mercredi 29 novembre 2017

Arsen Avakov, ministre de l’Intérieur ukrainien, déclare que les accords de Minsk sont mor

source : Donipress
Arsen Avakov
L’évidence que les accords de Minsk sont morts et enterrés, commence à sortir de plus en plus dans la bouche d’officiels, le plus souvent ukrainiens. Mais devant cette évidence (dont le résultat est dû avant tout au sabotage de ces accords par Kiev), les autorités ukrainiennes sont loin de proposer une solution réaliste.
Ainsi, mardi, lors du forum d’experts « Ukraine : À la recherche d’un équilibre », le ministre de l’Intérieur ukrainien, Arsen Avakov, a déclaré que les accords de Minsk sur le règlement du conflit dans le Donbass sont dans une impasse et que de nouveaux accords devraient être signés à la place.
« Est-ce que les accords de Minsk peuvent être mis en œuvre comme un véritable mécanisme pour obtenir la paix et résoudre le conflit ? Ma conviction profonde est que ce n’est pas le cas» a déclaré Avakov, ajoutant que les accords de Minsk sont « morts » aujourd’hui.
Le ministre de l’Intérieur ukrainien pense qu’il faudrait les remplacer par de nouveaux accords, signés dans un nouveau format.
« Je pense qu’il devrait y avoir les accords suivants Pourquoi Minsk ? Il devrait y avoir [des accords] de Vienne, de Paris, ou autre» a-t-il souligné.
D’après lui, les nouveaux accords devraient rendre à l’Ukraine le contrôle total de la frontière ukraino-russe conjointement avec les forces de maintien de la paix de l’ONU, l’introduction des organes judiciaires ukrainiens dans le Donbass et l’organisation d’élections, ainsi qu’une amnistie pour ceux qui n’ont pas commis de crimes graves, comme les meurtres.
En clair, tous les soldats des armées de la RPD et de la RPL seraient exclus d’un tel mécanisme d’amnistie. Ce qui n’est pas acceptable pour les deux républiques. Sans même parler du bouclage de la frontière avec la Russie, qui serait alors le prélude à une véritable épuration ethnique, façon solution Croate… Jamais la RPD et la RPL ne signeront de tels accords.
Autant dire que la « solution » proposée par Avakov ne passera jamais. Il peut continuer à faire de jolies déclarations sur ce qu’il voudrait, cela n’en restera qu’au stade du vœu pieu.
Cette lubie de changer de format de négociations, et d’opter pour des accords plus favorables à Kiev n’est pas nouvelle. À plusieurs reprises il a été proposé d’inclure les États-Unis dans les négociations, et de changer les accords déjà signés (l’Ukraine ne semblant pas comprendre qu’en refusant d’appliquer ce qu’elle a signé, elle n’encourage pas à signer de nouveaux accords avec elle).
Un format Genève avait même été proposé, avec la Pologne (en tant qu’état voisin), les États-Unis, l’Ukraine et la Russie à la table des négociations, sans la France ni l’Allemagne.
Or la Pologne est l’un des pays européens les plus russophobes et va-t-en-guerre contre la Russie. On imagine sans peine dans quelle impasse de telles négociations à trois pays russophobes contre la Russie mèneraient. Or une impasse sur le plan diplomatique ne pourrait mécaniquement mener qu’à une chose : la reprise de la guerre à grande échelle dans le Donbass.
Malgré toutes leurs imperfections, les accords de Minsk ont au moins permis de faire baisser considérablement le nombre de bombardements et donc de destructions et de victimes, grâce à l’accord de cessez-le-feu conclu avec l’aide de l’OSCE.
Les accords de Minsk sont morts depuis longtemps, et maintenus en vie sous respirateur artificiel, pour préserver le fragile cessez-le-feu qu’ils ont permis. Mais jusqu’ici personne ne veut être le premier à débrancher le patient et le déclarer officiellement mort. Car celui qui le fera devra assumer la responsabilité des conséquences de la fin de ces accords. C’est-à-dire le retour de la guerre à grande échelle.
Au vu des déclarations de plus en plus nombreuses des officiels ukrainiens sur la mort des accords de Minsk, il se peut que ce soit l’Ukraine, qui, devant sa situation interne désastreuse, fasse ce pas nécessaire, pour pouvoir reprendre une guerre dont Kiev a besoin pour distraire sa population.
Christelle Néant

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