vendredi 7 novembre 2008

"Ne dis pas tes peines à autrui ; l'épervier et le vautour s'abattent sur le blessé qui gémit". Proverbe Arabe.

En regardant faire Sarko, je me dis que la vie est un vaste damier sur lequel il déplace des pions.
A part ça, un article sur mon pote qui se présente au Congo Brazzaville contre l'actuel président.
Question : Est-ce que la France va bouger cette fois-ci ?

Congo-Brazzaville Et si le peuple choisissait l’homme des négociations du Pool à la présidentielle 2009 ?
Discret sur ses engagements, ses actions politiques et humanitaires parlent pour lui.
Novembre 2008 ● article du magazine Afrique Asie
Par Nicolas Abena
Pour la présidentielle de 2009, le challenger
de Denis Sassou Nguesso
sera-t-il un homme neuf ? Tout le
monde a les yeux rivés sur le docteur Marcel
Guitoukoulou, un quadragénaire qui,
s’il se présente, n’entend pas faire de la
figuration. D’autant moins que l’opinion
publique semble l’appeler de ses voeux et
que l’alternance paraît plus que probable
en 2009. L’hypothèse fait même son chemin
au palais présidentiel de Mpila. C’est
dire…
En prise avec la base
Malgré tout, certains se posent des questions
: Marcel Guitoukoulou aura-t-il la
carrure pour faire vaciller Denis Sassou
Nguesso ? Sans aucun doute pour ses nombreux
soutiens, qui affirment qu’il est prêt
à assumer en 2009 les plus hautes fonctions
politiques : « Ce n’est pas un néophyte,
il est le président du Congrès du
peuple, cofondateur du Consensus citoyen
et du Conseil représentatif de la diaspora
du Congo-Brazzaville en France. » Et le
numéro un du Congrès du peuple a un
atout de taille, ajoutent-ils : il est en prise
permanente avec la base au Congo où il
séjourne au moins trois mois par an et
mène de nombreuses actions.
L’homme reste discret sur son investissement
pour la paix et la réconciliation
nationale. Mais ses actes politiques et ses
actions humanitaires parlent pour lui. Marcel
Guitoukoulou s’est toujours intéressé à
la chose publique. Il a 25 ans quand il
adhère au Parti congolais du travail, l’actuel
parti présidentiel. En 1992, à la faveur
de la conférence nationale souveraine, il
soutient la candidature du premier ministre
André Milongo à la présidence et, dans la
foulée, participe à la création de l’Union
pour la démocratie et la République (UDR
Mwinda). En 1998, il lance en France sa
première formation politique baptisée le
Parlement libre du Congo pour la rupture.
En février 2007, ce sera la création du
Congrès du peuple.
La vie de Marcel Guitoukoulou a basculé
en juin 1997 : il perd sa mère et ne
peut l’enterrer, car obligé de quitter Brazzaville
pour cause de guerre civile. La
même guerre qui, le 13 juin, emportera son
frère Gustave, colonel de l’armée congolaise.
Dès la fin des affrontements, au nom
du Consensus citoyen créé avec des amis,
Marcel Guitoukoulou se rend à Londres
pour rencontrer le président déchu Pascal
Lissouba, à Bamako pour discuter avec
l’ancien premier ministre Bernard Kolelas,
à Abidjan pour dialoguer avec l’ancien
président Joachim Yhombi-Opango, ainsi
qu’avec des ténors de l’ancienne mouvance
présidentielle. Les conclusions de
ces entrevues seront présentées à Denis
Sassou Nguesso, lui recommandant un dialogue
pour assurer la paix par la réconciliation
nationale. Puis des pourparlers ont
lieu sous l’égide du président gabonais
Omar Bongo Ondimba, à l’issue desquelles
on remarque de grands oubliés : les
médiateurs du Consensus citoyen et les
vaincus de la guerre civile.
Quand le pasteur Frédéric Bitsangou,
alias Ntoumi, installe une rébellion dans la
région du Pool, c’est déguisé en paysan et
accompagné d’une journaliste que Marcel
Guitoukoulou se rend, le 19 février 2006,
dans le fief de Ntoumi. Son objectif : le
convaincre de transformer son groupe
armé en parti politique. Dans la foulée, le
médecin organise une large concertation
des ressortissants du Pool pour solliciter
leur adhésion massive à cette quête de la
paix. Mais il est mis à l’écart lorsque le
président Denis Sassou Nguesso reçoit la
commission dirigée par Mgr Portela
Mbouyou pour prolonger ces initiatives.
Marcel Guitoukoulou, proteste, ce qui lui
vaut une réaction aux intonations « poétiques
» du conseiller politique du premier
ministre Isidore M’Vouba, en février 2007:
« Le diable se trouve entre vos jambes, et
ne vous triturez plus la cervelle pour rien.
La crise du Pool perdure simplement du
fait du non-ramassage des armes détenues
par les écuries de Monsieur Frédéric
Bitsangou, alias pasteur Ntoumi. »
Guitoukoulou relève les contradictions
de son pourfendeur qui affirme, dans cette
mise au point : « On peut considérer
aujourd’hui que l’on peut circuler librement
dans le département du Pool [...]. En
effet, le recours de temps à autre au pasteur
Ntoumi pour sécuriser la zone chaque
fois qu’une délégation veut se rendre dans
le Pool limite la libre circulation des personnes
et des biens. » Trente-deux mois
plus tard, la commission gouvernementale
n’a toujours pas réussi à ramener le chef
rebelle à Brazzaville. Sciemment, accuse
Marcel Guitoukoulou. « Le spectre de la
guerre civile [est] entretenu insidieusement
par le pouvoir qui joue à ne pas
régler le cas Ntoumi et [entraîne] le renoncement
de la population qui penserait que
les dés seront forcément pipés. »
Alternative politique
Beaucoup soutiennent que le pétrole est
une malédiction pour le Congo. La misère
n’a jamais été aussi sévère que depuis que
le pays engrange les recettes pétrolières.
Et la récente flambée du prix de l’or noir
semble accréditer cette thèse, n’ayant rien
changé à la situation. Pour sa part, le présumé
challenger de Sassou Nguesso s’affranchit
d’une réflexion politico-économique
exclusivement fixée sur le pétrole.
Il croit même savoir que l’avenir pourrait
s’appuyer sur les ressources hydrauliques,
entre autres, et sur un investissement
conséquent dans la formation. Cela passera,
selon lui, par une alternative politique
qu’il situe au-delà du renouvellement
des générations ou du personnel
politique : « Il faut que les résultats de la
prochaine élection correspondent à la
volonté d’un changement des mentalités et
d’époque, au refus de l’instrumentalisation
de la question ethnique ainsi que du colonialisme
national qui engraisse outrageusement une poignée de familles prochesdu pouvoir. »
Il a déjà convaincu nombre d’électeurs de voter pour lui l’an prochain.
Depuis la fin de la guerre civile, Marcel
Il a déjà convaincu nombre d’électeurs de voter pour lui l’an prochain.
sement une poignée de familles proches
du pouvoir. »
Depuis la fin de la guerre civile, Marcel
Guitoukoulou a créé une fondation qui
porte son nom. Elle organise des missions
chirurgicales (avec des médecins français)
et fait des dons de matériels, médicaments
et consommables médicaux aux
structures socio-sanitaires du Congo.
Deux ambulances sont arrivées et un dispensaire
mobile de la fondation administre
des soins de santé gratuits dans
Brazzaville. En même temps, la structure
gère une aide alimentaire permanente
organisée au profit des personnes âgées et
des enfants de la rue. Sur le terrain de
l’éducation, la fondation Marcel-Guitoukoulou
a réhabilité l’école maternelle de
M’filou N’gamaba, à l’abandon depuis
1993, et équipé en matériel informatique
un centre dédié aux jeunes à l’église
N’dona Marie de M’filou.
On le voit, les chantiers sur lesquels
intervient l’homme sont en prise directe
avec les attentes des citoyens. S’il parvient
à exorciser l’appréhension et le fatalisme
qui dictent encore l’attitude des Congolais
à l’égard du politique, le jeu sera ouvert.
Plus : il lui sera favorable. ■

A bientôt.
René.

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