jeudi 2 mars 2017

Engie fait de la résistance dans un marché énergétique difficile (France)

source : Romandie.news
Paris - Engie a continué de souffrir d'un environnement énergétique dégradé en 2016, mais le déploiement de son plan de transformation lui a permis de résister et de réduire fortement sa perte nette, le géant énergétique français visant une croissance organique en 2017.

Ces annonces étaient saluées en Bourse, où le groupe a été malmené l'an dernier: à 09H44 (08H44 GMT), l'action d'Engie gagnait 5,37%, à 12,27 euros, dans un marché en hausse de 0,14%.

Engie a accusé une perte nette de 400 millions d'euros l'an dernier, contre 4,6 milliards en 2015, attribuable à l'augmentation des provisions nucléaires en Belgique et à d'importantes dépréciations d'actifs de production d'électricité en Europe en raison de la baisse des prix. 

Ces dépréciations ont été partiellement compensées par des plus-values de cessions réalisées dans le cadre du virage stratégique engagé par le fournisseur d'électricité et de gaz avec l'ambition de devenir à l'horizon 2018 le chef de file mondial de la transition énergétique. 

Face à la morosité de ses marchés traditionnels, le groupe, détenu à 28,65% par l'Etat français, a en effet décidé l'an dernier de mettre l'accent sur les énergies bas carbone, les services énergétiques, les infrastructures (essentiellement gazières) et les activités à prix régulés ou garantis contractuellement. 

"La réorientation de notre portefeuille a déjà permis d'améliorer notre profil de risque" en réduisant l'exposition du groupe aux fluctuations des prix de l'énergie, a souligné la directrice générale d'Engie, Isabelle Kocher, lors d'une conférence téléphonique. 

Pour fin 2018, Engie souhaite porter la part des activités régulées ou bénéficiant de contrats de vente à long terme, moins risquées à au moins 85% de son Ebitda. Elle est déjà passée de 50% à 75% fin 2016, selon Mme Kocher. 

- 'Forte croissance organique' -

Le résultat net récurrent d'Engie, qui exclut des éléments exceptionnels, s'est établi à 2,5 milliards d'euros (-4,3%), dans la fourchette annoncée par l'énergéticien, mais supérieur au consensus d'analystes compilé par Bloomberg, qui tablait sur 2,4 milliards. 

Une fois retraité des cessions opérées l'an dernier dans le cadre du plan de transformation du groupe et des effets de change, cet indicateur ressort à 2,2 milliards. 

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) s'est élevé à 10,7 milliards d'euros (10,1 milliards en données retraitées), marquant une baisse de 5,2%, en partie freinée par le redémarrage de réacteurs nucléaires en Belgique.

Pour 2017, Engie vise un résultat net récurrent compris entre 2,4 et 2,6 milliards d'euros sur la base d'une estimation d'Ebitda allant de 10,7 à 11,3 milliards, des objectifs qui traduisent "une forte croissance organique", selon le groupe, et supérieurs aux attentes.

"2016 est une bonne année pour Engie, nos résultats sont solides. Les engagements que nous avions pris dans le cadre de notre guidance sont tenus et nous sommes en avance sur notre plan de transformation", a commenté Isabelle Kocher. 

"L'année 2016 est donc une très bonne première année de notre plan de transformation. Nous avons pris des décisions courageuses et nous récoltons déjà les premiers fruits de nos efforts". 

Quant au chiffre d'affaires, il s'est replié de 4,6%, à 66,6 milliards d'euros, pénalisé par un effet de change défavorable et la baisse des prix des commodités (électricité, gaz, pétrole), malgré des températures plus froides en France qui ont poussé la consommation énergétique. 

- Nouvelle acquisition -

En avance sur son plan d'économies, Engie a décidé d'en augmenter l'objectif de 20%, à 1,2 milliard d'euros de gains nets au niveau de l'Ebitda à l'horizon 2018.

Dans le cadre de sa mue, Engie a lancé un programme de cessions de 15 milliards d'euros, des centrales à charbon notamment, déjà réalisé à plus de 50%. Sa dirigeante a confirmé qu'Engie étudiait un désengagement partiel de sa filiale nucléaire belge Electrabel, qui pourrait accueillir des partenaires, belges en particulier. 

L'énergéticien s'est par ailleurs doté d'une enveloppe de 16 milliards d'euros pour réinvestir dans ses nouveaux domaines d'activité, 4,7 milliards ayant déjà été engagés en 2016. 

Dernière acquisition en date, annoncée jeudi: la société Keepmoat Regeneration, présentée comme le leader britannique des services de rénovation des bâtiments pour les collectivités locales, pour 330 millions de livres (environ 385 millions d'euros).

Engie a confirmé le versement d'un dividende de 1 euro par action au titre de 2016, qui sera ensuite abaissé à 0,70 euro pour 2017 et 2018. 

mpa/ef/cj

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(©AFP / 02 mars 2017 10h28) 

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