Le rachat d'Opel "change la donne" pour PSA (Tavares)
Paris - Le rachat d'Opel à General Motors "change la donne" pour le groupe PSA, s'est réjoui lundi le patron de l'entreprise automobile française, Carlos Tavares, lors d'une conférence de presse conjointe à Paris avec son homologue de GM, Mary Barra.Cette dernière a de son côté concédé que se séparer d'Opel après 88 ans passés par la marque allemande dans le giron du géant automobile américain constituait une "décision difficile" mais était "la bonne", alors que la filiale européenne de GM est dans le rouge depuis 16 ans.
"Cette acquisition change la donne pour PSA, car nous devenons une entreprise avec un chiffre d'affaires de l'automobile de 55 milliards d'euros et une solide deuxième place sur le marché européen" derrière Volkswagen, a détaillé M. Tavares, président du directoire de l'entreprise française.
Plus tôt lundi, PSA (Peugeot, Citroën et DS) a annoncé être parvenu à un accord avec GM afin d'acquérir sa filiale automobile européenne déficitaire (marques Opel et Vauxhall) pour 1,3 milliard d'euros.
PSA va augmenter son périmètre d'un tiers, ajoutant le 1,2 million de véhicules vendus annuellement par Opel (et Vauxhall au Royaume-Uni) aux 3,15 millions qu'il a immatriculés en 2016.
Mme Barra, PDG de GM, a reconnu que la cession constituait "une décision difficile pour General Motors, mais nous pensons tous que c'est la bonne pour nos employés, nos clients et nos actionnaires".
Opel et Vauxhall, marque sous laquelle les Opel sont vendues au Royaume-Uni, a perdu 257 millions de dollars en 2016. Sur 16 ans, la facture d'Opel-Vauxhall s'est élevée à 15 milliards de dollars pour GM.
Mme Barra a souligné que les résultats financiers de la filiale européenne "se sont améliorés de façon spectaculaire" ces dernières années, et qu'il était "évident que l'équipe (de GM Europe) aurait atteint l'objectif d'un équilibre financier en 2016 s'il n'y avait pas eu le Brexit".
La vente des activités européennes "représente une nouvelle étape importante dans le processus de transformation de notre entreprise", a encore dit la dirigeante d'entreprise.
Outre Opel et Vauxhall, la filiale financière de l'entreprise américaine en Europe sera reprise conjointement par PSA et la banque française BNP Paribas, portant le montant total de la transaction à 2,2 milliards d'euros.
M. Tavares et Mme Barra, qui ont affiché lundi matin respect mutuel et cordialité, n'ont pas exclu de coopérer à l'avenir au-delà de l'accord de rachat.
"Après cette transaction, nous espérons une coopération supplémentaire gagnant-gagnant avec General Motors sur des technologies d'avant-garde", a indiqué M. Tavares.
PSA a indiqué qu'il comptait avec GM "collaborer au déploiement de technologies liées à la voiture électrique".
L'Américain a pris une longueur d'avance en commercialisant l'Opel Ampera-e 100% électrique et dotée d'une autonomie théorique de 400 km, alors que le plan stratégique de PSA à horizon 2021 prévoit "quatre véhicules électriques supplémentaires", sa gamme "zéro émission" actuelle, vieillissante, rencontrant peu de succès.
Pour la phase suivante envisagée de la mobilité sans émissions polluantes, l'hydrogène, "PSA pourrait éventuellement s'approvisionner à long terme en systèmes de piles à combustible auprès de la coentreprise GM/Honda", a encore indiqué le groupe français.
GM et PSA ne sont pas des inconnus l'un pour l'autre, l'américain ayant même pris une participation au capital du groupe français au début de la décennie avant de s'en défaire.
De cette brève union subsistent des partenariats industriels, trois véhicules construits sur les mêmes plate-formes, dont de tout nouveaux 4x4 urbains Opel et Peugeot sortant de l'usine historique de la marque au Lion à Sochaux (Doubs).
bur-tq/fpo/kp
(Plutôt, un cheval de Troie qui risque de plomber son bilan. note de rené)
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