lundi 27 mai 2013

Aujourd'hui, pas envie d'écrire, juste cet article de Sciences et avenir.


Du mucus de poisson pour faire des gilets pare-balles

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Une sorte de morve ultrarésistante sécrétée par un serpent de mer, la myxine, pourrait constituer la fibre textile du futur, selon des scientifiques de l'université de Guelph (Canada).

Tim Winegard présente le textile des gilets pare-balles du futur : le mucus de myxine. Courtesy Anna Rothschild / WGBH Educational Foundation
Tim Winegard présente le textile des gilets pare-balles du futur : le mucus de myxine. Courtesy Anna Rothschild / WGBH Educational Foundation



VISQUEUX. La myxine est un animal charmant. Cette sorte d’anguille mesurant de 30 cm à 120 cm de long vit au fond des océans depuis plus de 300 millions d’années. Nécrophage, elle se nourrit le plus souvent en s’immisçant dans la carcasse de poissons morts pour les dévorer de l’intérieur. 
Mais la particularité de la myxine est de posséder une centaine de glandes, ou invaginations, qui longent le côté de son corps et à partir desquelles se dégage une substance blanchâtre qui, au contact de l’eau, se transforme en un mucus visqueux, sorte de morve ultrarésistante.


Le procédé de transformation de la substance sécrétée par la myxine. (vadlefou)

TEXTILE. Des chercheurs de l’université canadienne de Guelph (Ontario) ont eu l’idée de se servir de cette remarquable faculté pour créer un nouveau type de fibre textile. La  « morve » est en fait composée de filaments extrêmement fins et résistant d’un diamètre d’un millième de millimètre. Et selon Timothy Winegard qui travaille sur le projet, « les glandes d’un seul poisson sont capables de produire à peu près un million de kilomètres de fil. » Son collègue, Douglas Fudge, qui a découvert cette propriété explique qu’« une fois les fibres extraites de l’eau, et séchées, elles ont des propriétés très ressemblantes à de la soie ».

Dès qu'on l'approche, la myxine s'enveloppe de ce mucus (VancouverAquarium)
Les propriétés de ces fibres permettent donc aux chercheurs d’envisager des applications dans le textile. Mais selon Tim Winegard, interrogé par le site Vice : « Les fils de myxine seront davantage utilisés dans des situations qui nécessitent des fibres de haute performance ; les gilets pare-balles par exemple ou des vêtements techniques extrêmement solides. »

Les filaments sont parfaitement biodégradables


L’animal étant très difficile à élever en aquarium, les scientifiques cherchent actuellement à intégrer dans des bactéries le gène impliqué dans la sécrétion de cette substance. Espérant ainsi pouvoir la fabriquer directement en laboratoire.
Tim Winegard ajoute que contrairement aux tissus synthétiques « l’avantage écologique est évident : les filaments intermédiaires, qui composent le mucus ne font appel à aucun procédé pétrochimique et sont parfaitement biodégradables ».

AUTO-DÉFENSE. Le serpent de mer se sert de cette faculté comme d’un système d’auto-défense. Le mucus qu’elle dégage lorsque qu’elle se sent menacée, se change au contact de l’eau de mer en une espèce d’armure gluante qui non seulement la protège, mais envahie la gueule et les branchies de ses assaillants. C’est le cas dans la vidéo ci-dessous où un spécimen se trouve attaqué par un requin.

Hugo Jalinière, Sciences et Avenir, 15/05/13
À LIRE AUSSI : Des fibres transformistes

 


A bientôt.
René.

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