mardi 30 janvier 2018

La première barge électrique voguera dès l’automne en Europe

Par  I Publié le 25 Janvier 2018 source : We Demain

90 % du commerce mondial de marchandises est réalisé via le transport maritime, causant une pollution importante. Une entreprise néerlandaise souhaite le rendre plus écologique en construisant un porte-conteneurs 100 % électrique.


Ce porte-conteneurs électrique devrait être lancé d'ici la fin de l'année 2018. (Crédit : Omega Architecture)
Ce porte-conteneurs électrique devrait être lancé d'ici la fin de l'année 2018. (Crédit : Omega Architecture)
Imaginez si un seul appareil polluait autant qu’un million de voiture … C’est le cas des cargos, ce qui fait du transport maritime l’un des secteurs les plus polluants du monde. 
  
C’est pourquoi des entreprises tentent de renouveler le secteur en le rendant plus propre. Port-Liner, une compagnie hollandaise, a ainsi conçu un premier porte-conteneurs électrique qui naviguera dès le mois d’août 2018. Une première mondiale selon l’entreprise. 
  
Baptisé le "bateau Tesla", cette péniche fonctionnera grâce à la propulsion électrique et n’émettra ni émissions de CO2, ni bruit. Deux modèles sont pour le moment en cours de développement. Un petit (52 m de long et 6,7 de large) pouvant transporter jusqu’à 24 conteneurs et un plus grand (110 m sur 11,40 m) supportant 270 conteneurs.

UNE AUTONOMIE DE 35 HEURES

Ces barges seront dotées de batteries d’une autonomie de 15 heures pour les petites et de 35 heures pour les plus grandes. La particularité de ce bateau : ses batteries sont placées dans des conteneurs et peuvent donc être déplacées sur n’importe quel navire.

En Europe, la pollution de l'air du transport maritime est responsable de 60 000 morts par an, soit l'équivalent de la totalité des habitants de Valence. (Crédit : phxere)
En Europe, la pollution de l'air du transport maritime est responsable de 60 000 morts par an, soit l'équivalent de la totalité des habitants de Valence. (Crédit : phxere)
"Les batteries peuvent être rechargées à terre en quatre heures, mais il est également possible d'échanger les conteneurs dans leur ensemble", explique Ton van Meegen, directeur de Port-Liner, au site d’information néerlandais BD.
  
Les conteneurs seront chargés par le fournisseur d’énergie sans carbone Eneco, "qui fournit l’énergie solaire, les éoliennes et les énergies renouvelables", détaille le PDG au média britannique The Loadstar 
  
L’objectif de l’entreprise néerlandaise est ainsi de faire en sorte que le secteur change pour un mode de navigation plus écologique et respectueux de son environnement. 
 
"Il y a quelque 7 300 bateaux de navigation intérieure en Europe et plus de 5 000 d'entre eux sont la propriété d'entrepreneurs en Belgique et aux Pays-Bas. Nous pouvons en construire jusqu'à 500 par an, mais à ce rythme, il faudrait environ 50 ans pour que l'industrie fonctionne sur l'énergie verte", explique Ton van Meegen au média britannique. 

Le porte-conteneurs norvégien sera 100 % électrique et autonome. (Crédit : Yara)
Le porte-conteneurs norvégien sera 100 % électrique et autonome. (Crédit : Yara)

LE DÉBUT D’UN TRANSPORT MARITIME PROPRE

Après la première mise à l’eau prévue en août, Port-Liner devrait livrer sept navires d’ici la fin de l’année 2018, destinés au transport de marchandise entre les ports de Rotterdam, d’Amsterdam, d’Anvers et de Duisbourg. L’entreprise prévoit que ses péniches vont permettre de retirer 23 000 camions des routes entre la Belgique et le Pays-Bas. 

Le premier cargo entièrement électrique a été inauguré en Chine, à Canton, en Novembre 2017. Ce dernier mesure plus de 70 mètres de long pour 14 mètres de large et peut transporter jusqu'à 2 000 tonnes de marchandises ! C'est-à-dire, 10 fois plus que la plus grande des péniches électriques néerlandaise. Même s'il ne polluera pas directement, il a tout de même été conçu pour transporter du charbon... 
  
Deux entreprises norvégiennes ont également annoncé au printemps 2017 un projet de porte-conteneurs 100 % électrique et autonome, baptisé le Yara Birkeland. Sa mise à l’eau est initialement prévue en mer du Nord pour début 2019, mais aucune date précise n’a encore été déterminée. 

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