jeudi 13 mars 2014

(blog à finir et à corriger)

Ah, ils sont trop fort ces polonais, mes chers cinq lecteurs.

(source : Magazine Goodplanete.info)

Gaz de schiste: l’extraction en Pologne exempte d’impôts jusqu’en 2020

l'extraction en Pologne
Le Premier ministre polonais Donald Tusk à Dublin le 7 mars 2014
© AFP/Archives Peter Muhly
Varsovie (AFP) – Le gouvernement polonais a décidé mardi d’exonérer d’impôts jusqu’en 2020 l’extraction de gaz de schiste en Pologne, a indiqué le Premier ministre Donald Tusk.
Soucieuse de garantir son indépendance énergétique, la Pologne, largement dépendante du gaz russe, compte beaucoup sur le gaz de schiste dont les réserves dans ce pays sont évaluées à entre 800 et 2.000 milliards de m3.
« Nous avons adopté des solutions destinées à encourager l’exploration de gaz de schiste », dont une exemption d’impôt de son exploitation jusqu’en 2020, a déclaré M. Tusk à la presse.
Il a précisé qu’après cette date, les impôts « ne devraient pas dépasser 40% des revenus d’exploitation ».
Une cinquantaine de forages ont jusqu’à présent été réalisés en Pologne. Une première extraction, à titre expérimental, avait été lancée en juillet 2013. Pour décider de la rentabilité de l’exploitation commerciale, il faudrait quelque 350 forages.
Le gouvernement prévoit d’investir à cet effet 12,5 milliards d’euros d’ici à 2020. Plusieurs géants comme Chevron ou ConocoPhillips poursuivent leurs explorations de gaz de schiste en Pologne.
Ce pays de 38 millions d’habitants, la première économie d’Europe centre-orientale, consomme actuellement 15 milliards de m3 de gaz par an, dont deux tiers sont importés, principalement de Russie.
La crise ukrainienne a intensifié le débat sur la dépendance au gaz russe. Cependant, 91% de l’électricité en Pologne est actuellement produite à partir de la houille et du lignite, dont les réserves pourraient couvrir les besoins du pays pendant 150 ans, selon les estimations.
© AFP
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Par contre en France, la lutte continue :

(source : idem)

Gaz de schiste: la justice interdit un forage décrié par les anti

interdit un forage
Manifestation contre le gaz de schiste, devant un forage d’exploration à Jouarre, le 3 août 2013
© AFP/Archives Pierre Andrieu
Melun (AFP) – Le tribunal administratif de Melun a interdit mercredi un forage d’exploration pétrolière à Nonville (Seine-et-Marne), ont indiqué des sources concordantes à l’AFP, une décision présentée comme une première en France du côté des militants anti-gaz de schiste.
La décision du tribunal revient à « annuler totalement l’autorisation de forage » obtenue par le groupe américain Hess Oil, a déclaré l’avocat de la commune, Me Arnaud Gossement. « Le jugement devrait être signé et notifié dans l’après-midi aux parties » qui en connaîtront alors les détails, a ajouté une source judiciaire.
En pratique, le pétrolier n’a plus le droit de forer dans cette commune à 70 kilomètres au sud-est de Paris, a expliqué Me Gossement, même si le permis exclusif de recherche d’hydrocarbures qu’il détient n’a pas été formellement annulé par le tribunal. « C’est la première fois qu’un forage de ce type est interdit » en France, a-t-il ajouté.
Ce projet de forage est contesté par les écologistes, qui soupçonnent Hess Oil, très investi dans les hydrocarbures non-conventionnels, de viser du pétrole de schiste. La fracturation hydraulique, critiquée pour les risques qu’elle fait courir à l’environnement et interdite en France, est quasiment la seule technique disponible pour extraire ce type de pétrole.
La décision du tribunal de Melun est conforme aux préconisations du rapporteur public. Il avait fait valoir que l’interdiction de la fracturation hydraulique était « générale et absolue » à la suite de la loi Jacob de 2011, confirmée par le Conseil constitutionnel.
De son côté, le groupe, qui n’était pas joignable dans l’immédiat mercredi, assure vouloir simplement sonder par des forages verticaux conventionnels le sous-sol du bassin parisien à la recherche d’hydrocarbures non-exploités. Cela pourrait toutefois lui permettre de découvrir des informations sur des gisements d’hydrocarbures qui ne peuvent pas être exploités sans fracturation.
En 2013, Hess Oil avait déjà procédé à un forage contesté à Jouarre (Seine-et-Marne), sans fracturation hydraulique mais en creusant jusqu’à 2.918 mètres sous terre. Des carottes de terre ont été prélevées, notamment entre 2.250 et 2.785 m, dans la roche-mère du Lias, la couche géologique où peut se trouver du pétrole de schiste.
Le groupe, qui possède en tout neuf permis miniers dans le bassin parisien, a aussi foré à Chartronges (Seine-et-Marne) et Huiron (Marne)
© AFP
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Et, d'autres ailleurs continuent de lutter.

(source : Raoni.com)

Actualités

Barrage de Jirau : la justice brésilienne ordonne à GDF Suez de refaire toutes les études d’impact et d’indemniser les riverains

Barrage de Jirau : la justice brésilienne ordonne à GDF Suez de refaire toutes les études d’impact et d’indemniser les riverains
Source : l'observatoire des multinationales / Amazônia Real
La justice brésilienne vient d’ordonner à GDF Suez de revoir entièrement les études d’impact environnemental du mégabarrage de Jirau, considérées par beaucoup d’observateurs comme délibérément incomplètes. Cette décision intervient alors que le rio Madeira, principal affluent de l’Amazone sur lequel le barrage est construit, connaît des inondations historiques. Le barrage de Jirau et celui de Santo Antonio, construit en même temps en aval, sont accusés d’avoir contribué à ces inondations et d’avoir aggravé leur impact.
Comme le rapporte Amazônia Real, la justice fédérale de l’État de Rondônia a ordonné aux deux consortiums de Jirau et de Santo Antonio - emmenés respectivement par GDF Suez et la firme brésilienne de BTP Odebrecht - de refaire immédiatement toutes les études d’impact environnemental, sous peine de voir leur license d’exploitation annulée [1].
L’Observatoire des multinationales avait consacré en octobre 2013 une longue enquête à l’histoire du barrage de Jirau, construit par GDF Suez en Amazonie, à proximité de la frontière bolivienne.
Certains pourraient voir dans cette décision un juste retour des choses dans la mesure où l’agence brésilienne de l’environnement avait, sur la base de l’étude d’impact environnemental, initialement refusé l’octroi d’une licence d’exploitation à GDF Suez. Décision qui lui avait attiré les foudres du président Lula : l’agence fut immédiatement restructurée et scindée en deux entités, et la licence fut approuvé dans la foulée.
De nombreuses voix s’étaient alors élevées pour dénoncer les limites artificiellement imposées à l’étude d’impact environnemental, notamment la sous-estimation des conséquences potentielles des deux barrages sur l’hydrologie de la rivière en amont et en aval. Cependant, par la suite, GDF Suez a tout de même pu modifier l’emplacement du barrage et faire ajouter six turbines sans avoir à réviser cette étude d’impact ! (Sur ces questions, lire la troisième partie de notre enquête.)
Le juge a été saisi par le ministère public fédéral de l’État de Rondônia, et le ministère public d’État de Rondônia, l’Union des défenseurs civils et l’ordre des avocats de Rondônia. « C’est une décision historique. Cela fait longtemps que nous dénoncions les licenses accordées et maintenant ils vont être obligés de tout refaire, en plus de protéger les familles victimes des inondations, l’environnement, les routes, le patrimoine », a déclaré le procureur Raphael Bevilaquia, l’un des initiateurs de la procédure.
On notera cependant que cette décision risque fort d’être cassée (comme le sont systématiquement toutes les décisions de justice défavorables aux grands barrages) par le Ministère de la Justice, au moyen d’une disposition légale d’exception datant de la dictature, la suspenção de segurança. Celle-ci l’autorise à suspendre toute décision de justice qui nuirait à « l’intérêt supérieur » du pays.

Inondations historiques

La décision du juge fédéral de Rondônia (l’État brésilien où sont situés les deux barrages) est explicitement motivée par les inondations meurtrières qu’est en train de connaître la région. Depuis plusieurs semaines, la controverse fait rage sur le rôle des deux barrages de Jirau et Santo Antonio - progressivement mis en opération depuis quelques mois - dans l’ampleur de ces inondations.
Le juge a également ordonné à GDF Suez et Odebrecht de pourvoir immédiatement aux besoins fondamentaux des familles victimes des inondations, sous peine d’une amende de 100 000 réais (30 800 euros) par jour. Il statuera prochainement sur le versement par les entreprises, en sus de ces mesures d’urgence, de compensations monétaires (les plaignants demandent le versement de 100 millions de réais, ou 30,8 millions d’euros, pour dommage moral collectif).
Les inondations touchent principalement la ville de Porto Velho, où la cote d’alerte a été dépassée de 4 mètres. Seize quartiers sont sous les eaux, et plus de deux milliers de familles déplacées. Des autoroutes ont été coupées. Il s’agit des niveaux d’eau les plus importants enregistrés depuis 47 ans. La Bolivie, elle aussi fortement touchée par les inondations en amont, aurait demandé des explications officielles au Brésil sur le rôle des deux mégabarrages.
Ni GDF Suez ni Odebrecht n’ont encore commenté la décision. Les consortiums ont toujours nié que Jirau et Santo Antonio aient contribué aux inondations de cette année. Les deux consortiums n’en ont pas moins échangé des accusations réciproques. GDF Suez a « dénoncé » son rival Odebrecht en l’accusant d’avoir laissé son réservoir atteindre - illégalement - un niveau trop élevé, pour produire davantage d’électricité, ce qui aurait aggravé l’impact des crues. (Sur la rivalité entre GDF Suez et Odebrecht, lire la quatrième partie de notre enquête.)
Les deux mégabarrages de Jirau et Porto Velho sont présentés comme des barrages « au fil de l’eau » (sans retenue significative en amont) - une expression trompeuse qui vise à minimiser leur impact sur l’hydrologie du rio Madeira. Selon la Défense civile de Porto Velho, les deux barrages ont aggravé les conséquences de la montée du niveaux des eaux, du fait notamment de l’érosion des berges provoquée par la modification incessante du débit de la rivière avec l’ouverture et la fermeture des vannes.

Gouffre financier

Outre les débats politiques sur l’impact social et environnemental du barrage, GDF Suez avait connu de multiples avanies avec le projet de Jirau, y compris une série d’émeutes ouvrières sur le chantier, et des nominations aux « prix de la honte » de la société civile européenne, les Public Eye Awards et, en France, les prix Pinocchio. Au final, le barrage aura coûté le double du budget estimé initialement (17,4 milliards de réais contre 9 initialement prévus [2]) : un gouffre financier pour GDF Suez.
La firme franco-belge semblait avoir réussi à faire oublier ce passé peu reluisant, et s’efforçait de présenter Jirau comme un modèle de « développement durable », accumulant les certifications et les crédits carbone (lire la dernière partie de notre enquête). La première turbine de Jirau avait été mise en service en septembre dernier, et GDF Suez promettait encore, il y a quelques semaines, d’en avoir 18 en opération (sur 50 prévues) d’ici la fin 2014.
Olivier Petitjean
Note : Cet article a été mis à jour le 12 mars à 16h20 pour ajouter les précisions sur la "suspençaõ de segurança".
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Photo : Barrage de Santo Antonio. Cley Medeiros via Amazônia Real
[1] Sur les faits, voir aussi la dépêche de Reuters en anglais.
[2] 5,36 milliards d’euros, contre 2,78 prévus. Source.
Date de l'article : 12/03/2014


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