Un traité né de l’accord des politiques des Etats-Unis et du Royaume-Uni pourrait mettre à mal la précieuse confidentialité des réseaux sociaux. En effet, d’après The Times, les deux gouvernements s’apprêteraient à signer en octobre un traité qui forcerait entre autres Facebook à partager des messages chiffrés avec la police britannique, pour aider dans certaines enquêtes et préventions de cas « graves », comme le terrorisme ou la pédophilie. Cependant, il y a des limites : chaque pays ne pourra, selon le traité, espionner ou enquêter uniquement sur ses propres citoyens. De plus, pour les Etats-Unis, aucune donnée ne pourra être récupérée des firmes britanniques dans des affaires où la peine de mort est susceptible d’être appliquée.
Cette décision intervient dans un contexte tendu, avec la secrétaire d’Etat à l’Interieur Priti Patel affirmant que le chiffrement aide les terroristes et autres criminels, tandis que la police continue de se retrouver bloquée dans ses enquêtes par cette protection des données. L’affaire du meurtre de Lucy McHugh, assassinée à l’âge de treize ans, laisse en effet un goût amer aux forces de l’ordre, puisqu’il a fallu attendre le procès, soit près d’un an après les faits, pour que Facebook se décide enfin à confirmer que Lucy et son meurtrier avaient bel et bien échangé via Messenger.