vendredi 8 mars 2019

Chaque Grec doit près de 30 000 euros aux prêteurs étrangers de la Grèce

Chaque Grec doit 29 700 euros aux prêteurs étrangers du pays. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par la Fédération grecque des entreprises (SEV), basée sur les conclusions du rapport « How’s Life » 2017 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) concernant la Grèce. Ce montant représente environ le double du revenu brut annuel du Grec moyen. 
C’est bien sûr la conséquence des 3 plans de sauvetage dont la Grèce a bénéficié pendant la crise financière, et qui se sont soldés par le prêt de quelque 326 milliards d’euros cumulés.

La Grèce est un cancre en termes de durabilité de son niveau de prospérité

L’analyse de la SEV sur l’impact du désinvestissement en capital naturel, humain, économique et social a révélé que la Grèce se classait au dernier rang (35e) en termes de durabilité du niveau de prospérité. A l’avant-dernière place se trouve le Portugal, tandis que d’autres pays comme l’Italie, l’Espagne et la France sont en 5ème, 6ème et 12ème position à partir de la fin. Les quatre premières places sont trustées par des pays scandinaves, et la Suède occupe la première marche du podium.
La SEV a également conclu que la Grèce se classait dernière (35e) en termes de capitaux financiers. CE mauvais résultats provient non seulement de son endettement abyssal (près de 179 % du PIB), de l’effondrement des investissements, de la nécessité de recapitaliser les banques grecques, et d’une montagne de créances douteuses. À la fin du mois de juin 2018, les NPL (c’est à dire les non performing loans, qui représentent les prêts non remboursés depuis au moins 90 jours) des 4 plus grandes banques du pays (la Piraeus Bank, la National Bank of Greece, Alphabank et Eurobank) se montaient à 88,6 milliards d’euros, soit l’équivalent de la moitié du PIB grec.

Une fuite des cerveaux avec de lourdes conséquences

La Grèce est également mal classée dans les catégories du capital social (4e à partir de la fin) et de capital humain (5e à partir de la fin), en raison du manque de confiance dans les institutions et du manque de professionnels qualifiés.
La Grèce a en effet été victime d’une fuite de ses cerveaux, en raison du manque de perspectives économiques pour les jeunes diplômés. Entre 2008 et 2018, plus de 500 000 Grecs âgés de 25 à 39 ans ont quitté leur pays. C’est un nombre considérable pour un pays vieillissant avec une population de 10,7 millions d’habitants. Une étude menée par l’Institut universitaire européen avait conclu en mars 2014 que 88 % de ceux qui quittaient le pays étaient titulaires d’un diplôme universitaire.
Remarquablement, ce n’est pas la crise brutale que ces jeunes donnent comme raison principale de leur départ. C’est la corruption généralisée  – qui a été à peine jugulée par les mesures de la troïka – et le manque de méritocratie qui poussent les jeunes les plus prometteurs hors du pays. Un jeune sur trois habitant à l’étranger n’a pas l’intention de retourner en Grèce de façon permanente.
Enfin, le pays se classe au 23e rang en termes de capital naturel.

Le patrimoine grec moyen est inférieur de plus de la moitié à celui de la moyenne des pays de l’OCDE

L’enquête de l’OCDE avait également trouvé que la richesse nette par ménage grec (actifs moins dettes) s’élève à 125 262 €, contre 280 383 € en moyenne dans les pays de l’OCDE. En Italie, le patrimoine moyen s’élèverait à 231 854 €, en Espagne, il serait de 292 619 €, et au Portugal, de 198 634 €. (Ce sont les familles américaines qui sont les plus riches du monde, avec un patrimoine moyen de 383 489 €).
Le SEV appelle à la mise en oeuvre d’une stratégie nationale visant à apporter une « restructuration économique et sociale dynamique mettant l’accent sur les indices les moins performants ». « Nous n’avons rien à perdre, si ce n’est les chaînes qui nous lient à la médiocrité », conclut l’organisation.
Au mois de janvier, l’OCDE a publié des projections économiques pointant vers un ralentissement de l’économie grecque sur les 6 à 9 premiers mois de cette année.
Source: EXPRESS.LIVE

(Chaque français supporte une dette de 31.66O euros. source : Le Figaro, 30/06/2015. note de rené)

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