samedi 17 novembre 2012


Salut aux militants qui vont se rendre aujourd'hui à Notre-Dame-des-Landes pour s'opposer à la construction d'un aéroport alors qu'il en existe déjà un à Nantes qui n'est même pas saturé. Courage !

Aujourd'hui, une petite leçon d'économie proposée par le blog "Finance publique pour tous" en explication de l'article alarmiste du magazine britannique "The Economist".
Donc, article en premier, explication de texte en second.RT


Pour The Economist, la France est une bombe à retardement

On a eu droit à un article similaire venant des allemands, on l’a donc avec les anglais, pour zerohedge, ce n’est pas nouveau, la France est foutue de toute manière! Économiquement foutue, sauf pour ceux qui soit ont un grand espoir, soit ne voient vraiment rien du tout, et il y en a beaucoup! Sinon, y’a quoi à la télé ce soir?
 The Economist  prédit à la France un avenir noir.Pour le magazine britannique The Economist, une crise profonde menace la France, qu’elle qualifie en couverture de son nouveau numéro de «bombe à retardement au coeur de l’Europe».
Après avoir dénoncé un supposé «déni» français avant la présidentielle, The Economist , influent et libéral hebdomadaire britannique du monde des affaires, estime en couverture de son numéro du 17 novembre que la France est une «bombe à retardement au coeur de l’Europe». L’image qui illustre ce dossier spécial de 14 pages est éloquente: sept baguettes de pain entourées d’un ruban bleu-blanc-rouge, telles des bâtons de dynamite, reliées à une mèche allumée. Bref, prêtes à exploser.
Selon le journal, «la France pourrait devenir le plus grand danger pour la monnaie unique européenne», et «la crise pourrait frapper dès l’an prochain». The Economist est particulièrement virulent à l’encontre du nouveau président, François Hollande, et de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault. «Ni M. Hollande ni M. Ayrault ne semblent être le genre de leader suffisamment courageux, capable d’imposer des réformes à l’encontre d’une opposition généralisée», explique-t-il dans un communiqué.
Si The Economist reconnaît que «le gouvernement a semblé devenir plus réaliste sur la gravité de la situation et comprendre la nécessité de réforme», notamment en faveur de la compétitivité, il n’en démord pas: «On peut craindre que ces récents changements d’orientation soient trop tardifs et insuffisants». Du coup, même si les marchés ont été «indulgents» jusqu’ici, «tôt ou tard» le vent va tourner, estime-t-il. D’autant que, dans le même temps, Espagne, Italie et Grèce ont mis en place «de substantielles et douloureuses réformes structurelles».
Les griefs cités par The Economist sont nombreux: économie stagnante, chômage élevé, déficit commercial abyssal, poids de l’Etat «démesuré» et «un climat des affaires qui s’est détérioré», notamment avec les hausses d’impôts décidées par le président Hollande. Qui plus est, selon le journal, «l’élite et les électeurs ne sont pas prêts à de nouveaux transferts de souveraineté» au niveau européen.
The Economist avait déjà dépeint, pendant la campagne présidentielle, une France en plein «déni». Critiquant tous les candidats, coupables à ses yeux d’«ignorer» la gravité de la situation économique, il avait particulièrement attaqué François Hollande, un «homme plutôt dangereux» dont la victoire était qualifiée de «mauvaise pour son pays et pour l’Europe».
source: Le Figaro via les brinsdherbeHIER on 14 janvier 2012

Maintenant, explication.

Posted by Christophe Berthier on 13 octobre 2012


Comparaison des taux d’endettement globaux de différents pays

I) Préambule

L’appréciation du taux d’endettement global d’un pays nécessite d’apprécier le taux d’endettement de l’ensemble des acteurs économiques, c’est à dire :
  • Les entreprises
  • les ménages
  • le secteur public
Le taux d’endettement de chacun est exprimé en % du PIB (valeur de la richesse nationale créée), ce qui permet ainsi commodément d’additionner les %. Parmi ces trois agents économiques, deux seuls sont susceptibles de créer de la richesse permettant de rembourser de la dette : ce sont les ménages et les entreprises; le secteur public ne crée pas de richesse ; il ne peut que prélever des ressources auprès des entreprises et des ménages pour rembourser sa dette.
Le secteur public finance sa dette en partie auprès des ménages français, qui lui prètent de l’argent; il conviendrait donc de diminuer le total obtenu (dette des ménages + dettes des entreprises et dettes publique ) de ce montant prété par les ménages, pour connaitre la dette réelle de la France, à rembourser par les ménages et les entreprises; il me reste à trouver cette information.
Les tableaux ci-dessous présentent pour  la France, l’Allemagne, la zone Euro, les EU et le Japon les taux d’endettement de chacun des ces trois acteurs, en % du PIB ; ils sont issus de l’analyse du fichier « endettement des agents non financiers dans les autres pays » du site de la Banque de France (http://www.banque-france.fr/economie-et-statistiques/base-de-donnees.html .
Ces tableaux ont vocation à montrer l’évolution historique du taux global d’endettement de ces pays et à mettre en évidence les principaux enseignements à tirer.

II) Evolution du taux d’endettement global de la France sur la période 1980 -2010

Taux d’endettement de la France en % du PIB
1980199020002007200820092010
ménages 23%31%35%47%49%51%54%
entreprises hors secteur financier48%57%54%60%60%63%66%
secteur public24%34%60%66%67%78%88%
total95%122%149%173%176%192%208%
 Le tableau se comprend tout seul…

1) Taux d’endettement

Il représentait 95% du PIB en 1980 : cela signifie qu’il fallait consacrer la richesse créée pendant 1 année complète en France pour rembourser l’ensemble de la dette; il faut deux années et 1 mois en 2010.

2) évolution du taux d’endettement

 le taux d’endettement total en % du PIB a été multiplié par 2.2 en 30 ans; il suffit à montrer de façon très explicite la dégradation de la situation financière de la France; on comprend mieux pourquoi à force de dégradation la France ne pouvait conserver sa notation AAA.
Si on analyse un peu plus en détail on constate :
  • une dégradation continue du % total d’endettement
  • le bonnet d’âne de la dégradation au secteur public
  • des encouragements, sinon des félicitations, aux entreprises.

III) Analyse de l’évolution du taux d’endettement global des principaux pays, sur la période 2000-2010


Taux d’endettement total en % du PIB
FranceAllemagneItalie Espagne RUzone Euro EU Japon
2000149%178%192%161%170%173%181%317%
2007173%175%221%229%221%195%217%320%
2008176%171%220%233%227%198%222%327%
2009192%182%240%254%249%216%235%349%
2010208%184%247%266%269%225%241%364%
évolution 2010/200040%3%29%65%58%30%33%15%

 

1) Analyse de la situation en 2000

 La France est à la 1ère place de ce classement; la situation de l’Allemagne est médiocre (elle s’xplique certainement par le financement du coût de la réunification); la situation du Japon est particulièrement dégradée, mais son analyse doit prendre en compte qu’une forte partie de la dette est interne au Japon (les ménages financent une grosse part de la dette publique).

 2) Analyse de la situation en 2010 et de l’évolution 2000-2010

La France est passé à la 2ème place, derrière l’Allemagne;  l’Italie et le Royaume -Uni régressent le fortement. La France est le 3 ème pays en terme de plus forte dégradation entre 2000 et 2010, avec un taux d’endettement en augmentation de 40%.
Pour autant sa situation n’est pas, et de loin, la plus détériorée; sans faire de mauvais esprit, difficile de comprendre que le RU conserve son AAA !!"
J'espère que vous remarquez mes chers lecteurs que la France n'est pas la moins bien placé dans l'ordre des plus mauvais. The Economist nous critique, mais, il ferait bien de balayer devant sa porte.
En attendant, personne ne nous parle du cas islandais. Et, surtout pas les médias contrôlés par les capitaines d'industrie ou la finance. A part pour nous dire, rarement, "OUI, MAIS...."

(source : France 24)


Le remède islandais à la crise, un modèle pour la zone euro ?

Le remède islandais à la crise, un modèle pour la zone euro ?

En quasi-faillite il y a trois ans, l’Islande devrait connaître en 2012 une croissance de près de 3 %. Les pays de la zone euro, en quête de solution à la crise, auraient-ils raison de se tourner vers le modèle islandais ? Décryptage.

Par Sébastian SEIBT  (texte)
Les pays de la zone euro ne savent plus à quel saint se vouer. Même le modèle allemand, longtemps considéré comme l’exemple à suivre, commence aujourd'hui à être critiqué et attaqué. Le 17 novembre, l’hebdomadaire populaire allemand "Der Spiegel" rappelait que la dette allemande (81% du PIB) était bien supérieure à celle, par exemple, de l’Espagne (69,4%). Les marchés, de leur côté, ont surpris toute l’Europe en ne prêtant, il y a une semaine, que trois milliards d’euros sur les six milliards que Berlin souhaitait.
Pour tenter de sortir de la nasse, les pays européens en viennent donc à tourner leur regard vers un autre pays et un autre modèle  : l’Islande. Ainsi, en juillet, la BBC se demandait déjà si la petite île de l'Atlantique Nord pouvait “être un modèle économique pour le reste de l’Europe ?”. Le site américain spécialisé dans l’économie Business Insider a lui, début novembre, recensé 15 raisons pour lesquelles l’Europe devrait regarder de plus près comment l’Islande s’est remise en ordre de marche trois ans après la crise de 2008.
La situation économique islandaise actuelle est, en effet, séduisante. Alors que l’OCDE a promis à la zone euro, lundi 28 novembre, une “période de récession” en 2012, l'Islande devrait profiter d’une croissance proche de 3%. Le chômage commence également à baisser et devrait tomber à 5,8% l'an prochain après avoir atteint un pic historique de 7,5% en 2010. Les déficits publics sont, par ailleurs, en passe de retomber à 3% du PIB. “La consommation intérieure et le retour des investissements privés tirent la croissance vers le haut”, explique à France 24, David Carey, économiste à l’OCDE et spécialiste de l’Islande.
Protéger les déposants
Or, lorsque l'Islande s’est effondrée en 2008, elle souffrait de deux maux qui affectent actuellement toute la zone euro : des banques à restructurer de toute urgence tant elles avaient prêté au-dessus de leurs moyens (le montant des prêts qu'elles avaient consenti équivalait à 11 fois le PIB) et un déficit budgétaire qui dépassait 10% du PIB.
Reykjavik a alors demandé et obtenu un prêt de 2,25 milliards d’euros au Fonds monétaire international (FMI) en contrepartie d’une longue cure d’austérité pour assainir ses finances. “Les Islandais ont été soumis à trois années de rigueur dont le pays sort à peine”, relève David Carey, qui ajoute que bon nombre d’Islandais ont perdu leur épargne durant cette période et que l’endettement des entreprises et des ménages restent, aujourd’hui encore, très élevé. Face à la crise, le gouvernement a, aussi, pris quelques mesures sociales pour protéger sa population, tel que l’allongement de la durée de l’indemnisation du chômage (portée de 3 à 4 ans) .
Mais ce qui a fait la spécificité de l'Islande dans la gestion de cette crise, c’est le lâchage du secteur bancaire. Contrairement à ce qui se passe actuellement en Europe où le soutien financier aux banques est considéré comme une priorité, l’Islande a choisi de les laisser couler en refusant de les renflouer. Plus encore : le gouvernement a décidé de faire supporter la plus grande partie de leurs pertes aux actionnaires - “essentiellement étrangers”, souligne David Carey - et de protéger au maximum leurs déposants. Une décision qui lui a permis de faire de précieuses économies...
Difficilement transposable
Reste que si le modèle semble avoir fait ses preuves en Islande, il paraît difficilement transposable dans la zone euro. Les banques européennes ont en effet un poids autrement plus lourd que leurs homologues islandaises. “La faillite des établissements financiers islandais ne faisait pas peser un risque de contagion à toute l’Europe comme ce serait le cas avec les banques espagnoles ou italiennes”, explique David Carey. La faillite d’enseignes comme UniCredit (Italie) ou Santander (Espagne) risquerait en effet de mettre en péril tout le système financier mondial, comme ce fut le cas avec la faillite de Lehman Brothers.
L’Islande disposait en outre de deux outils dont les pays de la zone euro sont dépourvus : une monnaie propre - la couronne - et une banque centrale qui peut agir comme prêteur en dernier ressort. La Banque centrale européenne (BCE) refuse en effet d’endosser ce rôle actuellement en rachetant indéfiniment de la dette des pays fragilisés, ce qui les rend d’autant plus dépendantes du bon vouloir des marchés financiers.
Enfin, si elle comporte un certain nombre de similitudes avec le cas islandais, la tourmente que vit actuellement la zone euro dépend surtout d’un manque de confiance des marchés financiers dans la capacité des États à règler le déficit de leur dette publique. Une différence fondamentale qui fait que le remède islandais à la crise consistant à punir les banques plutôt que les contribuables ne permettrait pas de résoudre la crise de la zone euro.

Et, cela sera tout pour aujourd'hui.
Bien le bonjour chez vous.
René.

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