Se déplaçant à près de 6 kilomètres/seconde (21 600 kilomètres/heure), les engins hypersoniques US ne sont pas encore assez rapides pour échapper aux yeux d’aigle du système d’alerte russe contre les attaques de missiles.
Les toute nouvelles stations radar russes de classe Voronezh, sont capables de repérer et de suivre l’engin hypersonique US conçu pour échapper au système d’alerte contre les missiles. Jusqu’à très récemment, les trajectoires de ces bolides étaient impossibles à relever, et encore moins à suivre.
À l’heure actuelle, dans le cadre du projet DARPA de Falcon, le Pentagone met au point plusieurs missiles hypersoniques. L’Advanced Hypersonic Weapon, qui a atteint environ 6 kilomètres/seconde lors des essais de vol en 2015 et 2016, est à présent dans sa phase finale de développement.
Dmitry Kornev, rédacteur en chef de Militaryrussia Online, a dit à Izvestia :
Le planeur hypersonique US est envoyé dans l’espace extra-atmosphérique par un propulseur auxiliaire de fusée. Il se sépare du lanceur, accélère, plafonne et plane à environ 160 kilomètres au-dessus du niveau de la mer. Il manœuvre puis, invisible des radars conçus pour repérer les ICBM volant plus haut, descend en piqué sur son objectif.
Les radars russes Voronezh, faits d’antennes en réseau à balayage électronique, travaillent dans la gamme centimétrique et décimétrique. Ils permettent de repérer les objectifs jusqu’à 4 000 kilomètres de distance et jusqu’à 8 000 kilomètres d’altitude.
Lors d’une interview avec Izvestia, Dmitry Stupin, directeur général adjoint de Radio-Technique and Information Systems Concern, a dit :
Nos radars Voronezh sont capables de « voir » à des milliers de kilomètres toute attaque aérospatiale actuelle et future.
Il a aussi parlé de l’impressionnant potentiel de modernisation des stations radar Voronezh, afin d’assurer à 100 pour cent la sécurité dans l’espace aérien du pays.
Une station radar Voronezh est une installation passablement miniaturisée, composée d’un réseau d’antennes en forme de voile et de plusieurs conteneurs pour l’électronique. Construite en seulement 18 mois, elle est servie par une équipe de 15 personnes et revient à environ 1,5 milliard de roubles (26,4 millions de dollars).
Des stations radar de classe Voronezh sont actuellement déployées sur toute la longueur des frontières russes. Celle d’Irkoutsk surveille l’espace aérien allant de la Chine à la côte ouest des USA.
Celle de la région de Kaliningrad couvre une zone allant de la Grande-Bretagne à la côte est des USA, et celle de la région de Krasnodar est capable de détecter les lancements de missiles au Moyen-Orient, en Europe du Sud, dans la Péninsule arabique et en Afrique du Nord.
Les radars Voronezh en cours de construction dans les régions de Krasnoïarsk, d’Orenbourg et près de Mourmansk, protégeront efficacement la Russie contre toute éventuelle attaque de missiles venant du sud-est et de l’Arctique.
Original : sptnkne.ws/exVj
Traduction Petrus Lombard