mardi 29 août 2017

Pour sa rentrée, le Medef exhorte Macron à "ne rien lâcher" sur ses réformes (France)

source : Romandie.news
Pierre Gattaz, lors d'une conférence de presse, au premier jour de la 18e université d'été du Medef, le 30 août 2016 à Jouy-en-Josas / © AFP/Archives / ERIC PIERMONT
Le Medef va encourager Emmanuel Macron à "surtout ne rien lâcher" sur ses réformes pour son traditionnel raout de rentrée qui débute mardi et dont les débats seront dominés cette année par l'épineuse réforme du marché du travail et les prochains arbitrages budgétaires.

"Il faut continuer les réformes, il faut cranter ces réformes", a estimé sur RTL le président de l'organisation patronale Pierre Gattaz, quelques heures avant l'ouverture de la 19e université d'été du Medef. 

"Les deux marqueurs fondamentaux que nous attendons et qui seront déterminants pour la suite" sont "les ordonnances sur la loi travail qui vont sortir jeudi" et "la fiscalité", a-t-il expliqué.

Cette année, ce grand rendez-vous patronal, qui réunira deux jours durant 7.500 personnes sur le campus d'HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines), se tient juste avant la présentation officielle jeudi par le gouvernement de ses ordonnances sur le code du travail.

Parmi les intervenants aux différentes conférences figureront une dizaine de ministres. En revanche, ni le président Emmanuel Macron, ni le Premier ministre Edouard Philippe n'ont prévu de s'y rendre.

"Surtout ne rien lâcher", a encouragé M. Gattaz dans une interview au Parisien, pour ne pas entamer la confiance des chefs d'entreprise dans la capacité réformatrice du président.

Le slogan de la manifestation, "Confiance et croissance: l'avenir c'est la France", résume d'ailleurs la vague d'optimisme qui s'est emparée des patrons depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Pour le patron des patrons, "la confiance c'est 50% de la croissance". 

Tous les yeux seront donc braqués sur la réforme du marché du travail. "La conjoncture est bonne, la croissance redémarre, 300.000 emplois ont été créés. Toutes les planètes sont alignées pour engager cette réforme", a estimé M. Gattaz dans les colonnes du quotidien.

- Planètes alignées -
Syndicats de salariés et d'employeurs ont été reçus la semaine dernière par le cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud qui leur a déjà soumis des bribes de ses ordonnances. Mais les arbitrages sur les sujets sensibles sont restés pour l'heure secrets, ce qui laisse les partenaires sociaux sur leur faim. 

Pour M. Gattaz, ne pas restreindre le dialogue social à la présence d'un représentant syndical dans l'entreprise, ou encore plafonner les indemnités prudhomales en prenant comme curseur les petites entreprises, sont quelques unes des mesures attendues par le patronat. Et si le compte n'y était pas au final, "ce serait terrible car un entrepreneur, il se démotive ou il s'exile", a-t-il averti.

Les patrons seront aussi attentifs à toute déclaration sur le projet de budget pour 2018, qui doit être présenté le 27 septembre. Ils écouteront en particulier les trois locataires de Bercy, Bruno Le Maire (ministre de l'Economie), Gérald Darmanin (ministre des Comptes publics) et Benjamin Griveaux (secrétaire d'Etat au ministère de l'Economie), attendus mercredi sur le campus d'HEC.

"Il faut impérativement qu'en septembre-octobre, le président ancre dans la durée sa réforme fiscale", a jugé M. Gattaz. "Il faut continuer à améliorer les marges des entreprises", a-t-il plaidé, appelant à "baisser le coût du travail et la double fiscalité nationale et territoriale".

Saluant l'annonce de la baisse de l'impôt sur les sociétés et la réforme de l'impôt sur la fortune (ISF), le patron des patrons a mis en garde contre une transformation du Crédit impôt compétitivité emploi (CICE) en allègements de charges qui mènerait à une augmentation du travail et insisté sur la nécessité de baisser la dépense publique.

De leur côté, Solidaires et quatre associations, dont Attac et Droit au logement (DAL), ont prévu de manifester mercredi sur le site du campus pour dénoncer les "collusions entre les sommets de l'Etat et le Medef" et une "loi travail 2XXL".



(©AFP / 29 août 2017 10h10) 

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