jeudi 20 mars 2014

(blog à finir et à corriger)

Aujourd'hui, prenons-nous pour Scherlock Holmes au sujet de l'avion qui a disparu.
Premièrement, les pilotes, sûrs ont détourné l'avion.
Deuxièmement, ils ont fait amerrir l'avion dans un lagon quelconque pour pouvoir accéder à la boîte noire et la neutraliser.
Troisièmement, ce sont certains passagers qui sont concernés.
Voilà, ma contribution, au combien importante est faite. Elle vaut bien celle des personnes qui affirment que c'est une soucoupe volante géante qui l'a avalé.
Bien, le bonjour, mes chers cinq lecteurs, aujourd'hui, il fait beau et nous survolons la France au milieu des chemtrails.
Bon, mise à part cela, les mutinationales de l'agro-alimentaire continue à inonder l'Europe de pesticides interdits sur son territoire.

(Source : Reporterre)

Accueil > Ecologie > Le trafic des pesticides interdits est en plein boom

Le trafic des pesticides interdits est en plein boom

OLIVIER MARY (REPORTERRE)
mardi 18 mars 2014
Les fraises sont bourrées de pesticides interdits de longue date. On trouve aussi de ces poisons dans les carottes, radis, abricots, selon un rapport officiel passé inaperçu. Un véritable trafic de ces pesticides est en place, et se développe continuement. L’administration n’a plus les moyens de l’enrayer.

Fin 2013, la Direction générale de l’alimentation du ministère de l’agriculture (DGAL) a rendu publique une note d’information, faisant le bilan des plans de surveillance et de contrôle mis en œuvre par l’organisme en 2012. Les résultats sont édifiants.
Sur les 546 échantillons prélevés à la récolte, dont 324 échantillons de légumes et 222 de fruits, 55 présentent des résultats supérieurs aux limites maximales de résidus (LMR) et/ou des substances actives sans autorisation de mise sur le marché sur la culture (voir page 76 du document) :
Quarante-et-un d’entre eux affichent à la fois des traces de molécules interdites et dépassent les limites autorisées. Carottes, radis, abricots, ou concombres : aucun n’est épargné :
Mais c’est le cas des fraises qui est le plus inquiétant. Déjà révélé en juillet 2013 par une enquête de l’association Générations Futures, l’épandage en quantité de produits phytosanitaires parfois interdits par l’Union européenne, en particulier sur ces fruits rouges, est confirmé par les fonctionnaires du ministère de l’agriculture.
Imidaclopride, Pymétrozine, Acetamipride, Dicofol, et Endosulfan, voici le cocktail explosif présent sur les fraises contrôlées par le ministère. Le Dicofol, s’il n’est pas parmi les produits les plus toxiques, est quand même interdit depuis 2010 par les autorités de Bruxelles. Quant à l’Endosulfan, il est prohibé depuis 2008 suite à une décision européenne prise en 2005 !
En 2011, des représentants de 127 gouvernements se sont réunis à Genève afin de limiter la présence de cette substance dans les pesticides et insecticides et l’ont inscrite sur la liste noire de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP). L’objectif est son interdiction complète.
Irritations, hyperplasies de la thyroïde, diminutions de taux des hormones, voici quelques-uns des effets constatés chez les mammifères. Mais il est aussi extrêmement toxique pour les poissons d’eau douce, oiseaux et abeilles. Comment expliquer que l’on retrouve ce poison en de telles proportions plusieurs années après son retrait du marché européen ?
Des achats transfrontaliers illégaux
« Il est certain que certains agriculteurs se fournissent en produits phytosanitaires interdits à l’étranger, et notamment en Espagne, où, pendant des années, on a beaucoup utilisé l’Endosulfan dans des plantations de poivrons, » dénonce François Veillerette, porte parole de Générations Futures.
Un constat partagé par l’industrie des pesticides : « En Languedoc-Roussillon, ces importations pourraient représenter 70 % du marché total, évalué à trente millions d’euros. Il s’agit principalement de produits génériques achetés sous le couvert d’une AMM [autorisation de mise sur le marché] espagnole, qui n’ont pas fait l’objet d’une demande d’homologation en France ou, plus grave, de produits interdits en France mais vendus en Espagne par dérogation obtenue au motif de nécessité locale absolue. Tel a été, pendant des années, le cas de l’arsenic de sodium interdit en France depuis 2002 », a reconnu lors d’une audition au Sénat Daniel Roques, président de l’Association des Utilisateurs et Distributeurs de l’Agro-Chimie Européenne (AUDACE).
Mais il y a plus grave. L’achat de produits contrefaits bon marché, dont les contenus ne sont pas toujours fidèles à l’étiquette, se développerait… et les trafics aussi. Toujours devant le Sénat, Fredéric Vey, chef du bureau des biotechnologies, de la biovigilance et de la qualité des végétaux à la DGAL, a déclaré que des « des opérateurs effectuent des commandes groupées depuis la France et distribuent ensuite les produits chez les agriculteurs. »
Les agents de l’Office national de la chasse et les gendarmes ont d’ailleurs démantelé en 2013 un trafic de pesticides à Albi. Le Carbofuran était illégalement importé d’Espagne et revendu dans la région.
Une justice clémente et des contrôles en baisse
Quel intérêt pour ces agriculteurs de prendre le risque de se fournir à l’étranger ? « Un produit comme l’Endosulfan est peu cher et très ‘’efficace ’’ », avance François Veillerette. Alors, certains tentent le coup… D’autant qu’ils ont peu de chance de se faire prendre.
Quant aux malchanceux pris dans les mailles extralarges du filet, ils bénéficient souvent de la clémence de la justice. Fin 2013, un viticulteur audois a été condamné par le tribunal de Béziers, à deux mois de prison avec sursis et 1 000 € d’amende pour avoir transporté et utilisé des produits interdits.
Une indulgence qui est bien plus inquiétante quand elle concerne des trafiquants. Dans une décision du 10 octobre 2013, le tribunal correctionnel d’Albi condamnait un agriculteur reconnu coupable de trafic à une amende de 2100 euros, plus 500 euros de dommages et intérêts à France Nature environnement, qui s’était portée partie civile.
Les agents chargés de l’enquête ont calculé que le prévenu avait fait un bénéfice de plus de 16 000 euros et agi en toute connaissance de cause. Lecode rural prévoit pourtant jusqu’à six mois d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
Il n’y a pas de réelle volonté politique de faire changer les choses. Les contrôles sont peu nombreux : en 2012, la DGAL a effectué 5 972 inspections d’exploitations pour contrôler l’usage de pesticides, un taux de contrôle de 0,2 %. Le nombre d’échantillons analysés à la récolte a même décru de 23 % en deux ans.
Une situation dénoncée dans le dernier rapport de la cour des comptes. En cause, des contraintes budgétaires : au niveau départemental, le personnel chargé des inspections a baissé de 6,8% entre 2009 et 2012. La faute au précédent gouvernement, selon le Ministère de l’agriculture.
Mais, depuis leur entrée en fonction, Stéphane Le Foll et Guillaume Garot se sont contentés de « stopper l’hémorragie des effectifs ». Il faudrait agir plus fermement pour faire respecter la loi. D’autant que le trafic pourrait devenir mondial. En quelques clics, il est désormais possible d’acheter toutes sortes de produits phytosanitaires sur internet.

Source : Reporterre
Photo :
- Une : Futura Sciences
- Vignes : Midi Libre
- Dessin : Résistance InvenTerre

Et, oui, mes chers lecteurs, tous ces salauds n'ont aucune pitié. D'ailleurs, si, on prend la communauté européenne, elle a concocté un plan mode grec pour les ukrainiens qui va les faire basculer dans une misère qu'ils n'ont jamais connu jusqu'à présent.
Je les plains, ils se sont bien fait baiser et leur gouvernement d'extrême droite sera plus dur dans la répression que ne l'a été le précédent régime honni.
Alors, je leur dis, "BIENVENUE" dans l'Europe !
Perso, si, j'étais dans une région appartenant à la Russie avant que Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev, d'origine ukrainienne et dirigeant de l'Urss de l'époque ne l'accorde à l'Ukraine, je me tirerais de ce merdier en rejoignant la mère patrie !

(source : Wikistrike)
MERCREDI 19 MARS 2014
Ukraine. Voici ce que l'occident prépare aux travailleurs 

000000000.jpgDerrière les incessantes et creuses évocations de la « révolution démocratique », le gouvernement nouvellement mis en place en Ukraine et qui est composé d’anciens banquiers, de fascistes et d’oligarques est en train de planifier des mesures d’austérité draconiennes. 

Les plans qui sont en cours d’élaboration sont ouvertement qualifiés de « modèle grec », le programme de coupes féroces imposées à la Grèce par leFonds monétaire International (FMI) et l’Union européenne (UE), qui a causé un effondrement de 25 pour cent de l’économie grecque en cinq ans et donné lieu à une croissance massive du chômage et de la pauvreté. 

Dans le cas de l’Ukraine, toutefois, cette dévastation sociale sera déchaînée contre un pays qui a déjà été assujetti à une économie de la terre brûlée dans le cadre de la restauration capitaliste. Avant même que ne surviennent ces récents événements, l’Ukraine était le 80ème pays le plus pauvre du monde en fonction de son produit intérieur brut par habitant, derrière l’Irak, les îles Tonga et la Bosnie-Herzégovine. 

Plus d’un quart de sa population – 11 millions de personnes – vivent sous le seuil officiel de pauvreté qui est fixé à un maigre revenu de 1.176 UAH (Hryvnia ukrainien soit 127 dollars US) par mois. Avec un salaire mensuel moyen d’à peine 1.218 UAH (131 dollars) ou 79 cents américains de l’heuredes millions d’autres personnes survivent à la limite du seuil de subsistance. 

Le taux de chômage officiel de 7,5 pour cent dissimule un grand nombre de travailleurs non-inscrits et sous-employés. Ce taux est maintenu bas par une forte émigration, des dizaines de milliers de personnes fuyant le pays en quête d’un emploi. L’équivalent de 15 pour cent de la population ukrainienne a quitté le pays et forme l’une des plus vastes diasporas du monde. Entre 1991, moment de la dissolution de l’Union soviétique, et 2010, la population ukrainienne est passée de 51,7 millions à 45.9 millions. 

En plus de la migration, le déclin de la population est une conséquence de la diminution du taux de natalité, qui figure parmi le plus bas du monde. Le pays connaît aussi, de façon tragique, le taux le plus élevé de mortalité maternelle en Europe, comme conséquence d’une crise du système de santé qui a vu les cas d’infection par le VIH/sida prendre des allures d’épidémie avec 57 nouveaux cas relevés par jour en 2012. 

La pauvreté a joué un rôle crucial dans la propagation du HIV/sida – notamment dans les régions anciennement fortement industrialisées de l’Est et du Sud où les conditions ressemblent déjà à celles d’une dépression. 

La pauvreté a entraîné une explosion de toutes sortes de maux sociaux – allant de la toxicomanie et de l’alcoolisme à la prostitution – on estime qu’une prostituée sur six est mineure. Il s’agit là d’une sous-estimation, compte tenu du fait que l’Ukraine est une plaque tournante du trafic d’êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle et de main-d’œuvre forcée.

Ces conditions sont la conséquence directe du rôle contre-révolutionnaire joué par la bureaucratie stalinienne et sa trahison de la Révolution d’Octobre 1917, qui a connu son apogée dans la destruction de l’Union soviétique et la restauration du capitalisme. 

En conséquence, l’Ukraine en a été réduite à être un pion dans les visées des impérialismes américain et européen pour ce qui est de la Russie. En plus du danger d’une guerre civile et d’une conflagration militaire mondiale, les efforts soutenus par l’Occident pour arracher l’Ukraine à la Russie ont causé une misère sociale encore plus grande pour les masses, d’abord suite à la soi-disant « Révolution orange » de 2004, puis après l’effondrement capitaliste mondial de 2008.
  
Entre 2008 et 2009, par exemple, le PIB de l’Ukraine a chuté de 15,1 pour cent tandis que le chômage triplait pour atteindre 9,4 pour cent. Les anciens bureaucrates staliniens et les oligarques mafieux qui se sont enrichis en dérobant les anciens biens publics ont continué tout au long à piller les actifs de l’Etat et à accumuler des fortunes personnelles de plus en plus grandes. 

Le pire reste à venir. La dette totale de l’Ukraine est actuellement évaluée à quelque 80 milliards de dollars. Vu que sa monnaie s’est dépréciée de 20 pour cent par rapport au dollar depuis le début de cette année, laissant fondre les réserves en devises et accroissant la fuite des capitaux, l’endettement de l’Ukraine augmentera bien davantage. 

Le FMI et l’UE seraient en train d’élaborer un plan de « sauvetage » d’à peine plus de 15 milliards de dollars. Non seulement la plus grande partie de cet argent est destinée à couvrir les remboursements aux banques occidentales, mais il est encore lié à des coupes massives dans les dépenses publiques des retraites et des subventions sur le carburant. Depuis 1998, l’Ukraine est impliquée dans divers programmes de « réformes structurelles » du FMI, qui tous ont dû être abandonnés en l’espace d’un an vu que leurs conséquences ont été jugées socialement trop explosives. 

C’était ce que l’ancien premier ministre Mykola Azarov avait décrit comme les « conditions extrêmement difficiles » du refinancement d’un prêt du FMI émis le 20 novembre de l’année dernière, qui avait motivé la décision du gouvernement de reporter la signature de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE. Cette décision est devenue à son tour le prétexte des protestations parrainées par les Etats-Unis et l’UE ainsi que du coup d’Etat qui s’ensuivit. 

Les puissances occidentales envisagent maintenant de saisir l’occasion pour laquelle elles se sont tellement investies. En février, écrivant dans le Financial Times, Anders Aslund, un ancien conseiller du gouvernement ukrainien, a salué le coup d’Etat appuyé par l’occident comme une occasion d’imposer l’austérité. La crise en Ukraine signifiait selon lui qu’un « programme de réforme radical devrait être plus facile à entreprendre… que dans bon nombre d’autres pays qui ont été confrontés à une crise identique dans le passé, » a-t-il écrit. 

Le New York Times, l’organe de l’impérialisme américain, fait claquer le fouet dans un éditorial publié vendredi sous le titre « Remettre en état l’économie de l’Ukraine : les dirigeants du pays doivent réformer une politique énergétique et des taux de change mal conçue. » L’éditorial y dénonce le « gaspillage qu’étaient des subventions dans l’énergie » et exige que le gouvernement fantoche installé par l’occident se mette au travail pour « relever les prix de détail du gaz pour la plupart des consommateurs. »
  
Depuis quinze jours, une équipe du FMI est déjà à l’œuvre, a rencontré le ministre de l’Energie et du Charbon ainsi que des représentants de la Banque nationale d’Ukraine et du distributeur de gaz Naftogaz. Elle a rapporté que ses travaux allaient « bon train » et que les nouvelles autorités étaient déterminées à entreprendre des « réformes économiques. » 

Ces « réformes » comprennent une nouvelle dévaluation de la monnaie, des coupes majeures dans les dépenses publiques et les retraites et, notamment, la fin des subventions publiques au prix du gaz qui sont une question de vie et de mort dans un pays où les températures peuvent tomber très bas. 

Le Financial Times fait état de ce que, « Soixante agences gouvernementales dans différents pays de l’UE ont déjà conclu des soi-disant accords de jumelage dans le but de refaçonner leurs homologues ukrainiens à leur image. » 

Les économistes parlent ouvertement d’une baisse de 10 pour cent du PIB. Le premier ministre Arseniy Iastseniouk, qui a été minutieusement choisi par Washington pour remplacer le président élu déchu, Vikto Ianoukovitch, a carrément déclaré vouloir être « le premier ministre le plus impopulaire de l’histoire de [son] pays. » 

Sergeï Taruta, l’oligarque qui a dernièrement été nommé gouverneur de la région de Donetsk, a donné une idée du calendrier pour la mise en œuvre de ces mesures. Se décrivant lui-même comme un « gestionnaire anti-crise », il a dit ne vouloir occuper ce poste que durant « six mois ou un an, » et ajouté, « Durant cette période, je veux que des gens forts entrent au gouvernement après quoi, je leur passerai les rênes. » 

Ces commentaires jettent de la lumière sur les raisons pour lesquelles les Etats-Unis et les puissances européennes sont disposés à accepter un gouvernement constitué de fascistes et de paramilitaires d’extrême-droite. Jeudi, le parlement ukrainien a voté la mise en place d’une garde nationale forte de 60.000 hommes se composant d’« activistes » issus des protestations antirusses et des écoles militaires. 

Cette force sera supervisée par le nouveau chef de la sécurité, Andriy Parubiy du parti fasciste Svoboda. Au début des années 1990, Parubiy a été un des fondateurs du Parti néo-nazi social-national d’Ukraine. Son adjoint, Dmytro Yarosh, est le dirigeant du paramilitaire Secteur droit. Il s’agit de l’équivalent ukrainien des SA de Hitler. 

En plus de l’assistance qu’ils apportent aux provocations de l’Occident contre Moscou, la principale responsabilité de ces éléments sera celle d’imposer l’assaut social contre la classe ouvrière ukrainienne pour le compte du capital international.

Julie Hyland 

Et, toujours sur l'Ukraine, quand, le ministre des affaires étrangères françaises fait le fanfaron ! 


Sanction contre la Russie : Fabius sort de la ligne officielle

Le Point.fr - Publié le  - Modifié le 

L'évocation par Fabius de l'annulation du contrat des deux navires militaires russes en construction à Saint-Nazaire provoque un pataquès avec Ayrault...


Laurent Fabius a délibérément ignoré les consignes du directeur de cabinet du Premier ministre.
Laurent Fabius a délibérément ignoré les consignes du directeur de cabinet du Premier ministre. © Jacques Demarthon / AFP
Par 


À la réunion hebdomadaire des directeurs de cabinet lundi après-midi, les choses avaient été fixées clairement par François Chantepy, le dircab de Jean-Marc Ayrault : il ne fallait surtout pas évoquer les deux porte-hélicoptères Mistral en cours de construction pour le compte de la Russie à Saint-Nazaire... Manque de chance, le soir même, au JT de 20 heures de TF1, Laurent Fabius sortait carrément de la ligne officielle en évoquant la possible annulation de ce contrat faramineux en guise de "sanction de niveau 3" si Poutine devait s'entêter en Ukraine.
À Matignon, c'est l'incompréhension ! Une folie pure que l'annulation de ce contrat de 1,2 milliard d'euros signé en 2011 et déjà payé par les Russes... Un chantier de quatre ans qui maintient 1 000 emplois à Saint-Nazaire. "Fabius était au courant. Il savait qu'il ne fallait pas en parler...", s'étrangle-t-on au sein du gouvernement. "L'annulation de ce contrat serait catastrophique !" 
Comment analyser cette "sortie de route" du ministre des Affaires étrangères ? Certains en viennent à imaginer que Fabius aurait ainsi fait "une mauvaise manière à Jean-Marc Ayrault" au prétexte que Saint-Nazaire est situé à une soixantaine de kilomètres de Nantes, son fief... Le chef de la diplomatie française a toutefois posé une condition suspensive : si la France devait annuler ce contrat, les Britanniques devraient, de leur côté, bloquer les avoirs des oligarques russes à Londres.

"Ce sera l'économie française qui en souffrira"

La réaction russe ne s'est pas fait attendre : le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine a ainsi estimé mardi que la France nuirait à sa réputation de partenaire "fiable" si elle décidait de renoncer à la vente de ses Mistral. "La France commence à trahir la confiance qu'on place en elle comme fournisseur fiable", a-t-il ainsi écrit sur son compte Twitter, appelant ses "collègues européens à ne pas attiser la situation". "Notre collègue ne sait-il pas combien de postes de travail ont été créés en France grâce à notre partenariat ?" a par ailleurs demandé le haut responsable russe, visé par des sanctions décrétées lundi par les États-Unis.
"Si la France impose des sanctions à la Russie et ne nous livre pas les navires Mistral, ce sera l'économie française qui en souffrira, et pas la capacité de combat de la marine russe", a pour sa part déclaré le chef de la commission chargée de la Sécurité nationale de la Chambre publique Alexandre Kanchine."
Mis à part cela, l'opinion parue sur inverstir.ch d'une personne choquée par les propositions de la spéculation internationale qui continue à vouloir "VOLER" le simple citoyen.





crazy
Nous sommes le 18 mars 2014. Il est 20h34, le marché des actions est au plus haut de tous les temps ou presque, le S&P500 vient de progresser de plus de 170% en 5 ans. Le secteur technologique, internet et biotechnologique monte à coups de 10%, les IPO’s fleurissent à des évalutations qui feraient peur à l’analyste le plus extraverti.
Nous venons de fêter les 5 ans d’une hausse stratosphérique inouïe rarement vue dans une vie de trader, le tout soutenu par le/les gouvernement(s) qui ont décidé d’injecter de l’argent en grosse quantité et sans limite pour soutenir l’économie et les marchés… Le tout pour relancer une économie qui sort de récession, récession déclenchée ou induite par une crise immobilière sans précédent (ou presque).. et puis…
Et puis ce soir, je tombe sur ça :
realest
Pour vous épargner la lecture de ce torchon, ce que l’abruti qui a écrit l’article propose; c’est d’emprunter de l’argent sur votre maison et de l’investir en bourse pour “maximiser” les revenus… J’hallucine que l’on puisse laisser écrire à nouveau des trucs pareils. Je dis à nouveau parce que le coup de “emprunte sur ta maison de toute manière l’immobilier ne fait que monter”, on nous l’a déjà fait.
Mais comme on n’a pas bien compris, il y a des imbéciles qui proposent de recommencer….En plus ce débile mental argumente sur le fait que le “risque” est peu élevé, puisque, c’est bien connu, les actions c’est bien plus liquide et si ça tourne mal; “y qu’à vendre”…
MAIS BIEN SÛR MON BON MONSIEUR, Y A QU’À VENDRE !!! Tout est si simple dans le marché des actions..
Bref, je suis scandalisé, révolté, atterré, sidéré que l’on puisse – après tout ce que l’on a vécu ces 15 dernières années – continuer à croire que c’est facile, reproduire les mêmes erreurs encore et encore, mais surtout je suis sidéré qu’au plus haut de tous les temps, il n’y pas encore quelqu’un qui ait jeté l’auteur de ce torchon par la fenêtre…
Par contre, dans le genre indicateur de fin de bull market on ne fait pas mieux. Alors je vous le dis, je ne sais pas quand, ni quel jour, ni à quelle heure, mais dans un futur proche (et quand on s’y attendra le moins), ça va faire très mal. Et je n’espère qu’une chose, c’est qu’à ce moment-là, le couillon qui a rédigé ça sera super-long en Facebook, Twitter et en ETF Biotech, le tout payé avec SA maison.. Et la je serai au premier rang pour l’écouter sangloter.
Thomas Veillet (énervé)
Investir.ch

Ah, oui, au fait, ce que j'avais oublié et que les multinationales vont dépouiller à l'Ukraine, c'est l'EAU !

(source : comité-pour-une-nouvelle-resistance-overblog.com)

Jeudi 20 mars 2014
20 MARS 2014 PAR OLIVIER PETITJEAN

http://multinationales.org/local/cache-vignettes/L460xH294/arton299-2fced.jpg
Comme condition de l’aide financière apportée par la « troïka », la Grèce s’est vue imposer des mesures d’austérité drastiques et la privatisation de plusieurs entreprises publiques. Parmi celles-ci, les compagnies de l’eau d’Athènes et de Thessalonique – deux entreprises rentables que personne, localement, ne souhaite voir passer sous le giron du privé. Le gouvernement grec et ses créanciers paraissent néanmoins décidés à imposer une politique au bien-fondé économique contestable et à la légitimité démocratique douteuse. Particulièrement active au premier rang des candidats au rachat du service de l’eau de Thessalonique et d’Athènes, une entreprise française : Suez environnement.

« Right2Water », initiative citoyenne européenne sur le droit à l’eau et contre la privatisation, a annoncé en novembre dernier avoir recueilli suffisamment de signatures (1,9 million dans toute l’Union) pour obliger les institutions européennes à se saisir du dossier. C’était la première fois que cette nouvelle procédure participative, introduite par le traité de Lisbonne, était mise en œuvre avec succès [1]. Une audition s’était tenue avec les parties prenantes au Parlement européen, le 17 février dernier, pour discuter des suites à donner à l’initiative. Dans sa réponse officielle, publiée le 19 mars, la Commission s’est néanmoins refusée à toute action législative dans ce domaine, même si elle s’est trouvée forcée de reconnaître, comme à contre-coeur, que l’eau est un « bien public » et qu’il revient aux collectivités locales d’assumer la responsabilité ultime de ce service. Une réponse jugée trop timorée par les porteurs de l’initiative citoyenne [2], et qui vient aussi confirmer, d’une certaine manière, le peu de responsabilité démocratique des institutions européennes.

D’autant plus qu’au moment même où des centaines de milliers de citoyens européens se mobilisaient ainsi ouvertement contre la privatisation de l’eau, celle-ci connaissait un nouvel élan sur le terrain, à la faveur de la crise de l’euro. En Espagne, au Portugal, en Italie, en dépit de la volonté des citoyens et, le plus souvent, des élus eux-mêmes, la privatisation de l’eau est revenue à l’ordre du jour [3]. Selon les syndicats et les militants anti-privatisation, alors même que les responsables européens continuaient à affirmer haut et fort leur neutralité de principe entre gestion publique et gestion privée, ils ont concrètement profité de la crise pour promouvoir, de manière souterraine, la privatisation de l’eau comme solution aux problèmes budgétaires des États et des collectivités locales du continent.

En Grèce, la privatisation des services de l’eau des deux principales villes grecques, Athènes (EYDAP) et Thessalonique (EYATH), a été exigée par la « troïka » dans le cadre du traitement de choc socio-économique infligé à un pays en pleine crise financière. La troïka, au sein de laquelle sont associés Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international, mais qui fonctionne de manière aussi autonome qu’opaque, a imposé à la Grèce une série de « conditions » pour le versement des tranches successives de l’aide financière internationale – parmi lesquelles une réduction du nombre de fonctionnaires et la cession au privé d’innombrables propriétés et entreprises publiques. La mise en œuvre de cette politique a entraîné, pour les Grecs, une diminution dramatique de leur niveau de vie et de leur accès aux services essentiels, notamment dans le domaine de la santé. Selon ses opposants, la privatisation des services de l’eau de Thessalonique et d’Athènes ne peut que marquer un nouveau recul, au bénéfice exclusif d’intérêts commerciaux (grecs ou internationaux), aux dépens des citoyens grecs et, en dernière instance, de la démocratie.

La crise de l’euro, une aubaine pour Suez environnement ?

Du côté de Suez environnement, on s’est ouvertement réjoui des « opportunités » ouvertes par la crise des finances publiques en Europe du Sud. À travers sa filiale espagnole Agbar, le groupe français a ainsi cherché à prolonger et étendre ses contrats de gestion de l’eau et de l’assainissement à Barcelone et en Catalogne, dans des conditions problématiques sur le plan juridique. Ces visées hégémoniques ont entraîné un conflit (encore non résolu à ce jour) entre Agbar et la Généralité de Catalogne, qui a souhaité favoriser un autre consortium. Suez environnement a également renforcé son implication dans Acea, firme italienne en charge de l’eau et de l’électricité de Rome [4] et impliquée dans la gestion de l’eau et de l’assainissement de plusieurs villes du Latium et de Toscane. Objectif ? Créer progressivement un « troisième pilier » pour le groupe en Italie, aux côtés de ses marchés historiques français et espagnol. Et tant pis si, lorsqu’ils ont été consultés par référendum, les Italiens aussi bien que les Espagnols se sont massivement prononcés contre la privatisation de l’eau.

En Grèce, Suez se déclare intéressée aussi bien par le service de l’eau d’Athènes que par celui de Thessalonique [5]. Ces deux acquisitions semblent d’autant plus avantageuses pour le groupe français que la bourse grecque s’est effondrée suite à la crise financière. EYDAP et EYATH peuvent donc être acquises pour une somme relativement modeste au regard de leur santé financière réelle. C’est à Thessalonique que le processus de privatisation paraît le plus avancé, même si, dans les deux cas, le processus de privatisation se heurte à des nombreux obstacles juridiques et politiques. Le gouvernement grec assurait encore récemment que le transfert d’EYATH au privé pourrait être bouclé dès le mois de mars 2014.

Au terme de l’appel d’offres lancé début 2013, les deux consortiums encore en lice pour racheter les parts de l’État grec dans le service d’eau de Thessalonique sont celui emmené par Suez environnement - que tout le monde semble considérer comme grand favori - et un autre conduit par Mekorot, la compagnie israélienne de l’eau. Suez, qui cherche à acquérir 51% de parts dans EYATH et prendre en charge dans la foulée la gestion de l’entreprise, est associée au groupe grec de BTP EllAktor, contrôlé par l’homme d’affaires George Bobolas (dont le groupe est aussi propriétaire de plusieurs médias grecs).

Jusqu’ici, les négociations sur les conditions de vente d’EYDAP et EYATH se sont déroulées dans des conditions opaques, dans le cadre de discussions entre gouvernement grec (via la TAIPED, son agence spéciale en charge du programme de privatisations), la troïka et les investisseurs potentiels. Cette absence de transparence s’explique en partie par le fait que la TAIPED, à laquelle ont été transférées toutes les parts de l’État grec dans les entreprises à privatiser, n’est plus soumise à aucune forme de supervision parlementaire. Initialement, la privatisation des deux sociétés ne devait être que partielle, mais un vote du Parlement de fin 2012 a autorisé l’État grec à céder toutes ses parts. Les rumeurs les plus folles ont circulé sur les montages financiers envisagés et les conditions excessivement favorables qui pourraient être faites aux investisseurs. Du fait du cours actuel d’EYATH en bourse, le montant de la transaction devrait être d’environ 110 millions d’euros (pour 51% de parts).

Résistance locale et internationale

La perspective d’une privatisation du service de l’eau de Thessalonique, voulue par l’État grec sous pression européenne, remporte une forte opposition dans la ville. Plusieurs maires de l’agglomération ont exprimé leur souhait de racheter eux-mêmes les 51% de parts d’EYATH destinés aux prestataires privés. Un groupe de citoyens et de syndicalistes issu du mouvement d’opposition à la privatisation a tenté de participer officiellement à l’appel d’offres dans le cadre de l’« Initiative 136 ». Celle-ci proposait une reprise d’EYATH par les citoyens de Thessalonique eux-mêmes, sous la forme d’un réseau de coopératives d’usagers. Chaque habitant de la ville aurait acquis une part non-transférable du service de l’eau, pour un montant de 136 euros par logement connecté au réseau. Il était envisagé de faire appel à des « investisseurs éthiques » internationaux et à des acteurs de la finance solidaire pour aider les résidents à acquérir leur part. Cette réappropriation citoyenne devait s’accompagner d’un fonctionnement plus démocratique et plus participatif du service. Malheureusement, cette proposition aussi novatrice qu’hérétique par rapport aux cadres de pensée dominants n’a pas été retenue par la TAIPED, sans que celle-ci ait même daigné argumenter son refus [6].

Les opposants à la privatisation de l’eau, réunis sous la bannière de la coalition Save Greek Water, ont également dénoncé dans une lettre ouverte les encouragements apportés par François Hollande au programme grec de privatisation de l’eau, sous prétexte qu’il pourrait profiter à des entreprises françaises. En juillet 2013, à nouveau, un appel signé par plusieurs dizaines d’organisations, de syndicats et de mouvements sociaux internationaux, ainsi que par une cinquantaine députés européens, a été lancé aux deux consortiums pour qu’ils retirent leur candidature : « Nous espérons que les entreprises aujourd’hui ne basent plus leur modèle commercial sur l’opportunisme, ni qu’elles cherchent à s’aventurer là où elles ne sont clairement pas les bienvenues. Il y a une alternative à votre offre qui a l’approbation des travailleurs d’EYATH, des habitants de Thessalonique, des municipalités et de nous-mêmes. Il s’agit de maintenir l’eau comme bien public et de s’assurer que sa distribution reste un service de haute qualité. »

Rien n’y a fait : Suez a confirmé son offre. Le 15 janvier dernier a eu lieu la présentation officielle, par la TAIPED, de sa proposition de rachat d’EYATH. Les employés de l’opérateur ont marqué l’événement par une journée de grève, et les maires des communes concernées sont intervenus en séance pour manifester leur opposition. Mais il semble malheureusement qu’en Grèce, la voix des élus et des citoyens ne pèse plus très lourd face aux exigences des créanciers.

Constatant que les voies démocratiques officielles ne leur donnaient aucune prise sur le processus décisionnel, les opposants à la privatisation et les syndicats ont décidé de prendre les choses en main en organisant eux-mêmes à Thessalonique - comme cela avait été fait auparavant en Italie, en Espagne ou en Allemagne - un référendum populaire sur la privatisation de l’eau. Celui-ci aura lieu le 18 mai prochain, au même moment que les élections locales. Sous pression de leurs administrés, plusieurs maires de l’agglomération (dont celui de Thessalonique) ont annoncé leur intention de soutenir la tenue du référendum, et les syndicats ont également fait circuler un appel à soutien au niveau européen, sollicitant notamment des contributions financières, ainsi que l’envoi de volontaires ou d’observateurs pour aider à l’organisation du scrutin. En Grèce comme ailleurs en Europe, les citoyens sont massivement opposés à la privatisation de l’eau. Un sondage réalisé à Thessalonique il y a quelques mois comptait 76% d’opinions défavorables. Même si le référendum n’aura de toute façon aucune valeur officielle, les organisateurs espèrent qu’un vote massif contre la privatisation sera suffisant pour dissuader Suez et Mekorot de donner suite à la transaction.

Les opposants à la privatisation placent également leurs espoirs dans le Conseil d’État grec, qui doit se prononcer sur la validité constitutionnelle de la procédure de privatisation d’EYATH et d’EYDAP. Les syndicats grecs ont saisi cette instance en faisant valoir que la création de la TAIPED et le transfert, à cette entité non responsable devant le Parlement, des parts de l’État grec dans des entreprises publiques assurant des services fondamentaux, est en violation de plusieurs dispositions constitutionnelles. La publication de la décision du Conseil d’État se fait attendre depuis plusieurs semaines [7]

Mekorot déclare aujourd’hui attendre cette décision avant de confirmer son offre de rachat d’EYATH. Sa rivale française n’a pas tant de scrupules. De manière générale, la firme publique israélienne, plutôt nouvelle sur la scène internationale de la privatisation de l’eau (même si elle s’est retrouvée au centre de nombreuses controverses sur l’accès à l’eau dans les territoires occupés et le traitement discriminatoire réservé aux Palestiniens), semble avoir choisi de maintenir un profil bas, par contraste avec l’activisme dont fait preuve Suez.

Opération séduction de Suez

Pour rendre son offre plus séduisante, la firme française ne semble en effet pas avoir lésiné sur les promesses : elle a annoncé en janvier 2014, par la voix de Diane d’Arras, vice-présidente, pas moins de 250 millions d’euros d’investissements sur cinq ans et la création d’entre 2000 et 4000 emplois. Des chiffres pour le moins étonnants dans la mesure où les profits nets annuels d’EYATH sont actuellement « seulement » de l’ordre de 18 millions d’euros. Les critiques soulignent que pour réaliser ne serait-ce qu’une partie de ces investissements tout en rémunérant la société mère et ses actionnaires, une augmentation drastique du prix de l’eau sera nécessaire. Lors d’une conférence de presse tenue face à une assistance triée sur le volet, Diane d’Arras s’est d’ailleurs demandée à haute voix si le prix de l’eau actuellement pratiqué à Thessalonique était suffisant pour maintenir la viabilité du service de l’eau… Or, selon les syndicats, ce prix a déjà été multiplié par trois depuis 2001.

La vice-présidente de Suez a également tenté d’apaiser les craintes en promettant de mettre l’accent sur la protection de l’environnement et en assurant que le tarif du service de l’eau resterait fixé par une « autorité indépendante ». Les opposants ont rétorqué (à distance) que de nombreux exemples passés de privatisation, notamment en Argentine, ont montré qu’une telle autorité, créée dans la précipitation, dispose très rarement du pouvoir et des compétences nécessaires pour encadrer un prestataire privé bien plus puissant [8]. Les militants anti-privatisation ne se privent pas non plus de souligner l’ironie qu’il y a à voir Suez environnement, entreprise lourdement endettée qui a bien du mal à réaliser des profits depuis plusieurs années (du fait de la réduction progressive de la « manne » de la gestion privée de l’eau en France), chercher à acquérir EYATH, qui affiche pour sa part une bonne santé financière.

Privatisations : une logique économique douteuse

Annoncée dès 2009, l’opération de transfert au privé des services de l’eau de Thessalonique et d’Athènes a traîné en longueur. Un délai qui illustre les difficultés plus générales du programme de privatisation imposé à la Grèce. Les exigences formulées par la troïka procèdent en effet d’une logique contestable puisque, sous couvert de réduire le train de vie de l’État grec, on lui impose de vendre ses entreprises les plus « intéressantes » sur le plan économique : ce sont évidemment les seules qui peuvent attirer les investisseurs. Le programme de privatisation voulu par la troïka, qui a déjà mené à la vente au plus offrant de nombreux actifs (ports, mines, etc.), s’est néanmoins heurté à des difficultés importantes pour ce qui est des plus gros « joyaux ». Le tout sur fond d’opposition jamais démentie de l’opinion publique grecque.

Les deux principales entreprises à vendre étaient l’entreprise gazière DEPA et la loterie nationale OPAP. La vente de la première a été repoussée suite au retrait de l’acquéreur pressenti, le russe Gazprom, auquel on n’avait apparemment pas offert des conditions assez favorables. La seconde opération a bien eu lieu, mais donne aujourd’hui lieu à une série de scandales et de procédures judiciaires impliquant les fonctionnaires et les responsables de la TAIPED [9]. Durant l’été 2013, le directeur de la TAIPED Stelios Stavrides a été contraint à la démission après qu’il ait été révélé qu’il avait utilisé le jet privé de l’homme d’affaires grec auquel a été cédé OPAP.

La Grèce a également vendu son réseau de gaz à l’entreprise publique de pétrole et de gaz de l’Azerbaïdjan et s’apprêterait à vendre son réseau d’électricité. D’autres privatisations envisagées, dans le domaine des aéroports, de la métallurgie ou de l’armement, progressent lentement du fait de la réticence de certains hommes politiques et de l’opinion publique.
Au-delà des cas médiatisés de vente du patrimoine national à des intérêts « étrangers », les milieux d’affaires grecs sont souvent les premiers bénéficiaires de cette politique de privatisation. Dans le cas de l’eau, les consortiums internationaux en lice sont étroitement associés à des entreprises grecques proches du pouvoir. Mekorot a fait candidature commune avec l’entreprise de BTP et de production énergétique Terna et l’homme d’affaires George Apostolopoulos, actif dans le secteur de la santé. Le groupe de médias et de construction EllAktor, partenaire de Suez, est également partie prenante, avec la bénédiction du gouvernement, de projets très contestés d’extraction d’or en Chalcidique, dans le Nord du pays, dans le cadre d’une joint-venture avec une compagnie canadienne.

En ce qui concerne EYATH et EYDAP, comme pour les privatisations antérieures, les critiques dénoncent les conditions financières très favorables offertes aux acquéreurs potentiels. Les 61% de parts de TAIPED dans EYDAP pourraient être cédées pour 350 millions d’euros, sans véritable rapport avec sa profitabilité : 62 millions d’euros de résultat net sur 353 millions de chiffres d’affaires en 2012, sans compter des réserves de cash de 43 millions, 881 millions de fonds propres, et plus de 1,2 milliards d’euros de créances vis-à-vis de l’État grec et de ses diverses agences et entreprises. La proportion entre le prix de vente d’EYATH et ses résultats financiers effectifs est similaire. Il est question de 110 millions d’euros pour 51% des parts, alors que l’entreprise affichait en 2013 un résultat net de 18 millions d’euros, sur un chiffre d’affaires de 77 millions, avec des réserves de cash de 33 millions d’euros, des capitaux propres de 135 millions d’euros.

Mais il y a peut-être pire. En janvier 2014, le quotidien grecEleftherotypia/Enet révélait que plus d’une centaine de millions d’euros de travaux étaient prévus pour rénover le réseau d’eau et d’assainissement de Thessalonique avant qu’il soit transféré au secteur privé – un véritable cadeau au futur repreneur, financé à hauteur de 75% par le fonds de cohésion de l’UE et à 25% par l’État grec, presque équivalent au prix de rachat ! Saisi par les militants anti-privatisation, le procureur de Thessalonique a ordonné une enquête et demandé communication du projet de contrat de transfert élaboré par la TAIPED – ce qui lui a été refusé, comme cela l’avait été précédemment aux parlementaires grecs qui s’inquiétaient des conditions de la privatisation [10].

Modèle commercial

EYATH et EYDAP ont été transformées en sociétés anonymes en 2001, l’État grec gardant la majorité des parts [11]. Selon les critiques, cette évolution s’était déjà accompagnée de l’imposition de méthodes de gestion inspirée du secteur privé : d’un côté, les effectifs et les investissements se sont vus drastiquement réduits, et de l’autre, des copieux dividendes étaient versés à l’État et aux municipalités. Suez environnement avait profité de l’opération pour mettre un pied dans la porte en acquérant en 2006 un peu plus de 5% des actions d’EYATH. Le groupe français opère également déjà à Thessalonique une unité de traitement biologique des eaux, également dans le cadre d’une joint-venture avec EllAktor.

Selon les syndicats, suite au passage au statut de société anonyme, l’effectif d’EYATH serait passé de 700 à 235 personnes, faute de remplacement des départs à la retraite ; la compagnie n’aurait plus aujourd’hui que onze plombiers pour plus de 2300 kilomètres de canalisations. La plupart des travaux sont désormais effectués par des sous-traitants, pour un prix supérieur. La qualité du service et l’état du réseau se sont progressivement dégradés, malgré la hausse du prix de l’eau. Ce qui contribue sans doute à expliquer les bénéfices affichés par EYATH au cours des années passées – et aussi l’intérêt de firmes comme Suez.
Olivier Petitjean

[1Deux autres initiatives, sur la protection de l’embryon humain et sur la vivisection, auraient également atteint le nombre nécessaires de signatures.
[3L’Irlande a échappé à la privatisation pure et simple, mais la troïka y a imposé l’unification et la transformation en société anonyme à capitaux publics des services de l’eau préexistants, ainsi que la généralisation des compteurs d’eau. Le processus a donné lieu à des gabegies financières et à des contrats juteux de « conseil » et de consultante pour un certain nombre de firmes privées.
[4La municipalité de Rome en est d’ailleurs l’actionnaire majoritaire, avec 51% des parts.
[5Contactée dans le cadre de la préparation de cette enquête, l’entreprise n’a finalement pas souhaité répondre à nos questions.
[6L’Initiative 136 a initié une procédure judiciaire contre la TAIPED pour discrimination injustifiée. Pour une présentation et une analyse approfondie de l’Initiative 136 (en anglais), voir ici.
[7En fin d’année dernière, des fuites dans la presse grecque semblaient indiquer qu’elle pourrait être favorable aux syndicats - ce qui explique peut-être son retard...
[8Lire ici la réponse des militants anti-privatisation à Diane d’Arras (en anglais).
[9Lire notamment ici et ici.
[10Sur cette affaire, lire ici (en anglais).
[11EYDAP et EYATH, à Athènes et Thessalonique respectivement, sont pour l’instant les deux seules entreprises de l’eau à être ainsi passées au statut de sociétés anonymes. Les autres municipalités grecques restent desservies par des réseaux publics locaux. Mais la privatisation de deux principaux services de l’eau du pays pourrait les transformer en véhicule d’une expansion de la gestion privée de l’eau dans tout le pays. Déjà, EYDAP a mis en place une filiale à 100%, « EYDAP îles », destinée à offrir ses services dans la Grèce insulaire – alors même que le service de l’eau athénien a déjà des accords avec de nombreuses municipalités de Grèce continentale pour gérer le réseau et l’approvisionnement pour leur compte.


vvv

Aucun commentaire: