jeudi 29 août 2019

Daech se tourne vers l’Afghanistan

Daech est revenue au centre de l’actualité et des événements. L’organisation terroriste a commis un attentat à la bombe lors d’un mariage en Afghanistan. Des dizaines de victimes innocentes ont péri dans cet attentat criminel. Il semble que cette attaque suicide barbare n’ait d’autre but que de semer la terreur et de faire passer un message fort que le groupe existe toujours en Afghanistan.
Ce style, les spécialistes le savent, est typique de Daech ; il l’avait suivi dans les premiers temps en Irak et en Syrie. Il cible les civils et sape la sécurité et la stabilité, en semant la terreur dans le plus large périmètre possible, afin de discréditer les autorités sécuritaires.
Ensuite, en l’absence de l’État, il se charge de contrôler le chaos résultant de ses pratiques. Puis il commence à mener à bien les premières étapes de son projet en appliquant la théorie de la «  gestion de la barbarie.  » La théorie sert de base intellectuelle et organisationnelle aux activités de l’organisation au cours de ses divers cycles de vie.
Après l’effondrement de son État présumé en Irak et en Syrie, Daech a compris qu’il était urgent de prouver qu’il était capable de reprendre l’action.La période à venir sera probablement marquée par une activité intense dans plusieurs zones “test.” On parle ici de la Libye, de l’Afghanistan, et peut-être du Yémen et d’autres régions frappées par le chaos, l’insécurité et l’effondrement du pouvoir étatique sous le joug des conflits sectaires et le fléau des milices armées dans ces pays.
Il ne saurait échapper à l’œil d’un observateur certains éléments révélateurs de l’attentat-suicide à la bombe perpétré en Afghanistan.
En premier lieu, les négociations se sont poursuivies entre les talibans et les États-Unis, qui sont en passe de conclure un accord visant à mettre fin à la présence militaire américaine qui a duré près de deux décennies en Afghanistan. Daech comprend que le retrait des forces américaines risque de laisser un vide sécuritaire que l’organisation exploitera et élargira. Il sera alors en conflit potentiel avec les talibans et les forces gouvernementales afghanes.
En second lieu, le récent attentat terroriste a eu lieu dans une région à majorité chiite d’Afghanistan. Daech a déjà pratiqué ce type de méthodes criminelles en Irak, en enflammant un conflit sectaire par une attaque contre les chiites pour provoquer une contre-réaction et faire éclater des confrontations. Les confrontations serviraient à recruter des membres de la population sunnite pour les faire adhérer à l’organisation. Cette pratique risque par conséquent de ruiner les efforts déployés par le gouvernement afghan pour instaurer la sécurité et la stabilité et éradiquer les facteurs de sédition dans un pays qui a souffert depuis des décennies de maintes guerres et de conflits.
Le danger de Daech n’est pas aussi facile à éliminer que l’on pourrait imaginer. Abu Bakr al-Baghdadi a fait une apparition récente en mai, révélant la poursuite du “djihad” de l’organisation et promettant de mener une guerre d’attrition contre ses «  ennemis.  »
Ces organisations battues ne baissent pas les bras ; leur idéologie diffère de celle des États. Elles se nourrissent du prétendu « djihad » et ses membres tirent leurs sources de financement de la poursuite de la réalisation de leurs idées, soit par intérêt personnel, soit sous le pilotage d’entités à intérêt transnational ou par convergence des objectifs de ces deux parties, ce qui est souvent le cas.
L’Afghanistan est un foyer vital pour l’organisation, en raison de la faiblesse du développement, du manque d’emprise de l’État et du contrôle des talibans dans de bien des régions. On pense aussi que le groupe trouvera l’appui de plusieurs acteurs étrangers qui ont intérêt à la fois à juguler l’influence des talibans et à agiter l’épouvantail qui est cette organisation dans le contexte du jeu des nations et des conflits stratégiques qui ont fait sombrer l’Afghanistan dans les maux depuis des décennies.
Certes, Daech n’a aucune «  idée  » religieuse ou politique qui puisse être débattue ou réfutée. C’est une organisation idéologique parasitaire qui se consacre à la violence et au carnage, et recrute des jeunes mécontents en quête de gloire et de vie insolite. Ce n’est pas comme les générations précédentes d’organisations terroristes ; il est particulièrement hostile à tout le monde. Le groupe a une conception aveugle contraire à la morale, aux principes et au développement de la vie civilisée et humaine, ainsi qu’à toutes les nations, sociétés et religions, quoiqu’il ait pris l’Islam pour un slogan. Ses idéologues ne voient que leurs propres intérêts et leurs rêves dans un prétendu califat qu’ils édifient sur les ruines et où ils se permettent toute chose interdite.
L’histoire a bien vu des idées aussi absurdes, et il n’y a pas d’autre solution que de les éliminer une fois pour toutes par un strict contrôle sécuritaire en conjonction avec la diminution de tels facteurs comme le sous-développement, la pauvreté, l’injustice sociale, la corruption, et le chômage. Ces conditions ont poussé ces milliers provenir de dizaines de pays à devenir membres de Daech. Le monde musulman n’est pas le seul concerné. Un grand nombre de jeunes musulmans originaires de pays occidentaux ont rejoint les rangs de ce groupe en Syrie et en Irak pour des raisons qui méritent une étude.
Même si Daech a été vaincu militairement en Irak et en Syrie, l’idée qu’il maintient est toujours en vie sous les cendres. Le maintien de son existence est l’essence même des organisations terroristes.
Ils possèdent la capacité de tailler leurs voiles en fonction des différents environnements.
Selon des estimations des services de sécurité, le nombre d’éléments de cette organisation, qui s’est répandue après la désintégration en Syrie et en Irak, varie de 20 à 30 000 combattants. Ils ne sont pas retournés dans leur pays d’origine par crainte d’être poursuivis et emprisonnés. De plus, ses cellules se sont dispersées dans des régions comme la Libye, le sud des Philippines et l’Afghanistan.
Faire pression et poursuivre Daech dans tous les pays et régions du monde est capital pour la sécurité et la stabilité mondiales. Même si son soit-disant État a disparu, son idéologie violente risque toujours de perdurer.

(Daech est constitué d'étrangers, les afghans ont acceptés les brigades d'étrangers de el quaïda parce qu'ils étaient occupés par l'Union Soviétique. Ils ne vont peut-être pas accepter longtemps les brigades internationales de daech dans lesquelles on retrouve des français, d'ailleurs. note de rené)

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