lundi 29 octobre 2018

La polémique sur les fake news cache la réalité de la propagande

Fake news, infox, intox : on nous rabâche les oreilles avec ces néologismes pour nous faire croire à l'importance d'un problème. Mais la réalité est toute autre.
L'information c'est mettre en forme le récit de faits. En tant que tel donc, l'information ne préexiste pas, c'est la reprise d'un fait et sa divulgation sous différentes mises en formes qui font l'information. Ainsi donc les "Fausses informations" qui terrorisent totatlement les sphères politico-médiatiques, ne seraient que la diffusion de faits n'existants pas. Nous pouvons comprendre la difficulté de lutter car cela implique de devoir prouver qu'un événement n'a jamais eu lieu, ce qui est bien plus compliqué que de prouver qu'il a eu lieu !
Beaucoup d'entre nous se souviennent de ce moment génant où un travesti, Jamel, se prenant pour le fils de Jésus entre autre, témoigne pour le bonheur de joyeux medias, que Dominique Baudis est complice du tueur Patrice Allègre et organise des viols en réunions d'enfants avec des chaînes.
Plus récemment une insoumise affirmait devant caméra que Tolbiac avait été evacuée dans le sang. Un excellent article ici a fait l'analyse : https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/etudiant-gravement-blesse-a-203703
Souvent le mal est fait : mentez, mentez il en restera toujours quelque chose.
Mais en voulant légiférer sur la Fake News, notre société n'essaie-t-elle pas de faire diversion concernant l'ensemble collossal du traitement de l'information qui pourrait être mis en doute ?
En effet il n'est pas bien difficile de voir que la très grande majorité des "fake news" sont grossières, rapidement débunkées ; et souvent un outil de communication de groupes extrêmes ayant rarement accès aux medias mainstream (dans un sens où ils ne sont pas jugés par un présentateur ou journaliste et peuvent exposer leurs idées).
Les fake news ne discréditent pas les medias, c'est le discrédit des medias qui fait la fake news.
En effet nous retrouvons un traitement de l'information mainstream qui se caractérise comme rouage essentiel de propagande. Les plus naïfs me rétorqueront pluralité ou encore indépendance. Ce en quoi je répondrai qu'assurer le temps de parole pour tous (quand bien même cela est fait), ne garantit pas la neutralité, loin de là : il suffit de voir les questions posées, les mots utilisés, les thèmes abordés pour comprendre que le media ne retransmet plus sur les sujets sans une surcouche d'avis moral. Quant à l'indépendance, on sait tous ce qu'il en est : les banques et vendeurs d'armes possèdent possèdent les medias, pour "compenser", la très large majorité des journalistes ont un biais "gauchiste" (mais pas trop, tendance gauche libérale quoi) qui transpire dans leur travail.
Comment faire de la fake news sans en avoir l'air ?
Nous revenons au coeur du problème. Le traitement de l'information doit être partial (à cause de celui qui paie et du biais de celui qui traite), il apparaît de plus en plus comme tel. Quelques règles de propaganda habituelle qui ne peut être classée comme fake news mais qui a le même principe de déformer la réalité.
1-Pas de news : pas de fake news.
S'il est possible de légiférer contre ceux qui inventent des faits, il est plus compliqué de le faire contre ceux qui les omettent.
Le premier principe de la propagande ce n'est pas de fournir de l'info qui va dans notre sens mais c'est de ne surtout pas fournir de l'info qui ne va pas dans notre sens.
Un documentaire commandé mais dont les faits ne vont pas dans le sens qu'on voudrait ? Hop, Arte déprogramme.
Le scandale de Telford, en Angleterre, en est une autre illustration. Des années après les faits, le Monde, embarrassé publiera deux articles timides qui prennent beaucoup de pincettes. Ils sont plus promptes à diffuser des thèses queer ou des tribunes indigénistes.
Parfois les détox de Libé n'ont même plus peur du ridicule. A un question qui demandait si un événement avait été "censuré" par les medias, ils osèrent répondre que non car il y avait un entrefilet dans ouest France. Vous voyez on a fait le boulot, par contre on va plutôt faire une enième émission où Fogiel nous racontera ses légitimes désirs d'enfants.
Pour finir prenons l'exemple du CumEx. Certains lecteurs ne savent peut être pas ce que c'est, par contre si je vous dis perquisition chez LFI : là tout le monde est au courant. Aujourd'hui le premier terme a fait 530 tweets, le deuxième 680. Dans un cas on parle de 55 miliards volés aux contribuables et citoyens européens (français et allemands), dans l'autre on ergote sur une histoire de fesses et une éventuelle surfacturation. Un autre chiffre : 456k résultats Google versus 907k.
Bref, on est en droit de penser que la couverture faite sur les révélations depuis le 18/10/2018 de cette fraude massive n'est pas à la hauteur de l'enjeu. Pourquoi ? Au hasard parce que ca dérangerait des pourvoyeurs de fonds ? Ou que ça pousserait d'avantage les gens vers le populisme ? Toutes les raisons sont bonnes.
2- Trop de news n'est pas de la Fake news.
On a vu le silence assourdissant que sont capables de faire les medias, il y a également l'inverse ; le tapage continuel sur un sujet.
Le mois dernier un prof d'un pays africain dont je ne sais plus le nom mais on s'en fout car tout le monde se moque éperdument des profs de ce pays en temps normal, a reçu des menaces de mort. Bon pas de quoi en faire un fromage international, des profs qui reçoivent des messages de mort dans l'ensemble des pays du globe doit y en avoir un paquet. Sauf que là c'était parce qu'il était homosexuel. Donc pataquès. Il est évident qu'il faut lutter contre les préhistoriques qui veulent "casser du PD" ; mais il est évident aussi que si les menaces de mort avaient juste eu lieu pour toute autre raison, nous n'en aurions pas entendu parler.
Les problématiques "gays friendly" sont martelées avec constance par toute la clique mediatique. Peu importe si les proportions de LGBQT++ (rajouter ce que vous voulez à l'acronyme pour encore plus le sectariser) peinent à atteindre 3% d'une population : on vous cassera la tête sur le "gender", les gens qui n'ont pas de sexe, ceux qui se sentent filles alors qu'ils sont mâles, la reconnaissance du troisième sexe..., et toutes sortes d'initiatives idiotes de part le monde pour "faire avancer la cause". Traduire : essayer d'appliquer les théories de certaines sciences sociales totalement noyautées. C'est la sureprésentation. Le principe est d'augmenter le nombre en faisant du bruit, reprendre les codes de langage imposé par ladite minorité et discréditer toute adversité aux théories en vogue.
De manière général, tout traitement récurrent et démesuré traduit bien évidemment une censure. Car le temps, l'energie consacrée à traiter ces conneries n'est évidemment pas mis à profit pour réfléchir sur d'autres thématiques ou problèmes.
Là encore : c'est de l'over news pas de la fake news.
2- L'associativité n'est pas de la Fake news
La manipulation par proximité est vieille comme le monde mais toujours très efficace. Quand un artiste contemporain squatte un musée pour faire une performance et se mettre en scène a proximité d'oeuvres d'art reconnues, il permet de justifier sa performance et de l'associer à l'histoire de l'art. Dieu sait que Rembrandt, Rodin ou Cézanne n'avaient pas besoin de se mettre en scène : leur oeuvre était suffisamment parlante.
C'est la même chose avec les medias. Prenez un mois d'Octobre très chaud et martellez sur le réchauffement climatique, profitez-en pour augmenter les taxes et produire de l'écologie punitive. Il est clair que la planète va être sauvée.
C'est de la basse propagande, évidemment mais ça marche.
Tenez, encore un exemple : l'épisode des bières à l'effigie de Mussolini ou d'Hitler. Nos amis journalistes ont fait mine de s'intéresser à ce type de produit qu'on retrouve en Italie. Bien évidemment c'est vrai. Mais cela existait déjà il y plus de 20 ans. Sauf qu'en reparler maintenant, sans le dire, c'est juste faire une association d'idée avec le nouveau gouvernement populiste italien.
Regardez : les italiens deviennent tous fascistes et produisent de la bière à la gloire d'Hitler. On a bien fait de refuser leur budget tiens.
Pour terminer, avec les élections brésiliennes nous en voyons tous les jours. Ces deux articles par exemple, étrangement très proches nous confortent dans l'idée que le pluralisme n'existe pas vraiment : les sujets sont traités pareillement, les mêmes faits sont omis (par exemple la manifestation de femmes en faveur du candidat d'extrême droite)
l'association d'idée ici c'est de rappeler que le Bresil est ultra violent et ultra dangereux pour les plus faibles (dont les femmes) et mettre en relation cette violence avec la libération de la parole machiste par le candidat. Bref que c'est parce que l'extrême droite est aux portes du pouvoir que le Bresil est dangereux.
On aurait tout ausi bien pu faire une autre analyse : c'est parce que le Bresil est dangereux pour les plus faibles que l'extrême droite est au portes du pouvoir.
Une autre asociativité est également à l'oeuvre : les articles font comme si de base, la femme était forcément contre Bolsonaro ; renvoyant aux pires clichés qui seront sources de déconvenues car ils masquent le réel. Parfois l'amalgame est pratique.
En conclusion
Les fake news sont habilement contournées par les media mainstream ce qui ne les empêchent pas de manipuler l'opinion publique comme nous venons de le voir. Porter le débat sur la véracité des faits est un bon début, mais cela ne doit pas occulter le manque complet de débat et de tons différents dans notre environnement informatif.
La surcouche morale permanente de l'information par une caste idéologiquement homogène est à mon avis bien pire que les rumeurs et fausses nouvelles. Elle en est même la cause, car privé d'expression légitime, tout courant de pensée possède ce besoin d'exister en tant qu'information, c'est à dire, traitement des faits ; réels ou non.

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