La république fédérale de Russie a annoncé, le 17 octobre 2012 à New York, par l’entremise de Vladimir Sergueïev, directeur du Département des organisations internationales du ministère russe des Affaires étrangères, l’annulation de 20 milliards de dollars de dette des pays africains envers Moscou et a en outre versé 50 millions de dollars au fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres, destiné en premier lieu au développement de l’Afrique subsaharienne
Une vue du Kremlin, à Moscou (Russie) - © D.R.
À l’issue d’une déclaration du directeur du département des organisations internationales du ministère russe des Affaires étrangères, Vladimir Sergueïev, plusieurs pays africains endettés envers la Russie se verront épargnés du remboursement de l’argents qu’ils doivent à l’État fédéral.
D’une valeur de plus de 20 milliards de dollars, les dettes des pays africains datent essentiellement de l’époque soviétique. Moscou apportait volontiers son aide aux États socialistes en coopérant avec eux dans la sphère militaire et en participant à la construction de toutes sortes d’infrastructures sur leur territoire.
«La Russie annule graduellement les dettes. Ainsi, en 2008 elle a annulé 16 milliards de dollars et a également mis 42,9 Millions USD dans les programmes de la Banque Mondiale pour relever le niveau de formation dans les pays émergents y compris l’Afrique. Maintenant Moscou annule encore plus de quatre milliards, soit au total plus de 20 milliards de dollars», explique Dmitri Bondarenko, vice-directeur de l’Institut de l’Afrique.
«Ce sont des dettes qui ne seront jamais remboursées. Il est possible de les geler et d’essayer d’en tirer des bénéfices ou de les annuler. La Russie a vendu les dettes des pays africains envers l’URSS dans les années 1990, par exemple, la Suisse a racheté les dettes du Mozambique. Les acheteurs prenaient des concessions dans tels ou tels pays, se chargeaient de la prospection des gisements de minerais utiles, etc », a indiqué Vladimir Sergueev.
«La Russie comprend parfaitement que les États africains ont besoin de son aide. Si elle ne le prête pas, elle se heurtera en perspective à l’afflux de réfugiés. De ce fait, Moscou participe à toutes sortes de programmes d’aide humanitaire dans la région», a-t-il poursuivi.
«Les donations russes au Programme alimentaire mondial pour 2011 ont été reparties entre l’Éthiopie, la Somalie, la Guinée, le Kenya et Djibouti. La Côte d’Ivoire a reçu de l’aide alimentaire russe via l’Organisation internationale de protection civile. La Russie contribue également aux efforts déployés par le G8 en vue d’aider les pays africains», a indiqué M.Sergueïev qui a poursuivi : «Actuellement, plus de 8 mille étudiants africains sont en formation dans les universités de la Russie dont plus de la moitié est supportée par le budget de la Russie (gratuitement)».
Toujours d’après Sergueïev, la Russie a signé avec la Zambie et la Tanzanie des accords dans le cadre du plan “dettes contre développement”. Des accords similaires pourraient être conclus avec le Bénin, le Mozambique et l’Éthiopie.
En plus des pays africains, la Russie et la RDPC ont réglé récemment le problème de la dette de Pyongyang à Moscou de 11 milliards de dollars. En été 2011 la Russie a annulé 12 milliards de dette africaine et en 2008 elle a pardonné près de huit milliards à l’Irak.