dimanche 10 février 2013

Aujourd'hui, juste ces deux articles trouvés sur ActuWiki sur l'art et la manière du gouvernement américain de se débarasser des déchets nucléaires et sur qui contrôle l'industrie alimentaire.


Le gouvernement se débarrasse des déchets radioactifs en les mettant dans votre argenterie

Le Département de l’Énergie veut introduire des déchets métalliques radioactifs dans des produits de consommation
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Le consensus scientifique prédominant veut que la moindre dose de radiation – même petite – peut causer un cancer et d’autres graves effets de santé.
(Les normes de sécurité actuelles sont basées sur la ridicule supposition que toute personne exposée est un homme en bonne santé dans la vingtaine – et que les particules radioactives injectées dans le corps ne causent pas plus de dommages que des radiations atteignant l’extérieur du corps. Dans le monde réel pourtant, même de faibles doses de radiations peuvent engendrer un cancer. De plus, des petites particules de radiations – nommées  »émetteurs internes » – qui pénètrent dans le corps sont bien plus dangereuses que les expositions globales aux radiations. Et les radiations affectent bien plus les jeunes enfants que les adultes ayant fini leur croissance.)
Mais le Département de l’Énergie – agence responsable de la conception, des tests et de la production de toutes les armes nucléaires américaines, favorise l’énergie nucléaire comme l’une de ses fonctions primordiales, elle qui a dissimulé des accidents nucléaires pendant des décennies, et s’est servie de lignées mutantes de cellules humaines pour encourager des arguments magiques , antiscientifiques – propose d’autoriser les radiations à entrer dans votre argenterie.
Counterpunch note:
Même le Wall Street Journal heureux d’une déréglementation a semblé choqué :  »Le Département de l’ Énergie propose d’autoriser la vente de tonnes de morceaux de métal provenant de sites nucléaires du gouvernement – une tentative pour réduire les déchets, considérée par les critiques comme pouvant aboutir à des boucles de ceinture, des implants chirurgicaux et autres produits de consommation empoisonnés aux radiations. »
Après avoir échoué dans les années 80 et 90 à débarrasser les usines à bombes nucléaires et les laboratoires nationaux de leurs millions de tonnes de déchets contaminés irradiés et de leur nickel, le Département de l’Énergie tente de nouveau sa chance. Sa toute dernière proposition est d’avancer sans même un seul Relevé d’Impact Environnemental. Ces Relevés compliqués nécessitent des séances publiques, vous imaginez donc la réticence du Département de l’Énergie à se retrouver face au public pour l’ajout d’un supplément de radiations aux doses que nous accumulons déjà.
Le député Markey écrit :
La proposition du Département de l’Énergie d’autoriser 14.000 tonnes de ses déchets métalliques radioactifs pour recyclage dans des produits de consommation a été remise en question aujourd’hui par le membre du Congrès républicain Ed Markey en raison d’inquiétudes sur la santé publique. Dans une lettre envoyée au directeur du Département de l’Énergie, Steven Chu, Markey a exprimé ses  »sérieuses inquiétudes » sur la possibilité que ces métaux deviennent desbijoux, de la coutellerie ou autres produits de consommation qui pourraient dépasser les doses de radiations admissibles pour la santé sans que le consommateur ne soit au courant. Le Département de l’Énergie a fait cette proposition pour abroger son précédent moratoire sur le recyclage des déchets métalliques radioactifs de décembre 2012.
La proposition fait suite à l’incident de 2012 impliquant les magasins américains Bed, Bath & Beyond qui ont rappelé des possesseurs de tissus fabriqués en Inde contaminés au radio-isotope cobalt-60. Ces produits ont été commercialisés dans 200 magasins de 20 états. En réponse à cet incident, un porte-paroles de la Commission de Régulation Nucléaire a conseillé au public de renvoyer les produits même si la dose de contamination n’était pas considérée comme un risque pour la santé.
Ce n’est pas la première fois que c’est arrivé.
Comme l’a rapporté le Progressive en 1998, des déchets métalliques radioactifs se sont retrouvés dans pas mal de choses depuis l’argenterie jusqu’à des poêles à frire et des boucles de ceinture :
Le Département de l’Énergie a un problème : que faire des millions de tonnes de matériaux radioactifs. Le Département de l’Énergie a donc imaginé un plan ingénieux pour se débarrasser de ses encombrantes tonnes de nickel, cuivre, acier et aluminium. Il veut autoriser les ferrailleurs à récupérer le métal, à tenter d’en enlever la radioactivité et à vendre le métal à des fonderies, qui le vendraient à leur tour à des usines qui pourraient l’utiliser pour des articles de la vie de tous les jours : pots, poêles, fourchettes, cuillères, même vos lunettes.
Vous ne le savez peut-être pas, mais le gouvernement autorise déjà des sociétés sous licences spéciales à acheter, recycler et vendre du métal radioactif : 7500 tonnes en 1996, selon les estimations d’un industriel. Mais la quantité de ce recyclage pourrait augmenter considérablement si le Département de l’Énergie, la Commission de Régulation Nucléaire et l’industrie en pleine expansion du traitement des métaux radioactifs parviennent à leurs fins.
Ils poussent vers une nouvelle norme laxiste qui en finirait avec les autorisations spéciales et autoriserait des sociétés à acheter et revendre des millions de tonnes de métal faiblement radioactif.
***
La norme recherchée par les sociétés pourrait causer aux alentour de 100.000 décès par cancer aux États-Unis, selon la propre estimation de la CRN.
Deux ans plus tard, le député Markey a interdit avec succès la plupart des déchets radioactifs…mais aujourd’hui le Département de l’Énergie essaie d’y revenir.
Les déchets radioactifs sont un problème mondial. Comme le rapportait Bloomberg l’année dernière :
 »Le risque majeur auquel fait face notre industrie ce sont les radiations, » disait Paul de Bruin, directeur de la sécurité radioactive en parlant de Jewometaal Stainless Processing, l’un des plus importants chantier mondial d’acier inoxydable.  »Vous pouvez parler autant que vous voulez de sécurité, mais j’ai découvert de l’uranium de qualité militaire dans les déchets. Comment parler de sécurité ? »
Plus de 120 cargaisons de biens contaminés, dont de la coutellerie, des boucles et des outils de travail, comme des marteaux et des tournevis, ont vu leur entrée refusée aux US entre 2003 et 2008 après que les douanes et le département de la sécurité intérieure aient accru aux frontières leur surveillance pour les radiations.
Le département a refusé de fournir des chiffres à jour ou faire des commentaires sur la manière dont les boîtes en métal de chez Bed, Bath & Beyond, contaminées par du cobalt-60 qui sert dans les instruments médicaux pour diagnostiquer et traiter le cancer, a pu échapper à la détection.
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 »Le public n’est pas conscient de vivre dans un monde radioactif », selon Ross Bartley, directeur technique pour le recyclage de bureau, qui disait que la contamination avait fait baisser les prix de vente.  »Ces boîtes sont problématiques parce qu’elles sont radioactives et elle devraient se trouver dans des sites d’élimination. »
Des scanners médicaux abandonnés, des appareils de transformation des aliments et du matériel minier contenant des métaux radioactifs comme le césium-137 et le cobalt-60 sont récupérés par des ramasseurs de déchets, vendus à des recycleurs et fondus dans les fonderies, dit l’AIEA (Agence Internationale de l’Énergie Atomique).
Des déchets dangereux proviennent d’hôpitaux et de bases militaires à l’abandon, ainsi que d’agences du gouvernement qui ont disparu, selon l’Agence de Protection de l’Environnement US. Une étude de 2005 portant sur plus de 6000 taïwanais qui ont vécu entre 1983 et 2005 dans des appartements construits avec des armatures d’acier radioactives ont montré une augmentation significative statistiquement de leucémie et de cancers du sein.
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L’Inde et la Chine ont été en 2008 les principales sources de biens radioactifs convoyés aux US, selon le département de la sécurité intérieure. Bartley, un métallurgiste qui traque la contamination radioactive depuis le début des années 90, a dit qu’il n’existe aucune preuve que la situation se soit améliorée.
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Deux ans après qu’un ouvrier indien travaillant dans les déchets métalliques soit mort par exposition aux radiations, le deuxième pays le plus peuplé au monde n’a pas tiré la sonnette d’alarme, a dit en décembre le ministère des transports.
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 »La même chose pourrait se reproduite demain, » disait Deepak Jain, 65 ans, qui possède le chantier où est mort l’ouvrier. ‘‘Nous n’avons aucune protection. Le gouvernement a fait de belles promesses, mais n’en a tenu aucune. »
Nous sommes vraiment bombardés de tous les côtés par de faibles doses de radiations :
  • Les tests nucléaires de surface ont créé pour la première fois des niveaux de fond de césium et d’iode radioactifs
  • Des pays déversent dans l’océan pleins de trucs radioactifs, depuis des restes de fusions nucléaires jusqu’à des sous-marins radioactifs
  • Et l’air aussi est radioactif
  • Au Japon, les céréales radioactives sont mélangées à des aliments non irradiés
  • Les États-Unis ont apparemment signé un pacte avec le Japon avec l’accord que les US continueront à acheter des produits de la mer japonais, malgré le fait que ces aliments ne soient pas testés
  • Une majorité de notre alimentation est aujourd’hui intentionnellement irradiée
(Le gouvernement a même traité les gens de cobayes.)
Relayé par Traduit par Hélios pour le BBB. par Hélios

et ce dernier article : source (idem)


Une poignée de compagnies contrôle l’industrie alimentaire

Les centaines de marques que nous retrouvons sur les tablettes des supermarchés nous donnent l’impression que notre argent va à un nombre aussi grand de compagnies différentes. Or, ça n’est pas le cas: une grande majorité de ces marques appartiennent à une poignée de compagnies. Le graphique suivant donne un aperçu d’où notre argent va réellement (cliquez ici pour une version pleine résolution):
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Pourquoi cette convergence est-elle néfaste?
Cette question est légitime: en quoi le fait que ces marques soient contrôlées par si peu de compagnies est-il une mauvaise chose? N’est-ce pas simplement le résultat fonctionnel de notre système économique?
En fait, nous croyons que cette convergence est néfaste pour diverses raisons, à plusieurs niveaux qui sont tous plus ou moins interreliés. En voici cinq:
1 – Ces compagnies sont si grosses qu’elles ont un pouvoir politique dangereux
Cette raison est celle qui, d’une certaine façon, englobe toutes les autres. Les profits engendrés par ces compagnies sont gargantuesques: à elle seule, Nestlé a engendré plus de 37 milliards de dollars de profit en 2010. Or, cet argent se convertit rapidement en pouvoir politique. De fait, dans notre système politique, des groupes de pression font sans relâche des efforts afin de faire passer ou bloquer des projets de loi. En général, plus les groupes de pression sont bien financés et organisés, plus ils ont les moyens d’avoir une grande influence sur les décisions prises au final. L’industrie alimentaire mène des activités de lobbying à toutes les échelles: internationale, nationale et locale. De plus, de grands montants sont investis par ces compagnies dans les campagnes référendaires de plusieurs candidats politiques, tous partis confondus. Il serait naïf de croire que ces compagnies investissent tout cet argent (en 2010, Kraft a dépensé un demi-million de dollars en contributions à des candidats politiques américains; Nestlé a, à elle seule, donné près de 300,000$ à la campagne de Schwarzenegger en Californie) sans rien attendre en retour: elles souhaitent avoir leur mot à dire sur les lois qui seront ou ne seront pas adoptées. Quant à savoir pour ou contre quels projets elles feront de la pression, le seul critère qui semble s’appliquer dans leurs choix est celui du profit. Cela est logique et semble légitime, puisqu’il s’agit de compagnies qui, après tout, ont pour mission de faire du profit. Cependant, la pression politique exercée en vue du profit entre souvent en conflit avec l’intérêt de la population, pour qui les politiciens devraient pouvoir travailler sans pressions contraires. Il est néfaste pour tous que l’intérêt de compagnies passe avant celui de la population, surtout lorsqu’il s’agit de domaines aussi importants que celui de la santé publique.
Le dossier de l’étiquettage des produits qui contiennent des organismes génétiquement modifiés (OGM) en est un bon exemple: à ce jour, il est impossible de savoir si les OGM ont un effet dangereux sur la santé ou non. Malgré cela, une majorité des produits disponibles sur les tablettes des supermarchés contiennent déjà des OGM. L’État américain de l’Oregon a tenté, en 2002, d’introduire une loi pour obliger les compagnies à indiquer lesquels de leurs produits contiennent des OGM. On ne parle pas ici de bannir les OGM, ou même d’en réduire l’utilisation, mais seulement d’informer les consommateurs sur leur présence dans les produits achetés, et de leur laisser le choix d’en acheter ou non. Un immense lobby représentant les géants de l’alimentation s’est alors formé, chaque compagnie y contribuant à coups de dizaines de milliers de dollars (Pepsico y a investi 127,000$, Procter & Gamble, 80,000$). Au final, le projet de loi n’est pas passé.
Les élus, qui devraient en principe protéger la population, deviennent vite impuissants, surtout si leur élection dépend de fonds avancés par ces mêmes compagnies. Cela devient une forme détournée et légale de corruption, et il est facile de croire que si cela était possible, ces multinationales utiliseraient des moyens plus directs. Unilever a d’ailleurs admis au New York Times avoir donné des pots-de-vin, ou “facilité des paiements” à l’endroit de membres de gouvernements dans certains pays en voie de développement. Unilever a affirmé ne pas encourager ce genre de pratique, mais la tolérer lorsqu’elle est une « coutume locale ». Autrement dit: si les politiciens en place sont corruptibles et reçoivent déjà des pots-de-vin, aussi bien en profiter!
2 – Impacts sur la santé
C’est logique: notre santé passe en très grande partie par les aliments que nous consommons, c’est d’eux que finit par se constituer notre corps. Dans la mesure où une grande majorité des aliments que nous achetons sont fournis par un très petit nombre de compagnies, chacune d’elles a une immense part à jouer sur notre santé, qui repose en partie entre leurs mains. Or, contrairement à ce qu’elles pourront bien affirmer à travers diverses publicités, notre santé ne fait pas partie de leurs préoccupations sincères, bien au contraire.
En 2005, à peu près toutes les multinationales de l’alimentation se sont réunies pour mettre de la pression sur le gouvernement français, qui s’apprêtait à faire passer une loi interdisant les distributrices de sodas et de collations de type « junk food » dans les écoles, ainsi qu’à modifier le genre de publicité entourant les aliments néfastes pour la santé. Une grande partie du projet dût être abandonnée suite aux pressions de l’industrie alimentaire.
Pire, malgré des études de l’Organisation Mondiale de Santé et de l’UNICEF démontrant que l’utilisation d’un substitut au lait maternel pour nourrir les bébés contribue à la mort de 1,5 millions d’enfants par année dans les pays sous-développés. Nestlé, le plus grand fabriquant de substituts de lait maternel au monde, fait ouvertement la promotion du choix d’utiliser ses substituts même si la mère est en mesure d’allaiter. Ils vont jusqu’à financer les cliniques médicales de pays sous-développés qui acceptent de faire la promotion de leurs subsituts au lait maternel. Ces pratiques sont directement responsables de la mort ou de la santé fragile de millions d’enfants; un boycott international de Nestlé a d’ailleurs cours depuis les années 80 en raison de cette controverse.
3 – Impacts sur l’économie
Économiquement, le nombre restreint de compagnies sur le marché de l’alimentation nous place en situation d’oligopole. Deux conséquences majeures en découlent:
Premièrement, un marché contrôlé par un petit nombre de compagnies présente des « barrières à l’entrée », c’est-à-dire que toute nouvelle compagnie qui tente d’entrer sur ce marché aura la vie difficile, sinon impossible. Par exemple, si un nouveau producteur est assez chanceux pour que son supermarché local accepte de vendre son produit, c’est souvent sur des tablettes quasi inaccessibles que son produit sera placé, ce qui encourage très peu les gens à l’acheter, car de fait, les endroits bien en vue sont réservés aux multinationales, qui payent cher pour avoir ce privilège. Un petit producteur n’a simplement pas le budget pour rivaliser avec elles. De plus, les gens sont habitués aux marques des grandes compagnies, et ont d’emblée le réflexe d’acheter ces marques (qui bénéficient aussi d’appui publicitaire massif), ce qui rend la compétition avec elles beaucoup plus difficile. Et si finalement un producteur réussit à percer le marché avec un produit qui intéresse les gens, il est fort probable qu’il soit vite racheté par l’une des multinationales, et sa marque n’en deviendra qu’une autre parmi les centaines qu’elles possèdent déjà. Tout ceci empêche la saine concurrence du marché.
Deuxièmement, un oligopole mène souvent à un cartel, c’est à dire un petit groupe de compagnies qui fixe les prix à un montant plus élevé que ceux du marché, afin d’augmenter leurs profits sur le dos des consommateurs. C’est une pratique qui est généralement illégale et relève de la collusion, mais cela n’empêche pas les compagnies de s’y adonner. En avril 2011, Procter & Gamble a dû payer 211 millions d’euros d’amende après avoir été reconnu coupable d’un cartel de fixation des prix en Europe avec Unilever et Henkel. Henkel, la plus petite compagnie des trois (et donc celle qui en profitait le moins), n’a pas été pénalisée, car c’est elle qui a dénoncé le cartel aux autorités.
4 – Impacts sur l’environnement
Les compagnies qui contrôlent l’industrie alimentaire n’ont, en général, pas un dossier environnemental reluisant. En 2001, Kraft a décidé d’investir massivement dans une entreprise de lobbying auprès de l’administration Bush afin de militer contre le protocole de Kyoto. En Chine, Pepsico et Nestlé ont été condamnés pour pollution de cours d’eau. Unilever ont, quant à eux, illégalement déversé 7,4 tonnes de déchets contaminés au mercure à l’entrée de la forêt Pambar Shola en Inde, juste à côté d’une ville à forte densité de population. Unilever a été forcé de fermer cette usine de mercure pour cette raison. C’est aussi sans surprise que Procter & Gamble a milité afin d’affaiblir des projets de lois environnementaux européens à l’endroit des produits chimiques. En raison des pressions de P&G, la loi adoptée au final en 2003 par le parlement européen ne protège que très peu les citoyens et l’environnement de substances toxiques présentes dans les produits ménagers. Ce “militantisme” anti-environnementaliste dont font preuve ces compagnies n’a qu’un but: s’assurer que la production soit la moins chère possible à court terme. Les dommages causés à plus long terme à la population globale de notre planète, incluant celle des animaux, n’a aucun poids, sinon celui de bien paraître.
Mais l’impact le plus considérable que ces compagnies ont sur l’environnement est peut-être relié à l’utilisation massive d’huile de palme dans leurs aliments. En effet, les impacts dévastateurs (déforestation à grande échelle,délocalisation de communautés locales menant à des situations violentes, extinction d’espèces animales, émission de gaz à effet de serre) de l’industrie de l’huile de palme ont été révélés dans les dernières années, mais l’huile de palme est toujours massivement utilisée dans un foule de produits transformés, principalement en raison de son coût très bas et du fait qu’elle représente un substitut (tout aussi malsain) aux gras trans.
5 – Impacts humains
La réputation de plusieurs multinationales quant aux conditions de travail qu’elles imposent à l’étranger n’est plus à faire. Au fil des ans, des compagnies opérant dans de multiples domaines ont été sur la sellette, au centre de plusieurs scandales. Le fait que l’industrie alimentaire se comporte aussi de la sorte n’aura donc probablement rien de surprenant. Malgré cela, la sévérité des actions de certaines de ces compagnies risque d’en surprendre plus d’un.
En 2005, Nestlé a été poursuivie par l’ILRF (International Labor Right Fund) pour trafic d’enfants. Ces enfants sont amenés en Côte d’Ivoire à partir des pays environnants pour travailler sur les plantations de cacao utilisées par la compagnie. Malgré plusieurs avertissements lancés à l’endroit de Nestlé afin de les informer de ces pratiques, Nestlé n’a jamais vraiment réagi sur la question avant la poursuite. Une autre poursuite a été lancée aux États-Unis, où Nestlé est accusé de complicité pour esclavage, enlèvement et torture d’enfants dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest. C’est sans parler du meurtre d’un dirigeant syndical en Colombie. Ce dernier avait publiquement dénoncé une stratégie sournoise qui permettait à Nestlé de changer l’étiquettage de poudre de lait importée pour qu’elle paraîsse être un produit local. La poudre, souvent passée date, était importée à rabais de pays voisins. La plainte mena à une enquête policière qui confirma les faits et traduit Nestlé en justice pour avoir miné la santé publique.Plusieurs autres meurtres ont mystérieusement frappé les travailleurs qui ont déposé des plaintes contre Nestlé. Mais ce genre de pratiques n’est pas le monopole de Nestlé: le dossier de Coca-Cola n’est pas plus reluisant.
Comment réagir?
Difficile de ne pas se sentir impuissant face à des multinationales qui disposent de budgets aussi immenses, d’une grande influence politique et qui peuvent systématiquement se payer les meilleurs avocats pour contrer toute poursuite. Mais les revenus exorbitants de ces compagnies, qui maintiennent ces pratiques, ne poussent pas dans les arbres… ils proviennent de nos poches! Ce sont nous qui leur donnons lorsque, chaque semaine, nous achetons les centaines de produits qu’ils nous offrent au supermarché. L’alimentation représente un marché gigantesque: chacun de nous doit se nourrir pour rester en vie, et ce, à répétition! Nos visites au supermarché sont régulières et représentent, à la somme, une grande partie de nos budgets. Il serait donc erroné de croire que l’impact que chacun de nous a sur cette industrie est minime. Faites l’exercice, et calculez combien d’argent vous consacrez à l’épicerie par année. Mieux encore, tentez de remarquer, à votre prochaine visite, quel pourcentage des produits que vous achetez sont vendus par ces quelques multinationales: vous pourrez ainsi calculer environ combien d’argent vous leur donnez. Le résultat risque d’être surprenamment élevé. Ainsi, même si un seul de nous coupe sa contribution, l’impact sera de plusieurs milliers de dollars!
Deux obstacles se posent cependant:
- Il est difficile d’éviter les produits vendus par cette poignée de compagnies. Ils sont partout, et parfois il peut sembler qu’aucune alternative ne s’offre: si on n’achète pas le produit de Nestlé, alors on achète celui de Kraft ou de Pepsico. Mais des alternatives existent, il suffit de les rechercher. Elles demandent parfois un effort supplémentaire, surtout l’effort de faire un peu de recherche sur la provenance des produits que nous choisissons d’acheter (et sur la compagnie qui les fabrique). Cet effort se voit toutefois récompensé au niveau individuel par la conscience de faire un bon choix, et au niveau collectif par de l’argent investi ailleurs que dans ce système oligopolistique.
- Les marques détenues par ces compagnies font partie de nos vies depuis longtemps, elles sont partout. Nous y sommes habitués, parfois attachés. La publicité nous encourage sans cesse à les acheter. Très souvent, il est très difficile de s’imaginer les bannir toutes de nos vies, tout d’un coup, et de changer entièrement nos habitudes en un tournemain; ça n’est tout simplement pas réaliste.
Mais ces obstacles ne doivent pas nous arrêter! D’abord, il peut être pratique d’imprimer notre grand graphique et de le traîner à l’épicerie pour faire le diagnostic de nos habitudes, mais aussi pour regarder les produits disponibles qui n’appartiennent pas à ces compagnies: on prend ainsi conscience des alternatives possibles. Ensuite, il est possible d’essayer les produits qui s’offrent à nous comme alternatives, peut-être que plusieurs nous plaîront, et que nos habitudes seront ainsi plus faciles à changer. Il peut aussi être profitable de tenter de changer nos habitudes une par une: au fil du temps, notre impact s’agrandira de plus en plus, et nous ne serons pas aussi déstabilisés. Cette façon de faire est du moins plus réaliste qu’un boycott soudain et inflexible, même si celui-ci est idéalement souhaitable.
Informons-nous!
Ne nous laissons pas manipuler par la publicité, car c’est par l’ignorance que ces compagnies réussissent à avoir un si grand pouvoir. De fait, si tous étaient au fait de leurs agissements, leurs profits seraient en baisse constante: très peu de gens accepteraient d’endosser leurs actions. Une foule d’informations et d’articles sont disponibles sur internet, qui n’attendent que d’être recherchés. Pour ceux que ce sujet intéresse, nous recommendons aussi l’excellent documentaire Food Inc. qui dresse un portrait très large de l’industrie alimentaire aux États-Unis (la situation américaine est fortement similaire à la nôtre).
Finalement, n’hésitez pas à consulter les pages que nous avons créées sur quelques-unes des compagnies, où nous dressons une liste sommaires (et incomplète) de faits intéressants sur chacune. Nous y avons inclus ConAgra, qui ne se trouve pas dans le grand graphique du fait qu’elle est une moins grosse compagnie. La décision d’y consacrer une page relève de son bulletin éthique scandaleux: nous vous invitons à consulter sa page pour en juger par vous-mêmes.

http://www.convergencealimentaire.info/

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