jeudi 25 mai 2017

(Et, je jouerais la vie de mon enfant à la roulette russe ! note de rené)

L'Italie prend les vaccins par les cornes

ASTRID GOUZIK  ,  ,  
PUBLIÉ LE 

Notre voisin transalpin vient de rendre obligatoires douze vaccins pour tous les enfants en crèche ou en maternelle. Un décision audacieuse alors que la France est toujours dans l’impasse…

L'Italie prend les vaccins par les cornes© Armin Kübelbeck - wikimedia commons

Quand l’Italie observe la flambée d’une maladie infectieuse, elle prend une décision radicale. La ministre de la Santé Beatrice Lorenzin a décidé de porter au nombre de 12 les vaccinations obligatoires dans le pays. Un décret-loi a été adopté, vendredi 19 mai, en conseil des ministres, relatent nos confrères du Quotidien du médecin.
Entre le 1er janvier et le 14 mai, 2 395 cas de rougeole ont été recensés dans le pays contre 860 pour toute l’année 2016. 89 % des malades de cette année n’avaient pas été vaccinés. C’est pour lutter contre cette défiance croissante des Italiens envers les vaccins et pour assurer un taux de couverture vaccinale suffisant que l’Italie a décidé d’augmenter le nombre de valences obligatoires.
Jusqu’alors les seules vaccinations obligatoires concernaient la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite (CTP) et l’Hépatite B. Désormais tous les enfants voulant intégrer une crèche ou une maternelle devront avoir été préalablement vaccinés contre la rougeole, la rubéole, la coqueluche, l’haemophilus B, les méningocoques b et c, les oreillons et la varicelle. "Les parents pourront inscrire leurs enfants dans le primaire mais devront payer une amende salée (entre 500 et 7 500 euros) s’ils ont oublié de faire vacciner leur progéniture", précise le quotidien du médecin. 
Cette décision de son homologue italienne donnera-t-elle des idées à la nouvelle ministre de la Santé Agnès Buzyn ? En effet, le 8 février dernier, le Conseil d’Etat, après avoir été saisi par plusieurs dizaines de personnes, avait enjoint la ministre de la Santé de prendre des mesures pour rendre disponibles les vaccins correspondant aux seules obligations vaccinales (DTP). La plus haute juridiction administrative française avait alors donné six mois à Marisol Touraine pour rendre disponibles ces vaccins. C’est finalement à son successeur qui reviendra la lourde tâche de résoudre cette épineuse question. Décidera-t-elle de supprimer toute obligation vaccinale ? Ou au contraire d’élargir ces obligations à l’instar de l’Italie ? Ce qui est sûr, c’est qu’une solution devra être apportée avant la fin du mois d’août pour tenir les délais imposés par le Conseil d’Etat.

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