jeudi 30 mai 2019


Thu May 30, 2019 7:32AM


Un soldat israélien sur la frontière syrienne dans le territoire occupé du Golan, mai 2018. ©AFP
Un soldat israélien sur la frontière syrienne dans le territoire occupé du Golan, mai 2018. ©AFP

En dépit des fanfaronnades qui refont de temps à autre surface en Israël, le régime israélien a bien peur de franchir le pas car une annexion pure et simple du Golan lui parait hautement périlleuse. Depuis l'annonce par la États-Unis de la reconnaissance de l'occupation israélienne au Golan occupé, aucun jour ne se passe sans que les Syriens druzes des villages occupés ne manifestent leur colère contre Israël ou encore leur désir d'un retour à la mer patrie. Il y a même quelques jours, les Syriens des villages qu'occupe le régime usurpateur fêtaient la victoire de la Résistance libanaise et l'anniversaire du retrait humiliant des troupes israéliennes le 25 mai 2000 du sud libanais. 
Les habitants du Golan occupé s'opposent désormais à l’installation d'éoliennes par le régime d'Israël dans leur région, démarche qui constitue un acte d'agression. Ils ont également mis en garde contre les risques environnementaux et humanitaires de ce projet.
Selon Al-Alam les Syriens du plateau du Golan syrien occupé font désormais de la lutte contre le projet des éoliennes que les autorités du régime de Tel-Aviv envisageraient de mettre en application, une cause "nationale". Ils estiment qu’il présente des risques pour leurs terrains agricoles et nuit directement à la santé des habitants du Golan et de Quneitra. 
Mêmes des associations communales et religieuses des provinces du Golan occupé ont diffusé des communiqués et des messages d’alerte à l'effet d'éveiller les consciences. Le projet israélien en question s'étend sur une superficie de 600.000 m² mais les Golanais n'ont aucun doute, il s'agit de l'ébauche d'une nouvelle vague de colonisation. Un bail rural sera signé avec les agriculteurs afin d’installer pendant 25 ans 45 turbines sur leurs terrains agricoles, turbines qui demanderait une assistance technique permanentes et partant, la présence des colons israéliens. 
« Le projet des éoliennes est un plan expansionniste. C'est un complot dont l’objectif est de piller nos terres, détruire notre santé et l'écosystème », a averti le militant politique Rafiq Ibrahim.
« Les habitants du Golan ont souligné qu'ils étaient prêts à recourir à tous les moyens pour faire face à ce projet. Ils ont réaffirmé qu’ils ne permettraient jamais au régime israélien d'exploiter leur localité pour mettre en œuvre des plans qui représentent un danger pour la nature du Golan qui devrait être restitué au gouvernement syrien », a rapporté le correspondant d’Al-Alam. Et de conclure : « Avec la mise en œuvre de ce plan, 20% des terrains agricoles du Golan seront endommagés et la santé des habitants des villages alentours et de la banlieue nord de Quneitra sera mis en danger. »
La réaction particulièrement vive des habitants des villages occupés du Golan prouve à quel point le feu couvre sous les cendres. Dans un récent entretien accordé à Israel Hayom, le général israélien Amit Fisher, évoquait un méga défi qui s'oppose désormais à Israël, celui d'empêcher que "le Golan ne devienne pas un sud-Liban bis". Cette préoccupation majeure figure d'ailleurs en bonne place dans la stratégie militaire de l'armée israélienne version 2018. Cette stratégie voit à travers la Syrie, membre par entier de l'axe de la Résistance, une menace "persistante" voire "croissante". C'est un tournant dans l’évaluation des risques par Israël lequel considérait jusqu'ici la Syrie comme un État "affaibli " et "en voie de démembrement". La stratégie militaire israélienne versions 2018 reconnaît ainsi la montée en puissance des menaces sur le front nord ainsi que la complexité du Golan : Fisher rappelle surtout qu'une guerre israélienne au Golan aboutira au pire scénario qui consiste à voir le Hezbollah et les groupes qui s'en revendiquent s'unir contre Israël au Golan : "Sous le nez de notre armée, le Hezbollah multipliera alors ses postes de surveillance, ses unités antichars, puis sans doute ses bases missiles, et ses commandos. Et puis la Russie s'y mêlera tout comme l'ONU. "
Le maintien du statut quo au Golan serait dans ce contexte la meilleur option, dit Fisher, "car il ne veut à aucun prix que cette région hautement stratégique se transforme en un foyer de guerre contre Israël" : Un Golan enflammé impliquera sans doute la Russie qui pas plus tard qu'il y a une semaine y tenait des exercices militaires conjoints avec la Syrie. "Le Golan ne devra en aucun cas devenir un front de combat. il devra rester une ligne de démarcation entre Israël et le Hezbollah". 

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