jeudi 20 juin 2013

Salut aux européens qui ne sont pas d'accord avec le futur accord de libre échange Europe-Etats-Unis. Montrez dans la rue que vous n'êtes pas d'accords !

C'est comme cela que cela va se passer pour nous aussi, un jour, mes chers cinq lecteurs, ils nous prennent à la gorge, nous font rendre gorge et lorsque l'on est asphyxié, ils nous vendent morceaux par morceaux.
Exactement, comme on leur appris à faire pour une entreprise dans les formations de gestion d'entreprise MBA. Sauf, qu'il ne s'agit pas là d'entreprise, mais, de NATION !
Ils nous traitent, nous les citoyens d'un pays supposé libre comme les salariés d'une entreprise.
Evidemment, nous parlons de la Grèce pour le moment. La Grèce que je considère comme la première colonie de Goldman Sachs.
Parce que je suppose que vous vous souvenez mes chers lecteurs de cette époque lointaine où les compagnies commerciales obtenaient des monopoles de la part des royautés pour aller en pays exotiques commercer avec les indigènes.
Et, bien, nous y retournons joyeusement. La Grèce est un comptoir que les Etats-Unis ont accordé à Goldman Sachs.
Cette banque qui a magouillé les comptes de la Grèce pour qu'elle puisse intégrer l'Europe et qui par d'ailleurs a poussé les investisseurs qu'elle avait trouvé pour gonfler les comptes de ce pays à spéculer sur son effondrement économique.
Une fois cela réalisé, avec quand même la complicité de leaders du parti socialiste grec à l'époque au pouvoir, elle n'a plus qu'à découper le pays en morceaux pour les vendre au plus offrants et engranger des milliards.
Tout cela avec la bénédiction de l'administration américaine.

(source : Basta !)
VENTE À LA DÉCOUPE

Stratégie du choc : comment le FMI et l’Union européenne bradent la Grèce aux plus offrants

PAR AGNÈS ROUSSEAUX (20 JUIN 2013)
C’est l’heure des soldes. La plus grande promotion du 21ème siècle. Tout doit disparaître ! Pour tenter de réduire sa dette, la Grèce liquide tous ses biens publics : énergies, transports, compagnies des eaux, universités, rivages préservés... Le pays s’enfonce toujours plus dans une crise économique sans fin, malgré les « plans de sauvetage » européens. Ceux-ci profitent en grande partie au secteur financier, alors que pour les Grecs, l’austérité est devenue un mode de vie. Reportage à Athènes, auprès d’un peuple victime du traitement de choc imposé par le « capitalisme du désastre ».

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« Plus d’un tiers de la population grecque n’a plus accès à la sécurité sociale », estime Giorgos Vichas, cardiologue. A la clinique autogérée de Hellinikon, en banlieue d’Athènes, une centaine de médecins soignent bénévolement des patients toujours plus nombreux. Depuis un an et demi, 10 000 personnes ont franchi les portes de ce dispensaire de fortune, planté au milieu d’une ancienne base militaire américaine. Avec les coupes drastiques des salaires – baisse de 40 % en quelques années – même ceux qui ont un travail n’ont souvent plus les moyens de payer les frais médicaux. Et les hôpitaux publics grecs manquent de médicaments, notamment pour le traitement des cancers.
Le secteur de la santé est un des symboles de la déliquescence des services publics grecs. Dans une salle de consultation aux murs blancs, le cardiologue égrène des histoires qui en disent long sur l’état du pays : celle de cette femme qui vient d’accoucher et à qui l’hôpital ne veut pas rendre son enfant tant qu’elle ne paye pas les frais d’hospitalisation. Une autre a été retenue dans sa chambre d’hôpital, un garde devant la porte, parce qu’elle devait 2000 euros. « Nous recevons beaucoup de gens qui ne peuvent plus payer pour l’eau et l’électricité depuis que les taxes immobilières ont augmenté. Le courant a même été coupé chez des personnes qui ont besoin d’un équipement médical permanent, comme de l’oxygène », décrit Giorgos Vichas. L’hiver dernier, faute de pouvoir acheter du fioul, dont le prix a doublé, les habitants ont remis en fonctionnement les vieilles cheminées dans les appartements. Ils se sont chauffés au bois... ou aux ordures. « Le soir, à Athènes, l’air était irrespirable », commente Makis Zervas, professeur à l’Hellenic open university.
Malgré les « plans de sauvetage », la dette grecque explose
Trois ans après le premier « plan de sauvetage » européen, la Grèce s’enfonce dans une récession qui semble ne jamais devoir finir. Le taux de chômage atteint 27 %. Il a été multiplié par trois depuis 2009. Un chiffre officiel encore en-dessous de la réalité. « Les jeunes qui cherchent un travail après avoir terminé leurs études ne sont pas comptabilisés, ni tous ceux qui travaillent une heure par semaine », précise Makis Zervas. Ni les travailleurs indépendants qui ont peu à peu cessé leur activité, faute de clients. Dans le centre d’Athènes, les rideaux de fer sont baissés sur une partie des commerces. 63% des jeunes de moins de 25 ans sont aujourd’hui sans travail. La croissance ? Avec un taux à - 6% en 2012, elle semble bien loin. Le PIB a chuté de 25 % depuis 2008. Autant que celui des États-Unis au moment de la crise de 1929.
Quelles perspectives après six années de récession ? La Grèce est « en bonne voie pour achever son ambitieux plan d’ajustement budgétaire », ose la directrice générale du FMI, Christine Lagarde. Le pays pourrait « renouer » avec la croissance en 2016, prophétisent le FMI et l’Union européenne [1]. Mais pour cela, il faudra encore faire des efforts. Comme si on exigeait de la Grèce, à bout de souffle, de courir encore un marathon de plus. Les objectifs de réduction de la dette, fixés par la Troïka (FMI, Commission européenne, Banque centrale européenne) semblent irréels. Quelqu’un dans un bureau, quelque part à Bruxelles ou Francfort, a tracé des courbes, tapoté sur sa calculatrice, dessiné des projections. Reprises en cœur par les chefs d’État européens. Objectif : une dette à 124 % du PIB en 2020. Elle était de 156 % en 2012. Elle sera de 175% en 2013. C’est mal parti. Vite, répond la Troïka, il faut accélérer les privatisations, démanteler les services publics, et au pas de charge, recapitaliser les banques. La vente de la compagnie de gaz a échoué la semaine dernière – et c’est la télévision publique qui a pris le retour de boomerang [2]. 2 650 chômeurs de plus.
Milliardaires, c’est l’heure des soldes !
Compagnies d’électricité, d’eau, de gaz naturel, ports et aéroports, chemins de fer et autoroutes, loterie nationale... La Grèce brade ses biens publics. Ceux-ci doivent lui rapporter 9,5 milliards d’euros d’ici à 2016. « Ils sont même en train de privatiser la collecte des impôts, s’indigne Makis Zervas. Et des universités ont été rachetées à 49 % par des sociétés privées, ce qui est contraire à la Constitution. » Le « plan de cession d’actifs publics », exigé par le FMI et l’Union européenne, est mis en œuvre par le Fonds d’exploitation du patrimoine public (Taiped). Cette Société anonyme grecque, fondée en 2011, a pour objectif de « maximiser la valeur » des biens publics vendus. Car ces privatisations sont« l’élément-clé pour le rétablissement de la crédibilité, condition préalable fondamentale pour le retour de la Grèce sur les marchés de capitaux mondiaux », martèle le site de l’organisme. Qui propose, comme dans un catalogue touristique, des plages, des forêts, des îles désertes ou des sites archéologiques. Tout doit disparaître. Mesdames et messieurs les milliardaires, promoteurs immobiliers et industriels du tourisme, n’hésitez pas : c’est l’heure des soldes.
En tête de gondole sur le site de Taiped : un terrain de 1,8 millions de m² (l’équivalent de 250 terrains de football) avec 7 km de côte sur l’ile de Rhodes. Et des zones classées Natura 2000 sur lesquelles Taiped suggère de construire hôtels, golfs et centres commerciaux. Ou l’ancien aéroport d’Athènes, un terrain de 623 hectares (trois fois la superficie de Monaco) en bord de mer, où quelques vestiges d’infrastructures construites pour les JO de 2004 s’élèvent au milieu des herbes folles. « Ils ont essayé de le vendre au Qatar, qui n’en a pas voulu », explique Natassa Tsironi, une riveraine, qui entretient là un jardin autogéré. « Une loi a été votée qui autorise les investisseurs à faire ce qu’il veulent de ce terrain, y compris bâtir des tours »« 69 obstacles réglementaires, administratifs et techniques, ralentissant les privatisations, ont été levés », se réjouit Taiped, dans son rapport 2013.
« Le plus grand programme de cessions au monde »
La société de « dénationalisations » est pilotée par un bureau de cinq membres, tous issus du secteur privé et des banques grecques. Son président dirigeait jusqu’en 2013 la plus grande compagnie des eaux en Grèce, et a fondé une entreprise de construction de piscines – les débouchés semblent assurés, avec tous ces futurs complexes de loisirs qui vont pousser sur la côte... Le directeur général de Taiped, Yiannis Emiris, était responsable de la banque d’investissement d’Alpha Bank. Accompagnés par deux « observateurs » nommés par l’Eurozone et l’UE, ce groupe a donc en charge la liquidation des biens publics grecs. Et dispose d’une « autorité absolue concernant les décisions ». Tout actif transféré au Fonds doit être vendu ou liquidé : « Le retour des actifs à l’État n’est pas autorisé ». La grande braderie – « le plus grand programme de cessions au monde » – a commencé. Aux commandes : les entreprises privées grecques et la Troïka.
Le peuple grec a du mal à voir partir en miettes son patrimoine ? « On ne peut pas faire d’omelette sans casser des œufs », rétorque le Premier ministre, Antonis Samaras, dans une tribune [3], à propos de la privatisation de la télévision-radio publique grecque, ERT. « Nous devons montrer [au peuple grec] que nous osons nous opposer aux bastions les plus criants de l’opacité et du gaspillage », écrit-il. ERT était pourtant excédentaire. Que les citoyens se débrouillent pour trouver une logique dans ces décisions arbitraires. L’omelette est-elle réussie, au moins ? Les objectifs sont loin d’être atteints : en deux ans, les privatisations n’ont rapporté que 2 milliards d’euros. Même pas 1% du montant total de la dette.
La priorité : recapitaliser les banques
Celle-ci d’ailleurs ne diminue pas d’un iota. Elle était de 310 milliards d’euros en 2009. En 2013, quelques « plans de sauvetage » plus tard, alors que le pays s’enfonce dans le marasme économique et que la démocratie grecque est à l’agonie, la dette s’élève toujours à 309 milliards d’euros. Tout ça pour ça. Le PIB ayant subi de violents coups de butoir, la dette représente aujourd’hui 180 % du PIB (contre 130 % en 2009) [4]. La Grèce n’est plus un pays développé, estime le fournisseur d’indices boursiers MSCI, qui la classe désormais dans la catégorie des pays émergents. Combien d’années faudra-t-il pour retrouver le taux d’emploi de 2009 ? « Avec 4 % de croissance, on peut espérer atteindre ce niveau en 2020-2025, évalue Sotiris Koskoletos, économiste à l’Institut de recherche Nicos Poulantzas [5]Mais qui peut aujourd’hui espérer une croissance à 4 % ? »
À quoi ont servi les plans de sauvetage successifs ? À sauver la Grèce d’une banqueroute immédiate en lui octroyant des nouveaux crédits. Et à effacer une partie de la dette, grâce à une « restructuration » de celle-ci [6], tout en lui ajoutant de nouveaux prêts sur le dos. Mais aussi – et surtout – à renflouer les banques grecques et les créanciers étrangers. « Une bonne partie du plan d’aide a été utilisée pour la recapitalisation des banques, c’est un fait. Elles étaient sous-capitalisées, risquaient de graves difficultés financières et pouvaient faire faillite », décrit Céline Antonin, économiste au département analyse et prévision de l’OFCE [7].
77% de l’aide européenne dirigée vers le secteur financier
Qui a reçu les 207 milliards d’euros débloqués par l’Union européenne et le FMI depuis 2010 ? Les banques grecques (pour 58 milliards) et les créanciers de l’État grec (pour 101 milliards), banques et fonds d’investissement pour la plupart. Au moins 77% de l’aide européenne n’a donc pas bénéficié aux citoyens mais, directement ou indirectement, au secteur financier ! Une étude d’Attac Autriche montre ainsi que seuls 46 milliards ont servi à renflouer les comptes publics – toujours sous forme de prêts, bien sûr. A mettre en parallèle avec les 34 milliards payés par l’État à ses créanciers en intérêt de la dette sur la même période [8].
Sauver les banques est donc bien la priorité de la Troïka. « On peut avoir l’impression en tant que citoyen, et à juste titre, que c’est un chèque en blanc aux banques », poursuit Céline Antonin, de l’OFCE. C’est surtout un moyen de transformer la dette privée détenue par les banques et les créanciers, en dette publique ! La part de la dette grecque détenue par les créanciers privés a été divisé par deux [9]. Sur qui pèse dorénavant le risque de banqueroute de la Grèce ? Sur l’Union européenne et le FMI. Donc sur les États et les citoyens européens.
Capitalisme du désastre
Pourquoi les Grecs ont-ils accepté ces mesures d’austérité, en échange d’un plan de sauvetage qui n’a rien résolu ? « On a perdu un million d’emplois dans le secteur privé. C’est comme si, en France, on supprimait d’un coup 6 ou 7 millions d’emplois. On reçoit plusieurs fois par jour des mauvaises nouvelles. Comment un cerveau humain peut-il suivre cette cadence ? », questionne Panagiotis Grigoriou, historien et ethnologue, auteur du blog Greek crisis.« Après plus de 8 000 manifestations et grèves en trois ans, les Grecs se sont résignés. Que peut-on faire de plus ? Chaque ligne du mémorandum (liste des mesures d’austérité imposée par la Troïka, ndlr) a été votée. On annule des lois mises en place depuis plusieurs décennies. La Constitution est bafouée. A quoi sert le Parlement ? »
« On n’est plus dans le capitalisme, mais dans sa prolongation, une sorte de méta-capitalisme », poursuit-il. Le traumatisme est collectif. Une situation qui ressemble étrangement à la stratégie du choc, définie par Milton Friedman, théoricien du libéralisme économique : « Attendre une crise de grande envergure, puis, pendant que les citoyens sont encore sous le choc, vendre l’État morceau par morceau, à des intérêts privés avant de s’arranger pour pérenniser les « réformes » à la hâte » [10].
Bienvenue en Grèce, laboratoire européen du « capitalisme du désastre » ! Milton Friedman décrit comment des changements économiques soudains et de grande ampleur provoquent des réactions psychologiques « facilitant l’ajustement ». Un ajustement qui se traduit par des attaques systématiques contre la sphère publique. Une approche similaire à la doctrine militaire des États-Unis en Irak, Shock and Awe (« choc et effroi »), décrit l’auteure canadienne Naomi Klein, qui vise à « contrôler la volonté, les perceptions et la compréhension de l’adversaire et le priver de toute capacité à agir et réagir ». Pour mieux réussir, ensuite, la thérapie de choc économique.
« Ils paieront un jour pour leurs crimes »
« Sortir la Grèce de la crise n’était pas la plus grande préoccupation de la Troïka, analyse Haris Grolemis, responsable de l’Institut de recherche Nicos Poulantzas. S’ils avaient vraiment voulu aider le pays, ils l’auraient fait moins violemment et plus solidairement. Mais l’essentiel pour eux était de protéger l’euro. Et d’imposer une discipline aux pays qui ne suivent pas strictement les règles de Maastricht. » Résultat : la Grèce est devenue une sorte de zone économique spéciale, à la main d’œuvre bon marché.
Le 5 juin 2013, le FMI fait son mea culpa : Christine Lagarde admet que le premier plan de sauvetage de la Grèce s’est soldé par des « échecs notables ». Et pointe la responsabilité de l’Union européenne : les États européens n’auraient pas les « compétences » requises pour mener à bien ce type de programme d’aide ! Mais la privatisation des biens publics et le sauvetage des intérêts financiers privés se poursuivent.
« En France, vous êtes les prochains. Préparez-vous »
« Des milliers de gens perdent leur vie ou subissent des dommages irrémédiables concernant leur santé, à cause de la politique menée aujourd’hui en Grèce, s’insurge le docteur Giorgos Vichas. Ce ne sont pas de simples morts. Ce sont des meurtres. Ceux qui ont voté des lois qui provoquent l’exclusion de plus en plus de personnes de la Sécurité sociale sont des meurtriers. Ce n’est pas seulement une responsabilité politique, mais une responsabilité criminelle. Nous espérons qu’ils paieront un jour pour leurs crimes. »
La mort subite de la télévision publique a suscité un sursaut de la population grecque. Un réveil démocratique ? C’est ce que nous expliquent, les yeux brillants, ceux que nous croisons dans les locaux occupés de la télévision publique ERT, là où techniciens et journalistes s’affairent pour continuer la diffusion des programmes, sur des canaux clandestins. La Grèce n’est qu’un laboratoire, d’autres pays seront bientôt concernés, préviennent-ils. « En France, vous êtes peut-être les prochains. Préparez-vous ». Les politiques d’austérité et la stratégie du choc de la Troïka seront-elles bientôt étendues à tout le continent ? Le seul moyen de l’empêcher est de lutter aux côtés de ceux qui en sont les premiers cobayes.
Agnès Rousseaux
@AgnesRousseaux sur twitter
Photo : CC Rupert Ganzer

Notes

[1Une analyse que ne partage pas l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).
[2La justice grecque a annulé le 17 juin le décret gouvernemental de fermeture de la radio-télévision publique ERT. En attendant le jugement définitif, les programmes peuvent reprendre temporairement.
[3 Tribune publiée le 16 juin par le quotidien Kathimerini.
[4Pour comparer, la dette publique représente 197% du PIB au Japon, 127% en Italie, 92% aux États-Unis et en France, 82% en Allemagne. Source : Attac.
[5Institut de recherche fondé par le parti d’opposition Synaspismos, membre de la coalition de gauche Syriza. Voir le site.
[6En 2012, 107 milliards de dettes a été effacés. La dette est passé en mars de 337 milliards à 251 milliards d’euros.
[7Lire l’interview sur Arte Journal, publiée le 17/06/13.
[8Ou avec les 10 milliards de dépenses militaires pour lesquelles la Grèce, pointe Attac Autriche, a reçu des pressions de la France et de l’Allemagne : couper dans ces budgets auraient eu des conséquences sur les entreprises de ces deux pays. Il représente pourtant 4% du PIB de la Grèce, contre 2,4% pour la France.
[9En 2012, seuls 27% de la dette restait entre les mains des banques et autres établissements financiers. Source : Le Figaro, 09/05/2012
[10Cité par Naomi Klein, La Stratégie du choc, 2008.
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Et, oui, mes chers lecteurs et citoyens européens, nous ne sommes que des pions. D'ailleurs, la banque américaine JP Morgan a sur ce sujet, "Comment, nous manipuler" a une idée très précise.

(source : ActuWiki)

JPMorgan réclame des régimes autoritaires en Europe

Dans un document publié à la fin du mois de mai, le géant des banques d’investissement américain JPMorgan Chase réclame l’abrogation des constitutions démocratiques bourgeoises établies après la Seconde Guerre mondiale dans une série de pays européens et la mise en place de régimes autoritaires.
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Le document de 16 pages a été réalisé par le groupe Europe Economic Research de JPMorgan et est intitulé « L’ajustement de la zone euro – bilan à mi-parcours. » Le document commence par faire remarquer que la crise de la zone euro a deux dimensions.
Pour commencer, il affirme que des mesures financières sont nécessaires pour garantir que les principales institutions d’investissement comme JPMorgan puissent continuer à engranger d’énormes bénéfices de leurs activités spéculatives en Europe. Ensuite, les auteurs soutiennent qu’il est nécessaire d’imposer des « réformes politiques » destinées à supprimer l’opposition aux mesures d’austérité massivement impopulaires qui sont appliquées au nom des banques.
Le rapport exprime sa satisfaction vis à vis de l’application par l’Union européenne d’un certain nombre de mécanismes financiers visant à garantir les intérêts bancaires. A cet égard, l’étude souligne que la réforme de la zone euro en est pratiquement à mi-chemin. Mais le rapport réclame aussi davantage d’action de la part de la Banque centrale européenne (BCE).
Depuis l’éruption de la crise financière mondiale de 2008, la BCE débloque des milliers de milliards d’euros en faveur des banques pour leur permettre d’effacer leurs créances douteuses et de redémarrer une nouvelle série de spéculations. En dépit d’une pression grandissante venant des marchés financiers, le chef de la BCE, Mario Draghi a déclaré l’été dernier qu’il ferait le nécessaire pour consolider les banques.
En ce qui concerne les analystes de JPMorgan, ceci n’est cependant pas suffisant. Ils exigent de la part de la BCE une « réponse plus spectaculaire » à la crise.
Les critiques les plus dures du document sont cependant formulées à l’égard des gouvernements nationaux qui ont mis bien trop de temps à appliquer le genre de mesures autoritaires nécessaires à l’imposition de l’austérité. Le processus d’une telle « réforme politique » précise l’étude, a « même à peine commencé. »
Vers la fin du document, les auteurs expliquent ce qu’ils entendent par « réforme politique. » Ils écrivent : « Au début de la crise l’on avait pensé que ces problèmes nationaux hérités du passé étaient en grande partie d’ordre économique, » mais « il est devenu manifeste qu’il y a des problèmes politiques profondément enracinés dans la périphérie qui, à notre avis, doivent être changés si l’Union monétaire européenne (UME) est censée fonctionner à long terme. »
Le document détaille ensuite les problèmes existant dans les systèmes politiques des pays de la périphérie de l’Union européenne – la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie – qui sont au centre de la crise de l’endettement en Europe.
Les auteurs écrivent: « Les systèmes politiques de la périphérie ont été établis après une dictature et ont été définis par cette expérience-là. Les constitutions ont tendance à montrer une forte influence socialiste, reflétant la force politique que les partis de gauche ont acquise après la défaite du fascisme. »
« Les systèmes politiques autour de la périphérie affichent de manière typique les caractéristiques suivantes : des dirigeants faibles ; des Etats centraux faibles par rapport aux régions ; une protection constitutionnelle des droits des travailleurs ; des systèmes recherchant le consensus et qui encouragent le clientélisme politique ; et le droit de protester si des modifications peu appréciées sont apportées au statu quo politique. Les lacunes de cet héritage politique ont été révélées par la crise. » Quelles que soient les inexactitudes historiques contenues dans leur analyse, il ne peut y avoir l’ombre d’un doute que les auteurs du rapport de JPMorgan plaident pour que les gouvernements adoptent des pouvoirs de type dictatorial afin de mener à bien le processus de contre-révolution sociale qui est déjà bien avancé à travers toute l’Europe.
En réalité, il n’y avait rien de véritablement socialiste dans les constitutions établies durant la période d’après-guerre partout en Europe. De telles constitutions visaient à garantir le régime bourgeois dans une situation où le système capitaliste et ses agents politiques avaient été totalement compromis par les crimes des régimes fascistes et dictatoriaux.
Les constitutions des Etats européens, y compris celles de l’Italie, de l’Espagne, de la Grèce et du Portugal, ont été élaborées et appliquées en collaboration avec les partis socialistes et communistes des pays respectifs et qui ont joué le rôle clé dans la démobilisation de la classe ouvrière pour permettre à la bourgeoisie de maintenir son régime.
Dans le même temps cependant les classes dirigeantes discréditées de l’Europe étaient parfaitement conscientes que la Révolution russe demeurait une inspiration pour de nombreux travailleurs. Elles se sont senties obligées de faire une série de concessions à la classe ouvrière dans le but d’empêcher une révolution – sous la forme précisément de protections sociales et constitutionnelles, dont le droit de manifester, ce que JPMorgan aimerait à présent voir aboli.
Dans une certaine mesure, les critiques de la banque à l’égard du manque d’autoritarisme des gouvernements européens sonnent creux. Partout en Europe, les gouvernements ont à maintes reprises recouru ces dernières années à des mesures d’Etat policier pour réprimer l’opposition à l’encontre de leur politique.
En France, en Espagne et en Grèce, des décrets d’urgence et l’armée ont été utilisés pour briser des grèves. La constitution adoptée en Grèce en 1975, après la chute de la dictature des colonels, n’a pas empêché le gouvernement grec de licencier en masse des fonctionnaires. Et dans un certain nombre de pays européens, les partis dirigeants sont en train d’encourager le développement de partis néofascistes tel le mouvement Aube dorée en Grèce.
Toutefois, pour JPMorgan cela ne suffit pas. Afin d’éviter une révolution sociale dans la période à venir, ses analystes préviennent qu’il est indispensable que les gouvernements capitalistes partout en Europe se préparent aussi vite que possible à mettre en place des formes de régime dictatoriales.
A la fin du document, les auteurs avancent une série de scénarios qui, selon eux, pourraient découler de l’échec des gouvernements européens à ériger des systèmes autoritaires. Ces variantes comprennent : « 1) l’effondrement de plusieurs gouvernements favorables aux réformes en Europe méridionale, 2) un effondrement du soutien à l’euro ou à l’UE, 3) une victoire électorale incontestée de partis anti-européens radicaux quelque part dans la région, ou 4) l’ingouvernabilité de fait de certains Etats membres une fois que les coûts sociaux (notamment le chômage) dépasseront un certain seuil. »
C’est la voix authentique du capital financier qui parle. Il faut rappeler que JPMorgan est profondément impliqué dans les opérations spéculatives qui ont dévasté la vie de centaines de millions de travailleurs partout dans le monde. En mars de cette année, une commission du sénat américain a rendu public un rapport de 300 pages documentant les pratiques criminelles et la fraude réalisées par JPMorgan, la plus grande banque des Etats-Unis et le plus grand agent de produits dérivés du monde. En dépit des révélations détaillées dans le rapport, aucune action ne sera prise à l’encontre du PDG de la banque, Jamie Dimon, qui jouit de la confiance personnelle du président américain.
Cette même banque se permet à présent de faire la leçon aux gouvernements. Soixante-dix ans après la prise de pouvoir par Hitler et les nazis en Allemagne, dont les conséquences furent catastrophiques pour l’Europe et le monde, JPMorgan est le premier à réclamer des mesures autoritaires pour réprimer la classe ouvrière et éradiquer ses acquis sociaux.
(Article original paru le 17 juin 2013)
Source : World Socialist Web Site

Vous ne croyez pas que cela soit vrai mes cinq chers lecteurs ?
Eh, bien, vous avez tort !
Car, c'est ce qui est en train de se mettre en place.
Aux Etats-Unis, transformés en une gouvernance de la guilde des marchands (Rockfelle, Golman Sachs, JP Morgan, Mosanto, et quelques autres), l'apparence de la démocratie leur est utile pour mieux liquider ce qu'il reste des démocraties dans le monde.
Et, oui, mes chers lecteurs, il y a longtemps qu'aux States, la parole du citoyen n'a plus d'impact sur le déroulement de la vie des hommes politiques.
Il n'a le choix qu'entre les républicains et les démocrates, ceux-là même qui enterrent la démocratie pour aider à mettre en place cette gouvernance de la guilde;
L'offensive contre l'Europe  grâce à l'accord de libre échange en négociation participe de cette stratégie ou machination.   
Des gens comme le président de la commission européenne, plus libéral que lui, tu meurs, sont tellement inféodé à la finance américaine qu'il est prêt à nous livrer les pieds et les poings liés.
Nos gouvernants nous disent "l'ami américain". Sauf que l'ami américain ne l'est déjà pas de ses propres concitoyens, et encore moins du citoyen européen.
Ils veulent "DOMINER" et cet accord y conduit directement.
La Grèce, l'Espagne, le Portugal, bientôt la France seront les premières colonies de cette fameuse gouvernance de la guilde des marchands américains.
C'est pour cela que je pense que notre président français est soit lâche, soit complice, mais, en aucune façon victime.
Comme l'a souligné Jean-Luc Mélanchon qui se situe à la gauche des socialistes en France que l'on peut d'ailleurs qualifier de social-libéraux, François Hollande était au courant des pré-négociations secrètes bien avant la campagne électorale en France.
En fait, la guilde des marchands avait déjà écrit le texte du traité qui a été discuté dernièrement.
Et, le gouvernement français nous a fait croire qu'il s'est battu pour l'exception culturel, alors, qu'il lâche pour tout le reste. Et, le reste, c'est notre avenir, notre santé, notre environnement et grâce à Hollande, bientôt, une immense misère partagée par une grosse majorité de français.
Sans compter l'exploitation de gaz de schiste qui va détruire notre environnement pour pas un rond.       

Alors, quoi ?
Allons-nous, nous laisser faire ?
Allez-vous, vous laissez faire ?
Réfléchissez-y, mes chers lecteurs.
Et, sur ce, bien le bonjour chez vous.
A bientôt.
René.

PS : (source : Basta !)

Accueil > S’informer > Fermeture de la télévision publique grecque : un nouveau pas vers un régime autoritaire
Austérité

Fermeture de la télévision publique grecque : un nouveau pas vers un régime autoritaire

Par Agnès Rousseaux, Ivan du Roy (12 juin 2013)
Frappée par l’austérité, placée sous tutelle de la Commission européenne, la Grèce vient de franchir une nouvelle étape vers l’autoritarisme. Le 11 juin, le gouvernement a brutalement fermé par décret la radio-télévision publique. Sous prétexte de réduire le nombre de fonctionnaires, il se débarrasse ainsi d’un vecteur d’informations de plus en plus gênant. Au profit des chaînes privées, contrôlées par des intérêts économiques proches du pouvoir. Basta ! était aux côtés des milliers de manifestants qui ont entouré le siège de la radio-télévision pour retarder l’assaut des forces de l’ordre.
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La nouvelle a provoqué la stupeur. Dans l’après-midi du 11 juin, le gouvernement grec a décrété la fermeture immédiate de la radio-télévision publique (ERT). Les forces de l’ordre ont pris le contrôle des émetteurs, alors que les salariés refusaient de quitter les lieux et continuaient de diffuser leurs propres informations. Et les écrans noirs sont progressivement apparus sur les canaux des trois chaînes de télévision. Les radios publiques se sont tues à leur tour. A l’annonce de la nouvelle, plusieurs milliers de personnes ont convergé vers le siège de l’ERT, occupé par les journalistes, les techniciens et les employés du service public.
« J’ai appris l’annonce officielle à 18h. Je ne réalise pas encore », témoigne Tasos, technicien en CDD à la télévision publique. Le jeune homme regarde sa montre. « A partir de minuit je ne serai plus payé. Je suis allé ramasser mes affaires et mon ordinateur au cas où la police bloquerait l’accès du siège demain. » Bureaux et couloirs sont en pleine ébullition. Dehors, journalistes, artistes et députés des partis d’opposition se succèdent au micro, devant une foule de 10 000 personnes venues protéger la télévision d’une intervention des forces de l’ordre. Quand résonne le début de la première émission émise par la radio clandestine grecque pendant la résistance à l’occupation nazie, en 1941. Tout un symbole, alors que la démocratie grecque est mise entre parenthèse depuis que la Troïka (FMI, Commission européenne, Banque centrale européenne) impose ses plans d’austérité successifs.
Une partie de la population privée d’informations
Le gouvernement justifie sa mesure par l’injonction de la Troïka de supprimer 2 500 postes de fonctionnaires d’ici juillet. En fermant la radio-télévision et en licenciant ses 2 650 employés, le Premier ministre, Antónis Samarás, réalise d’un coup cet objectif. ERT et ses trois chaines de télévision constituent « un cas exceptionnel d’absence de transparence et de dépenses incroyables », a affirmé le porte-parole du gouvernement en annonçant la fin des programmes. « Cette décision est prise en dehors de toute raison. La télévision publique ne pèse pas sur le budget national car elle est financée par la redevance et la publicité, explique à Basta ! Nicky Tselika, rédactrice en chef du journal télévisé de l’ERT. L’État va même perdre de l’argent avec cette décision, car les chaines de télévision étaient excédentaires. »

Les véritables raisons de cette brutale décision ne seraient pas uniquement économiques. « Ils diminuent le nombre d’employés et œuvrent en faveur des chaînes privées, dont plusieurs sont contrôlées par des groupes du BTP », avance George Katerinis, du syndicat national des journalistes Poesy. Les chaînes privées récupèreraient ainsi l’audience, la manne publicitaire et les émetteurs de l’ERT. « La télévision publique était la seule à avoir une information à peu près neutre. Et la seule à émettre sur tout le territoire, jusque dans les îles grecques. Le gouvernement ferme l’accès à l’information à une partie de la Grèce, ajoute-t-il. C’est aussi la seule chaine à avoir des programmes éducatifs. Tout cela s’arrête ce soir. »
Dérive autoritaire
« La télévision publique est la seule à parler des grèves et des mouvements sociaux, analyse Adonis Kashitas, qui a travaillé pendant 30 ans comme cameraman. Ils veulent détruire tout mouvement de contestation, à commencer par l’information ». « Le gouvernement a complétement dévalorisé notre travail ces dernières années, complète Nicky Tselika. Voir les gens exprimer ainsi leur solidarité nous touche beaucoup. » Les principaux partis d’opposition sont venus apporter leur soutien aux employés de la radio-télévision publique : Syriza (la coalition de la gauche radicale), les « Grecs indépendants » (droite souverainiste opposée à l’austérité) et le KKE (Parti communiste), qui propose de diffuser les émissions de l’ERT sur la chaîne qu’il possède. Le parti néo-nazi Aube dorée (7% aux dernières élections) a annoncé qu’il soutenait la fermeture.

Cette suppression, en 24h, des principales chaînes de télévision du pays marque une nouvelle étape dans la possible dérive de la Grèce vers un régime autoritaire. La Constitution et le fonctionnement parlementaire ont déjà été largement bafoués par la coalition de droite et de centre-gauche lors des votes des mémorandums successifs soumis par la Troïka. Le gouvernement a cependant réussi à réveiller les ardeurs des défenseurs de la démocratie, épuisés par trois ans de manifestations et de grèves vaines. Les journalistes sont déterminés à occuper le bâtiment, tant que les forces de l’ordre ne réussissent pas à faire évacuer les lieux. Sur les chaines privées, les journalistes ont cessé leur travail jusqu’à 1h du matin en solidarité avec leurs collègues. Une grève générale est prévue jeudi à Athènes.
Ivan du Roy et Agnès Rousseaux
Voir la vidéo : Les images que la télévision publique grecque ne diffusera pas
                                                                            

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