mercredi 4 février 2015

(blog à finir et à corriger)

L'hallali a sonné à l'encontre de la Grèce !

(source : les Echos)

La BCE ferme ses guichets aux banques grecques -

  • Faute d’un accord en vue entre Athènes et ses créanciers, la BCE ne financera plus les banques grecques. Ces dernières risquent l’asphyxie.

  • La décision couperet est tombée mercredi soir lors d ’une réunion du conseil des gouverneurs de la BCE , qui devait se prononcer sur la poursuite ou non d’un dispositif permettant aux banques grecques d’obtenir des liquidités de la BCE en présentant comme garanties des titres de l’Etat grec. « Cette suspension est en ligne avec les règles existantes de l’Eurosystème, du fait qu’il est actuellement pas possible de présumer que la revue du programme (de sauvetage de la Grèce, NDLR) aboutisse à un succès ».

  • En clair, la BCE met fin à une dérogation destinée à faciliter le refinancement de banques grecques et dépendant de l’existence d’un programme d’aide au pays. Or, cette condition saute de fait avec les déclarations d’Athènes voulant suspendre les liens avec la Troïka, dont la BCE fait partie avec le FMI et la Commission Européenne.

  • La décision de la BCE a une conséquence immédiate : à compter du 11 février prochain, les banques grecques ne pourront compter pour se refinancer que sur l’aide d’urgence en liquidités (ELA), prodiguée par la Banque Nationale Grecque. Cela s’était déjà produit en 2012, lorsqu’un défaut temporaire avait été constaté sur la dette grecque. Il faut s’attendre dans les jours à venir à ce que la banque centrale grecque doive fournir à de nombreux établissements bancaires du pays des liquidités, probablement à hauteur de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Par ailleurs, la BCE précise que sa décision ne « change rien » aux statuts des banques grecques dans le cadre d’opérations de politique monétaire.

  • La visite, mercredi, du ministre des Finances grec Yánis Varoufákis à Francfort n’a donc pas modifié d’un iota l’attitude ferme de l’institution. Venu plaider en faveur de la nouvelle politique économique et sociale que son gouvernement veut mettre en place pour mettre fin à l’austérité, le ministre espérait en retour que l’institution francfortoise puisse dévier de sa ligne dure et accorder un répit à l’Etat, mais surtout aux banques grecques menacées d’asphyxie.

  • Pas de rallonge

  • Il apparaît aussi que la BCE n’est pas prête à accorder à Athènes une rallonge financière, en laissant l’Etat émettre jusqu’à 25 milliards d’euros de dette à court terme -les T-Bills- au lieu du plafond de 15 milliards en vigueur jusqu’ici. Une demande du gouvernement Tsípras afin de pouvoir financer le train de vie de l’Etat.

  • La BCE refuse également tout ajournement de la dette d’Athènes envers elle, de l’ordre de 25 milliards d’euros. La BCE n’est pas, et de loin, le créancier, le plus important d’Athènes, mais c’est à elle que la Grèce doit rembourser dès cet été quelque 7 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance. Il y a bien 1,9 milliard d’intérêts sur cette dette qui vont être rétrocédés à l’Etat grec par les banques centrales de l’eurosystème, mais ils ne suffiront pas à couvrir la somme due en capital.
Dans ce contexte tendu, depuis l’arrivée de la gauche radicale au pouvoir, l’agence publique gérant les émissions de dette a vendu difficilement mercredi pour 812 millions d’euros d’obligations à six mois, au taux de 2,75 %. Les banques grecques qui ont souscrit ces titres craignaient de ne pouvoir présenter ces obligations au guichet de la BCE comme collatéral en échange de liquidités. La décision prise en soirée par la BCE a confirmé ces craintesYánis Varoufákis est aujourd’hui à Berlin, où un rendez-vous crucial va se dérouler dans le bureau du ministre des Finances Wolfgang Schäuble. Plus que jamais, Athènes est plongé dans une course contre la montre pour ne pas précipiter ses banques et son économie dans la faillite. 


Dans ce contexte tendu, depuis l’arrivée de la gauche radicale au pouvoir, l’agence publique gérant les émissions de dette a vendu difficilement mercredi pour 812 millions d’euros d’obligations à six mois, au taux de 2,75 %. Les banques grecques qui ont souscrit ces titres craignaient de ne pouvoir présenter ces obligations au guichet de la BCE comme collatéral en échange de liquidités. La décision prise en soirée par la BCE a confirmé ces craintes.
Yánis Varoufákis est aujourd’hui à Berlin, où un rendez-vous crucial va se dérouler dans le bureau du ministre des Finances Wolfgang Schäuble. Plus que jamais, Athènes est plongé dans une course contre la montre pour ne pas précipiter ses banques et son économie dans la faillite.

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/monde/europe/0204135297436-la-bce-ferme-ses-guichets-aux-banques-grecques-1090213.php?TUqhtJdDWXtSUPym.99 

Et, la conséquence immédiate !

(source : RTBF.be)


Chute vertigineuse de la Bourse d'Athènes après la décision de la BCE

ECONOMIE | Mis à jour le jeudi 5 février 2015 à 10h20




    • L'indice vedette de la Bourse d'Athènes s'enfonçait rapidement dans les premiers échanges jeudi, en réaction à l'arrêt par la Banque centrale européenne de l'un de ses dispositifs de soutien aux banques grecques.
      Vers 09H50, il perdait 5,69% à 799,79 points, tandis que les banques subissaient une attaque en règle. L'indice spécifique du secteur bancaire grec s'effondrait en effet de plus de 22%. Le taux de l'obligation grecque à dix ans se tendait pour sa part, au-dessus de 10%, un signe très net de défiance.
      La BCE a fait savoir mercredi soir qu'elle suspendait un régime de faveur accordé jusqu'ici aux banques grecques, qui leur permettait d'emprunter de l'argent auprès d'elle en apportant en garantie des titres de moins bonne qualité que ce qu'exige habituellement l'institution de Francfort.
      Mais les banques grecques pourront toujours bénéficier d'un mécanisme d'urgence, appelé ELA, qui leur permet de recevoir des fonds de la Banque de Grèce en cas de crise de liquidité. Grâce à ce mécanisme et "selon la BCE elle-même, le système bancaire grec reste suffisamment capitalisé et totalement protégé", a assuré le ministère des Finances grec.
      Reste que la décision de Francfort a rappelé que "le système bancaire grec (restait) entièrement dépendant des décisions de la BCE", selon Jesus Castillo, analyste de Natixis, dans une note parue jeudi.
      Ce soutien de la BCE est d'autant plus important que les banques sont confrontées à des retraits de liquidités, venant de Grecs inquiets pour leur avenir: M. Castillo les estime à 5 milliards d'euros pour le mois de décembre, et certains analystes avancent déjà un chiffre de plus de 10 milliards en janvier.
      Belga

    Que faut-il faire ?
    Que des manifestations soient organisées  rapidement dans les plus grandes villes européennes et que les peuples descendent dans la rue pour crier leur raz-le-bol de tous ces experts européens qui ne font que nous réduire à la misère et pour crier, "Putain, mais, lâchez-les, les grecs !"
    Oui, si, les européens descendaient "en masse" dans les rues pour soutenir le peuple grec, nos oligarques européens, ainsi que nos "experts" arrêteraient peut-être de vouloir "tuer" le peuple grec. Car, ne l'oublions, ce qui arrive aux grecs, nous arrivera et surtout, ne croyez pas les experts qui vous disent que la courbe économique commence à se renverser au Portugal et en Espagne, c'est une galéjade pour endormir le peuple en lui faisant croire que le bout du tunnel est en vue, pour qu'il patiente encore et encore, pour l'endormir.
    Mais, passons, et tournons-nous vers la situation politique au Moyen Orient.

    (source : Orient XXI)



    Dans une vidéo posthume, Amedy Coulibaly1 donne les raisons pour lesquelles il s’est engagé dans deux opérations terroristes, l’une en assassinant une policière municipale à Montrouge, l’autre contre un commerce cacher de la porte de Vincennes : «  Vous attaquez le califat, vous attaquez l’État islamique, on vous attaque. Vous ne pouvez pas attaquer et ne rien avoir en retour.  » Dans cette logique, il annonçait avoir fait allégeance au«  calife des musulmans Abou Bakr Al-Baghdadi, calife Ibrahim  » dès l’annonce de la création du «  califat  ». Quant à sa compagne, elle serait désormais en Syrie, pays sur une partie duquel l’Organisation de l’État islamique (OEI) a établi son emprise.
    Il est peu vraisemblable que l’auteur du double attentat de la porte de Vincennes et de Montrouge2 — comme ceux qui l’ont aidé dans son entreprise meurtrière — ait perçu combien l’OEI est un instrument aux mains d’États arabes et occidentaux. L’aurait-il su qu’il aurait peut-être admis que les manœuvres diplomatiques internationales sont sans commune mesure avec la vision qu’il avait de son rôle dans le djihadisme anti-occidental.

    MANIPULATION SAOUDIENNE DES PASSIONS COLLECTIVES

    Lorsque la Syrie connaît ses premiers soulèvements en 2011, les Qataris d’abord, suivis quelques mois plus tard par les Saoudiens, montent, chacun de leur côté, des initiatives pour accélérer la chute du régime de Bachar Al-Assad.
    À l’été 2013, alors que la Syrie s’enfonce dans la guerre civile, le prince Bandar ben Sultan, chef des services saoudiens, rencontre le président Vladimir Poutine3. Il met une offre sur la table qui peut se résumer ainsi : collaborons à la chute d’Assad. En échange, le royaume saoudien vous offre une entente sur le prix du pétrole et l’assurance que les groupes djihadistes tchétchènes ne s’en prendront pas aux jeux de Sotchi. Au-delà d’un projet d’entente cynique mais somme toute classique dans les relations entre États, c’est la reconnaissance par le royaume saoudien de sa manipulation des djihadistes tchétchènes qu’il faut retenir. Bien avant les attentats du 11-Septembre, le même prince Bandar, alors ambassadeur à Washington, annonçait que le moment n’était pas si loin où les chiites n’auraient plus qu’à prier pour espérer survivre.
    Le royaume est coutumier de ces manœuvres. Dès leXVIIIe siècle, Mohammed ibn Saoud percevait combien il était utile d’enflammer les passions collectives pour asseoir son pouvoir. Pour y parvenir il s’était appuyé sur une doctrine religieuse et un pacte d’alliance passé alors avec un théologien, Mohammed Ibn Abdel Wahhab. Parce qu’il avait su mettre en avant, avec succès, les notions de djihad et d’apostasie, il avait conquis l’Arabie en éliminant l’islam syncrétique que Constantinople avait laissé prospérer sur les vastes provinces arabes de son empire.
    Les recettes d’aujourd’hui sont les mêmes que celles d’hier. Ceux qui, comme l’Arabie saoudite (mais on pourrait en dire autant des États-Unis et de ceux qui ont lié leur diplomatie à celle de Washington) ont manipulé l’islamisme radical et favorisé l’émergence d’Al-Qaida4 puis de l’OEI en Irak et en Syrie, savent qu’ils touchent une corde sensible au sein de la communauté sunnite5. Leur objectif est de capitaliser sur l’animosité ressentie par cette communauté qui s’estime marginalisée, mal traitée et qui considère que le pouvoir alaouite, en place à Damas6 et chiite à Bagdad7 a usurpé un droit à gouverner. Ce que recherchent les concepteurs de cette politique destructrice c’est à instituer aux frontières iraniennes et du chiisme un contrefort de ressentiment sunnite. Et c’est en toute connaissance de cause que Riyad combine l’aide au djihadisme extérieur qui s’est donné pour objectif de faire pression sur les chiites, et la lutte contre le djihadisme intérieur qui menace la maison des Saoud. C’est d’ailleurs une position schizophrène lorsqu’on considère que l’espace doctrinal qui va du wahhabisme officiel saoudien au salafisme revendiqué par le djihadisme se réduit à presque rien. Presque sans surprise, on constate que le royaume saoudien et l’OEI ont la même conception des fautes commises par les membres de leur communauté et le même arsenal répressif (mort par lapidation en cas d’adultère, amputation en cas de vol…)8.
    L’OEI n’est pas le produit d’une génération spontanée. Dans son arbre généalogique on trouve Al-Qaida en Irak et, un peu plus haut, Ansar al-Islam. Dans cette filiation, on décèle sans difficulté l’ADN du royaume saoudien dont l’obsession est de contrecarrerl’influence des chiites sur le pouvoir irakien, de restreindre les relations entre Bagdad et Téhéran et d’éteindre les velléités démocratiques qui s’expriment — toutes évolutions que le royaume estime dangereuses pour la survie et la pérennité de sa dynastie. En revanche, il finance ceux des djihadistes qui développent leurs activités à l’extérieur du royaume. Sauf que ce djihadisme «  extérieur  » constitue désormais une menace contre le régime des Saoud.

    LES AMBITIONS RÉGIONALES D’ERDOGAN

    Depuis la nomination de Recep Tayyip Erdogan comme premier ministre en 2003 (puis comme président en 2014) le pouvoir turc est entré dans une phase «  d’ottomanisme  » aigu que chaque campagne électorale exacerbe encore plus9. Le président n’a de cesse de démontrer que la Turquie peut récupérer l’emprise sur le Proche-Orient et sur le monde musulman que l’empire ottoman a perdu à la chute du califat. Convoquer les symboles nationalistes d’un passé glorieux10, conforter l’économie de marché, faire le lit d’un islam conforme à ses vues, proches de celui des Frères musulmans et acceptable par les pays occidentaux, lui est apparu comme le moyen d’imposer le modèle turc au Proche-Orient tout en préservant ses liens avec les Américains et les Européens. Il espère du même coup supplanter l’Arabie saoudite dans sa relation privilégiée avec les pays occidentaux et servir d’inspiration, voire de modèle, à un Proche-Orient qui serait ainsi rénové. Les révoltes arabes de 2010-2011 lui ont donné un temps le sentiment qu’il pouvait réussir dans son entreprise. L’idée selon laquelle certains États seraient susceptibles de s’en remettre aux Frères musulmans n’était pas alors sans fondement. Erdogan imaginait probablement convaincre le président syrien d’accepter cette évolution. La victoire des islamistes égyptiens aux législatives de novembre 2011 (la moitié des sièges est gagnée par les seuls Frères musulmans) puis la réussite de Mohamed Morsi à l’élection présidentielle de juin 2012 ont conforté ses vues (il avait obtenu plus de la moitié des votes). Erdogan a pu envisager d’exercer son influence sur le Proche-Orient arabe et de tenir la baguette face à l’État islamique qui s’affirme.
    Mais ce cercle vertueux se défait lorsqu’il devient évident qu’Assad ne quittera pas le pouvoir, quel que soit le prix à payer pour la population syrienne. Dès juin 2011, Erdogan prend fait et cause pour la rébellion syrienne. Il contribue à la formation de l’Armée syrienne libre (ASL) en mettant son territoire à sa disposition. Il parraine l’opposition politique influencée alors par les Frères musulmans. Pire pour ses ambitions, Morsi et les Frères musulmans sont chassés du pouvoir par l’armée égyptienne au terme d’un coup d’État (3 juillet 2013) largement «  approuvé  » par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et encensé par le Koweït.
    Erdogan perd la carte des Frères musulmans, désormais désignés comme terroristes par Riyad. Il doit réviser sa stratégie. À l’égard de la Syrie, il n’a désormais pas de mots assez durs pour décrire Assad et exiger son départ. Vis-à-vis de l’Arabie saoudite, il fait le choix de défier le royaume avec la même arme : l’islamisme radical. Il fait désormais partie de ceux qui croient que les djihadistes de l’OEI peuvent provoquer la chute du régime d’Assad. De là à les aider il n’y a qu’un pas qu’Ankara avait de toutes façons déjà franchi. L’étendue de la frontière turco-syrienne facilite cette assistance. Pour peu que la sécurité turque ferme les yeux, il n’est pas difficile de franchir cette frontière, d’acheter et de vendre du pétrole, de faire passer des armes, de laisser passer en Syrie les aspirants djihadistes, d’autoriser les combattants à revenir sur le territoire turc pour recruter, mettre au point leur logistique ou s’y faire soigner.

    LES APPRENTIS SORCIERS

    Mais les passions collectives ont ceci de particulier qu’une fois libérées elles échappent au contrôle de leurs instigateurs, s’émancipent et produisent des effets qui n’étaient pas imaginables. Pire, elles finissent parfois par se retourner contre ceux qui les ont manipulées. L’exemple le plus caractéristique des dernières années aura été celui du Pakistan de Zia Al-Haq, qui avait apporté sa collaboration aux djihadistes sunnites en Afghanistan avant d’être lui-même contraint par le bon vouloir de l’islamisme radical. Aujourd’hui, ce sont la Turquie et l’Arabie saoudite qui font l’expérience de ce retour de flamme.
    Ankara et Riyad, désormais à couteaux tirés, connaissent les déboires de tous ceux qui ont aidé les groupes djihadistes. Une cinquantaine de ressortissants turcs, dont des diplomates, ont été kidnappés à Mossoul le 11 juin 2014. Ankara a dû négocier leur libération d’égal à égal avec l’OEI, quasiment «  d’État à État  ». Des milliers de réfugiés kurdes quittent la Syrie pour venir se réfugier en Turquie, rendant la résolution de la question kurde encore plus problématique pour Erdogan. En octobre dernier, le gouvernement turc a violemment réprimé des manifestants qui protestaient contre le refus du président d’aider les Kurdes de Syrie à Kobané qui étaient menacés par l’OEI. Dans la première semaine de janvier 2015, deux attentats commis à Istanbul, non encore élucidés, confirment que la société turque n’est pas immunisée contre les évolutions de ses voisins proches ou plus lointains11.
    Depuis au moins 1979 et la prise d’otages de la Mecque, Riyad est régulièrement atteint par la violence «  islamiste  », même si les informations précises font le plus souvent défaut sur ses commanditaires et leurs motivations. C’est dans les années 2003-2004 que plusieurs chefs se revendiquant d’Al-Qaida s’en sont pris au royaume et ont été éliminés (Youssef Al-Airi en 2003, Khaled Ali Al-Haj et Abdelaziz Al-Moqrin en 2004). Ce qui semble le plus clair, c’est que la violence politique qui touche l’Arabie saoudite depuis une quarantaine d’années puise sa source dans la contestation de la légitimité des Saoud et de leurs liens avec Washington. Riyad est donc bien placé pour percevoir le risque que l’OEI fait courir à son royaume.
    L’OEI ne fait pas mystère de sa haine des liens que le royaume a développés avec les pays occidentaux. Elle y voit une trahison de l’islam. Elle n’a que mépris pour un roi qui se présente comme le «  Gardien des deux saintes mosquées  » et le défenseur de l’islam authentique, mais qui a accueilli sur son sol l’armée américaine. L’OEI constitue désormais une menace pour le régime des Saoud. Elle a donné l’assaut début janvier à un poste-frontière saoudien. Le royaume a pris des mesures sécuritaires draconiennes pour s’en protéger12 : érection d’un mur de sécurité d’un millier de kilomètres sur sa frontière nord avec l’Irak, d’une seconde barrière de sécurité sur sa frontière avec le Yémen, mise en place de dizaines de milliers de troupes au contact de la frontière irakienne. Sans oublier les lois antiterroristes adoptées en 2014 pour dissuader ses nationaux de rejoindre les rangs djihadistes (lourdes peines de prison, mesures de rétorsion à l’égard de ceux qui sympathisent avec des mouvements religieux radicaux, arrêt du financement d’une chaîne satellite basée en Égypte connue pour son caractère anti-chiite…). Riyad fait aussi partie de la «  coalition internationale antiterroriste  » mise en place par Barack Obama en septembre 2014.

    NI GAGNER, NI PERDRE

    Si l’OEI est bien un rempart sunnite contre le chiisme et, accessoirement, contre le régime d’Assad, ses soutiens saoudiens et turcs ne peuvent envisager son éradication. Ils savent que l’islam sunnite aurait le plus grand mal à se relever d’une défaite militaire de l’organisation. L’Iran apparaîtrait comme le vainqueur définitif. Cette perspective n’est pas envisageable pour Riyad, Ankara, Amman, Washington ou Israël. La coalition internationale mise en place sous la houlette des Américains fait face au même dilemme. Elle doit éradiquer un djihadisme qui pratique un terrorisme aux ramifications internationales et déstabilise la région tout en ne donnant pas l’impression qu’elle porte le fer contre la communauté sunnite. La leçon irakienne de 2003 a été retenue à Washington et en Europe.
    Ce délicat dosage devrait entraîner un certain nombre de conséquences. L’OEI ne l’emportera pas définitivement parce que sa nuisance mortifère sera contenue par des frappes militaires. Elle ne disparaîtra pas parce que beaucoup de sociétés arabes proche-orientales partagent ses vues religieuses13, mais ne pourra pas étendre significativement son emprise territoriale. Elle conservera cependant l’un de ses atouts : être un instrument «  diplomatique  » utile à beaucoup d’États, ceux qui la soutiennent comme ceux qui la combattent. En d’autres termes, l’OEI est là pour longtemps.
    1Michel Henry, «  Amedy Coulibaly revendique son acte dans une vidéo posthume  »Libération, 11 janvier 2015.
    2Amedy Coulibaly est l’auteur de deux attaques terroristes : à Montrouge le 8 janvier 2015 (une policière tuée) et Paris le jour suivant, 9 janvier 2015 (4 otages de confession juive assassinés).
    3Sahar Ghoussoub, «  Russian President, Saudi Spy Chief Discussed Syria, Egyp  »t Al Monitor, 22 août 2013 : «  À titre d’exemple, je peux vous garantir que nous protégerons les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi sur la mer Noire l’année prochaine. Les groupes tchétchènes qui menacent la sécurité des jeux sont contrôlés par nous et ils ne prendront pas la direction de la Syrie sans s’être coordonnés avec nous. Ces groupes ne nous font pas peur. Nous les utilisons face au régime syrien mais ils n’auront aucun rôle ni aucune influence sur l’avenir politique de la Syrie  » (c’est nous qui traduisons).
    4Écouter les déclarations — en anglais — d’Hillary Clinton sur la responsabilité des États-Unis dans la création d’Al-Qaida.
    6Le clan de la famille Assad est issu de la minorité alaouite dont la doctrine, issue du chiisme mais qui s’en est éloigné, a adopté des croyances syncrétiques, remonte au IXe siècle. Les alaouites ont longtemps été jugés hérétiques par les autres branches de l’islam. En 1936, ils sont officiellement reconnus comme musulmans. En 1973, l’imam Moussa Sadr les admet dans la communauté chiite. Le clan Assad gouverne la Syrie depuis 1971.
    7Nouri Al-Maliki a été en poste de 2006 à 2014.
    8Mary Atkinson et Rori Donaghy, «  Crime and punishment : Islamic State vs Saudi Arabia  », Middle East Eye, 20 janvier 2015.
    9Des législatives sont prévues pour juin 2015.
    10Sa récente décision de recevoir les hôtes de marque encadrés par une haie de guerriers en costume d’époque peut sembler dérisoire mais elle est significative des rêves de retour à la grandeur ottomane du président turc.
    13Dans leurs réactions aux attentats de Paris, les sociétés arabes proches-orientales ont globalement témoigné d’un réel malaise, partagées entre rejet et «  compréhension  ».


    Pourtant, l'Islam évolue, comme l'exemple en est donné en Chine par les femmes Imam. Mais, peut-être que les djihadistes leur couperaient la tête, après tout. Faut mieux qu'elles ne viennent pas faire le djihad en Syrie, à mon avis.
    Ah, ces chinois, quand même, ils font tout pour faire "chier" les intégristes !

    (source : idem)


    Female Imams Blaze Trail Amid China's Muslims


    Du Shuzheng rebelled against her family more than 50 years ago to become a female imam. She has trained more than 70 women to become imams, but now there are few girls who want to enter the profession.
    Third of five parts
    It is 5:50 in the morning, and dark shadows scurry through narrow alleys to the mosque, as the call to prayer echoes from a minaret in Kaifeng. This city in central China's Henan province has an Islamic enclave, where Muslims have lived for more than 1,000 years.
    In an alleyway called Wangjia hutong, women go to their own mosque, where Yao Baoxia leads prayers. For 14 years, Yao has been a female imam, or ahong as they are called here, a word derived from Persian.
    As she leads the service, Yao stands alongside the other women, not in front of them as a male imam would. But she says her role is the same as a male imam.
    "The status is the same," Yao says confidently. "Men and women are equal here, maybe because we are a socialist country."
    China has an estimated 21 million Muslims, who have developed their own set of Islamic practices with Chinese characteristics. The biggest difference is the development of independent women's mosques with female imams, something scholars who have researched the issue say is unique to China.
    Yao studied to become an imam for four years, after being laid off from her job as a factory worker. First she studied under a female imam, then with a male imam alongside male students.
    Her main role is as a teacher, she says.
    "When people come to pray, they don't know how to chant the Quran, so my job is teaching people about Islam, helping them to study one line at a time and leading the prayers," she says.
    Mosques Began As Quranic Schools
    The modest courtyard of Wangjia Hutong Women's Mosque contains within it the entire history of China's mosques for females. It's the oldest surviving women's mosque in China, with one gray plaque high up on a wall dating back to 1820.
    Like other women's mosques, it began as a Quranic school for girls. These sprang up in the late 17th century in central China, including Shanxi and Shandong provinces. They morphed into women's mosques about 100 years ago, starting in Henan province.
    Remembering her own childhood, 83-year-old Tang Guiying says even then the women's mosque was the only place a girl could receive education.
    "I didn't go to school when I was small," she chuckles. "We were all too poor; none of us girls studied. But I came here to play and study. The old imam was very, very old — she was 80-something, and she had bound feet."
    Tang is sitting in the mosque's washroom as she talks. This is where women conduct ritual ablutions before prayer. This space — and the mosque itself — doubles as a social center for these women, the heart of a community.
    In Kaifeng, there are 16 women's mosques, one-third the number of mosques for males.
    A Unique Chinese Tradition
    Shui Jingjun, of the Henan Academy of Social Sciences and co-author of a book on the phenomenon, says that so far there are no women's mosques in other countries. In most of the Muslim world, women pray behind a partition or in a separate room, but in the same mosque as men.
    Shui points out that the women's mosques in China are administered independently, by women for women, in addition to being legally separate entities in some cases.
    "After reform and opening up [in 1979], some female mosques registered independently, which shows the equality of male and female mosques," she explains.
    Controversy still rages in the Muslim world about whether women can be imams. In 2006, Morocco became the first country in the Arab world to officially sanction the training of female religious leaders.
    China is the only country to have such a long history of female imams. However, there are things that, according to the customary practices of Chinese Muslims, female imams can't do.
    They can't, for instance, lead funeral rituals or wash male corpses.
    Forty miles away in the provincial capital of Zhengzhou, white-sashed mourners wail as they process through the streets carrying the coffin from a mosque. No female imams are participating.
    Opposition Still Exists To Women's Roles
    In central China, most Muslims support the female mosques, but there is some resistance closer to China's border with Pakistan and Afghanistan, closer to the harder-line Wahhabi and Salafi influences.
    "Historically in northwestern China, there were no female mosques," says Shui, the researcher. "There was resistance because people thought that building female mosques was against the rules of religion. But in central China and most provinces, people think it's a good innovation for Islam."
    In the past decade, some women's mosques have been established in northwest China. The phenomenon appears to be spreading, helped politically by the Islamic Association of China, a state-controlled body that regulates Islam and issues licenses to practice to male and female imams alike.
    This is part of the anomaly that is religion in China — the atheist Chinese authorities are endorsing a practice some Muslims find unacceptable.
    While there is broad support among Kaifeng's Muslims for female mosques and imams, there is also some opposition.
    "The education of Islamic women is a very important job," says Guo Baoguang, of the Islamic Association of Kaifeng. But he admits that he has been criticized for organizing religious education forums for Muslim men and women to take part in together.
    "There were some criticisms that women ought to be in the home, and ought not take part in social activities. I think these criticisms are too conservative, and don't account of the importance of women's education in Islam," he says.
    Guo believes that when it comes to female imams, China is leading the way.
    "Given the fast development of China's economy, and as its political status rises, I think Chinese Islam will become more important in the Islamic world," Guo says. "The developments Chinese Islam has made, like the role played by Chinese women, will be more accepted by Muslims elsewhere in the world."
    Greatest Challenge Is Economic
    In the women's mosques, most of the faithful are elderly. Young women with families often don't have the time to worship, especially given the lengthy purification rituals several times a day.
    Third-generation imam Sun Chengying, who has been practicing for 21 years, worries about the future.
    "I haven't had any students since 1996," she says, shaking her head. "Women don't want be imams anymore, because the salaries in the mosques are too low. No one is willing to do it."
    Female imams sometimes earn as little as $40 a month, one-third of what can be earned in other jobs. Younger women need to earn more to support their families.
    And so it appears the future of female imams in China is threatened — not by the state, not by resistance from inside Islam, but by the forces of market economics."

    Mais, entre-nous les pires, ce sont les femmes kurdes. Décidément, en Islam, il serait temps que les femmes prennent les armes et butent leurs mecs !

    (source : Sans compromis)





    Les femmes du Moyen-Orient résistantes – et pop – contre Daesh


    L’Etat Islamique (EI) en guerre a un ennemi redoutable : les femmes. Et celles-ci seraient en passe de gagner !
    © DR
    © DR
    grazia.fr, 2 janv. 2015
    Et si les femmes sortaient grandes gagnantes de cette guerre contre l’Etat islamique ? Au moment où de nombreuses femmes kurdes combattent dans les rangs de l’armée, à Kobané (au nord de la Syrie), contre environ 3 000 djihadistes lourdement armés, à la surprise générale, les autorités de la région de Hassaké adoptent une mesure ultraféministe en mettant en place un décret révolutionnaire, établissant l’égalité homme-femme, selon l’ OSDH (Observatoire syrien des droits de l’homme). Un tour de force éclatant, un terrible affront envers le Daech (acronyme arabe de l’Etat islamique, ndlr).
    En effet, ce décret interdit la polygamie, les mariages forcés, les crimes d’honneur, les violences, les discriminations, et donne droit à l’héritage ainsi qu’à des rémunérations identiques à celles des hommes… « A ce rythme, les femmes kurdes seront bientôt en avance sur les Françaises ! », s’exclame Fatma Cingi Kocadost, représentante ducollectif de solidarité féministe avec les combattantes de Kobané, avant de développer, admirative : « Dans un climat de guerre, les femmes kurdes ont créé des maisons, des assemblées et des académies pour les femmes afin de les informer sur leurs droits, et de les pousser à agir, à s’insérer dans tous les échelons politiques du Kurdistan syrien. Résultat : intégration des femmes à 40 % dans le nouveau gouvernement et adoption d’un décret égalitaire très novateur !« 
    Une vision des choses confirmée par Pierre-Yves Ginet, photojournaliste pour l’association Femmes d’ici et d’ailleurs, régulièrement au Kurdistan : « Les femmes sont les premières victimes des attaques du Deach, et au lieu de se plaindre, elles ont décidé d’endosser un rôle clé et central contre les terroristes et le non-respect de leurs droits », s’émerveille-t-il.
    « Les femmes sont en train de changer leur histoire »
    Mais les femmes kurdes sont loin d’être seules ! Leur combat n’est absolument pas un événement isolé, bien au contraire, il est révélateur d’un mouvement de résistance inédit, qui ne cesse de s’accroître, mené par les femmes du Moyen-Orient contre l’État islamique. Tout comme au Kurdistan, au Liban ou encore en Malaisie, sans utiliser de Kalachnikov, des artistes pop féministes figurent en première ligne contre le Daech.
    La plus connue d’entre elles étant la ténébreuse et sulfureuse chanteuse kurde, Helly Luv, baptisée la « Shakira kurde », qui apparaît telle une guerrière sexy, prête à en découdre avec le Daech, dans la plupart de ses clips, vus en moyenne 3 millions de fois. Elle défend farouchement, à travers les paroles de ses chansons mais aussi ses actions humanitaires, les nombreuses femmes investies dans les troupes peshmergas, en leur apportant clandestinement de l’eau et de la nourriture. Helly Luv a même créé la Luv Houseune organisation à but non lucratif afin de venir en aide à tous les Kurdes dans le besoin, souvent persécutés par le Daech.
    Mais à la suite de menaces de mort de l’État islamique, la star s’est réfugiée à Los Angeles. Que ce soient les combattantes de Kobané ou les artistes engagés comme Helly Luv, toutes ces femmes, armées ou non, portent ce message fort sur leurs traits : « Nous ne voulons plus être des victimes discriminées, enlevées, vendues, violées, battues. » « Grâce à leur implication, elles sont en train de changer leur condition, leur histoire, leur destin », conclu, ému, Pierre-Yves Ginet. De quoi siffler d’admiration.
    Article publié dans le magazine Grazia du 12 décembre 2014.

    Et, lorsque la terreur qu'inspire le califat donne des résultats.

    (source : idem)

    Coalition contre l’EI : Les EAU ont suspendu leur participation aux raids aériens selon le NYT - L’Orient le jour
    Les Emirats Arabes Unis ont suspendu, en décembre dernier, leur participation aux raids aériens dans le cadre de la coalition internationale contre l’Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, rapporte le New York Times.
    A l’origine de cette décision, l’enlèvement, en décembre, du pilote jordanien Maaz al-Kassasbeh, les Emirats redoutant qu’il arrive la même chose à un de leurs pilotes. Le 3 février, le groupe extrémiste sunnite a publié une vidéo montrant sa mise à mort, brûlé vif dans une cage.
    Les Emirats Arabes Unis ont été parmi les premiers à rejoindre la coalition internationale dirigée par les Etats-unis contre l’Etat Islamique. Selon le New-York Times, ils avaient mené plus de missions aériennes que tous les autres pays de la coalition internationale. Cette dernière perd donc un allié stratégique dans son combat contre les terroristes de l’EI."

    Voilà, ce que l'on ne permettra pas à la Grèce de faire, suivre l'exemple de l'Islande.

    (source : Express.be)

    L'Islande annule (encore une fois) une partie des emprunts immobiliers des ménages




















































































    Aucun commentaire: