mercredi 10 août 2011

Salut aux oiseaux migrateurs, la mondialisation, vous connaissez. A chaque frontière, des coups de fusils. Pour nous, c'est la même.

Et, voilà, encore des consommateurs en moins !
Décidément, si, même en tant que producteurs en ne peut plus consommer, qui va-t-il rester ?
Les précaires, c'est mort !
Reste, les classes moyennes, mais, pour combien de temps encore ?
Le Brésil et la Chine ont raison de s'inquiéter de savoir qui va acheter leurs productions.
Parce que ce qui nourrit la croissance, c'est la consommation "de masse" et si, il n'y a plus que la consommation sélective des gens aisés et des riches, eh, bien, la croissance finira par régresser.
Regardez-moi, je ne vais pas en vacances parce que le gaz oil coûte trop cher et les paiements autoroutiers sont trop élevés. A choisir, entre passer des vacances pourries par manque d'argent et rester chez moi et me payer le minimum dont j'ai envie, le choix est vite fait.
Même, si, cela peut faire rire les militants de l'Ump de sarko.
Finalement, nous, la masse de ce qui fut un jour des consommateurs, nous allons en revenir au troc, à des échanges de services ou des échanges de biens contre des services.
Ce n'est pas une anti-société, c'est la société des pauvres.
Car, nous pouvons nous passer de la télé, que je n'ai pas, et préférer la lecture. Nous pouvons nous passer des légumes et des fruits hors saisons pour privilégier les locaux de saison et ainsi de suite.
Parce que de toute façon, nos gouvernants ne nous défendent plus. A nous, de faire différent. En ignorant surtout la publicité et en évitant les fausses vérités des communicants professionnels.

(source : les Echos)

09/08 | 07:00 | Thomas Baietto
Les producteurs de légumes de nouveau en crise

Sous l'effet de la concurrence européenne et d'une mauvaise conjoncture, les prix à la production ont chuté sur le marché des légumes. Les producteurs estiment que leur chiffre d'affaires du premier semestre a reculé de 20 % en un an.

(...) A un moment, nous allons laisser tomber. » Maraîcher à Sélestat (Bas-Rhin), Dominique Bauer cultive sur une dizaine d'hectares salades, tomates, concombres et courgettes. Il voit l'avenir de son exploitation sans optimisme. « Cela fait une petite dizaine d'années que les prix à la production n'augmentent plus », explique-t-il, alors même que le coût de production grimpe, avec le prix des engrais, des caisses, et du gazole. Résultat : aujourd'hui, cultiver une salade lui coûte entre 35 et 45 centimes d'euros mais ne lui rapporte que 30 centimes. « Nous travaillons sous le prix de revient », résume celui qui est également président du syndicat local.
Dominique Bauer n'est pas le seul producteur de fruits et légumes à perdre de l'argent. « Cette année, le marché est extrêmement difficile et tendu », souligne Angélique Delahaye, présidente de Producteurs de légumes de France. Selon ses estimations, le chiffre d'affaires du premier semestre est inférieur de 20 % à celui de 2010 - une bonne année -, et de 10 % à celui de 2009, un exercice « déjà difficile » pour les cultivateurs. Le secteur se voit donc retomber dans la crise, et le mécontentement monte. Fin juillet, les producteurs des Pyrénées-Orientales, inquiets de la concurrence espagnole, ont ainsi déversé une cargaison de pêches devant le consulat d'Espagne à Perpignan, pour lancer un « appel au secours ».
Renvoi de responsabilités
De fait, les prix de certains produits sont fortement en dessous de la moyenne. D'après le ministère de l'Agriculture, plusieurs fruits et légumes sont en situation de « crise conjoncturelle ». Le prix à l'expédition des tomates, en particulier, est inférieur de 28 % à la moyenne des 5 dernières campagnes. Pour l'artichaut, l'écart atteint même 47 %. Des fruits comme la pêche, la poire et la prune sont également touchés.
Pour de nombreux agriculteurs, la grande distribution est responsable de cette situation. Dans une lettre ouverte publiée le 2 août, la fédération des producteurs accuse les distributeurs de leur imposer des tarifs, « sans aucun respect de [leurs] coûts de production ». Quant au Modef, un syndicat proche de la gauche communiste, il compte profiter de sa vente annuelle de 40
tonnes de fruits et légumes, le 18 août à la Bastille, pour rétablir la vérité sur les prix. « 2011 est la pire crise que connaissent les producteurs de fruits et légumes, assurent ses dirigeants. Ils sont mis en concurrence par les centrales d'achats avec des produits venant de tous les coins du monde. Les producteurs et les consommateurs sont victimes financièrement des marges abusives prises par les grandes surfaces. »

Bon, ce n'est pas que je vais pleurer sur eux parce que je n'oublie pas que leurs fruits et légumes sont imprégnés de couches de pesticides qui nous empoisonnent lentement. C'est vrai, si, ils veulent qu'on pleure sur eux, ils feraient bien d'en arrêter l'utilisation. Au moins, on pourrait faire un effort pour acheter français, si, il y a une garantie que leur production est saine.
Parce que l'on sait qu'à l'étranger, en Espagne ou au Chili, ils utilisent des pesticides encore plus dangereux pour la santé et interdits en France.
Mais, ils ne font pas cet effort là, de nous vendre de la qualité.
Et, si, ils disparaissent, alors, j'espère qu'ils disparaîtront au bénéfice de jardins ouvriers ou quelque soit la dénomination que l'on pourra leur donner, et non pas au profit d'exploitation de gaz et d'huile de schiste.
Ce qui est drôle, c'est que tout le monde se précipite pour sauver la planète finance alors que c'est la planète finance et son appât du gain qui la remodèle en sciant la branche de la consommation de masse.
Plus de consommation de masse, ok, c'est terminé. Mais, plus de plein emploi avec une croissance stagnante et une société remodelée où la valeur travail ne sera plus que l'apanage d'une élite et de ses clientèles.
Voilà, pas très réjouissant, en somme.
La civilisation bouge.
Où son mouvement va-t-il nous entraîner ? Je l'ignore.
En tout cas, elle prend un sale chemin.
Et, sur cette réflexion complètement traumatisante, je vous salue bien.
A bientôt.
René.

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