Les députés conservateurs polonais, majoritaires au Parlement, ont adopté, le 25 mai, un projet de loi de la Première ministre Beata Szydlo, stipulant que la “pilule du lendemain” ne serait désormais accessible que sur prescription médicale, rapporte le journal libéral d’opposition Gazeta Wyborcza.
De plus, “le médecin pourra invoquer la clause de conscience pour refuser de la prescrire”, note ce journal d’opposition, qui rappelle que, pour que ce moyen de contraception d’urgence puisse agir, il doit être utilisé dans les 72 heures suivant le rapport sexuel. “Dans l’Union européenne, seule la Hongrie applique ce genre de mesures, malgré le feu vert donné par l’Agence européenne des médicaments qui a autorisé la vente de la pilule EllaOne sans restrictions”, rappelle le titre.

Le PiS nous prive d’un nouveau droit

Depuis 2015, “la pilule du lendemain était vendue sans ordonnance aux femmes de plus de 15 ans”, le gouvernement libéral précédant ayant rendu possible sa commercialisation aux mineurs, ajoute le journal. Arrivé au pouvoir fin 2015, “le PiS [parti Droit et Justice] nous a encore privés d’un de nos droits”, déplore le journal, citant la réaction sur Twitter du parti de gauche Razem [“Ensemble”].
La presse conservatrice, notamment le journal Do Rzeczy, relève, à l’occasion, les arguments en faveur des restrictions, soulevés par le ministre de la Santé, Konstanty Radziwill. Selon ce dernier, “les effets secondaires de la pilule sont néfastes, il s’agit d’un produit au dosage hormonal élevé, et son utilisation sans consultation médicale préalable n’est pas une bonne solution”.
Le projet de loi devrait obtenir l’aval du Sénat – où le PiS détient la majorité –, comme du président conservateur Andrzej Duda. Il risque de susciter une vague de protestation chez les femmes, qui sont déjà massivement sorties dans la rue quand le PiS a tenté de durcir la loi sur l’avortement, l’une des plus restrictives en Europe.