jeudi 11 mars 2010

Pour remplacer le texte que je n'ai pas écrit hier, je vous propose une courte nouvelle que j'ai écrit pour un concours dont le thème est : relatez votre plus heureuse rupture.

Elucubration

Je l’ai rencontrée un soir dans un bar. J’étais avec mon pote Julian à siroter une bière au comptoir. Elle, elle était avec une copine assise à une table non loin.
De temps en temps, en discutant, je glissais un regard dans sa direction.
Même pas, elle me calculait trop occupée à se raconter, comme d’ailleurs, nous le faisions avec mon pote.
Je l’aurais bien abordée, mais, je ne voulais pas lire dans ses yeux de la pitié pour un gros relou qui cherchait à taper l’incruste.
Dans le feu de la conversation, je mis à parler fort. Son regard glissa sur moi, indifférent. Mais, nos regards s’étaient croisés.
A un moment, la presse des consommateurs nous obligea à nous déplacer. J’en profitais pour me glisser à son niveau.
Les deux filles buvaient également de la bière. Sa copine me regarda, j’en profitais pour lui décocher un sourire qu’elle me renvoya. Manifestement, elle était moins bégueule que celle que je reluquais.
Mon pote, un gros queutard en profita pour lui tailler une bavette. A force, il s’imposa sur une chaise à côté d’elle. Ne me restait plus qu’à m’asseoir à côté de sa copine.
Cette fois-ci, elle me regarda franchement.
« Une bière ? » proposais-je.
Elle me répondit par un sourire et prestement finit son verre.
Nous, il ne nous en fallait pas beaucoup pour lever le coude. Et, nous étions prêt à payer pour boire en charmante compagnie. Surtout, si cette charmante compagnie était à l’écoute de nos élucubrations.
Je peux dire que la soirée fut délire, en tout cas bien arrosée.
Finalement, nous nous séparâmes. Je restais avec Sylvie et lui proposais un restau chinois pas très loin pour manger des crevettes. Elle accepta. Mon pote préféra emmener sa copine vers d’autres aventures.
Là, je suis ai raconté ma vie et celle des autres.
De fil en aiguille, on a finit chez elle, car, elle habitait pas loin.
Manque de pot, à cause des crevettes, je me suis tapé une chiasse terrible. J’ai senti ça venir alors que je lui roulais des pâlots tout en la pelotant partout, partout.
« Les chiottes, où sont les chiottes ? » lui dis-je complètement affoler par la tournure de la situation.
Interloquée, elle me regarda sans comprendre.
« Les chiottes », répétais-je dans l’urgence totale.
Elle me fit un geste. Je me précipitais.
Je lui ai explosé les chiottes au point que je dus lui réclamer une serpillière pour effacer les traces de mon crime.
« Je peux prendre une douche ? »
Elle me fixa, hébétée.
« Là ».
« Désolé » dis-je après avoir terminé mes ablutions. « Si, nous reprenions ».
Et, depuis, nous ne nous sommes jamais quittés.
Enfin, jusqu’à ce jour fatidique où elle m’a envoyé dans la gueule qu’elle baisait avec mon meilleur copain.
Si, ce n’est pas elle qui me l’avait dit, je ne l’aurais jamais crue. Mais, là, je n’avais pas trop le choix.
« Et, ça se passe bien ? » lui demandais-je, histoire de dire quelque chose.
« Mieux qu’avec toi. Lui, au moins, il me fait jouir ».
Ah bon, pensais-je, la salope en tout cas savait bien simuler.
« Et, qu’est-ce qu’en fait maintenant ? Je suppose que mon pote n’est plus mon pote et que toi, t’es plus ma femme ? »
« Pas forcement ».
« Explique ! » demandais-je dubitatif.
« Voilà, moi, je couche avec Julilan et toi avec Sarah. Comme ça, on reste pote ».
« Et, elle est d’accord ? »
« On en a discuté tous les trois. Crois-moi, c’est la seule manière pour empêcher une rupture ».
Je savais qu’elle avait de l’esprit, mais, à ce point là, je ne m’en serais jamais douté.
Un tout petit « Oui » finit par sortir de mon gosier.
Et, je dois dire que ce fut la décision la plus intelligente de ma vie. Car, depuis, je nage dans le bonheur. En plus Sarah est une très bonne cuisinière.
Sans compter que Sarah m’a dit que si l’ennui s’installait, nous permuterions à nouveau. Celle-là, sa mère n’a jamais su rien lui refuser.


FIN

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