mercredi 28 mars 2018


Le déficit public français au plus bas depuis dix ans
Par : Grégoire Normand | La Tribune via Euractiv
 27 mars 2018

D'après l'Insee, la dette publique a atteint 97% du PIB fin 2017, contre 96,6% fin 2016. En valeur absolue, la dette est désormais de 2.218 milliards d'euros, soit 66 milliards de plus qu'en 2016 (2 152 milliards). [Statista]

Le déficit public a reculé de 0,8 point notamment grâce à une forte progression des rentrées fiscales, dopées par le retour de la croissance. Dans l’eurozone, il se situe autour de 1%. Un article de notre partenaire, La Tribune.
D’après l’Insee, le déficit public a reculé de 0,8 point, pour atteindre 2,6% du PIB, Le déficit public se situe autour de 1% dans la zone euro.
Les comptes publics ont bénéficié de la reprise en 2017. Selon les derniers chiffres de l’Insee, la France a enregistré un déficit public plus faible que prévu à 2,6% du produit intérieur brut (PIB) au lieu des 2,9% officiellement attendus. Cette amélioration des comptes publics s’explique en grande partie par une conjoncture économique favorable qui a accéléré les recettes fiscales. Une bonne nouvelle pour l’exécutif qui traverse actuellement une période agitée par des mouvements sociaux et une contestation exacerbée dans la fonction publique et chez les cheminots.
Réduction du budget de l’État
Selon l’institut de statistiques, le retour dans le vert des comptes publics français a été permis principalement par le budget de l’État, qui s’est réduit de 1,3 milliard d’euros l’an dernier, dans un contexte de forte croissance (2%) synonyme de hausse des rentrées fiscales.
Le solde des comptes des collectivités locales s’est quant à lui dégradé de 2,2 milliards d’euros, du fait de la hausse de l’investissement (+2,9 milliards) après trois années consécutives de baisse.
Mais ce mauvais résultat a été compensé par les comptes de la Sécurité sociale, dont le déficit est passé de 7,8 milliards d’euros en 2016 à 5,1 milliards l’an dernier, soit le niveau le « plus faible » enregistré « sur les 15 dernières années », selon le ministère des Finances.
Bercy avait déjà vu se lever, début mars, le dernier obstacle empêchant un retour du déficit sous la barre des 3%, avec le feu vert d’Eurostat à un remboursement en deux temps des 10 milliards d’euros liés à l’invalidation de la taxe sur les dividendes.
Mais le résultat s’est avéré meilleur que prévu, pour une raison notamment comptable, l’Insee n’ayant choisi dans son traitement comptable de n’intégrer que partiellement le coût de la recapitalisation d’Areva (5 milliards) dans le déficit public.
Par ailleurs, l’annonce d’une telle performance doit permettre à la France de sortir du processus de déficit excessif relatif aux traités européens, en attendant les chiffres définitifs. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir le Commissaire européen pour les affaires économiques et financières Pierre Moscovici : « C’est une bonne nouvelle pour la France et la zone euro. Ces bons chiffres sont le résultat des efforts consentis par les Français ces dernières années. Une étape importante est franchie vers la sortie de la France de la procédure de déficit excessif. La Commission prendra sa décision en mai prochain, sur la base des chiffres 2017 et des prévisions pour 2018 et 2019. »
La dette continue d’augmenter
Selon les chiffres de l’Insee, la dette des administrations publiques a atteint 2218, 4 milliards d’euros. Elle s’accroît de 65,9 milliards d’euros en 2017 après 51,3 milliards d’euros en 2016. Elle s’est élevée à 97% du PIB  contre 96,6% fin 2016.
Selon le tableau présenté par l’organisme public, les collectivités locales ont contribué à la hausse de la dette publique.
« La contribution des administrations publiques locales à la dette atteint 201,5 milliards d’euros fin 2017 contre 200,2 milliards d’euros fin 2016, soit une hausse de 1,4 milliard d’euros. Les régions et les communes s’endettent respectivement de 0,7 milliard d’euros et de 0,5 milliard d’euros. »
L’amélioration du déficit est à mettre au compte de l’État, dont le besoin de financement s’est élevé à 64,3 milliards d’euros contre 73,8 milliards en 2016, et des administrations de sécurité sociale, qui ont dégagé un excédent de 5,1 milliards d’euros, le premier depuis 2008, après un déficit de 2,2 milliards en 2016.
Une croissance favorable
Sur l’antenne de France Info ce lundi matin, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a indiqué que l’amélioration des finances publiques reposerait principalement sur le retour de la croissance. L’Insee vient d’ailleurs de confirmer ses prévisions de croissance pour 2017 à 2%. L’économiste de BNP Paribas Hélène Baudchon expliquait à La Tribune il y a quelques semaines que ce rebond de l’activité reposait sur plusieurs facteurs.
« L’investissement des entreprises et des ménages a été particulièrement dynamique en 2017 avec un petit effet des exportations ». Pour les ménages, « c’est principalement un effet de rattrapage après plusieurs années de baisse […] Un accès favorable aux crédits a également permis aux ménages d’investir plus facilement ».
Du côté des entreprises,  « la mesure de suramortissement (dispositif qui a pris fin en avril 2017, ndlr) et le redressement des taux de marge des entreprises ont contribué au dynamisme de l’investissement […] Mais on se demande si ça va continuer »Elle évoque également un environnement international favorable.
Dans son projet de loi de finances 2018, le gouvernement a inscrit un déficit de 2,8% cette année, et 2,9% en 2019. Au vu du résultat de 2017, ces chiffres pourraient cependant être revus à la baisse, d’autant que la croissance 2018 s’annonce plus forte que les 1,7% actuellement prévus.
(*) Un graphique de notre partenaire Statista.
(Eh, oui, cela sert d'intégrer les revenus des trafics de drogue dans le calcul du PIB, surtout quand son estimation peut jouer au yoyo. note de rené)

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