« La Maison-Blanche s’apprête à redessiner toutes les cartes d’Israël et de la région environnante afin d’y inclure les hauteurs du Golan », a déclaré jeudi 28 mars un porte-parole du département d’État américain.
« Les nouvelles cartes seront compatibles avec le récent changement de la politique américaine », a-t-il précisé.
Par « le récent changement de la politique américaine », le porte-parole du département d’État veut dire la reconnaissance illégale de la souveraineté factice d’Israël sur le Golan faisant partie intégrante du territoire syrien selon le droit international.
La nouvelle a été également confirmée par le représentant spécial des États-Unis pour l’Iran, Brian Hook, qui a ajouté que le département d’État redessinerait les cartes et les publierait « dès qu’elles seront prêtes ».
La carte du monde du département d’État américain, qui serait mise à jour quotidiennement, montre toujours les hauteurs du Golan comme faisant partie de la Syrie. Ainsi, le World Factbook, conçu par la CIA pour l’usage des organisations gouvernementales, devrait également faire l’objet d’une mise à jour.
Israël a occupé les hauteurs du Golan pendant la guerre des Six Jours de 1967,  les annexant en 1981. À l’époque, les États-Unis n’ont pas reconnu l’annexion sans toutefois entreprendre de mesures concrètes pour s’y opposer.
Lundi 25 mars, Donald Trump a signé un décret présidentiel reconnaissant unilatéralement le territoire contesté comme faisant partie d’Israël, suscitant ainsi la condamnation de l’ONU et du Conseil de sécurité en particulier.
Lors d’une session du Conseil de sécurité, tenue mercredi 27 mars 2019, la plupart des pays membres ont dénoncé cette initiative, en faisant allusion à une résolution des Nations unies qui juge l’annexion par Israël du Golan « nulle et non avenue et sans effet juridique international ».
Dans la foulée, l’analyste politique américain Eugene Michael Jones a déclaré, lors d’une interview exclusive avec l’agence de presse iranienne Tasnim, que la décision de Donald Trump de reconnaître la souveraineté d’Israël sur le Golan visait à aider le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à briguer un deuxième mandat dans les prochaines élections.
« Cette mesure détournera l’attention de l’opinion publique israélienne des cas de corruption financière de Netanyahu », a-t-il expliqué.
Et d’ajouter : « Cette initiative n’est qu’une tentative symbolique et significative de deux hommes d’État qui essaient désespéramment de continuer leur vie politique. Cela me rappelle deux personnes qui s’attachent l’une à l’autre au milieu d’un océan alors qu’elles risquent de se noyer. »
Interrogé pour savoir ce que devront faire la communauté internationale et les Nations unies en réaction à cette décision de Trump, Eugene Michael Jones a déclaré que la communauté internationale devrait insister sur le respect de la loi et devrait multiplier ses efforts pour rendre le Golan à son vrai propriétaire.
Photo: La ville druze de Majdal Shams dans les hauteurs du Golan, le 26 mars 2019. ©AFP