mercredi 29 novembre 2017

Premières manifestations contre l’accord avec le Mercosur


Un parc d'engraissement de bovins en Argentine (feed-lot). [Ouest-France]
Les éleveurs protestent contre les importations de bœuf envisagées depuis le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay. Qui veulent aussi placer volaille, porc et éthanol. Un article de notre partenaire, Ouest-France.
La Commission européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) souhaitent boucler en décembre, à Buenos Aires, les grandes lignes d’un accord de libre-échange. Initiées en 1999, ces négociations ont achoppé en 2004, pour reprendre en 2010. À chaque fois, le volet agricole s’est révélé brûlant.
Les éleveurs français de bovins se sentent en première ligne. À l’appel de la Fédération nationale bovine (FNB), ils manifestent ce mardi. « Nous voulons alerter le consommateur sur un double discours insupportable, explique Pierre Vaugarny, secrétaire général de la FNB. D’un côté, les pouvoirs publics demandent aux agriculteurs européens de produire plus blanc que blanc. Et de l’autre, ils donnent le feu vert à des marchandises qui ne respectent pas les normes sanitaires, environnementales et sociales en vigueur en Europe ».

Bruxelles espère un conclusion rapide des accords avec le Mercosur et le Mexique

La Commission européenne pense que les accords avec le Mercosur et le Mexique pourront être conclus cette année, puisque des progrès ont été réalisés dans tous les domaines. Un article d’Euroefe.

« Effondrement du prix »

Les éleveurs viennent déjà d’encaisser l’accord de libre-échange CETA, qui ouvre la porte à 68 000 tonnes de viande bovine canadienne. Ils redoutent maintenant le KO : le Mercosur pourrait en exporter 100 000 tonnes en Europe. Un volume qui s’ajouterait aux « 235 000 tonnes déjà importées en 2016 par l’Union européenne en provenance des pays d’Amérique du Sud », comptabilise Baptiste Buczinski, de l’Institut de l’élevage (Idele).
« Le contingent d’importation porte sur les morceaux à forte valeur ajoutée (aloyau, filet…). On peut redouter un effondrement du prix de l’ensemble de la carcasse », pointe Eric Chapelle, directeur de la FNB. Selon l’Idele, le coût de production d’un kilo de carcasse de viande bovine en Amérique du Sud « est inférieur de 20 à 50 % » au coût européen, grâce « au très faible coût de la main-d’oeuvre, à l’élevage en feed-lots(unités d’engraissement de 10 000 à 30 000 têtes de bovins), qui dilue les charges », détaille Baptiste Buczinski. L’économiste relève aussi « l’absence de normes sur les effluents, sur le bien-être animal ». Selon lui, des « failles dans la traçabilité et les contrôles » pourraient aussi laisser passer entre les mailles du filet des animaux dopés aux antibiotiques facteurs de croissance.
Les ambitions du Mercosur, dont l’agriculture est un fer de lance à l’export, ne s’arrêtent pas à la viande bovine. Du côté des biocarburants, le Brésil vise un contingent de 600 000 tonnes d’éthanol, coproduit du sucre qu’il domine grâce à sa culture de la canne. Ce serait l’équivalent de 40 % de la production française, réalisée, elle, à partir de betterave sucrière. Or celle-ci est en plein boum en Europe du fait de la fin des quotas européens de production. Et si le sucre lui-même est hors négociation, soixante types de produits hautement sucrés (sirops) seront évoqués.

La mobilisation contre les accords transatlantiques reste vive

La mobilisation contre les accords transatlantiques se poursuit. Selon les opposants, le TTIP n’est pas mort, et le CETA est encore opposable.
(La disparition des agriculteurs et éleveurs français est programmée par l'UE et les responsables français. Leur seule chance de s'en sortir est de mettre en place un réseau de vente directe en reprenant des magasins et en créant un réseau de distribution directe aux consommateurs. Leur terre doit être récupérée par l'agro-business. Ils feraient bien d'arrêter d'écouter la fnsea dont les dirigeants font parti justement de cet agro-business. note de rené)

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