vendredi 7 décembre 2012

Salut à mes camarades, les cinq militants, dont moi, des compagnons du coquelicot qui militant pour la disparition de l'espèce humaine. Prions pour que le fin du monde annoncée par les mayas pour ce 21 décembre soit vraie. Une bonne occasion de faire la fête !

Je le déclare donc tout net, mes chers cinq lecteurs, si, vous voulez combattre bill gates et sa fondation humanitaire qui ne travaille en réalité qu'au bénéfice de Mosanto, qu'il faille essayer de se passer du système d'exploitation window. Il serait temps que les chercheurs chinois s'y mette et décoiffe le père Gates qui utilise le sigle humanitaire pour faire des affaires.
Je n'ai pas à vous décripter les méfaits de Mosanto qui au Mexique veut remplacer le maïs traditionnel par son maïs OGM avec un slogan phare, "Que tous les tortillas du Mexique soient faites avec notre maïs".
Eh, bien ceux-là, ils se sont bien fait avoir par l'Alena, l'accord de libre échange nord américain qui devait apporter la prospérité au Mexique et qui l'a en fait transformé en colonie.
Colonie où Mosanto et bill gates veulent imposer leur loi.
Alors, je vous le dis, mes chers lecteurs, il est temps de se passer du système d'exploitation window. Il en existe d'autres. Alors, au moins essayons !
Parce que si vous n'êtes pas actif dans la "résistance" à la société qu'ils mettent sournoisement en place, vous pouvez l'être individuellement.
Par exemple, si, vous n'aimez pas la scientologie, n'allez pas voir les films de Tom Cruse ou John Travolta.
Par exemple, si, vous condérez que les hypermarchés carrefour vous prennent pour des cons, n'y allez plus.
Par exemple, si vous n'êtes pas d'accord que des banques spéculent sur les denrées alimentaires, partez de BNP Paribas.
Vous voyez, mes chers lecteurs, vous pouvez agir sans forcément vous impliquer physiquement ou financièrement dans des mouvements de protestions. Votre acte individuel amplifié par tous ceux qui feront la même augmentera l'efficacité et l'ampleur prise par la mobilisation des mouvements de protestation.
Parce qu'il va falloir qu'ils arrêtent de nous prendre pour des cons, les industries et leurs affidés. Par exemple, les médecins et les psychiatre avec l'industrie pharmaceutique et bientôt, les soi-disants sociologues.
Il faudra bien un jour qu'ils arrêtent !

(source : Reporterre, le site de l'écologie)
Ecologie

Les sociologues préparent l’opinion à accepter la biologie de synthèse‏





Un colloque a réuni des chercheurs en sciences sociales sur la biologie de synthèse : "l’anticipation facilite l’acceptation, affaiblit les résistances et prépare l’invasion de la dernière innovation dont nous n’avons ni besoin, ni envie. " John Kaltenbrunner - 6 décembre 2012

« Avec la biologie de synthèse, vous avez un avantage, c’est que le grand public pour le moment ne connaît pas. »
D. Raoul, Sénateur, Vice-président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques - Annexe au Rapport de février 2012, Les enjeux de la biologie de synthèse.
« LA BIOLOGIE DE SYNTHÈSE ENTRE SCIENCES ET SOCIÉTÉ » Préparer l’acceptabilité des « OGM de demain », dès aujourd’hui au CNAM
Ce mardi 4 décembre 2012, se tenait au CNAM une conférence organisée par le Génopole, centre de recherche en génomique qui vise à « favoriser l’essor des biotechnologies », et l’Institut Francilien Recherche Innovation Société (IFRIS), qui réunit plus de mille chercheurs en sciences sociales qui étudient les sciences, les technologies et leur contestation.
Cette bande de tristes lurons a passé la journée à mijoter le prochain ravage bio-industriel : la biologie de synthèse. Ce mariage transgénique entre monde biotech et sciences sociales profitera du soutien de Geneviève Furioso, « Miss(nistre) Dollars » [1] de la recherche. La pasionaria du nucléaire et des nanotechnologies ajoutera toute son ardeur personnelle à ces cogitations de synthèse qu’ils nous régurgiteront d’ici peu. Mais, à 120 euros l’entrée, la recette est encore bien gardée.
« Biologie de synthèse », de quoi s’agit-il ?
On sait qu’avec les OGM, l’industrie a appris à intervenir sur le code génétique d’un organisme existant pour le doter d’une fonctionnalité donnée - rendre un maïs résistant à un pesticide par exemple.
On sait qu’avec les développements conjoints de l’informatique et des nanotechnologies, elle se dote de moyens toujours plus puissants pour agencer la matière, construire des objets et traiter des informations à l’échelle du nanomètre.
La suite logique, pour aller vite, c’est la biologie de synthèse, soit rien de moins que ce que son nom indique : par croisement de l’ingénierie génétique, des nanotechnologies et de l’informatique, ingénieurs et techniciens peuvent maintenant synthétiser ex nihilo un code génétique entièrement nouveau.
Autrement dit : programmer un ordinateur pour donner vie à des choses artificielles, des organismes vivants qui n’ont rien à voir avec ce que crée la nature. Et puisqu’ils le peuvent, ils le font. Oublions la référence romantique au monstre de Frankenstein.
Ceux du XXIe siècle seront innombrables et minuscules, et sans doute bien plus réels : virus synthétiques, bactéries-machines, nano-robots à hélice d’ADN [2]. Avec les promesses d’un « progrès » techno-écolo, les profits seront juteux et les ravages certains.
Arrivent les nouveaux OGM et la privatisation du vivant, les bactéries génétiquement modifiées relâchées dans la nature comme pseudo-solution environnementale aux saccages industriels, et le tout avec des codes ADN nouveaux pour nous assurer que ces organismes-machines ne se mélangeront pas avec les autres êtres vivants. « Et si ça se mélange quand même ? », demandez-vous. Oui, ça fait peur. Mais, comprenez la logique : les dégâts, c’est la ressource du progrès de demain.
Vous ne connaissez pas encore la biologie de synthèse ? C’est normal, ses promoteurs nous y préparent très en avance.
N’ayez crainte, ils sont quelques dizaines réunis aujourd’hui à veiller à votre ignorance. Car si ces machines-vivantes n’ont pas encore envahi nos vies biologiques et politiques, les sociologues de l’IFRIS préparent déjà leur acceptabilité sociale. Parce qu’ils ont échoué avec les OGM, cafouillé avec les nanos, il serait terrible pour nos techno-furieux de reculer à nouveau sur la biologie de synthèse.
Et, c’est bien pourquoi le gratin techno-scientifique se réunissait mardi : l’anticipation facilite l’acceptation, affaiblit les résistances et prépare l’invasion de la dernière innovation dont nous n’avons ni besoin, ni envie.
Cette canaille interdisciplinaire étudie les précédentes oppositions aux technologies, afin de repérer leurs failles et de les exploiter pour nous faire avaler le poison. Ils nous préparent une fois de plus des pseudo-débats publics dans le seul but de nous acclimater à la biologie de synthèse.
Ils nous diront évidemment qu’il n’y a pas de risque-zéro (mais, bien sûr, « sans risque, pas de progrès ») et nous barbouilleront d’éthique. Avec un peu de chance, ils nous offriront même un atelier de « biologie de garage » : des bactéries synthétiques ludiques et participatives pour nous faire oublier que demain, c’est celles de Monsanto qui nous seront imposées.
Vous, là-dedans ! Nous n’avons ni question, ni incertitude. Notre position est déjà figée : nous n’acceptons pas.
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[1] La ministre confiait au Journal des Entreprises en octobre 2009 : « À un moment, ils m’appelaient Miss dollar, s’amuse-t-elle. C’est vrai. Ça ne sert à rien de chercher à faire le top du top si on ne le vend pas ».
[2] Je tire cette présentation d’un texte récent de Frédéric Gaillard, à lire pour qui voudrait en savoir plus : « Innovation scientifreak : La biologie de synthèse »


Source : Pièces et main d’oeuvre
Photo : Actu Environnement
Lire aussi : Il faut surveiller ceux qui prétendent fabriquer la vie

Parce que, parce que, mes chers lecteurs, tous ces gens se protègent bien après avoir commis leurs méfaits.

(source : les Moutons Enragés)

CEJ : Le secret qui couvre Goldman Sachs et la BCE

La Banque centrale européenne (BCE), dont le président Mario Draghi est un ancien de Goldman Sachs, a été autorisée par la Cour Européenne de Justice (CEJ) à conserver secrets des documents expliquant comment la Grèce a savamment camouflé sa dette. Avec l’aide (très) active de… Goldman Sachs. Tout va bien…
Au nom du droit à l’information, selon lequel « tout citoyen de l’Union a un droit d’accès aux documents de la BCE« , l’agence de presse Bloomberg a demandé, en aout 2010, la divulgation de deux documents internes de la banque centrale. Il s’agissait de savoir si des membres de la BCE étaient informés de (voire impliqués dans) ces malversations, qui ont coûté des dizaines de milliards d’euros aux citoyens européens. La demande a été retoquée du tac au tac. Bloomberg a donc fait appel à la justice. Mauvaise pioche : le tribunal de première instance de la CEJ vient de lui répondre… sous forme de boutade :
« La divulgation de ces documents aurait porté atteinte à la protection de l’intérêt public, puisqu’ils concernaient les politiques économiques de l’Union européenne et de la Grèce« . Un telle publication « aurait pu avoir des conséquences négatives sur l’accès, notamment de la Grèce, aux marchés financiers, et aurait pu affecter la conduite effective de la politique économique de la Grèce et de l’Union« , affirme l’arrêt.
Justice ? Défense des citoyens devant des malversations de fonctionnaires européens ? Que nenni… « Les tribunaux se plient aux règles économiques » imposées par l’administration politique, plutôt que de juger sur des principes de droit, a déclaré Georg Erber, un spécialiste allemand de la régulation des marchés financiers. « Cela révèle implicitement que l’Union européenne a bien été informée sur ce qui se tramait et qu’elle n’a pas pris les mesures nécessaires pour éviter la crise« .
La Justice ? C’est has been… Vive les marchés financiers !
Pire encore… Qu’est-ce qui pourrait bien autant paniquer les marchés pour que l’intérêt public soit ainsi menacé ? La Grèce sombre, tous les jours un peu plus. La BCE a beau la renflouer deux fois l’an à grands coups de dizaines de milliards, telles les Danaïdes remplissant leur tonneau percé, rien n’y fait. La BCE possèderait-elle (en plus de cela) quelques piteux secrets capables de faire exploser (un peu plus) l’économie européenne ? Pas franchement rassurant. A moins qu’elle ne cherche simplement à couvrir les agissements de ses fonctionnaires, pour une bonne part issus de la sulfureuse Goldman Sachs (Mario Draghi, Mario Monti, Lucas Papadémos…), et de Goldman Sachs itself, puisque c’est bien la banque qui était aux commandes de la manoeuvre de camouflage (et qui a raflé 600 millions d’euros au passage) ! Non… on n’oserait y croire.
En attendant, les citoyens européens n’auront pas le droit de savoir comment a été dilapidé leur argent. Et ça ne risque pas de s’arranger. Venant s’ajouter à la longue liste d’anciens de Goldman Sachs qui ont pris la tête d’institutions bancaires internationales (voire d’Etats), un certain Mark Carney vient de prendre les rênes royales de la Bank of England. Remplacé à son ancien poste de gouverneur de la banque centrale du Canada par… un autre ancien de Goldman Sachs, William Dudley. Aux Etats-Unis, une enquête sur ce sujet est en cours depuis… trois ans ! Et aux dernières nouvelles, elle n’a pas avancé d’un pouce. Pas encore demain que Goldman sera prise la main dans le Sachs…
« Tant qu’il y a de la musique, on continue de danser« … le nouveau slogan de Goldman Sachs ?
Via sott.net
Et, oui, cela aurait été dommage que le nom de Mario Draghi apparaisse dans ce dossier.

A bientôt.
René.

PS : (source : El Watan)

Nos harraga, nouvelle cible des salafistes de France

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le 07.12.12 | 10h00 Réagissez

Les milieux salafistes en France, de plus en plus actifs, s’intéressent aux harraga algériens. Un toit, de l’argent, une femme... Tout est fait pour les séduire avant de les enfermer pour les endoctriner. El Watan Week-end a infiltré le milieu.

Dans un local aménagé en F3, érigé sur le toit d’un immeuble HLM de la Seine-et-Marne, dans la région parisienne, Jalil et ses amis officient les cinq prières quotidiennes de l’islam depuis quatre ans au profit d’un nombre restreint de jeunes banlieusards et récemment des harraga, surtout des Algériens. A première vue, rien d’anormal. Pour les islamistes en revanche, il s’agit de toute une stratégie, une des voies pour recruter de nouveaux adeptes. «Le 77, c’est Al Qaîda !, confie un jeune Beur, tu ne peux rien faire sans eux. Ils contrôlent tout. Et pour convaincre les récalcitrants, une paire de Nike chez Foot Locker et le tour est joué.» Si bien que le département de la Seine-et-Marne est communément appelé dans le milieu des jeunes de la banlieue le «77 Al Qaîda».
«Les salaf’ sont des gens reconnus dans les banlieues, les gens nous respectent. Aujourd’hui, nous représentons les jeunes des quartiers mieux que n’importe quel parti politique ou association. Nos frères clandestins se tournent aussi vers nous pour régler leurs problèmes», lance d’emblée Redouane, 39 ans, sympathisant du FIS dissous. Jalil n’est autre que son comparse, âgé de 29 ans. C’est un Français «de souche». Il a épousé la religion musulmane lors de l’été 2009 au cours d’un voyage qui l’a conduit dans l’Ouest algérien, suite à l’invitation d’une association sportive algérienne. Depuis, Jalil consacre son temps à «sensibiliser les jeunes des banlieues de toutes les couleurs pour qu’ils reviennent sur le droit chemin, et pour ne jurer que par la foi en Allah», raconte-t-il. Mais derrière ce discours «pieux» se cache une autre vérité.

Cellules

«Jalil n’est que le visage aux yeux bleus de cette confrérie dangereuse et aux buts non avoués, relève Mounir, 26 ans, diplômé, natif de Beni Ouartilane et sans papiers en France. Grâce à son sourire et le ton apaisé de son discours, Jalil parvient à attirer de plus en plus de jeunes. Il avait tout tenté pour m’impliquer dedans.» L’activisme salafiste en France a pris des proportions alarmantes ces dernières années de l’aveu même d’un responsable du ministère de l’Intérieur français. Un islamisme moins ostentatoire mais plus structuré, selon de nombreux spécialistes. Le démantèlement de cellules djihadistes à Cannes et en région parisienne en octobre dernier – qui, selon les enquêteurs, préparaient des attentats spectaculaires en France –  a relancé le débat sur les connexions de cellules djihadistes en France avec d’autres organisations terroristes à travers le monde.
Pour rappel, l’affaire Merah, et sa supposée collaboration avec les renseignements français, n’a toujours pas livré tous ses secrets. Récemment, six terroristes français ont été arrêtés aux frontières entre la Mauritanie et le Mali. «Nous surveillons étroitement l’activité des milieux islamistes dits modérés, surtout dans les mosquées. Après des années de travail, nous nous sommes rendu compte que les mosquées ne sont pas les premières cibles des islamistes. Le travail de radicalisation idéologique et éventuellement de recrutement de djihadistes se fait ailleurs. Nous avons pour cela opté pour une autre stratégie», révèle une source de la place Beauvau (ministère de l’Intérieur français). Les «salaf’ de France» ou les «kh’wandji», après le forcing opéré dans les banlieues, s’occupent désormais des cas des harraga. Ces derniers, qui éprouvent des difficultés à travailler en ces temps de crise économique et à s’intégrer dans la société française, ont trouvé refuge chez les salaf’. «Ils se reconnaissent en nous», explique Jalil.

Boucheries

Merouane, 24 ans, de Belouizdad (Alger), harrag depuis seize mois, travaille dans la boucherie de Jalil pour 7 euros de l’heure. Vêtu d’un survêtement Lacoste, Merouane a laissé pousser sa barbe : «Je prends soin d’elle, je la taille pour que ça ne fasse pas trop “islamiste’’, car pour l’instant, je n’ai pas de papiers, cela pourrait attirer les flics», explique-t-il. Sa rencontre avec Jalil a eu lieu un vendredi, dans une salle de prière à Marx Dormoy, dans le 18e arrondissement de Paris. Depuis, Jalil ne le lâche plus. Il devient son «messager» auprès des jeunes harraga. Grâce à un harrag tunisien, nous avons pu infiltrer une des confréries des salaf’ de France. Redouane, habillé dans la pure tradition salafie, est l’un des animateurs les plus actifs. Après un bref séjour en Allemagne, grâce à ses connexions avec les milieux salafistes «exilés» en Europe, il rejoint la France. «Je ne renie pas mes convictions religieuses et idéologiques.
La France n’est qu’une terre d’asile et je retournerai au pays au moment opportun», lâche-t-il. De simple marchand de légumes au marché hebdomadaire de Barbès, il devient boucher, puis ouvre son propre commerce. Aujourd’hui, il possède plusieurs boucheries labellisées halal dans la banlieue parisienne. «Tout cela grâce à Allah et à mes frères», dit-il. La gestion de ses commerces déléguée à des gérants, des «frères», il s’occupe depuis quatre ans de la prédication auprès notamment des jeunes des milieux défavorisés, d’origine maghrébine en particulier. Il se dit fier d’avoir «ramené sur le droit chemin nos frères égarés en terre non musulmane, car en tant que musulman je dois m’occuper d’eux». Les harraga figurent parmi ces cibles prioritaires. A Meaux, toujours dans le département de la Seine-et-Marne, Redouane possède un pavillon qui sert de refuge aux harraga, et une salle de prière située dans le hall.

Epouse

Le pavillon est géré par Ahmed, la trentaine, originaire de Kouba, un ex-harrag, marié à une Française convertie à l’islam. Un mariage rendu possible grâce à son parrain Redouane. Son beau-frère s’occupe de la partie logistique. Quant à lui, il se charge de l’enseignement des préceptes de l’islam selon le rite salafi. Ahmed consacre le gros de son travail au «recrutement» de nouveaux adeptes issus du milieu des harraga. «Il dispose de plusieurs correspondants dans les arrondissements à forte population d’origine maghrébine. Ces gens-là sont prêts à intervenir pour s’occuper des jeunes en difficulté. Ils sont forts», nous informe un jeune Annabi, vendeur de cigarettes «du bled» dans le quartier Quatre-chemins à Pantin (Paris). Non loin de là, un autre harrag rencontré à la Villette nous relate son expérience avec les salafistes. «L’année dernière, en plein hiver, il faisait -7°C. Je suis allé à la mosquée de la Villette pour trouver refuge et nourriture.
Après la prière d’El icha, alors que le gardien s’apprêtait à fermer les portes du local, quelqu’un s’est approché de moi et m’a proposé de le suivre. Il m’a demandé de lui faire confiance et m’a expliqué qu’il était prêt à m’aider sans contrepartie», raconte-t-il. Après un week-end passé dans un appartement en Seine-Saint-Denis, il se retrouve à Meaux. «En rentrant dans un local, j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de va-et-vient. J’ai alors pensé que c’était un refuge pour SDF jusqu’à ce que je croise un jeune homme qui a fait la traversée avec moi de Turquie vers la Grèce», se souvient-il. Face à ses doutes, Ahmed intervient et le rassure : «Ne t’inquiète pas frère, ici, tu es au siège de notre association. Nous allons nous occuper de toi et te trouver inchallah une épouse, me lance mon tuteur», raconte le jeune Annabi. Il accepte alors de s’installer temporairement en ces temps de froid et de neige et se rend compte qu’il est victime de manipulation par les milieux salafistes. «Cinq jours après, je comprends que ce pavillon n’était pas le siège d’une association, mais un squat pour harraga dirigé par des islamistes, poursuit le jeune. Je commençais à prendre mes distances. En Europe, il ne faut jamais fréquenter ces milieux, car vous vous retrouvez dans le viseur de la police, puis ce sera ou la prison ou l’aéroport», explique-t-il.

Lacoste

Un autre jeune harrag de Annaba, Hamid, accepte, après plusieurs tentatives, de nous livrer les dessous de ces pépinières islamistes. «Dès que vous mettez le pied dans ces lieux, vous vous retrouvez entièrement pris en charge. Personnellement, je ne manquais de rien, je mangeais bien, je m’habillais chez Lacoste et Nike et le mec qui s’occupait de nous nous donnait 20 euros par jour», relate-t-il. Hamid avoue : «C’est vrai, j’ai été charmé par tant de gentillesse et de générosité. Je n’ai rien vu venir. Mais assez vite, le ton a commencé à changer. La prière nous a été imposée, puis nous étions obligés de laisser tomber nos Iphone. Nous écoutions tout le temps des prêches interminables, nous sortions peu et nous étions obligés d’assister aux halakate trois fois par jour : à l’aube, après la prière d’El asr et après El icha», révèle Hamid. Le discours vire alors de plus en plus vers le radicalisme, même à la limite du djihadisme. «Ils insinuaient tout le temps qu’il est du devoir des musulmans de combattre les mécréants et les juifs et d’aider leurs frères djihadistes partout dans le monde», nous raconte le jeune harrag qui trouvait que «le jeu devenait dangereux».
Mais compte tenu de sa situation, il ne pouvait rien faire : «Je ne vous cache pas que pour sortir de là, j’étais prêt à tout, quitte à aller les dénoncer à la police, mais j’avais peur du traitement que la police française allait me réserver, je suis un sans-papiers.» Pour échapper à leur emprise, Hamid invente une histoire : «Je leur ai demandé l’autorisation de sortir pour aller chercher un ami à la gare du Nord, un autre harrag en difficulté. J’ai subi un véritable interrogatoire avant qu’ils me laissent partir. Je l’ai échappé belle.» Mais Hamid ne dit rien de la façon dont ces groupes tiennent les jeunes recrues. Essentiellement par l’argent, mais pas uniquement. Et là, Hamid ne veut rien dire. «Ils vous passent de l’argent, des sommes importantes que vous envoyez à vos parents au pays. Redevable, et à force d’être instrumentalisés par la religion, vous ne pouvez pas leur échapper. D’autant qu’ils ont des agents partout», confie un autre harrag réfugié aujourd’hui à Charleroi, en Belgique. Hamid, quant à lui, a changé de look : il s’est teint les cheveux et s’est réfugié à Bordeaux chez ses amis. Déçu, il lance :  «Je me fais passer pour un étudiant. Ce n’est pas du tout la France dont je rêvais.»

Beurettes «moultazimate» pour mariage blanc :

Il fut un temps où les harraga, pour avoir des papiers, se mariaient avec des «gawriyat» rondes et âgées. Cette époque est révolue ! Maintenant, ils choisissent des beurettes lookées. Hidjab moderne ou niqab, éducation musulmane, une maison avec toutes les commodités et... une carte de séjour assurée.
De quoi faire rêver plus d’un harraga. Les «beurettes» salaf’ sont utilisées aujourd’hui comme un appât par les milieux salafistes en France pour attirer les jeunes harraga et les faire intégrer ainsi dans la grande famille des salaf’ de France. Selon de nombreux témoignages, «les islamistes radicaux insistent tout le temps sur la question du mariage, “on te trouvera une fille de bonne famille et tu resteras ici“, nous disent-ils», révèle Mourad, un jeune harrag d’Alger. Il a longtemps fréquenté les milieux islamistes.
«Au bout d’une année, je n’ai rien vu venir, ni travail, ni épouse, ni carte de séjour», confie-t-il. Mourad avait cru à la combine. «Ils étaient gênés lorsque je leur demandais où était passée la prétendue épouse qu’ils m’avaient promis. Leur réponse était toujours : “Fais confiance en Allah“.» Pour d’autres, le contact avec des filles issues de l’immigration avait été établi, «mais sans plus», commente un autre harraga.

Salaf’attitude :

La «muslim fashion», «salaf’connection» ou «salaf’attitude»… Dans les milieux salafistes, on suit la mode. Ainsi, le «qamis-survet’» a fait son apparition en 2010 et, discrètement, de grandes marques d’habillement telles que Adidas ou Lacoste le proposent sous une autre marque. Aujourd’hui, cette mode s’est imposée dans les quartiers.
L’allure salaf’est un mélange entre survêtement branché et qamis à la coupe moderne en guise de pardessus. Proposé dans différentes couleurs et «coupes», il est considéré comme un vêtement de ville. Et il n’est pas étonnant de voir des jeunes dans les banlieues et même à Paris porter cet accoutrement, signe d’appartenance religieuse. Le «qamis-survet’» répond aux exigences de la sunna : le pantalon du survet’ ne doit pas dépasser les chevilles.
Pour les plus radicaux, la mode est plutôt à l’habillement wahhabite : une sorte de keffieh sur la tête, du musc qui sent à des kilomètres à la ronde, un taksir et un qamis. Bref, «tout cela confirme qu’à Paris, en deux rues, on change de continent», commente un jeune Parisien. Mais le plus étonnant reste sans doute «de voir passer devant soi un frère blond aux yeux bleus !», assure un frère.

Des membres supposés du MIO devant la justice :

Le procès de dix membres présumés d’une filière européenne de financement du Mouvement islamique d’Ouzbékistan (MIO), groupe jihadiste d’Asie centrale lié à Al Qaîda, s’est ouvert lundi dernier devant le tribunal correctionnel de Paris. Les prévenus, en majorité turcs, sont soupçonnés d’avoir contribué, entre 2003 et 2008, à la collecte ou à l’acheminement de plusieurs dizaines de milliers d’euros destinés à cette organisation présente dans le nord de l’Afghanistan et les zones tribales pakistanaises.
L’ONU a inscrit le MIO, en 2001, sur sa liste des groupes associés à Al Qaîda. Présenté comme un rouage central de la filière, Irfan Demirtas est soupçonné d’avoir été chargé de recueillir des fonds en Europe par l’ancien chef du MIO, Tahir Ioudalchev, tué au cours d’une frappe américaine en 2009. Selon l’accusation, les fonds étaient récupérés au moyen de boîtes déposées dans des mosquées, mais également par le démarchage direct de fidèles à qui certains membres de la filière montraient des vidéos sur l’entraînement de moudjahidine tournées notamment par M. Demirtas dans les camps dans les zones tribales pakistanaises.
Groupe fondé à la fin des années 1990, le MIO, un temps hébergé par le régime afghan des talibans, est notamment accusé d’attentats meurtriers contre le régime du président ouzbek, Islam Karimov, et d’opérations armées au Kirghizstan et au Tadjikistan.           AFP
Zouheir Aït Mouhoub

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