source : Encyclopédie du paranormal. (Pour changer. note de rené)
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Les figurines d'Acámbaro sont des statuettes en céramique qui furent retrouvées entre les années 40 jusqu'aux années 60, à proximité de la ville mexicaine d'Acámbaro dans l'état de Guadalajara. Un certain nombre de figurines représentent des créatures fantastiques dans lesquelles on peut reconnaître des dinosaures, ce qui en fait des Out of Place Art, des objets archéologiques anachroniques remettant en cause notre conception habituelle de l'histoire.
Ensemble de plusieurs figurines d'Acámbaro supposées représenter des dinosaures
Les figurines d'Acámbaro sont souvent citées par les auteurs créationnistes comme des preuves de la co-existance passée d'êtres humains avec des créatures préhistoriques, ce qui invaliderait la chronologie historique telle qu'elle est établie par la science moderne et supporterait une interprétation littérale de la Bible.
L'authenticité des figurines d'Acámbaro a été très discutée dans les années 50 et 60. A l'heure actuelle, la grande majorité de la communauté scientifique les considère comme un canular élaboré.
L'authenticité des figurines d'Acámbaro a été très discutée dans les années 50 et 60. A l'heure actuelle, la grande majorité de la communauté scientifique les considère comme un canular élaboré.
Les figurines d'Acámbaro sont très souvent reliées aux pierres d'Ica, une autre série d'OOPArt péruviens représentant des dinosaures et entourés d'une histoire similaires aux figurines.
Découverte
Les premières figurines d'Acámbaro ont été découvertes en 1944 par Waldemar Julstrud, un immigré allemand et vendeur de quincaillerie. Julstrud aurait trébuché avec son cheval sur un statuette qui affleurait à la surface du sol ; comprenant qu'il avait affaire à un artefact précolombien, il aurait alors entrepris des fouilles à cet endroit ce qui lui aurait permis de mettre à jour d'autres figurines.
Julsrud engagea par la suite des paysans pour lui ramener d'autres sculptures, les payant 1 peso pour chaque artefact rapporté.
Après des dizaine d'années de fouilles dans les années 40 et 50, Julsrud et ses assistants auraient ainsi rassemblés une importance collection de figurines. Le chiffre de 32 000 ou 33 500 pièces est souvent avancé, bien qu'il soit discutable (voir partie suivante Description).
Portrait de Waldemar Julsrud, au début du XXème siècle
En 1947, Waldemar Julstrud publia un article Enigmas del pasado (« Les énigmes du passé »), dans lequel il exposait son idée que les archéologues se trompaient dans leur estimation des temps géologiques et que les hommes avaient pu co-exister avec des créatures préhistoriques. Toujours selon Waldemar, de nombreuses catastrophes planétaires auraient eu lieu par la passé, détruisant des civilisations entières ; les figurines d'Acámbaro auraient été dissimulées par une de ces civilisations qui sentait venir sa fin prochaine.
Les figurines d'Acámbaro ont commencé à faire parler d'elles hors du Mexique quelques années après, au début des années 50, quand plusieurs articles furent écrit à leur sujet dans la presse à sensation : le Los Angeles Times (Mexico Finds Give Hints of Lost World) en 1951, Fate Magazine (Did Man Tame the Dinosaur ?) en 1952...
Les figurines d'Acámbaro ont commencé à faire parler d'elles hors du Mexique quelques années après, au début des années 50, quand plusieurs articles furent écrit à leur sujet dans la presse à sensation : le Los Angeles Times (Mexico Finds Give Hints of Lost World) en 1951, Fate Magazine (Did Man Tame the Dinosaur ?) en 1952...
En 1953, la fondation The Amerind Foundation envoya l'archéologue Charles Di Peso pour enquêter sur les figurines ; l'article publié à la suite de son investigation concluait à une fraude.
En 1954, une équipe de 4 archéologues avec à leur tête Eduardo Noguera fut dépêchée sur le terrain par le gouvernement du Mexique ; elle réalisa des fouilles sur un site proche mais distinct de celui où Julsrud faisait habituellement ses excavations. Des figurines du même type que celles de la collection de Waldemar Julsrud furent trouvées ; dans son rapport officiel, l'équipe déclara toutefois que les figurines étaient des canulars.
La thèse de l'authenticité des sculptures reçut cependant le soutien de célébrités tel que l'universitaire Charles Hapgood (partisan de l'hypothèse de l'inversion des pôles terrestres) ou l'avocat Earle Stanley Gardner (plus connu comme écrivain et auteur de la série à succès Perry Mason). En 1955, Hapgood publia un rapport dans lequel il réfutait la plupart des observations de Di Peso.
Julsrud décéda en 1964. Sa collection fut dans un premier temps conservée par sa famille, puis elle fut offerte en 1987 à la municipalité d'Acámbaro.
L'effervescence qui avait entouré les figurines d'Acámbaro entre les années 50 et 70 retomba petit à petit. Les figurines furent entreposées dans des cartons dans une remise de la mairie d'Acámbaro sans que personne ne s'en soucie plus vraiment.
L'effervescence qui avait entouré les figurines d'Acámbaro entre les années 50 et 70 retomba petit à petit. Les figurines furent entreposées dans des cartons dans une remise de la mairie d'Acámbaro sans que personne ne s'en soucie plus vraiment.
De nombreuses figurines entreposées dans les réserves de la municipalité d'Acámbaro
En 1996, la NBC réalisa le documentaire Jurassic Art, qui s'intéressait aux pierres d'Ica et aux figurines d'Acámbaro. L'archéologue engagé sur le projet, Neil Steede, fit déballer les statuettes conservées par la mairie et il mena plusieurs chantiers de fouilles pour retrouver des céramiques similaires.
Bien que le documentaire ait fait partie de la série d'émissions « Les Mystérieuses Origines de l'Homme » qui cherchait à défendre les thèses créationnistes, Steede arriva à une conclusion assez sceptique sur l'authenticité des sculptures.
Bien que le documentaire ait fait partie de la série d'émissions « Les Mystérieuses Origines de l'Homme » qui cherchait à défendre les thèses créationnistes, Steede arriva à une conclusion assez sceptique sur l'authenticité des sculptures.
Les figurines d'Acámbaro sont encore régulièrement citées comme preuves par des auteurs créationnistes, comme Don Patton ou Dennis Swift qui sont retournés au Mexique en 1999 pour continuer à enquêter sur l'affaire.
Depuis l'an 2000, les figurines d'Acámbaro ont été regroupées dans le musée Waldemar Julsrud, ouvert spécialement par la mairie pour abriter la collection. Plus de 1200 pièces y sont exposées au public et des expositions à l'étranger sont occasionnellement organisées.
Description
Les figurines d'Acámbaro sont des statuettes en terre cuite (bien que l'auteur Dennis Siwft ait avancé que certaines d'entre elles étaient sculptées dans la pierre) ; elles sont en général de petite taille, entre 30 cm et jusqu'à 1 mètre pour les plus grandes. Chaque modèle semble être unique.
Un grand nombre des figurines d'Acámbaro de la collection de Waldemar Julsrud ne sont pas des figurines au sens strict, mais des artefacts divers : pots, bols et ustensiles de cuisine ; masques ; instruments de musique...
Ensemble de plusieurs figurines montrant des personnages et chimères diverses
Les véritables figurines mettent en scène des personnages, animaux et créatures variés dans un style naïf et assez hétérogène.
On y trouve ainsi des animaux réels du monde entier (chien, vache, hippopotame, éléphant, lapin, dromadaire...) et des créatures plus ou moins fantaisistes parmi lesquelles on peut éventuellement reconnaître des dinosaures. Certains auteurs ont ainsi pensé identifier des brontosaures, des stégosaures, des tyrannosaurus rex, des dimétrodons... parmi les figurines. D'après Don Patton, seul 10% des figurines représenterait des dinosaures.
D'autres sculptures présentent des monstres fantastiques semblables à des dragons et à des griffons.
On y trouve ainsi des animaux réels du monde entier (chien, vache, hippopotame, éléphant, lapin, dromadaire...) et des créatures plus ou moins fantaisistes parmi lesquelles on peut éventuellement reconnaître des dinosaures. Certains auteurs ont ainsi pensé identifier des brontosaures, des stégosaures, des tyrannosaurus rex, des dimétrodons... parmi les figurines. D'après Don Patton, seul 10% des figurines représenterait des dinosaures.
D'autres sculptures présentent des monstres fantastiques semblables à des dragons et à des griffons.
Une bonne proportion des figurines représentent également des êtres humains. Le créationniste Denis Swift reconnaît des personnes de différentes origines : Inuit, Asiatiques, Africains, Caucasiens avec une barbe....
Ces personnages sont parfois sculptés en train d'interagir avec des créatures préhistoriques : dinosaures attaquant des humains, cavaliers se servant de reptiles préhistoriques comme monture, scènes zoophiles entre des hommes et des dinosaures...
Ces personnages sont parfois sculptés en train d'interagir avec des créatures préhistoriques : dinosaures attaquant des humains, cavaliers se servant de reptiles préhistoriques comme monture, scènes zoophiles entre des hommes et des dinosaures...
Enfin, un certain nombre de figurines sont atypiques : plusieurs d'entre elles représentent ainsi des petits sarcophages égyptiens ou sont des copies d'oeuvre d'art mésopotamiennes !
Les figurines d'Acámbaro sont attribués à la culture Chupícuaro (600 av. J-C. à 200 ap. J-C.), bien que les artefacts Chupícuaro présentent en toute rigueur un style artistique bien distinct de celui de la plupart des figurines. D'autres sources les attribuent parfois à la culture Tarasque, qui elle est beaucoup plus récente (900 ap. J-C. - 1500 ap. J-C), mais là encore, il n'y a que peu de ressemblance entre les authentiques objets Tarasque et les sculptures d'Acámbaro.
Exemple de figurines représentant des « sarcophages égyptiens »
On dispose d'un très grand nombre de figurines d'Acámbaro ; il est avancé sur de nombreuses sources que la collection Julsrud compterait 32 000 ou 33 500 sculptures.
Toutefois lorsqu'en 1996 pour les besoins de l'émission Jurassic Art, Neil Steede fit ouvrir la remise de la mairie où les figurines étaient entreposées dans des cartons depuis de nombreuses années, l'archéologue évalua le nombre de sculptures à 10000 pièces.
Lors de leur visite à Acámbaro en 1999, Dennis Swift et Don Patton constatèrent de la même façon qu'il n'y avait que de 64 caisses de figurines entreposées à la mairie, ce qui correspondait selon eux à 5000 ou 6000 sculptures environ.
Toutefois lorsqu'en 1996 pour les besoins de l'émission Jurassic Art, Neil Steede fit ouvrir la remise de la mairie où les figurines étaient entreposées dans des cartons depuis de nombreuses années, l'archéologue évalua le nombre de sculptures à 10000 pièces.
Lors de leur visite à Acámbaro en 1999, Dennis Swift et Don Patton constatèrent de la même façon qu'il n'y avait que de 64 caisses de figurines entreposées à la mairie, ce qui correspondait selon eux à 5000 ou 6000 sculptures environ.
Cette « disparition » pourrait s'expliquer de deux façons :
- un quantité massive de figurines auraient été détruites, vendues ou dispersées entre la mort de Waldemar Julsrud en 1964 et la création du musée dédié aux poteries par la mairie d'Acámbaro en 2000 ;
- la quantité réelle de figurines n'a jamais été évalué de façon sérieuse et a été surestimé dès le départ. Le chiffre de 32 000 pièces est une exagération qui a été reprise sans être vérifiée (on le retrouve même sur le site internet du musée Waldemar Julsrud !).
Analyses
Deux méthodes ont été employées pour dater la céramique des figurines d'Acámbaro :
- la datation au carbone 14. Cette méthode ne fonctionne qu'avec la matière organique et n'est donc pas directement utilisable pour dater une poterie. En revanche, il est possible donc de déterminer indirectement la date à laquelle la céramique a été faite en analysant d'éventuels éléments organiques (bouts de végétaux ou de paille, grains de pollen, etc) qui auraient été emprisonnés dans la terre cuite lors de sa fabrication.
- la datation par thermoluminescence. Cette méthode permet de déterminer approximativement la dernière date à laquelle une céramique ancienne a été cuite.
Les toutes premières analyses sur les figurines d'Acámbaro ont été réalisées au début des années 50 : des morceaux de poteries furent envoyés à la fondation The Amerind Foundation, avant que celle-ci ne dépêche Charles Di Peso sur le terrain. Les analyses réalisées sur l'argile composant les sculptures ne permirent pas toutefois de déterminer à quelle époque elles avaient été réalisées.
Exemple de petits récipients tripodes appartenant à la collection de Waldemar Julsrud
En 1968, Charles Hapgood demanda au laboratoire Isotopes Inc du New Jersey d'analyser 3 échantillons via la méthode de datation par le carbone 14. Les résultats auraient été de 1640 av. J-C., 4530 av. J-C. et 1110 av. J-C.
En 1972, le MASCA (Museum's Applied Science Center for Archeology) de l'Université de Pennsylvanie réalisa plusieurs analyses en utilisant une technique qui était alors à ses balbutiements : la datation par thermoluminescence. Les résultats indiquèrent une date située aux environs de 2500 av. J-C.
En 1976, de nouvelles analyses par thermo-luminescence furent conduites par Gary Carriveau et Mark Han sur une vingtaine de figurines.
Les tests montrèrent que les statuettes avaient été cuites à des températures comprises entre 450 et 650 °C. Les analyses montrèrent également que la méthode classique de datation par thermo-luminescence à haute température ne pouvait pas fonctionner sur les figurines (phénomène qui n'est pas exceptionnel mais peut se produire occasionnellement sur la céramique). Les résultats de l'étude du MASCA étaient donc erronés, les chercheurs ayant en réalité évalué la chimiluminescence des poteries - qui ne peut servir à aucune datation.
Des estimations furent réalisées par Carriveau et Han en utilisant d'autres méthodes de thermo-luminescence, qui indiquèrent que les statuettes avaient été cuites dans les années 30 ou 40.
Les tests montrèrent que les statuettes avaient été cuites à des températures comprises entre 450 et 650 °C. Les analyses montrèrent également que la méthode classique de datation par thermo-luminescence à haute température ne pouvait pas fonctionner sur les figurines (phénomène qui n'est pas exceptionnel mais peut se produire occasionnellement sur la céramique). Les résultats de l'étude du MASCA étaient donc erronés, les chercheurs ayant en réalité évalué la chimiluminescence des poteries - qui ne peut servir à aucune datation.
Des estimations furent réalisées par Carriveau et Han en utilisant d'autres méthodes de thermo-luminescence, qui indiquèrent que les statuettes avaient été cuites dans les années 30 ou 40.
Statuette montrant un acte sexuel entre un homme et un dinosaure
En 1996, dans le cadre de l'émission Jurassic Art, l'archéologue Neil Steede fit analyser deux figurines issues de la collection Julsrud : un visage humain que Steede pensait être authentiquement précolombien à première vue, et une statuette de dinosaure.
Les résultats indiquèrent que le visage humain était vieux de 400 ans, et que le dinosaure était âgé lui de 1500 ans. Steede avança l'hypothèse d'une contamination de l'échantillon pour expliquer ce dernier résultat ; en effet selon lui, la figurine de dinosaure était beaucoup trop fine et elle n'aurait pas duré plus de 20 ans dans le sol rocailleux et abrasif de la région.
Les résultats indiquèrent que le visage humain était vieux de 400 ans, et que le dinosaure était âgé lui de 1500 ans. Steede avança l'hypothèse d'une contamination de l'échantillon pour expliquer ce dernier résultat ; en effet selon lui, la figurine de dinosaure était beaucoup trop fine et elle n'aurait pas duré plus de 20 ans dans le sol rocailleux et abrasif de la région.
Point de vue sceptique
Les détracteurs des figurines d'Acámbaro avancent que la majorité des statuettes sont des canulars, fabriqués par des paysans de la ville en réponse à la demande de Waldemar Julsrud pour ce type d'antiquité.
De nombreux éléments démontreraient la nature frauduleuse des figurines :
- la surface des figurines ne démontre aucun signe d'âge : elle ne présente pas la patine typique des céramiques anciennes et ne montre aucun signe d'abrasion ou d'usure. De même, aucune trace de poussière ou de sable n'est présente dans les plis et dépressions à la surface des sculptures. Or Julsrud a nié devant Charles Di Peso avoir nettoyé les figurines à l'acide.
- les céramiques précolombiennes anciennes sont presque tout le temps retrouvées brisées en morceaux, avec de nombreuses pièces manquantes. Or la très grande majorité des figurines d'Acámbaro sont intactes, ce qui est hautement improbable. Seules quelques unes sont cassées... mais la brisure est toujours très nette, sans signe d'usure, et la pièce cassée est systématiquement présente, ce qui suggère une intervention délibérée d'un faussaire qui aurait brisé la figurine pour suggérer une origine ancienne.
En outre, les paysans mexicains qui fournissaient des figurines à Julsrud travaillaient avec des outils rudimentaires (pioches, pelles) et de façon peu précautionneuse. L'absence de casse sur la majorité des figurines d'Acámbaro est donc d'autant plus surprenante.
Il est souvent avancé que les figurines d'Acámbaro appartiennent à la culture Chupícuaro (600 av. J-C. à 200 ap. J-C.), voire à la culture Tarasque qui est assez récente ((900 ap. J-C. - 1500 ap. J-C). Or, si les figures sont authentiques, ils convient d'expliquer :
- pourquoi aucun artefact Chupícuaro ou Tarasque connu ne présente de créature préhistorique ?
- pourquoi aucun squelette récent de dinosaure n'a été retrouvé dans la région d'Acámbaro ?
Les artefacts anciens sont toujours enterrés pour une raison précise : offrandes rituelles, objets mortuaires installés dans un tombe... Or il n'y a pas de raison manifeste pour laquelle une culture précolombienne aurait pu abandonner dans son environnement une quantité aussi massive de céramiques fragiles.
Au demeurant, les authentiques objets issus des cultures Chupícuaro ou Tarasque présentent un style artistique différent de celui des figurines d'Acámbaro, ils sont réalisés avec une maîtrise artistique certaine, et ils abordent certains thèmes typiques (comme celui de la maternité dans l'art Chupícuaro) qui ne sont jamais retrouvés sur les figurines d'Acámbaro.
Statuettes authentiques représentant des figures féminines, attribuées à la culture Chupícuaro (entre 500 et 0 av. J-C.). La différence stylistique avec les figurines d'Acámbaro est bien visible
(Source : Madman2001)
Lors de son investigation en 1953, Charles Di Peso a pu identifier la façon dont certains faussaires introduisaient des figurines à l'intérieur de tombes précolombiennes :
« Les fouilleurs, un père et son fils, invitèrent l'auteur sur leur site, une ruine préhistorique Tarasque. [...] L'auteur a passé deux jours à observer les fouilleurs creuser et déblayer la terre ; au cours de leur travail, ils réussirent à casser un certain nombre d'authentiques objets préhistoriques. Le second jour, les deux [fouilleurs] arrivèrent sur une cache dont l'auteur examina le matériel in situ. La cache avait été très récemment enterrée en creusant un tunnel en pente descendante à travers la poussière noir remplissant la chambre préhistorique. Cette couche de remplissage se trouvait à une profondeur d'environ 1m30. Au sein de cette strate se trouvaient d'authentiques tessons de poterie Tarasque, des lames d'obsidienne, des metates à trois pieds et des manos [NdR : meules à maïs] ... mais ces objets n'ont pas intéressés les fouilleurs.
En enfouissant la cache des figurines, les natifs avaient sans le vouloir coupé 15 centimètre en dessous de la poussière noire, dans la terre rouge stérile du sol de la chambre préhistorique. En comblant le tunnel ils avaient ensuite mélangé cette terre rouge stérile avec la terre noire ; reconstruire le tracé de leur excavation était donc une tâche facile. »
En enfouissant la cache des figurines, les natifs avaient sans le vouloir coupé 15 centimètre en dessous de la poussière noire, dans la terre rouge stérile du sol de la chambre préhistorique. En comblant le tunnel ils avaient ensuite mélangé cette terre rouge stérile avec la terre noire ; reconstruire le tracé de leur excavation était donc une tâche facile. »
(Source : Di Peso (1953), traduction d'Ar Soner)
Di Peso trouva également du fumier frais à l'intérieur du remplissage du tunnel creusé par les faussaires.
En outre, afin de donner un aspect plus authentique à leur sculptures, les faussaires avaient tassé le même mélange de terre rouge et de poussière noire dans des bols et les crevasses des figurines ; des empreintes de doigts étaient visibles sur la terre fraîchement compactée.... de même que des éclats de pierres provenant d'un mur du site archéologique que les faussaires avaient endommagé en creusent leur tunnel.
En outre, afin de donner un aspect plus authentique à leur sculptures, les faussaires avaient tassé le même mélange de terre rouge et de poussière noire dans des bols et les crevasses des figurines ; des empreintes de doigts étaient visibles sur la terre fraîchement compactée.... de même que des éclats de pierres provenant d'un mur du site archéologique que les faussaires avaient endommagé en creusent leur tunnel.
Di Peso a également appris au cours de son enquête que certaines familles de paysans locaux avaient été payées par Julsrud dès 1944 en échange de figurines : 1 peso par sculpture... ce qui les aurait incité à fabriquer eux-même des figurines puis à les présenter comme des artefacts anciens qu'ils auraient déterré. Les paysans réalisaient les figures pendant l'hiver, quand il n'y avait pas de travaux à réaliser dans les champs.
Figurines de chimères et monstres imaginaires exposées au Musée Waldemar Julsrud d'Acámbaro
(Source : Brattarb)
(Source : Brattarb)
En 1996, l'archéologue Neil Steede examina en détail près de 10000 figurines conservées par la municipalité d'Acámbaro. Il arriva à la conclusion que d'authentiques artefacts Chupícuaro cohabitaient avec des faux grossiers... Les statuettes de dinosaures, d'animaux étrangers ou d'objets égyptiens appartenant toutes à cette dernière catégorie !
Certains artefacts trahissaient également l'usage d'outils modernes en plastique ou en métal (les cultures précolombiennes ne connaissaient pas la métallurgie).
Certains artefacts trahissaient également l'usage d'outils modernes en plastique ou en métal (les cultures précolombiennes ne connaissaient pas la métallurgie).
Neil Steede organisa également deux chantiers de fouilles pour retrouver des figurines similaires à celle de la collection Julsrud :
- un premier chantier dans une zone où la probabilité était élevée de trouver des artefacts précolombiens ; la fouille permit effectivement de déterrer des tessons de poteries et des bouts de sculptures qui, selon Steede, étaient similaires aux figurines authentiques de Waldemar Julsrud... c'est-à-dire celles qui ne représentaient pas des dinosaures.
- s'inspirant de la fouille menée par Charles Hapgood sous la maison du chef de la police d'Acámbaro en 1955, Steede fit réaliser une excavation dans le même quartier, dans le patio de l'habitation d'un officier de police. Les fouilles ne permirent toutefois de trouver que des tessons de poterie.
Deux figurines d'Acámbaro représentant des créatures à l'anatomie impossible : un « dragon » pourvu de 6 membres, et une créature bipède sans bras
Les sceptiques avancent également que le contenu des figurines est extravaguant et ne correspond à aucune réalité paléontologique.
Un grand nombre de figurines d'Acámbaro montre ainsi des créatures complètement fantaisistes : des « dragons » dotés de 4 pattes et 2 ailes... ou à l'inverse des monstres dotés de 2 pattes uniquement, dispositions anatomiques qui n'existent chez aucun être vivant connu.
Même les figurines supposées représenter des dinosaures crédibles présentent des détails irréalistes : pattes semblables à celles de mammifères ; oreilles ; cornes et piques beaucoup trop nombreux ou placés dans des endroits incorrects, etc.
Certaines figurines représentent de même des dinosaures herbivores (sauropodes) en train de manger des êtres humains... ce qui remet en question le fait que les gens qui ont réalisé ces poteries aient réellement vu des dinosaures vivants de leurs propres yeux.
Un grand nombre de figurines d'Acámbaro montre ainsi des créatures complètement fantaisistes : des « dragons » dotés de 4 pattes et 2 ailes... ou à l'inverse des monstres dotés de 2 pattes uniquement, dispositions anatomiques qui n'existent chez aucun être vivant connu.
Même les figurines supposées représenter des dinosaures crédibles présentent des détails irréalistes : pattes semblables à celles de mammifères ; oreilles ; cornes et piques beaucoup trop nombreux ou placés dans des endroits incorrects, etc.
Certaines figurines représentent de même des dinosaures herbivores (sauropodes) en train de manger des êtres humains... ce qui remet en question le fait que les gens qui ont réalisé ces poteries aient réellement vu des dinosaures vivants de leurs propres yeux.
De manière générale, les figurines d'Acámbaro sont peu détaillées et y reconnaître une espèce précise de dinosaure relève avant tout de l'imagination de l'observateur.
Di Peso suspectait que les familles de faussaires trouvaient leur inspiration au cinéma d'Acámbaro, en regardant les illustrations de comics et de livres de la bibliothèque. Acámbaro, loin d'être un village isolé, était en effet à l'époque une petite ville de 20000 habitants permettant un certain accès à la culture. De même, Di Peso spéculait que des trains réguliers reliaient Acámbaro à la ville Mexico ; or le Musée National de Mexico comportait une riche collection d'antiquités égyptiennes et mésopotamiennes, ce qui aurait pu expliquer certaines copies visibles dans la collection de Julsrud.
Si certaines figurines d'Acámbaro sont des compositions élaborées, la majorité sont toutefois de petites statuettes assez frustres... ce qui nuance l'argument selon lequel un groupe de faussaires n'aurait pas pu réaliser autant de sculptures en si peu de temps
(Source : The Interactive Bible)
A l'heure actuelle, il ne faut aucun doute dans la communauté des historiens et des archéologues que les figurines d'Acámbaro ne sont qu'un vaste canular bien élaboré. Les sceptiques avancent que l'authenticité des sculptures n'est plus défendue que par les journaux à sensation et les créationnistes, dont les motivations et la rigueur scientifique peuvent être questionnées.
Les théories créationnistes affirmant que les hommes ont coexisté avec les dinosaures sont, de manière générale, très vivement critiquées par le monde scientifique qui dénonce leur caractère pseudo-scientifique et le dogmatisme religieux de leurs défenseurs. Les études paléontologiques montrent en s'appuyant sur la géologie, l'étude des fossiles et la phylogénèse, que les derniers dinosaures se sont éteints il y a 65 millions d'années, alors que les premiers représentants de la lignée humaine sont apparus il y a 3 millions d'années.
Les théories créationnistes affirmant que les hommes ont coexisté avec les dinosaures sont, de manière générale, très vivement critiquées par le monde scientifique qui dénonce leur caractère pseudo-scientifique et le dogmatisme religieux de leurs défenseurs. Les études paléontologiques montrent en s'appuyant sur la géologie, l'étude des fossiles et la phylogénèse, que les derniers dinosaures se sont éteints il y a 65 millions d'années, alors que les premiers représentants de la lignée humaine sont apparus il y a 3 millions d'années.
Point de vue créationniste
L'avis communément partagé par les partisans de l'authenticité des figurines d'Acámbaro est que ces sculptures dérangent la communauté scientifique : elles remettent en question les conceptions orthodoxes sur l'évolution et l'extinction des dinosaures il y a 65 millions d'années, et de manière générale l'histoire de la Terre telle qu'elle est établie.
D'après Dennis Swift, des archéologues comme Eduardo Noguera auraient reconnu dans un premier temps sur le terrain le caractère antique des figurines, avant de se rétracter quelques semaines plus tard de peur que leur carrière ne soit mise en péril. De même, les datations réalisées en 1968, 1972 et 1996 auraient bien prouvé l'authenticité des céramiques ; ces résultats auraient toutefois été écartés et considérés comme « non fiables » car ils allaient dans le sens d'une vérité qui déplaît à la communauté scientifique.
Figurine d'Acámbaro montrant un homme chevauchant un tricératops
Les critiques des partisans des figurines d'Acámbaro se concentrent en général sur les affirmations du rapport écrit par Charles Di Peso suite à sa visite à Acámbaro. Ils reprochent à Di Peso d'avoir mené une investigation biaisée, étant convaincu dès le départ que les figurines d'Acámbaro étaient un canular. Il n'aurait passé que 4 heures à la maison de Waldemar Julsrud, ce qui est largement insuffisant pour avoir le temps d'observer en détail les innombrables sculptures de la collection et se forger un avis éclairé à leur sujet. Enfin, Di Peso ne s'est basé que sur une unique observation de fraude pour sauter à la conclusion que l'ensemble des figurines relevaient du canular, et il n'a pas cherché à mener une autre fouille sur un site archéologique préservé.
Les arguments avancés par Di Peso dans son rapport de 1953 ont été méthodiquement démontés par Charles Hapgood deux ans plus tard.
Ainsi, en réponse à l'absence surprenante de statues cassées ou dégradés, Charles Hapgood prétendait quant à lui avoir trouvé des caisses remplies de figurines en mauvais état et partiellement cassées dans la maison de Julsrud. Sur certains sites archéologiques, de nombreux débris de poteries et de sculptures étaient visibles sur le sol, et selon Hapgood ceux-ci étaient du même style que les figurines d'Acámbaro.
De même, Hapgood affirmait avoir pu observer des traces de poussières et de terre sur de nombreuses céramiques de la collection de Julsrud, ainsi que des marques d'outils sur certaines d'entre elles. L'absence de patine et de poussière sur les figurines ne serait au demeurant pas si surprenante que cela, puisque Waldemar Julsrud ne réalisait pas l'importance de celles-ci pour authentifier les sculptures et il ne payait les paysans qu'en échange de céramiques nettoyées et propres.
Ainsi, en réponse à l'absence surprenante de statues cassées ou dégradés, Charles Hapgood prétendait quant à lui avoir trouvé des caisses remplies de figurines en mauvais état et partiellement cassées dans la maison de Julsrud. Sur certains sites archéologiques, de nombreux débris de poteries et de sculptures étaient visibles sur le sol, et selon Hapgood ceux-ci étaient du même style que les figurines d'Acámbaro.
De même, Hapgood affirmait avoir pu observer des traces de poussières et de terre sur de nombreuses céramiques de la collection de Julsrud, ainsi que des marques d'outils sur certaines d'entre elles. L'absence de patine et de poussière sur les figurines ne serait au demeurant pas si surprenante que cela, puisque Waldemar Julsrud ne réalisait pas l'importance de celles-ci pour authentifier les sculptures et il ne payait les paysans qu'en échange de céramiques nettoyées et propres.
Charles Hapgood fit réaliser des fouilles sous la maison du chef de police d'Acámbaro. Son idée reposait sur le fait que la maison étant en place depuis 25 ans ; il aurait donc été impossible pour des faussaires d'y cacher récemment de fausses figurines. Ces fouilles permirent de découvrir des fragments de poteries et de sculptures qui, d'après Hapgood, étaient du même style que celles visibles chez Julsrud.
Comparaison effectuée par les auteurs créationnistes entre certaines figurines d'Acámbaro et un dessin du paléontologue Robert Bakker (1986), qui remettait en question la vision traditionnelle des dinosaures comme des animaux lourds et patauds
L'un des arguments le plus souvent avancé par les partisans de l'authenticité des figurines est que celles-ci sont beaucoup trop nombreuses (le chiffre - discuté - de 32 000 pièces est souvent avancé) pour avoir été fabriquées par une poignée de fraudeurs en l'espace de quelques années... à plus forte raison que chaque modèle de figurine est unique et qu'il aurait fallu un certain temps pour réaliser toutes les opérations de production (recueillir le bois et l'argile, façonner la sculpture puis la cuire). En outre, le faible prix payé par Julsrud pour les figurines n'aurait pas justifié que des faussaires y consacrent autant d'effort.
Charles Hapgood affirmait que les autorités locales d'Acámbaro (chambre du commerce, mairie...) avaient mené leur propre enquête pour identifier les familles à l'origine de la production des fausses céramiques, mais en vain. Des personnes habituées à fréquenter les paysans de la région auraient également formellement nié qu'une telle industrie de la fausse antiquité soit possible.
Charles Hapgood affirmait que les autorités locales d'Acámbaro (chambre du commerce, mairie...) avaient mené leur propre enquête pour identifier les familles à l'origine de la production des fausses céramiques, mais en vain. Des personnes habituées à fréquenter les paysans de la région auraient également formellement nié qu'une telle industrie de la fausse antiquité soit possible.
Exemple de figurine d'Acámbaro représentant un « sauropode » avec des épines dorsales, une particularité paléontologique qui n'a été mise en évidence que dans les années 90
(Source : The Interactive Bible)
Enfin, il a souvent été avancé par des auteurs créationnistes que certaines figurines présentent des détails qui était inconnus de la paléontologie dans les années 1950. Ainsi, quelques sculptures montrent des dinosaures semblables à des sauropodes avec des sortes de piques sur leur dos. Or la présence de telles épines dorsales chez les sauropodes n'a été démontrée par les paléontologues que dans les années 1990, ce qui voudrait dire que les sculpteurs de ces figurines avaient observé de tels animaux vivants.
Toutefois toutes les représentations de sauropodes sur les figurines d'Acámbaro n'ont pas d'épines dorsales... et certaines montrent des sauropodes avec une queue traînant sur le sol et un cou dressé, alors que des études biomécaniques ont montré que ces dinosaures tenaient leur cou et leur queue à l'horizontale.
Toutefois toutes les représentations de sauropodes sur les figurines d'Acámbaro n'ont pas d'épines dorsales... et certaines montrent des sauropodes avec une queue traînant sur le sol et un cou dressé, alors que des études biomécaniques ont montré que ces dinosaures tenaient leur cou et leur queue à l'horizontale.
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Traduction anglaise : Acambaro Figures
Localisation : Acámbaro et ses environs, région de Guadalajara, Mexique, Amérique du Sud
Date : les premières figurines ont été découvertes par Waldemar Julsrud en 1944.
Bibliographie :
- The clay figurines of Acambaro, Guanajuato, Mexico (1953), de Charles C. Di Peso. Revue American Antiquity n° 18.
- Thermoluminescent Dating and the Monsters of Acambaro (1976), de Gary W. Carriveau et Mark C. Han. Americain Antiquityn°41.
- Mystery at Acambaro, Mexico (2005), d'Alex Pezzati. Expedition Magazine, University of Pennsylvania Museum.
Sources et liens complémentaires :
- Wikipédia [en]
- Museo Waldemar Julsrud [es]
Site du Musée Waldemar Julsrud à Acámbaro où sont actuellement conservées les figurines
- The TalkOrigins Archive [en]
- Apologetics Press [en]
Article d'Eric Lyons et Kyle Butt, Physical Evidence for the Coexistence of Dinosaurs and Humans, défendant la thèse créationniste et l'authenticité des figurines
Site de Don Patton, point de vue créationniste sur les figurines d'Acámbaro
Articles connexes :
Auteur : Ar Soner
Mise en ligne : 14/03/15
Dernière modification : le 06/04/15 à 11:15
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