FAITS DIVERS
L'homme d'affaire et ex-politicien français Bernard Tapie s'est présenté en personne, ce matin, devant le juge des saisies de Bruxelles, dans le cadre du litige sur la vente d'Adidas impliquant le Crédit Lyonnais, serpent de mer judiciaire vieux de 25 ans. 
Bernard Tapie, qui fait sa première apparition publique depuis de longs mois, conteste les saisies réalisées en Belgique.
En effet, le CDR (Consortium de réalisation), débiteur mandaté par l'État français, réclame la somme colossale d'environ 450 millions d'euros. Soit les 404 millions attribués par une sentence arbitrale puis retirés sur décision judiciaire, assortis des intérêts.
Bernard Tapie n'avait pas remboursé, ses débiteurs ont demandé la saisie des comptes de sa société GBT Holding, implantée en Belgique. Ses avocats demandent la prise en compte par le juge des saisies de questions préjudicielles afin de demander à la Cour de justice européenne de statuer sur l'affaire Adidas-Crédit Lyonnais.
Combatif malgré son état de santé, Bernard Tapie a lancé à l'audience : "Le Crédit Lyonnais, ce sont des voleurs. Ils ont volé 20 milliards au contribuable, toutes leurs archives ont brûlé et l'État français à mis le couvercle sur la marmite. Je suis ravi d'être en Belgique pour faire sauter ce couvercle", a-t-il lancé. Il a par ailleurs contesté la somme de 404 millions, affirmant qu'une large partie avait été retenue à la source par le débiteur ou remboursé par des ventes d'actifs.
"Nous espérons que vous ferez valoir le droit européen. Quand un juge national découvre qu'il y a magouille, il a l'obligation de faire respecter le droit européen", a complété Me Jean-Louis Dupont, l'un des avocats de l'ancien président de l'Olympique de Marseille.
Le juge des saisies, qui n'est pas saisi du fond du dossier, statuera dans les semaines à venir.