vendredi 8 mars 2019


Si rien ne change, il est prévu que la production de plastique augmente de 40 % d’ici 2030
L’origine de cette situation actuelle de production insoutenable et de pollution croissante ? L’absence de responsabilité.

7 mars 2019 - Marine Wolf source : La Relève et la Peste



La moitié du plastique produit au niveau mondial depuis 1950 l’a été entre 2000 et 2016. 75 % de l’ensemble du plastique sur Terre est aujourd’hui un déchet. Un tiers des déchets plastiques, soit 100 millions de tonnes chaque année, entre dans la nature sous forme de pollution. « Pollution plastique : à qui la faute ? », publié par WWF ce mardi 5 mars, ne se contente pas d’énoncer ces données vertigineuses. L’objectif de ce rapport : une identification des défaillances systémiques et une présentation d’un scénario zéro plastique dans la nature en 2030.
La dimension transfrontalière de la crise
Tout d’abord, ses auteurs soulignent la dimension transfrontalière de la crise, puisque les impacts de la pollution plastique et des émissions de dioxyde de carbone sont ressentis dans le monde entier. Dans le même temps, ils dénoncent le rôle prédominant des pays riches. Ceux-ci produisent dix fois plus de déchets par personne que les pays à faible revenu, ce sont leurs habitudes de consommation qui dirigent la production de plastique.

Parmi eux la France, 5ème puissance économique mondiale en 2018, fait partie des plus gros consommateurs de matières plastiques. Avec un taux de recyclage du plastique de seulement 21 %, elle affiche l’une des pires performances au niveau européen.
Aux sources du problème
Deux raisons sont pointées pour expliquer notre incapacité à sortir de l’ère du plastique. Premièrement, l’industrie du recyclage, peu rentable, ne parvient pas à se développer. Ensuite, les consommateurs ne disposent que d’un choix insuffisant d’alternatives durables au plastique.
L’origine de cette situation actuelle de production insoutenable et de pollution croissante ? L’absence de responsabilité. Le coût de la pollution plastiquen’est pas supporté par les acteurs qui tirent profit de la production et de l’utilisation du plastique.


Interventions stratégiques
Le WWF appelle donc à une action collective, exhortant toutes les parties concernées à mener des interventions stratégiques.
Parmi celles qui dépendent des gouvernements…
  • Convenir d’un traité international juridiquement contraignant
Pour Isabelle Autissier, présidente du WWF France, la prochaine assemblée de l’ONU Environnement qui se tiendra du 11 au 15 mars 2019 constitue pour les États une occasion de s’engager solennellement à y travailler.
  • Interdire les plastiques à usage unique
Près de la moitié du plastique étant destiné à créer des produits jetables, cette mesure réduirait la demande de plastique de 40 % d’ici 2030. Un sac en plastique — dont la durée d’utilisation dépasse rarement une heure — met 450 ans à se décomposer, une bouteille en plastique entre 100 et 1000 ans.
  • Mettre à niveau les plans nationaux de gestion des déchets
Passer les taux de collecte des déchets à 100 % éviterait la mauvaise gestion de 50 millions de tonnes de plastique. Le déversement dans des décharges non contrôlées se révèle extrêmement dangereux pour l’environnement et pour les humains.
  • Développer des mesures politiques pour que le prix du plastique reflète le coût complet de son cycle de vie pour la nature et la société.
Des lois et des systèmes commerciaux solides doivent garantir que le prix du plastique prenne en compte les émissions de dioxyde de carbone, les impacts environnementaux, économiques et sociaux néfastes des fuites de plastique et l’utilisation d’additifs plastiques empêchant le recyclage des déchets. Ceci favoriserait l’émergence de matériaux de substitution.
  • Contraindre les acteurs concernés à concevoir des produits durables
Parmi celles qui dépendent des entreprises et des industries…
  • Réduire le plastique excessif
  • Innover et développer des alternatives respectueuses de l’environnement
  • Soutenir l’élaboration de lois pour assurer la mise en oeuvre effective des politiques gouvernementales
Parmi celles qui dépendent des citoyens…
  • Utiliser son pouvoir de consommateur en investissant dans des alternatives au plastique
  • Demander des comptes aux dirigeants qui ne s’attaquent pas sincèrement aux facteurs systémiques qui perpétuent la crise du plastique
  • Réduire sa consommation
La trajectoire amorcée
Si rien ne change, il est prévu que la production de plastique augmente de 40 % d’ici 2030. Cela doublera la quantité actuelle de déchets qu’elle génère dans la nature. En 2050, le poids du plastique présent dans les océans sera équivalent à celui de toute la faune marine. Et on ne pourra pas prétendre qu’on n’avait pas la solution.

(Il faut arrêter la fabrication du plastique et produire une alternative bio-dégradable....MAINTENANT ! note de rené)

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