La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, l’a décrit en ces termes des semaines après qu’aient commencé, en octobre dernier, les bombardements terroristes conduits par les USA et les opérations terrestres irakiennes, mais longtemps avant les pires horreurs actuelles.
Les opérations orchestrées par les USA se déroulent « sous un total embargo de l’information » a expliqué Zakharova.
Rien n’a été fait pour protéger, évacuer ou aider en quelque façon que ce soit les civils.
Livrés à eux-mêmes, ils sont exposés à tous les dangers, sans aucune aide humanitaire ou autre, et sans la moindre considération pour leur sauvegarde et leur sécurité, depuis le mois d’octobre dernier.
Des centaines de milliers de personnes sont prises au piège dans la ville. Celles qui tentent d’en sortir risquent leur vie pour le faire, aussi menacées par les bombardements terroristes US que par les tirs au sol des combattants d’ISIS.
Dans la bataille pour Alep, la Russie et la Syrie avaient établi des couloirs humanitaires, et ce, sans être le moins du monde aidées par l’ONU ni par d’autres pays.
Elles se sont donné beaucoup de mal pour éviter qu’il y ait des victimes civiles. C’est d’ailleurs pourquoi la libération totale de la ville a pris si longtemps.
Moscou a cessé ses opérations aériennes en octobre 2016, dans le but, justement, de protéger les civils, longtemps avant que la bataille d’Alep pût être gagnée fin décembre.
Les médias occidentaux et autres alignés ont scandaleusement fait passer une libération héroïque digne d’être comparée à celle de Léningrad pour une agression criminelle.
Leur silence est aujourd’hui assourdissant sur le viol et la destruction de Mossoul. Leurs comptes-rendus parlent sans vergogne de « libération ». Et ils n’ont pas un seul mot pour le tapis de bombes terroristes US et le massacre en masse. Le camouflage soigneusement orchestré de la réalité se poursuit comme si de rien n’était.
Aucune sorte d’aide n’a été apportée aux malheureux civils réduits au désespoir, livrés sans défense à tous les dangers. En plusieurs mois de combats, il est de plus en plus évident que des milliers d’entre eux ont été tués, d’innombrables autres blessés et des centaines de milliers déplacés, pris qu’ils étaient entre les bombardements US sauvages et les tirs d’artillerie au sol.
À de très rares exceptions près, les médias occidentaux se rendent, par leur silence, complices de ces crimes contre l’humanité. Le 23 mars, l’Independent de Londres, citant des sources médiatiques locales, a rapporté que jeudi dernier les frappes aériennes sur Mossoul avaient causé « 230 » morts civiles.
« Un correspondant de Rudaw, agence de presse kurde opérant dans le nord de l’Irak, nous a dit que 137 personnes, presque toutes civiles, avaient été tuées quand un missile a frappé un seul immeuble d’al-Jadida, dans la partie ouest de la ville. »
« Un certain nombre d’autres ont été tués dans le voisinage immédiat. Certains des morts étaient entrés dans les maisons qui ont été frappées pour y chercher refuge, selon le journaliste kurde Hevidar Ahmed, s’exprimant en direct du lieu du massacre. »
RT a rendu compte de 130 civils massacrés en une seule nuit à Mossoul par les bombardements US. Mais le nombre des morts pourrait être beaucoup plus élevé. Des corps sont en train d’être dégagés des décombres, tâche très lente et ardue.
Selon un témoin oculaire local :
« … tout le voisinage s’enfuyait, à cause des missiles qui frappaient… les gens étaient venus se réfugier ici. »
« Je ne savais pas si c’était un abri ou  non. Je ne savais pas que nous ne pouvions pas y venir. Toute ma famille est à l’intérieur. Ils sont 27. Nous avons réussi à en dégager un et je ne sais rien des autres. Oui, il était mort. »
Ce sont les civils qui souffrent le plus dans toutes les guerres. Le mépris pour leur agonie et leurs souffrances, ici à Mossoul et sur d’autres théâtres de guerres US, ne fait qu’aggraver leur désespoir.
Survivre est un combat de tous les jours. Beaucoup d’entre eux n’y arrivent pas. Les autres resteront marqués à vie.
Stephen Lendman – I.C.H.
Stephen Lendman est un chercheur et journaliste politique US né à Boston, Massachusetts en 1934. Il est diplômé de Harvard. Il collabore régulièrement à Global Research.ca. Il vit à Chicago et y anime une émission de radio sur The Progressive Radio Network. Il est aussi l’auteur de plusieurs livres : “Banker Occupation :  Waging Financial War On Humanity,” “How Wall Street Fleeces America :  Privatized Banking, Government Collusion and Class War,”The Iraq Quagmire : The Price of Imperial Arrogance.Le dernier en date est “Flashpoint in Ukraine : How the US Drive for Hegemony Risks WW III.” (http://www.claritypress.com/LendmanIII.html).
On peut le joindre sur son blog : lendmanstephen@sbcglobal.net

Vidéo ajoutée à cet article par ICH.
ATTENTION ! Une opération systématique de camouflage est en cours
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Photo: Moscou dénonce le «carnage médiéval» organisé par la coalition US à Mossoul