mercredi 30 novembre 2016

Ukraine : chaud devant…

Kiev fait des efforts désespérés pour provoquer la Russie avant l’intronisation de Trump. Les deux mois à venir seront très dangereux


Par The Saker – Le 25 novembre 2016 – Source Russia Insider
Tout d’abord, cela semblait être un hasard : cet été, le régime ukrainien a envoyé une petite unité terroriste en Crimée, chargée de faire sauter plusieurs cibles (voir ici pour plus de détails). Ils ont été arrêtés par les services de sécurité russes. En novembre, deux autres saboteurs ont été capturés par le FSB (voir ici).


Et maintenant, il s’est passé quelque chose de vraiment remarquable. Le service de sécurité Ukronazi a enlevé deux citoyens russes en plein jour et les a accusés d’être des déserteurs. Il s’avère que les deux hommes enlevés sont Maksim Odintsov et Alexander Baranov et que les deux sont de jeunes militaires dans l’armée russe (aux grades d’enseigne et de sous-sergent).
Apparemment, voici ce qui s’est passé : Odintsov et Baranov ont servi dans l’armée ukrainienne – au moins selon les revendications du Service de renseignement ukrainien, le SBU, mais quand la Crimée, où vivaient Odintsov et Baranov, est retournée à la Russie, ils ont fait ce qu’ont fait des dizaines de milliers d’Ukrainiens, ils se sont joints à l’armée russe.
Les deux ont été attirés dans la zone neutre entre la Crimée et l’Ukraine par des hommes qui leur ont promis qu’ils pourraient leur donner des diplômes prouvant qu’ils avaient une éducation supérieure dans des institutions ukrainiennes. Vous pouvez regarder cette vidéo pour voir ce qui s’est passé ensuite (pas de traduction nécessaire) :

La vidéo montre également l’un des deux hommes, avec un superbe œil au beurre noir, admettant qu’il avait servi dans l’armée ukrainienne et qu’il est coupable de trahison. Ce qui est remarquable ici, c’est que les Ukronazis ont enlevé ces deux hommes en plein jour, dans un endroit qui était clairement sous surveillance vidéo, et qu’ils ont ensuite montré un des otages avec un signe évident des coups qu’il a reçus.
Peu importe l’incompétence de la SBU, ils ne sont pas incompétents au point de ne pas réaliser la nature incroyablement provocante de leurs actions. Il s’agissait d’une provocation absolument délibérée, dont le but était d’obtenir une sorte de réaction russe, soit en Crimée, soit ailleurs.
Qu’espéraient-ils vraiment?
Probablement une réaction russe qui passerait la frontière : une attaque contre le poste frontalier ukrainien, ou peut-être une frappe d’artillerie. Peut-être même une tentative pour libérer les deux hommes, ou même un contre-enlèvement de représailles. Ce qu’ils savaient, c’est que toute réaction russe à travers la frontière aurait été accueillie par un chœur hystérique d’indignation des dirigeants politiques occidentaux et de leurs médias aux ordres.
Pour le moment, le site internet – horriblement maladroit et mal mis à jour – du ministère des Affaires étrangères n’avait rien à dire. Le site Web – un peu mieux – du Président russe a proposé cette réaction :
Question : Monsieur le Président, je voudrais clarifier la situation au sujet des militaires russes détenus par les Ukrainiens. Quelles mesures prenez-vous ?

Vladimir Poutine :
Je ne peux rien dire maintenant sur ces mesures et je ne peux dire que ce que nous savons actuellement, à savoir que ces militaires ont servi dans les forces armées ukrainiennes et, après la réunification de la Crimée avec la Russie, ont décidé de servir dans les forces armées russes.
À cet égard, permettez-moi tout d’abord de dire que nous avons toujours eu grand respect et confiance envers le personnel militaire ukrainien et que nous leur avons donc proposé de continuer à servir dans nos rangs.
Deuxièmement, ils voulaient obtenir une confirmation de l’éducation dans l’un des établissements d’enseignement supérieur de l’Ukraine, et c’est pourquoi ils sont allés à la frontière. Ils ont été attirés quelques mètres plus loin et détenus.
Je pense que ce genre de trahison se retournera finalement contre ceux qui mènent de tels actes. C’est le même genre de chose que la mise hors tension de l’alimentation électrique en Crimée en hiver, juste avant le Nouvel An. Si les gens en Ukraine pensent qu’ils peuvent gagner la sympathie des habitants de la Crimée de cette façon, cela revient à une attaque avec utilisation de moyens inappropriés, pour employer le langage juridique.
En d’autres termes : à part l’émission d’une condamnation verbale, la Russie ne réagira pas de façon dramatique. C’est évidemment la bonne décision, surtout maintenant que Trump devrait remplacer les néocons par des responsables patriotes et mentalement sains. Mais il y a aussi un risque inhérent à cette attitude russe : elle invite les Ukronazis à intensifier encore leurs provocations.
Considérez ceci : pendant que la junte à Kiev a constamment pilonné le Donbass, le Kremlin n’a rien fait pour l’arrêter. Lorsque les hauts responsables de la Novorussie, comme Motorola, ont été assassinés par quelqu’un recruté par la junte, les Russes n’ont rien fait. Les représailles de Moscou n’ont pas non plus eu lieu lorsque les Ukronazis ont envoyé des saboteurs en Crimée. Ce que je crains, c’est qu’ensuite, les Ukronaziscombineront ces deux provocations en une seule et attaqueront directement la Crimée, soit en lançant une frappe de mortier directement par dessus la frontière, soit même en attaquant une ville du nord de la Crimée.
Alors que d’un point de vue militaire une réponse de la Russie est une évidence, du point de vue politique, cela pourrait être beaucoup plus difficile.
Imaginez ça :
Le SBU cache une seule pièce d’artillerie dans une ville juste au nord de la frontière entre la Crimée et l’Ukraine et commence à bombarder, la nuit, bien sûr, des positions militaires russes ou la ville, dans le nord de la Crimée. Plusieurs soldats russes ou civils sont tués, d’autres sont blessés.
Les radars russes de contre-batterie détecteront immédiatement et facilement le lieu d’où ces attaques sont venues, mais nous savons tous, depuis le drame de l’avion MH-17, que les enregistrements des radars russes sont considérés comme sans valeur par les médias aux ordres occidentaux. Et si la contre-frappe russe atteint une ville, cela sera présenté comme une autre agression contre l’Ukraine souveraine et libre.
Les Russes se rappellent tous que le 08.08.08 c’est la Russie, pas la Géorgie, qui a été déclarée l’agresseur et comment, lorsque des mois plus tard, les comités d’enquête de l’UE ont déclaré que non, ce sont les Géorgiens qui ont attaqué les soldats russes, personne en Occident n’y a porté attention.
La réalité est que l’Ukraine, par ailleurs faible et militairement incompétente, détient les cartes dans l’escalade contre la Russie, en particulier en Crimée. Oui, à tous les degrés de l’escalade, la Russie est beaucoup plus capable et puissante que l’Ukraine, mais c’est l’Ukraine qui peut choisir jusqu’à quel point engager la Russie. Paradoxal, non ?
C’est parce que, comme je le répète depuis des années maintenant, le but du régime de Kiev n’est pas de gagner un conflit qui ne peut pas être gagné contre la Russie, mais seulement d’attirer la Russie en Ukraine. La Russie devrait avoir la maîtrise sur l’escalade en Ukraine, mais en réalité, c’est l’Ukraine qui va choisir l’échelon à partir duquel Russie sera forcée de réagir. C’est un cas typique où «l’action est dans la réaction».
Et soyons honnêtes, avec les néocons américains hors du pouvoir très bientôt, au moins temporairement, la junte à Kiev n’a absolument rien à perdre d’une attaque directe, flagrante, sur la Russie. Pensez-y : les dirigeants de l’UE et de l’OTAN en Europe sont absolument horrifiés par la victoire de Trump et ils sont désespérément à la recherche d’une crise qui leur donnerait un sens, une finalité, une justification devant l’opinion publique européenne.
Quant aux Américains, Trump ne deviendra président que le 20 janvier, ce qui leur laissera assez de temps pour réagir à toute crise, même artificielle, de manière à éviter toute tentative de la nouvelle administration d’améliorer les relations avec la Russie.
Certes, il me semble que les néocons, les élites vendues de UE / OTAN et les Ukronazis à Kiev ont tous exactement les mêmes intérêts : déclencher une crise avant que Trump ne prenne le pouvoir.
Entre-temps, le ministre de la Culture de l’Ukraine a déclaré que les habitants du Donbass étaient «génétiquement impropres» à accepter la culture ukrainienne – certains se demandent-ils encore pourquoi j’appelle ce régime ukronazi et non  ukrainien ? Le Parlement européen a déclaré que l’UE est dans un état de «guerre d’information» avec la Russie et que l’UE doit «répondre» à l’attaque russe.
Quant à la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie, ces pays se préparent à une invasion russe imminente. Les Polonais, eux, sont occupés à exhumer le corps de Lech Kaczynski, dans l’espoir de prouver que les Russes ont abattu son avion en 2010.
Les deux prochains mois seront très dangereux.
The Saker
Traduit et édité par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone

 (C'est une dizaine de bombes atomiques qu'il faudrait balancer sur la Galicie pour supprimer une région dévouée au nazisme. Naturellement, je plaisante, je traduis ce que les galiciens pensent des habitants du Donbass. note de rené)

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