vendredi 28 septembre 2018

La planche à billets pour les nuls

Rédigé par jp-chevallier dans la rubrique Etats-Unis 19 MARS 2015
La planche à billets fascine tout le monde car nous avons tous envie finalement d’appuyer sur un bouton pour voir sortir de beaux billets qui nous permettraient d’acheter tout ce que nous voulons, mais ce n’est pas possible et c’est même rigoureusement interdit…
Seules les banques dites centrales peuvent émettre des billets ayant cours dans leur pays, ce qui doit normalement garantir la confiance que nous pouvons avoir en ces bouts de papier.
Que faisons-nous lorsque nous retirons des billets dans un distributeur ?
En fait, nous achetons des bouts de papier émis par la banque centrale du pays dans lequel nous nous trouvons avec l’argent qui se trouve sur le compte associé à notre carte bancaire, qui est ainsi débité.
Donc, au lieu de payer des marchandises ou un service (par une carte bancaire), nous achetons du papier (émis par une banque qui en a le privilège) qui nous permet ensuite de payer des marchandises ou un service.
Que fait cette banque centrale ?
Elle émet des billets correspondant à la demande. L’offre est égale à la demande
. Tout va bien !
Dans ce processus, il n’y a donc pas de création monétaire mais une circulation monétaire normale : l’argent inscrit sur un compte passe sous la forme de billets qui passent ensuite entre les mains de la personne à laquelle nous achetons des marchandises ou qui nous a rendu un service, qui elle-même utilisera ces billets pour ses achats ou les déposera à sa banque, etc.
Il est très rare qu’une banque centrale distribue des billets en dehors de ce cadre. A ma connaissance, en dehors des cas historiques qui ont laissé de mauvais souvenirs, seules les banques centrales d’Iran et du Zimbabwe l’ont fait au cours de ces dernières années.
Ainsi par exemple, la Fed a émis pour 1 276 milliards de dollars de véritables dollars sous la forme de papier qui se trouvent pour 60 % à l’étranger d’après ses estimations, soit 765 milliards.
Seuls 510 milliards de dollars circulent aux Etats-Unis sous la forme de billets, ce qui ne représente que 2,9 % du PIB annuel.
Conclusion : le fameux QE de la Fed n’a pas été à l’origine d’une création monétaire en faisant marcher la planche à billets comme le répètent sans cesse tous les idiots inutiles depuis des années.
L’argent est sain aux Etats-Unis, c’est le premier pilier des Reaganomics.
Le QE initié par le bombardier furtif B-2 n’a fait que faire circuler de l’argent gagné par les entreprises et les Américains qui a été placé, via les banques, en réserve auprès de la Fed qui en a profité pour acheter des bons du Trésor et des titres hypothécaires dont les taux ont un peu baissé de ce fait, ce qui a contribué à stimuler la croissance (l’arrêt du QE n’a pas provoqué de variations importantes pour ces taux car les sommes engagées sur ces marchés sont beaucoup plus importantes).
Quid dans la zone euro ?
1 010 milliards d’euros sont en circulation dans cette zone euro sous la forme de billets, soit 9,95 % du PIB annuel.
Il y a donc a priori une création monétaire au niveau de la masse des billets en euro en circulation car, en admettant que les Euro-zonards devraient se comporter comme les Américains, il ne devrait y avoir que 2,9 % du PIB en circulation, soit 295 milliards… ce qui aboutit a priori à une création monétaire de l’ordre de 700 milliards sous forme de billets.
En fait, cet argent non gagné ne provient pas de la planche à billets mais d’une création monétaire qui s’est faite en amont : au niveau des comptes bancaires.
Comme je l’ai déjà écrit, il y a eu une création monétaire gigantesque qui se monte à 4 500 milliards d’euros environ dans la zone euro visible dans l’agrégat M1.
C’est tellement gros et simple qu’aucun de ces innombrables idiots inutiles ne les voit !
Une partie de cette création monétaire se trouve donc logiquement sous la forme de billets, la BCE ne faisant pas de création monétaire avec sa planche à billets : elle ne fait que répondre logiquement à une demande.
Les Marioles de la BCE et leurs prédécesseurs auraient dû intervenir depuis longtemps pour que cette hypertrophie monétaire n’ait pas lieu. Ils ne l’ont fait. Maintenant, c’est trop tard !

Aucun commentaire: