jeudi 26 janvier 2012

Salut à mes potes de la coopérative européenne de Longo Maï. Ce qui veut dire en provençal, "Pourvu que ça dure longtemps !"

Oui, excuse pour ne pas avoir fini ma lettre hier, mes quatre chers lecteurs, je faisais un tout petit dallage, tout petit, tout petit, mais, qui réclamait une attention soutenue.
Donc, trop pris pour la finir.
Et, pendant ce temps, le monde continuait à tourner au point que le Financial Times tourne le dos à l'ultra-libéralisme, genre, "On dérégule à outrance histoire de privilégier la finance et l'industrie".
Enfin, un truc comme ça, vite dit.
Bien, bien, on va donc remettre de la régulation dans ce grand cirque romain.
Mais, qui va remettre de l'ordre, Obama, Sarko, Merkel ?
Allons, allons, un peu de sérieux Obama est contrôlé à travers ses conseillers personnels par la finance et les multinationales, il va réguler quoi, le jardin potager de son épouse ?
Sarko, quant-à lui, ne va rien réguler parce que dans trois mois, il ne sera plus président de la république.
Merkel, finalement se plie à la volonté des marchés.
Alors, qui Robin hood ?
Faudrait déjà qu'aux Etats-Unis en France pour les élus UMP et socialistes, en Europe pour les experts et les élus, en Allemagne pour les élus, plus personne ne se laisse corrompre par les lobbies.
Ah, oui, c'est vrai, en France les élus qui sont copains comme cochons avec les lobbyistes clament qu'il faut arrêter de dire que les élus sont tous pourris parce que cela favorise à l'extrême droite le Front National.
Comme, c'est touchant. Ils me feraient pleurer.
Donc, il faut les laisser se rouler dans la fange et les laisser accepter tous les cadeaux et avantages pour faire voter des lois ou promouvoir des médicaments qui vont à l'encontre de l'intérêt et de la santé des citoyens.
Bien, moi, je dis, 'TOUS POURRIS !"
Et, alors, ils vont me faire un procès ?
Mort de rire, parce qu'un salaud, même en habit d'élu reste un salaud.
Pour eux, il faudrait réinstaller la guillotine sur les places de Paris. Voilà ce que je pense de ces gens-là et la peine de mort applicable aux States pour eux.
En conséquence, les bons sentiments du Financial Times, je m'en tape le coquillard.

(source : le Monde, Mis à jour le 26.01.12, par Alain Frachon (International)

Le "FT" ou la critique du capitalisme pur.

Depuis plus de trois semaines, l'organe central du capitalisme intelligent, le quotidien britannique le Financial Times, ausculte l'état de l'économie de marché. Commentateurs, économistes, dirigeants politiques, entrepreneurs débattent des quatre coins du globe. Intitulé général de cette longue série d'articles : "Le capitalisme en crise".
(...) Car le jugement d'ensemble est sévère, que l'on peut résumer ainsi : la formule "ultralibérale-dérégulée" du capitalisme, héritée des années 1980, ça ne marche plus. On dirait du François Hollande, ou presque, mais au fil des pages d'un grand quotidien des milieux d'affaires internationaux.
Trois ans après la crise de 2008 et à quelques jours de l'ouverture du sommet économique de Davos, en Suisse, c'est un signe important. En économie comme ailleurs, il y a des modes intellectuelles. Lancées par des journaux tels que le FT, le Wall Street Journal ou l'hebdomadaire The Economist, elles préparent le terrain à des changements de fond.
Le tournant reagano-thatcherien, celui qui allait tordre le cou au capitalisme tempéré de l'après-guerre, a été précédé, à la fin des années 1970, d'une longue démonisation de l'Etat par les penseurs de ce qu'on appelait alors "la révolution conservatrice". Couplée à la mondialisation des échanges qui allait suivre, elle a donné naissance à la version actuelle du capitalisme - et à la crise de 2008.
Dans cette forme-là, l'économie de marché doit être abandonnée. "Elle s'est avérée non seulement instable mais, et de manière importante, aussi injuste", dit l'éditorial lançant la série. Aux Etats-Unis, pays censé incarner sa réussite la plus accomplie, le capitalisme, relève Lawrence Summers, ancien secrétaire au Trésor, perd la confiance du public : seuls 50 % des Américains en auraient une idée positive, selon un récent sondage. Il est devenu synonyme de financiers surpayés, de croissance anémique et de chômage structurel élevé.
Au coeur de l'acte d'accusation dressé par le FT, il y a ce constat : le capitalisme est en crise parce qu'il produit, massivement, de l'inégalité. Il n'est pas censé être moral. Il est, jusqu'à preuve du contraire, le meilleur système connu pour créer de la richesse. Et, dans sa version pré-1980, il avait la réputation de répartir cette richesse de façon relativement acceptable. En langage d'économiste, on dirait que le marché favorise une allocation intelligente des ressources.
C'est fini. Depuis trente ans, en Amérique du Nord comme en Europe, les inégalités se creusent. Au point, dit l'enquête du FT, qu'elles menacent les fondements de nos démocraties, sociétés de consensus, ancrées dans des classes moyennes majoritaires. Les Etats-Unis connaissent une inégalité de revenus sans précédent depuis presque un siècle. De passage à Paris, le politologue Norman Ornstein relevait récemment que la structure des revenus aux Etats-Unis était celle d'un pays du tiers-monde. Depuis 1980, le 1 % d'Américains les plus riches ont vu leur richesse s'accroître de 300 %."

Alors, finit l'ultra-libéralisme, mais, dites-moi, mes quatre chers lecteurs, il va falloir faire un nouveau truc en "isme".
Pensez-vous que cette fois-ci, ils vont nous demander notre avis ?
J'en rugit de joie à cette idée là, participez à la genèse d'un nouveau monde.
Mais, passons et pour finir, parce que je suis fatigué d'avoir achevé ma toute, toute petite dalle, je terminerais par un article de l'Humanité beaucoup plus complet que celui du monde et certainement plus rigole.
Je vous laisse en faire le commentaire. Sauf que je dirais que les experts européens affidés des lobbies profitent que les élus leur demande de pondre une réglementation pour y glisser des alinéas favorables aux lobbies, celui de l'industrie pharmaceutique pour celle-là.
Jugez par vous mêmes.

"ACTA : signature de l'accord sur la privatisation des savoirs.

Brevetabilité du vivant, attaque contre les médicaments génériques, censure d'Internet… Voilà ce que viennent de signer ce jeudi au Japon en toute discrétion les pays les plus riches, au profit exclusif de grands lobbys industriels, sous le nom d’Accord commercial anti-contrefaçon.

L’ACTA vise à établir un nouveau cadre juridique qui outrepasserait l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) comme l’OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle). Cet accord a été décidé dans une absence totale de transparence entre pays riches : l'Australie, le Canada, la Corée du Sud, les Émirats arabes unis, les États-Unis, le Japon, la Jordanie, le Maroc, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, Singapour, la Suisse et l'Union européenne. Il vient d’être signé ce jeudi au Japon. Et ce traité est dicté uniquement par des intérêts financiers et industriels, au mépris de toute considération humaine et démocratique.

Les médicaments génériques deviennent des contrefaçons
L’ACTA va ainsi mettre à mal la circulation des médicaments génériques, particulièrement ceux produits en Inde, au nom de la lutte contre la contrefaçon. Un exemple récent éclaire parfaitement ce problème. L’Inde produit des génériques pour lutter contre le cancer, permettant un accès aux soins des plus démunis. Le laboratoire suisse Novartis veut en interdire la vente jugeant que le générique viole un de ses brevets. Le laboratoire veut ainsi imposer aux Indiens malades de cancer un traitement à 2500 euros par mois, contre 150 euros pour les génériques de même efficacité (Lire à ce sujet : Un procès décisif pour l’accès aux médicaments). L’ACTA va permettre au laboratoire de faire condamner l’Inde, contrairement à ce que préconise l’OMC qui permet à certains États de casser un brevet sur les médicaments si des priorités de santé publique sont démontrées.
On pourrait multiplier les exemples, notamment avec les médicaments génériques pour séropositifs à destination de l’Afrique qui resteront bloqués à la frontière… C’est un problème tel que le Rapporteur spécial sur le droit à la santé à l’ONU a déclaré récemment que l’ACTA violait les droits de l'homme. Marie-Georges Buffet disait également à l'occasion du dernier Sidaction : "Je voudrais aussi mettre en garde sur les dégats que causerait l'adoption de l'Anti-Counterfeiting Trade Agreement, dit accord ACTA pour la politique de la France en matière politique internationale de lutte contre le sida en risquant de restreindre l'accès aux antirétroviraux de dernière génération pour une partie importante de la population."
La logique est la même en ce qui concerne les semenciers, qui à l’instar des laboratoires pharmaceutiques, auront également la possibilité d’imposer des verrous biologiques.

La fin de la neutralité d'Internet
Sur Internet et le numérique, l’ACTA se révèle tout aussi dangereux. Et son adoption par les pays membres de l’UE se révèle à l’opposé des décisions récentes de la Cour de Justice Européenne, qui s'est fermement opposés au filtrage d’Internet. La semaine dernière encore, Viviane Reding, commissaire chargée de la Justice, disait : "La protection des créateurs ne doit jamais être utilisée comme un prétexte face à la liberté d’Internet".
L’ACTA va rendre les fournisseurs d’accès Internet responsables de ce que font leurs clients, les obliger à divulguer les informations touchant leurs clients tout en restreignant l'usage d'outils informatiques protégeant leur vie privée. Autrement dit les FAI vont surveiller les internautes, les empêcher de se protéger et surtout vont filtrer Internet pour bloquer les contenus qui seraient illégaux. De même, les douaniers auront la possibilité de regarder dans les baladeurs ou téléphones de ceux qu’ils contrôlent, pour vérifier s’il n’y a pas de MP3 contrefaits. Et comme pour les médicaments génériques, l’ACTA fait peser de sérieuses menaces sur le monde du logiciel libre.

L’Accord commercial anti-contrefaçon, c’est la main basse des groupes industriels sur la connaissance, c’est empêcher la libre-circulation des savoirs, c’est imposer au monde une ignorance de masse et une consommation coûteuse et standardisée. C’est la privatisation du vivant, du génome, de la culture, de la connaissance.

Pour être définitivement ratifié, cet accord doit encore passer devant quatre commissions européennes avant d’arriver d’ici quelques mois au Parlement Européen pour un vote définitif. Il est donc grand temps de se mobiliser, un contestation que fédère aujourd’hui la Quadrature du Net. "Les citoyens européens doivent reconquérir la démocratie face à l'influence néfaste d'intérêts industriels sur la politique globale3. Lors de chacun des débats et des votes sur ACTA au sein des commissions du Parlement européen, les citoyens doivent alerter leur élus" appelle le porte-parole de l'association.

A bientôt.
René.

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