dimanche 25 juin 2017


Lors de sa réunion du 22 juin, la commission parlementaire ENVI a donné le feu vert à l’interdiction de trois substances néonicotinoïdes, qui empoisonnent les abeilles.
Malgré l’initiative de dernière minute de l’ECPA, l’association européenne des producteurs de pesticides, les eurodéputés de la commission parlementaire ENVI (environnement, santé publique et sécurité alimentaire) ont validé plusieurs mesures proposées par la Commission européenne visant à interdire l’utilisation de trois néonicotinoïdes faisant jusqu’ici l’objet d’un moratoire.
La clothianidine, le thiamethoxame et l’imidaclopride, notamment commercialisés par Bayer et Syngenta, pourraient donc ne plus jamais être utilisés dans l’UE.
« Nous connaissons l’importance des abeilles pour la protection de la biodiversité, et l’hécatombe dont elles sont malheureusement victimes. Les néonicotinoïdes ne sont pas les seuls coupables, mais leur toxicité pour les insectes pollinisateurs est avérée. L’interdiction des substances les plus dangereuses est donc un pas dans la bonne direction », s’est félicitée Françoise Grossetête (LR), eurodéputée du PPE membre de la commission ENVI.

Opposition jusqu’à la dernière minute

L’eurodéputée britannique Julie Girling (conservative, CRE), a tenté de s’opposer aux mesures en introduisant des objections qui n’ont pas réuni assez de soutien pour bloquer l’interdiction. Elle estime notamment qu’il n’existe pas de preuves suffisantes d’une amélioration de la situation des abeilles en Europe après deux ans d’interdiction partielle et temporaire. Elle met également en question les études sur la nocivité des trois substances.
Par ailleurs, l’eurodéputée britannique partage l’avis des lobbys de l’agriculture et des pesticides : l’interdiction aurait des retombées très négatives sur les agriculteurs, qui ne pourraient plus protéger leurs cultures. Elle espérait par ailleurs que l’interdiction soit gelée jusqu’à ce que l’EFSA, l’Agence européenne de sécurité des aliments, ait actualisé son évaluation des néonicotinoïdes, d’ici la fin novembre 2017.
La veille du vote, l’ECPA avait envoyé un email aux membres de la commission, les enjoignant à soutenir Julie Girling contre l’interdiction. En vain. Selon le processus de comitologie, le Parlement n’est amené à se prononcer que par des objections s’il n’est pas d’accord avec les propositions de la Commission. Les objections n’ayant pas été adoptées, les mesures devraient entrer en vigueur dans les mois à venir.

Pas seulement les abeilles

Les néonicotinoïdes sont notamment utilisés pour traiter les semences de certaines cultures, afin de les rendre plus résistantes à certains parasites. Selon l’association des académies des sciences européennes (EASAC), cette pratique est cependant dangereuse pour les abeilles, mais aussi pour toute une série d’autres organismes qui protègent les écosystèmes, via la pollinisation et une action antiparasitaire. Une opinion confirmée, entre autres, par l’EFSA en 2013. Greenpeace réclame quant à elle une interdiction totale depuis plusieurs années.
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