Donbass – La trêve de printemps n’a duré que quatre minutes(Ukraine)
Obtenue après une vidéo-conférence marathon le 7 mars 2019 au soir, la nouvelle trêve dite « de printemps », entrée en vigueur le 8 mars 2019 à 1 h 01 (heure de Moscou), n’aura été respectée par l’armée ukrainienne que quatre petites minutes.
À cause du sabotage des discussions par les représentants ukrainiens lors de la dernière réunion des groupes de contact à Minsk, le 27 février 2019, aucune date de nouvelle trêve n’avait été fixée alors que les violations du cessez-le-feu par l’armée ukrainienne, et les destructions et victimes dues à ces tirs, se multiplient.
Devant cet échec flagrant, l’OSCE avait insisté et obtenu qu’une réunion supplémentaire ait lieu via vidéo-conférence. Cette dernière a eu lieu hier, 7 mars 2019, et elle a bien failli finir comme la réunion des groupes de contact à Minsk.
La longueur incroyable de cette réunion (sept heures), montre s’il en était besoin la réticence de Kiev à signer une nouvelle trêve, qui a finalement été obtenue grâce à l’insistance et à la persévérance de l’OSCE. Cette nouvelle trêve « de printemps » a commencée le 8 mars (cette nuit) à 1 h 01 heure de Moscou.
Si les autorités ukrainiennes voulaient réellement appliquer les accords de Minsk, les négociations concernant cette trêve de printemps n’auraient pas été aussi difficiles. Le fait qu’il ait fallu deux réunions, dont une vidéo-conférence de sept heures pour y arriver, montre que Kiev voulait tout faire pour éviter de devoir respecter un nouveau cessez-le-feu.
Cette volonté de relancer la guerre dans le Donbass à des fins électoralistes, alors que la campagne présidentielle bat son plein en Ukraine, se reflète tant dans l’augmentation des bombardements contre les habitations et les infrastructures civiles (ces provocations sanglantes visant à obtenir une réponse des milices populaires), que dans cette volonté d’empêcher la signature d’une nouvelle trêve.
Cette réticence évidente à ramener la paix dans le Donbass a d’ailleurs été confirmée par les actions même de l’armée ukrainienne, qui n’a mis cette fois que quatre minutes avant de violer la nouvelle trêve en République Populaire de Donetsk (RPD) !!!
Un véritable « record » déplorable. Quatre malheureuses minutes. Par le passé, les nouvelles trêves arrivaient à tenir au moins quelques heures. Celle-ci n’aura tenu qu’un temps ridicule, preuve de la volonté de Kiev de rallumer l’incendie dans le Donbass.
Alors que la trêve a commencé à 1 h 01, la première violation du cessez-le-feu par l’armée ukrainienne a eu lieu à 1 h 05 ! Et histoire de ne pas faire ça à moitié, les soldats ukrainiens ont commencé immédiatement par du gros calibre, en tirant six obus de mortier de 120 mm sur le village d’Alexandrovka.
Une heure et demie plus tard, c’est le centre Volvo à Donetsk, qui a reçu deux obus de mortier de 82 mm. Puis la nuit est restée relativement calme jusqu’au petit matin, où les tirs ont repris contre Koulikovo, Dokoutchayevsk, puis dans la matinée contre Yassinovataya et Kominternovo.
À l’heure où j’écris cet article, l’armée ukrainienne en est déjà à six violations du cessez-le-feu depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle trêve, durant lesquelles les soldats ukrainiens ont tiré six obus de mortier de 120 mm, deux obus de mortier de 82 mm, 10 munitions de véhicule de combat d’infanterie, trois roquettes antichars, sans parler des tirs de sniper, et d’armes légères de petit et gros calibre.
S’il fallait encore une preuve que l’Ukraine ne veut absolument pas la paix, ni respecter les accords de Minsk, je pense que cette trêve « de printemps » l’a apportée sans équivoque. Obligée d’accepter ce nouveau cessez-le-feu sous la pression de l’occident (via l’OSCE) pour éviter de montrer médiatiquement au monde entier, que Kiev ne veut pas respecter ce qu’elle a signé, l’Ukraine a décidé de saboter cette trêve jusqu’au bout.
Il y a un adage qui dit qu’il faut se méfier de ce que l’on demande, car on pourrait bien l’obtenir. À force de chercher à relancer la guerre à grande échelle dans le Donbass, l’Ukraine pourrait bien y arriver, mais il serait bon qu’elle se rappelle ce que lui a coûté la guerre à grande échelle en 2014-2015, et que les accords de Minsk lui ont permis de sauver ce qu’il restait de son armée en déroute.
À jouer avec le feu, on finit souvent par se brûler, et Kiev ferait bien de s’en souvenir. Ce n’est pas une fois que l’incendie sera devenu incontrôlable, et que le pays s’effritera complètement qu’il faudra venir implorer de nouveaux accords de Minsk, alors que l’Ukraine n’a pas été capable de respecter les deux premiers.
Kiev continue sa route vers le gouffre, et ses soutiens occidentaux feraient bien de prendre leurs distances avec cette Ukraine « somalisée » aux portes de l’Union Européenne, avant qu’elle ne les entraîne avec elle par le fond.
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