t-elle. Avant la chute du Mur, j’ai d’abord été vendeuse, puis conductrice de grue pendant onze ans. Mais à la réunification, comme beaucoup, j’ai été licenciée. J’ai dû déménager et j’ai travaillé ensuite pendant 17 ans chez Mc Donald’s où je gagnais environ 1 000 € par mois. »
Aujourd’hui, sa retraite est de 650 € mensuels, auxquels s’ajoutent depuis un an 125 € au titre de l’éducation de ses enfants. Une fois toutes les charges acquittées, il ne lui reste que 120 € pour vivre – soit quatre euros par jour. Pour compléter ses revenus, elle fait le ménage dans un café pour environ 80 € par mois. Birgit voudrait bien travailler davantage, mais après un accident cérébral, elle n’en a plus la capacité.
« J’ai eu le bac, j’ai fait des études, explique-t-elle. Terminer ma vie en faisant le ménage, je trouve cela injuste. Ce qui m’attriste le plus, c’est que je n’ai pas les moyens d’aller au cinéma ou simplement de m’offrir un abonnement à un journal.» Pourtant, elle ne blâme pas la classe politique. Elle apprécie au contraire la politique de la chancelière Angela Merkel, « une femme courageuse ». Birgit fait partie de cette génération d’Allemands qui a appris à se débrouiller et à ne pas se plaindre.
Pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent plus travailler, il reste la possibilité de demander les aides sociales pour atteindre les 850 € mensuels. Mais beaucoup ne le souhaitent pas. « Il n’y a pas de minimum vieillesse en Allemagne. Ce qui signifie que vous devez littéralement vous mettre à nu devant l’administration pour en faire la demande, critique Stefan Sell. Vous devez indiquer combien vous gagnez, quelle est votre épargne personnelle, déménager le cas échéant dans un plus petit logement… ».
Âgée de 78 ans, Inge en sait quelque chose. Après avoir travaillé comme ouvrière non qualifiée, puis comme concierge dans son immeuble, elle perçoit moins de 800 € de retraite, complétée par une petite aide de l’État. « Comme je suis malade, j’ai pu conserver mon petit deux-pièces, se réjouit-elle. Il me permet d’accueillir quelqu’un en cas de problème. » Une fois par semaine, Inge est bénévole pour Die Tafel, l’association équivalente aux Restos du cœur. Elle peut ainsi bénéficier d’un petit panier de nourriture.
15% des seniors en situation de pauvreté
Avec l’augmentation du coût de la vie et des loyers dans les grandes villes, les seniors sont de plus en plus nombreux à solliciter l’aide des associations. À tel point que la pauvreté des retraités est devenue l’un des thèmes majeurs de cette campagne électorale. Parmi les propositions, les sociaux-démocrates du SPD veulent relever le niveau des pensions et créer une retraite de solidarité pour les plus pauvres. Voulant aller plus loin, la gauche de Die Linke appelle à la création d’une retraite minimum de 1 050 € par mois.
À l’inverse, la chancelière Angela Merkel vante son bilan et estime que « toutes les réformes nécessaires pour sécuriser le système jusqu’en 2030 ont été conduites». Un constat que ne partage pas Karl-Heinz : « Sur trois mandats, elle n’a rien fait pour améliorer notre situation, tempête-t-il. Elle a certes introduit des avantages pour les mères de famille, mais cela ne concerne pas tout le monde. Angela Merkel n’a aucune vision et je ne pense pas que cela changera par la suite».
Karl-Heinz n’apporte pas plus de crédit au SPD, responsable des réformes qui ont mené à ces disparités. Pourtant, l’Allemagne risque de pâtir de ses fractures sociales. « On considère que 15 % des seniors sont en situation de pauvreté, estime Stefan Sell. Si aucune réforme de fond n’est menée, ils pourraient être 30 % dans les prochaines années ».
--------------------------------------
Angela Merkel, douze années de règne et d’alliances
Septembre 2005. À la tête des chrétiens-démocrates de la CDU depuis 2000, Angela Merkel obtient 35,2 % des suffrages aux législatives, en compagnie de son allié bavarois, la CSU. Elle devance ainsi de peu les sociaux-démocrates du SPD (34,2 %), ce qui lui permet de renverser la coalition sortante, « rouge-verte », emmenée par Gerhard Schröder. Après cinq semaines de négociations, elle forme une grande coalition avec la CSU et devient, à 51 ans, la plus jeune chancelière de l’histoire de l’Allemagne fédérale.
Septembre 2009.La déroute du SPD aux législatives (23 %) permet à l’union CDU-CSU (33,8 %) d’envisager une coalition avec les libéraux du FDP (14,6 %).
Septembre 2013.L’Union CDU-CSU remporte 40 % des suffrages aux législatives, mais ne peut maintenir sa coalition avec les libéraux (5 %). Cette situation rend nécessaire une nouvelle alliance, inédite, avec les sociaux-démocrates du SPD (25,7 %).

Gwénaëlle Deboutte (à Berlin)

L'Irak annonce la reprise de Tal Afar, un des derniers bastions de l'EI

source : Romandie.news
Capture d'écran d'une vidéo montrant le Premier ministre irakien Haider al-Abadi annonçant le début des opérations à Tal Afar contre l'EI, le 2 août 2017 / © Service de Presse du Premier ministre irakien/AFP/Archives / Handout
Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a annoncé jeudi la reprise au groupe Etat islamique (EI) de Tal Afar, l'un des trois derniers bastions jihadistes dans le pays, finalisant ainsi la reconquête de l'ensemble de la province septentrionale de Ninive.

"Notre bonheur est complet, la victoire est arrivée et la province de Ninive est désormais entièrement aux mains de nos forces", a affirmé M. Abadi dans un communiqué parvenu à l'AFP, en référence à cette région du nord de l'Irak dont les forces anti-EI avaient déjà repris début juillet le chef-lieu, Mossoul, aux jihadistes.

Le 20 août, les forces gouvernementales et paramilitaires irakiennes avaient lancé l'assaut sur Tal Afar, à 70 km à l'ouest de Mossoul.

L'avancée avait été rapide dans cette ville qui comptait 200.000 habitants avant l'arrivée des jihadistes. Les forces anti-EI avaient toutefois rencontré une forte résistance des combattants de l'EI dans une localité plus au nord, al-Ayadieh, sur la route menant à la Syrie.

Lors d'une offensive fulgurante en 2014, l'EI s'était emparé de près d'un tiers de l'Irak mais il a ensuite perdu beaucoup de terrain devant les multiples offensives lancées par le pouvoir irakien et ses alliés dont une coalition internationale menée par les Etats-Unis.

Après la reprise de Tal Afar, l'EI ne tient plus que deux zones: Hawija, à près de 300 km au nord de Bagdad, et trois villes de l'ouest désertique frontalier de la Syrie: al-Qaïm, Rawa et Anna.



(©AFP / 31 août 2017 14h11)

Grandes manoeuvres autour du Venezuela

Grandes manoeuvres autour du Venezuela

En 1922, nouvelle tentative de soumission des Soviets aux puissances créancières (Et, qui, il y avait dans l'histoire, rotschild. note de rené)

En 1922, nouvelle tentative de soumission des Soviets aux puissances créancières

La fusion froide, une nouvelle source d'énergie propre | Jean-Paul Biber...

Israël menace de bombarder le palais présidentiel de Bachar al-Assad

Israël menace de bombarder le palais présidentiel de Bachar al-Assad
Par Tyler Durden
Des informations supplémentaires ont émergé de la réunion du Premier ministre israélien Netanyahu avec le président Poutine la semaine dernière. Ils se sont rencontrés dans la station balnéaire de la mer Noire à Sotchi le 23 août pour discuter des développements récents en Syrie. Selon de nouveaux rapports troublant dans les médias arabes et israéliens, un ancien responsable israélien accompagnant Netanyahou lors du voyage a menacé d’assassiner le président syrien Assad en bombardant son palais à Damas, tout en ajoutant que Israël chercherait à faire dérailler l’accord de désescalade obtenu cet été à Astana au Kazakhstan et validé entre les États-Unis et la Russie.
Selon le Jerusalem Post :
Un haut responsable israélien a averti le gouvernement russe que si l’Iran continuait d’étendre son influence en Syrie, Israël bombarderait le palais du président syrien Bachar Assad à Damas, selon des rapports dans les médias arabes.
Israël a également averti que si des changements sérieux ne se produisaient pas dans la région, Israël veillerait à ce que l’accord de cessez-le-feu, conclu par les États-Unis et la Russie à Astana, au Kazakhstan, soit annulé.
Une source israélienne de haut niveau a déclaré au journal Al-Jadida qu’il n’y a eu aucune entente entre les Israéliens et les Russes. Cependant, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a précisé à Poutine que ses préoccupations doivent être prises en compte, sinon Israël sera obligé d’agir.
Ces avertissements ont été lancés la semaine dernière, lors de la rencontre entre Netanyahou et le président russe Vladimir Poutine.
Comme nous l’avons déjà noté à ce moment-là, les propos impudents que Netanyahou a adressés à Poutine sur cette escalade «préventive» en Syrie pour détruire ce que les responsables de la défense israéliens appellent communément le «pont terrestre iranien» (ou le «croissant Shiite» ), révèlent un désespoir grandissant, dans la mesure où même L’Occident semble maintenant ignorer les «lignes rouges» déclarées de manière répétitive par Netanyahou. Bien que les déclarations publiques de Netanyahou à Sotchi aient été assez provocantes – menaçant ouvertement l’escalade militaire directe en Syrie, si sa demande pour le retrait des forces iraniennes n’était pas satisfaite – la menace qui vient d’être révélée d’assassiner le chef d’Etat en exercice d’un pays souverain membre de l’ONU porte la guerre des mots à un tout autre niveau.
Le Premier ministre israélien a également partagé des renseignements avec Poutine qui prétend révéler des plans iraniens pour une présence à long terme en Syrie. Il semble que Netanyahu soit en train d’en faire son argumentation devant les médias mondiaux, avec la BBC et d’autres médias internationaux : « L’Iran est en train de construire des usines de missiles en Syrie et au Liban: Netanyahu » .
Le Jerusalem Post donne des précisions exactes sur les fonctionnaires qui ont accompagné Netanyahou en Russie:
Netanyahu Poutine 20170830
Le Premier ministre, accompagné du chef du Mossad, Yossi Cohen, le nouveau président du Conseil de sécurité nationale, Meir Ben-Shabbat, et le ministre Likoud Ze’ev Elkin, qui a servi de traducteur, s’est envolé pour Sotchi sur la mer Noire pour la rencontre, pour revenir en Israël aussitôt après sa fin.
Nous avions expliqué en outre qu’Israël était depuis longtemps en guerre ouverte contre la Syrie, bien que les fonctionnaires israéliens et les médias internationaux le reconnaissent rarement. En 2013, Israël a lancé une puissante attaque de missiles contre une installation de technologie de défense syrienne à Jamraya non loin de Damas. Et cependant, la plus éhontée a été l’attaque de 2016 ciblant l’aéroport international de Damas, qui a tué un célèbre commandant du Hezbollah. Dans un aveu significatif fait au début de ce mois-ci, le chef de la force aérienne israélienne a reconnu près d’une centaine d’attaques de Tsahal contre des convois en Syrie au cours des 5 dernières années.
Netanyahu lui-même a récemment été surpris par un micro resté branché à son insu qui se vantait qu’Israël avait frappé des cibles syriennes au moins « une douzaine de fois ». Et cela sans parler du soutien secret d’Israël aux groupes liés à Al-Qaïda dans le sud de la Syrie, qui impliquerait des transferts d’armes et le traitement des djihadistes blessés dans les hôpitaux israéliens, ce dernier aspect est largement connu grâce à une photo impliquant Netanyahu lui-même. Comme l’ancien directeur par intérim de la CIA, Michael Morell l’avait déclaré directement à la population israélienne, au sujet du «jeu dangereux» d’Israël en Syrie qui consiste à coucher avec Al-Qaïda pour lutter contre l’Iran chiite.
L'immeuble des bureaux présidentiel d'Assad - New Shaab Palace - se trouve au-dessus du centre de Damas. Source de l'image: Flickr / Nawar-2012
L’immeuble des bureaux présidentiel de Assad – New Shaab Palace – se trouve au-dessus du centre de Damas. Source de l’image: Flickr / Nawar-2012
Alors que, pendant des années, Israël a joué discrètement plus d’un «jeu à long terme» en Syrie en dehors des médias, en fournissant un soutien tacite aux terroristes d’al-Qaïda en Syrie le long de la frontière du Golan (dans les paroles de Netanyahou à Poutine : Israël préfère la «sphère sunnite» à «l’arrivée des chiites», ce qui reflète une vision troublante et répandue parmi les fonctionnaires israéliens selon laquelle l’EI est le «moindre mal»), ainsi qu’en bombardant presque régulièrement des cibles choisies, manifeste maintenant sa volonté accrue de dire haut et fort et sans réserve ses intentions au monde entier, ce qui est le résultat des nouvelles réalités qu’il semble ne pas être préparé à accepter.
Quelles sont les nouvelles réalités dans la région qui poussent les responsables israéliens à organiser de manière imprudente des fuites sur des menaces d’assassinat de Assad dans la presse arabe?
Tout d’abord, le gouvernement syrien et ses alliés, la Russie, l’Iran et le Hezbollah sont en train de gagner la guerre. Dans l’idée d’Israël, l’accord d’Astana signifie potentiellement que la présence iranienne sera désormais soutenue par la puissance aérienne russe. Il semble également que, dans le soutien des États-Unis de «zones de désescalades» dont la mise en œuvre implique nécessairement l’Iran, les États-Unis accordent une approbation tacite à la présence de troupes iraniennes en Syrie. C’est le pire cauchemar d’Israël: il a tellement investi pour faire chuter Assad afin de renverser ensuite ce qu’il prétend être «l’expansion iranienne et pro-chiite» dans la région.
Deuxièmement, les États-Unis ont globalement signalé à Israël : débrouillez-vous tout seul pour ce qui est de votre politique en Syrie. Trump a arrêté le programme de la CIA destiné à renverser Assad – un programme qui a bénéficié de l’aide des services de renseignements israéliens. D’autres leaders mondiaux comme Macron en France ont ajouté que Assad est là pour ainsi dire pour un certain temps.
Troisièmement, le Hezbollah vient de terminer l’éradication de l’EI sur la frontière libano-syrienne et il semble maintenant plus confiant que jamais. Israël s’est engagé pour l’insurrection sunnite contre Assad car cette insurrection menaçait aussi l’existence du Hezbollah, que les responsables de la défense israélienne considèrent comme l’ennemi le plus redoutable directement à la frontière israélienne. Lundi, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré le 28 août comme «Deuxième jour de la libération» du Liban dans un discours télévisé célébrant la victoire militaire du Liban sur l’EI dans le nord-est du pays. Comme nous l’avions signalé récemment, c’est un «secret de Polichinelle» que des conseillers des forces spéciales américaines se coordonnent indirectement avec le Hezbollah via l’armée libanaise, même si c’est politiquement sensible, car le Liban dépend fortement de l’aide militaire américaine.
Et enfin, Israël sent que l’opinion internationale se déplace rapidement maintenant que l’EI est en train de rapidement disparaitre. Il sait que l’opinion mondiale ne tolèrera pas une autre invasion du style irakien pour un changement de régime au Moyen-Orient. Et en plus, une telle perspective de changement de régime en Syrie est d’autant plus difficile que les moyens de défense aériens russes sont profondément enracinés. Israël se trouve maintenant isolé et l’émotion de Netanyahou découle de la prise de conscience de tout cela. Ses cris sont d’autant plus forts qu’ils viennent d’une position de faiblesse.
Aujourd’hui, la seule question qui subsiste est: sur l’infime possibilité qu’a Israël de créer une escalade militaire en Syrie, jusqu’où la Russie la laissera aller ?
Traduction : Avic – Réseau International

Syrie : des rebelles « made in CIA » attaquent l’armée US

Syrie : des rebelles « made in CIA » attaquent l’armée US
photo_1502_20703352Les « rebelles » formés et armés par la CIA en Syrie ne le sont plus. Désormais seuls, ces « rebelles » —qui, contrairement à ce que leur appellation laisse supposer sont majoritairement étrangers— se rapprochent de la Turquie.
Or, depuis novembre 2016, la Turquie s’inquiète des ambitions des groupes kurdes formés et armés par le Pentagone. Ankara n’a cessé de mettre en garde Washington qui est à la fois allié des Turcs et des Kurdes.
Les « rebelles » —pas l’armée turque— ont donc offert au président Recep Tayyip Erdoğan la possibilité de résoudre cette contradiction : ils ont attaqué les troupes régulières des États-Unis au Nord de la Syrie.
De nombreux incidents sont rapportés depuis le mi-août, suscitant la colère du Pentagone contre Ankara.

Un pétrolier texan poursuit la Colombie pour avoir protégé un site naturel exceptionnel

PAR 
Plus de 83 millions de dollars. C’est le montant réclamé par la compagnie pétrolière Hupecol Operating Co, basée au Texas, à l’État colombien. En cause : la décision des autorités colombiennes de lui retirer son permis d’exploration pétrolière dans une réserve naturelle – la Serranía de la Macarena, toute première réserve créée dans le pays – et reconnue « patrimoine biologique de l’Humanité » par l’Unesco. La compagnie texane envisageait d’explorer 150 puits de pétrole potentiels à proximité du magnifique Caño Cristales, surnommé « le fleuve aux cinq couleurs » du fait de la diversité des plantes aquatiques poussant sur les affleurement rocheux.
Le permis annulé couvre environ 30 000 hectares – une superficie équivalente à trois fois la surface de Paris. Il a été accordé en toute discrétion le 18 mars 2016 par l’Autorité nationale des permis environnementaux (Anla) [1]. Or, un an plus tôt, la Macarena, l’organisme gouvernemental en charge de la préservation de l’environnement, avait estimé que le projet pétrolier n’était pas viable [2]. Suite aux révélations de la presse, le président Juan Manuel Santos a annoncé, dès le 14 avril 2016 sur son compte Twitter, la décision de suspendre le permis « jusqu’à ce que la protection de l’environnement de Caño Cristales et de la zone d’influence soit garantie ».
Selon l’entreprise Hupecol, la révocation du permis a généré 21 millions de pertes d’investissements, et à terme 62 millions de pertes de profits. Au nom du respect des principes de libre-échange sensés garantir la sécurité juridique des entreprises étrangères, la compagnie pétrolière envisage donc de poursuivre la Colombie devant les tribunaux internationaux, en plus des poursuites engagées devant un tribunal administratif local [3].
Ce type de demandes de compensation de la part de multinationales se multiplient des deux côtés de l’Atlantique. En Europe, le géant suédois de l’énergie Vattenfall réclame plus de 3,7 milliards d’euros à l’Allemagne en compensation de sa décision de sortir du nucléaire. La compagnie canadienne Lone Pine Ressources réclame également 250 millions de dollars au Canada, suite au moratoire sur la fracturation hydraulique mis en œuvre par le Québec, sous le fleuve Saint-Laurent.
Photo de une : Twitter

Notes

[1Voir cet article de El Espectador et de la BBC
[3Selon le journal El Espectador.


(C'est pour cela que macron, président français, représentant de l'oligarchie la plus prédatrice est en faveur des accords de libre échange pour que les multinationales accélèrent la décomposition de l'état souverain. note de rené)