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Des djihadistes de l’Armée Rohingya pour le Salut de l’Arakan (Crédit photo de India Today)

Hurlant des slogans soutenant le militantisme, lançant des exactions et jurant de se venger au nom d’Allah: dans une vidéo exclusive obtenue par India Today, des extrémistes rohingyas, avec les armes les plus récentes, ont menacés de lancer bientôt une attaque majeure.
Par Manogya Loiwal
Publié le 
Le clip ne montre pas seulement un militant armé, mais beaucoup d’autres se promenant à travers des terrains boisés autour de leurs cachettes au Myanmar et qui répètent ce que le leader dit ou plutôt jure. Dans le film, ils paradent avec les dernières armes de précision et des munitions haut de gamme. La vidéo, tournée dans un lieu non divulgué au Myanmar, montre les armes et les munitions dont ces militants disposent.
Plus d’un demi-million de Rohingyas ont fui vers le Bangladesh et certains sont passés en Inde en traversant une frontière poreuse au cours des six dernières semaines, un exode qui s’est transformé en l’une des crises de réfugiés les plus urgentes au monde.
Les militants parlent des attaques de nettoyage menées par l’armée du Myanmar dans l’Etat Rakhine. Le gouvernement du pays a qualifié de terroristes les hommes de l’Armée Rohingya pour le Salut de l’Arakan (ARSA) qui ont lancé les attaques initiales contre des postes de sécurité, tué des civils et incendié des villages. Le message de la vidéo est; « Assalamu Alaykum Nous sommes des musulmans de l’Arakan. Nous sommes persécutés par l’armée. Nous sommes tués. Des tentatives sont faites pour éradiquer les musulmans de l’Arakan. Maintenant, nous luttons contre l’armée. Nous avons accepté de sacrifier nos vies pour les gens de l’Arakan, Insha Allah Nous demandons à tous les musulmans de s’unir et de prier pour nous. Nous vaincrons Alhamdulhah. L’Arakan sera libéré de l’oppression des soldats du Myanmar. L’Arakan sera Musulman Rohingya. Zindabad Rohingya Arakan Musulman Zindabad ».
Ces militants sont des militants de l’Arakan, une faction de ceux qui ont été impliqués dans l’attaque contre l’armée birmane en août de cette année. Les militants de l’Arakan ont également visé l’armée du Myanmar dans le passé, mais c’est la première fois que les troupes ripostent avec une telle force. La dirigeante du Myanmar, Aung San Suu Kyi, a dû faire face à une vague de critiques pour n’avoir pas fait plus afin d’arrêter la violence, bien qu’une constitution rédigée par l’armée ne lui donne aucun pouvoir sur les forces de sécurité. Les extrémistes ont maintenant commencé à se disperser dans divers endroits, puis à utiliser l’avantage des frontières poreuses pour se faufiler dans les pays voisins.
L’ARSA prétend se battre pour le compte du million de Rohingyas vivant en détention virtuelle, avec peu ou pas de droits selon le gouvernement du Myanmar. Ce groupe aurait été fondé par un Rohingya nommé Ataullah, né au Pakistan et élevé en Arabie Saoudite. Il a également été accusé d’avoir massacré d’autres populations ethniques du Rakhine, comme les hindous et les bouddhistes. Le gouvernement indien a déposé un affidavit devant la Cour suprême le mois dernier, déclarant que les quelque 40 000 Rohingyas déjà présents dans le pays devraient être expulsés et qu’aucun autres ne devraient y pénétrer car ils constituent une menace pour la sécurité et poussent les citoyens à la radicalisation. L’affaire a été entendue le 13 octobre.
Manogya Loiwal pour India Today
Fondé en 1975, le magazine India Today est aujourd’hui l’hebdomadaire de langue anglaise le plus lu en Inde avec un lectorat qui dépasse les 3,5 millions de personnes. Il est apprécié pour son sérieux.
Traduit par La gazette du citoyen