L'ancien chef de corps, promu à la tête de l'armée suisse en 2009, a tiré la sonnette d'alarme concernant l'aggravation des déséquilibres sociaux, de la menace terroriste et des risques liés aux flux migratoires.
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Commentant pour la première fois la situation depuis les attentats du 13 novembre, André Blattmann a dénoncé une «explosion de l’insécurité durant ces deux dernières années», en parallèle d’une réduction du budget de la défense. «Même si nous n’avons pas encore été directement touchés par les événements de la guerre dans le monde d'aujourd'hui, nous pouvons déjà en ressentir les effets», a-t-il affirmé.
 Le haut-gradé militaire a déclaré : «la menace terroriste augmente, les guerres hybrides sont de plus en plus fréquentes, les perspectives économiques s’obscurcissent, et les flux migratoires causés par ces guerres et problèmes économiques ont déjà pris une proportion insoupçonnée, aggravant la concurrence sur le marché du travail».
Pour le chef de l’armée suisse, «le mélange est de plus en plus explosif» et «les fondements de la prospérité sont une fois encore remis en question». Selon lui, la situation n’est pas sans rappeler les années de l’entre-deux-guerres, et les citoyens suisses doivent s’armer pour faire face aux défis qui les attendent. 


Ces commentaires ont été vivement critiqués par les politiques de gauche et les Verts dans le pays, notamment Beat Flach qui a affirmé que ces déclarations étaient «exagérées» et que «tout va bien dans le pays».
André Blattmann a été à l’initiative de plusieurs exercices préparant la Suisse à réagir à diverses menaces, dont l’un imaginait la sécession d’un territoire français, qui déciderait de s’attaquer à son voisin. Dans une interview donnée l’année dernière, le chef de l’armée a affirmé stocker chez lui plusieurs dizaines de pack d’eau minérale ainsi que des réserves de nourriture afin de faire face en cas de catastrophe naturelle ou de crise humanitaire liée à des troubles.