mardi 3 février 2015

(blog à finir et à corriger)

En France, quelque soit le gouvernement, il n'y a pas de courage pour une politique de réduction de l'utilisation de pesticides. On parle, on parle et c'est toujours renvoyé à plus tard. Comme son prédécesseur, hollande fait la même.

(source : Sciences et Avenir)

Sciences > Nature & environnement > 50% de pesticides en moins d'ici 2025 ?


50% de pesticides en moins d'ici 2025 ?

C'est l'objectif du nouveau plan lancé par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. Il pourrait être appliqué dès le second semestre 2015.

Le ministre de l'Agriculture le 30 janvier 2015 lors de la présentation de son nouveau plan de réduction des pesticides. © JACQUES DEMARTHON / AFPLe ministre de l'Agriculture le 30 janvier 2015 lors de la présentation de son nouveau plan de réduction des pesticides. © JACQUES DEMARTHON / AFP



"SI POSSIBLE". Le ministre de l'Agriculture annonce vouloir réduire de moitié l'usage des pesticides en France. Stéphane Le Foll repousse l'objectif de 2018 à 2025, avec un palier intermédiaire du quart en 2020. Une façon d'acter l'échec du plan précédent : Ecophyto avait été lancé après le Grenelle de l'environnement de 2008 par la précédente majorité. Son ambition était de réduire "si possible" de 50% l'usage des pesticides d'ici à 2018. À l'arrivée, un bide, puisque l'utilisation de produits chimiques en agriculture a progressé de 5% par an en moyenne entre 2009 et 2013.

S'appuyer sur le réseau des fermes pionnières Delphy

Ce premier plan "a permis d'éloigner les substances les plus dangereuses"mais s'est soldé par un "échec" car l'objectif de réduction ne s'est pas accompagné d'une réflexion sur les modèles de production, remarqueStéphane Le Foll. Le ministre, chantre de l'agroécologie, veut vulgariser de nouveaux modèles de production plus économes en intrants, comme la rotation des cultures qui permet de lutter contre l'érosion des sols et les maladies. Il souhaite également développer les alternatives naturelles aux pesticides, comme le "biocontrôle (méthode naturelle de protection, ndlr) etencourager l'innovation autour des machines agricoles" (services cartographiques par dronesGPS, pulvérisateurs de précision...) pour optimiser l'utilisation des pesticides.
Le ministre compte également s'appuyer sur les fermes pionnières du réseau Dephy, qui sont aujourd'hui environ 2.000. Il en faudrait 1.000 de plus selon lui, pour convaincre d'autres exploitations. Car les pionnières ont déjà obtenu des résultats concluants, puisqu'elle ont "vu l'utilisation des pesticides baisser en moyenne de 12% en 2013", une performance notable quand on sait qu'en moyenne l'usage des pesticides a à l'inverse bondi de 9% sur l'année, en partie en raison des conditions météo.
PÉNALITÉS. Par ailleurs, le nouveau plan ouvre la voie à un système de pénalités financières : dans un premier temps et de façon expérimentale ils viseront les distributeurs, via des "certificats d’économie de produits phytosanitaires [CEPP]", qui devront parvenir à "baisser de 20% le nombre de doses utilisées sur cinq ans""Au lieu de vendre un produit, ceux-ci seront incités à vendre plus de services, c'est-à-dire apprendre aux agriculteurs à utiliser la juste quantité ou des techniques alternatives". Et s'ils ne parviennent pas à "baisser de 20% le nombre de doses utilisées sur cinq ans", ils se verront infliger des pénalités sur leurs marges.
La plupart des propositions reprennent celles du député socialiste deMeurthe-et-Moselle Dominique Potier, lui-même agriculteur, qui a remis augouvernement un rapport en décembre. Ce plan, qui doit être publié en juin pour une application dès le second semestre 2015, sera doté d'une enveloppe augmentée à 70 millions d'euros, contre 40 actuellement.
Racler les poches des agriculteurs déjà vides
Les industriels de l'agrochimie n'ont pas manqué de réagir, rejetant tout objectif de réduction chiffré. "L'objectif pour nous est de réduire les impacts(sur l'eau, sur la santé...), pas les quantités", a indiqué à l'AFP Eugénia Pommaret, directrice générale de l'Union des industries de la protection des plantes (UIPP).
Les agriculteurs eux ont reçu diversement ces annonces. Xavier Beulin, président de la puissante FNSEA, a reconnu que le secteur devait faire son"auto-critique", mais il a appelé, comme d'habitude, à replacer la réflexion dans un contexte de concurrence européenne. La Coordination rurale, syndicat minoritaire, s'est inquiétée des répercussions des pénalités financières des distributeurs sur les agriculteurs. Cela va "inciter les distributeurs de phytosanitaires à venir racler les poches des agriculteurs déjà vides".
NÉONICOTINOÏDES. La Confédération paysanne, syndicat agricole minoritaire proche des écologistes, salue elle "l'intention" mais regrette le manque de "cohérence" de politiques qui vantent à la fois, selon elle, l'agroécologie et l'industrialisation de l'agriculture. L'ONG Générations futures qui milite contre les pesticides, estime que ces propositions ne permettront une réduction qu'"à la marge", tout en maintenant"l'agriculteur dans un système dépendant aux pesticides". Enfin, pour la fondation Nicolas Hulot, ce plan contient des mesures "intéressantes" et"enfin chiffrées". Mais "il manque encore la concrétisation des promesses sur les néonicotinoïdes (insecticides accusés d'augmenter la surmortalité des abeilles, ndlr) et des actions vigoureuses sur la demande notamment par la restauration scolaire".













































































































































































L'histoire des pesticides et du gouvernement français, c'est l'histoire du serpent qui se mord la queue.
Bon, en attendant que font les spéculateurs ?

(source : Bastamag)



Les investisseurs financiers lorgnent sur la dette des pays d’Afrique

PAR 

Côte d’Ivoire, Éthiopie, Rwanda, Sénégal... La dette des pays les plus pauvres attirent aujourd’hui les fonds d’investissement du Nord, à la recherche de rendements plus intéressants qu’en Europe. Mais certains titres de dette vendus sur les marchés financiers internationaux par les pays africains « sont liés à des contrats dont les clauses peuvent constituer de véritables bombes à retardement », alerte Eric Toussaint, porte-parole du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM). Le risque : une nouvelle grande crise de la dette, comme celle de 1982, qui a conduit les pays d’Afrique à s’enfermer dans la spirale infernale des plans d’ajustement structurels imposés par le FMI. Décryptage.
En 2014, le Rwanda et l’Ethiopie qui figurent parmi les pays les plus pauvres de la planète ont vendu des titres de leurs dettes publiques sur les marchés financiers des pays les plus industrialisés. Du jamais vu au cours des 30 dernières années ! La Côte d’Ivoire, sortie il y a peu d’une situation de guerre civile et d’une suspension du remboursement de la dette il y a à peine trois ans, a réussi également à trouver sans difficulté des prêteurs privés pour acheter des titres. Le Kenya [1] et la Zambie ont aussi émis des titres de la dette.
Cela témoigne d’une situation internationale tout à fait particulière : les investisseurs financiers du Nord disposent d’énormément de liquidités et face à des taux d’intérêt très bas dans leurs pays, ils sont à l’affût de rendements intéressants. Le Sénégal, la Zambie et le Rwanda promettent un rendement de 6 à 8 % sur leurs titres. Ce qui attirent des sociétés financières qui cherchent à placer provisoirement leurs liquidités, même si les risques sont élevés. Les États de l’Afrique subsaharienne ont réussi à vendre sur les marchés financiers internationaux des titres de dette publique pour 7 milliards de dollars en 2014 [2]. C’est un record.

Euphorie de la dette

Les gouvernements des pays subsahariens deviennent euphoriques et tentent de faire croire à leur population que le bonheur est au coin de la rue, alors que la situation peut dramatiquement se retourner. Ces gouvernants sont en train d’accumuler des dettes de manière tout à fait exagérée, et quand la situation se détériorera, ils présenteront la facture à leur peuple. De toute manière, une grande partie des impôts que les pouvoirs publics font aujourd’hui payer au peuple (via la TVA et les impôts sur les revenus) sert à rembourser la dette, au lieu d’être utilisée pour améliorer les conditions de vie des citoyens et citoyennes. Dans l’écrasante majorité des pays, les dépenses publiques effectuées pour rembourser les dettes contractées par les gouvernants sont supérieures au budget de l’éducation ou de la santé. C’est un scandale.
De plus, les titres de dette que les gouvernants vendent sur les marchés financiers internationaux sont liés à des contrats dont les clauses peuvent constituer de véritables bombes à retardement. Par exemple, de plus en plus de contrats contiennent une clause d’accélération des paiements : si un pays entre en difficulté économique, les détenteurs des titres de la dette peuvent exiger des autorités du pays un remboursement anticipé. De quoi fortement aggraver la situation du pays. Et tous les contrats prévoient qu’en cas de litige, ce n’est pas la justice du pays endetté qui est compétente mais celle de pays comme les États-Unis ou le Royaume Uni... Il est nécessaire de se battre pour obtenir que le contenu des contrats soit rendu public par les autorités.

Quand les taux d’intérêt s’envolent

Parmi les pays subsahariens qui ont émis le plus de dettes sur les marchés internationaux, les pays exportateurs de pétrole, à commencer par le Nigeria, sont aujourd’hui confrontés à une chute de près de 50 % du prix du pétrole qu’ils exportent. Or plus de 70 % des revenus de l’État provient de la vente du pétrole. Cela diminue leur capacité de remboursement présent et futur. Dès lors, les prêteurs – banques privées du Nord, fonds de placement, les 1 % les plus riches en Afrique,... – deviennent nerveux et commencent à revendre les titres qu’ils détiennent sur le marché secondaire de la dette, le marché « d’occasion » de la dette. Ils bradent les titres, du coup ceux qui les achètent à rabais le font pour avoir un meilleur rendement. De leur côté, les autorités du pays doivent rémunérer à un prix plus élevé les nouveaux emprunts sous peine de ne pas trouver de prêteurs.
Prenons le cas du Nigeria : ses revenus ont fortement baissé en 2014 à cause de la chute du prix de pétrole entre juin et décembre 2014. La monnaie locale, la naira, a perdu 15 % de sa valeur face au dollar en 2014. Les réserves de change de la banque centrale du Nigeria ont baissé nettement [3]. En décembre 2014, la banque centrale a émis des titres de dette publique venant à échéance 10 ans plus tard en proposant une rémunération de 16 % [4] ! Il n’est pas compliqué d’imaginer ce que cela signifie : une portion de plus en plus considérable des revenus du Nigeria devra être destinée au remboursement de la dette dans un contexte de chute de ses revenus. Du coup, les mesures d’austérité vont s’aggraver.
C’est déjà le cas dans autre pays exportateur de pétrole, l’Angola. Le gouvernement confronté à un déficit budgétaire pour la première fois depuis 2009 vient d’annoncer qu’il réduira fortement les subventions aux prix du combustible dont bénéficie la population. Cela va augmenter le coût des transports publics, de l’approvisionnement, etc. Il n’y a pas que le prix du pétrole qui est en chute, en 2014 : les prix de l’argent et du cuivre ont ainsi baissé respectivement de 16 % et 18 %. Le coton accuse quant à lui une lourde baisse de 28 % sur l’année [5]. Le caoutchouc a également plongé. Quant au minerai de fer, son prix a baissé de 51 %. En résumé, une grande partie des pays d’Afrique subsaharienne dont les gouvernements se félicitent encore aujourd’hui des performances économiques, sans se préoccuper d’améliorer durablement les conditions de vie de leurs citoyens, va probablement se retrouver dans une situation de plus en plus difficile.

La spirale infernale des plans d’ajustement structurels

Cela rappelle dans une certaine mesure la précédente grande crise de la dette qui a éclaté en 1982, résultat de l’effet combiné de la baisse des prix des produits exportés et de l’explosion des taux d’intérêt dans ces pays [6]. Du jour au lendemain, il faut rembourser plus avec des revenus en baisse. De là, l’étranglement. Les pays endettés annoncent qu’ils sont confrontés à des difficultés de paiement. Les banques privées refusent immédiatement d’accorder de nouveaux prêts et exigent qu’on leur rembourse les anciens. Le FMI et les principaux pays capitalistes industrialisés avancent de nouveaux prêts pour permettre aux banques privées de récupérer leur mise et pour empêcher une succession de faillites bancaires. Depuis cette époque, le FMI, appuyé par la Banque mondiale, impose ses plans d’ajustement structurel [7]. Un pays endetté qui refuse l’ajustement structurel se voit menacé d’une suspension des prêts du FMI et des gouvernements du Nord. On peut affirmer sans risquer de se tromper que ceux qui, à partir de 1982, proposaient aux pays de la périphérie d’arrêter le remboursement de leurs dettes et de constituer un front des pays débiteurs avaient raison. Si les pays du Sud avaient instauré ce front, ils auraient été en mesure de dicter leurs conditions à des créanciers aux abois.
En choisissant la voie du remboursement, sous les fourches caudines du FMI, les pays endettés ont transféré vers le capital financier du Nord l’équivalent de plusieurs plans Marshall [8]. Les politiques d’ajustement ont impliqué l’abandon progressif d’éléments clés de leur souveraineté nationale, ce qui a débouché sur une dépendance accrue des pays concernés à l’égard des pays les plus industrialisés et de leurs multinationales. Aucun des pays appliquant l’ajustement structurel n’a pu soutenir de manière durable un taux de croissance élevé. Partout, les inégalités sociales ont augmenté. Aucun pays « ajusté » ne fait exception.

A qui profite la dette ?

Il ne faut pas attendre qu’une crise se déclenche pour entamer un audit citoyen de la dette. Il faut se poser dès aujourd’hui des questions essentielles comme : qu’est devenu l’argent des différents emprunts ? Quelles étaient les contreparties de ces emprunts consentis au gouvernement ? Quel montant d’intérêts a déjà été payé et à quels taux ? Quelle part du principal a été remboursée ? Comment la dette a-t-elle enflé sans que les populations aient ressenti concrètement ses effets ? Quels chemins ont suivi les fonds empruntés ? Quelle part a été détournée, par qui et comment ? Qui a emprunté et au nom de qui ? Qui sont les créanciers et quel a été le rôle des uns et des autres ? Par quels mécanismes l’État s’est-il trouvé engagé dans les différentes transactions ? Par qui les décisions d’emprunts ont été prises et à quel titre ? Comment des dettes privées sont-elles devenues publiques, grâce à quels intermédiaires et à quels organismes ? À qui ont profité les projets bidon réalisés avec de l’argent emprunté ? Quels crimes ont été commis avec cet argent ? Les bailleurs savaient-ils la destination des fonds octroyés ? Pourquoi n’établit-on pas les responsabilités pénales, civiles ou administratives ?
Quand on examine les réalisations par rapport au volume des fonds remboursés par les pays d’Afrique subsaharienne comme d’autres parties du monde, une conclusion s’impose : seule une faible part des prêts consentis a contribué au « développement » du pays. Une grande partie des fonds empruntés a alimenté des réseaux de corruption (au Sud comme au Nord de la planète), à travers des commissions et rétrocommissions. Ils ont enrichi les oligarques des régimes dont le train de vie ostentatoire jure avec la pauvreté et la misère ambiante. Ils ont aussi servi à enrichir un peu plus les 1 % les plus riches qui ont ensuite placé l’argent mal acquis dans des paradis fiscaux, la plupart du temps en Europe.

Des emprunts pour financer des projets inutiles

Ces fonds ont également financé des éléphants blancs, ces célèbres projets inadaptés et surfacturés, via, semble-t-il, les garanties publiques accordées aux grandes entreprises privées par le mécanisme des agences de crédits à l’export des pays prêteurs. Ce sont les populations qui ont payé et continuent de payer le lourd tribut, tout en subissant les effets négatifs de cet endettement odieux cautionné par un État démissionnaire qui ne protège pas, n’éduque pas, ne soigne pas, prive ses populations de l’eau, de l’électricité,...
C’est pour ces populations-là que le CADTM et toutes les associations prêtes à agir avec lui veulent procéder à cette clarification en ouvrant cet autre chantier du combat citoyen : ouvrir les livres de compte de la dette. En d’autres termes, réaliser l’audit citoyen de la dette, afin d’identifier la partie illégitime, illégale ou/et odieuse qu’il faut refuser de payer. Il s’agit aussi d’identifier les coupables d’actes frauduleux ayant conduit à l’endettement et/ou ayant permis en enrichissement personnel injustifié. Ces coupables doivent être poursuivis en justice. L’audit doit aller de pair avec la mise en pratique d’un autre modèle de développement qui met l’humanité et la nature au centre des priorités.
Eric Toussaint, porte-parole du CADTM international (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde), maître de conférence à l’université de Liège [9]
Photo : CC Ryan


Notes

[1Agence Bloomberg, consulté le 3 janvier 2015.
[2Financial Times, « Oil routs sours Africa debt sweet pot », 31 décembre 2014.
[3Source : Agence Bloomberg.
[4Voir le site officiel de labanque centrale du Nigeria.
[5Source : Boursorama.
[6Ce passage est tiré de : Pierre Gottiniaux, Daniel Munevar, Antonio Sanabria, Eric Toussaint,Les Chiffres de la dette 2015, page 9.
[7Les programmes d’ajustement du FMI suivent trois objectifs : 1) assurer le remboursement de la dette contractée ; 2) établir des réformes structurelles visant à libéraliser l’économie, l’ouvrir aux marchés internationaux et réduire la présence de l’État ; 3) permettre progressivement aux pays endettés d’avoir accès aux prêts privés via les marchés financiers, sans pour autant cesser d’être endettés.
[8Le Plan Marshall est un programme de reconstruction économique proposé en 1947 par George C. Marshall, secrétaire d’État des États-Unis. Doté d’un budget de 12,5 milliards de dollars de l’époque (environ 100 milliards de dollars de 2014) sous forme de dons et de prêts à long terme, le plan Marshall permit à 16 pays (notamment la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et les pays scandinaves) de profiter de fonds pour leur reconstruction après la seconde guerre mondiale.
[9Eric Toussaint est l’auteur de Bancocratie, Editions Aden, 2014, et coauteur de Les Chiffres de la dette 2015, avec Pierre Gottiniaux, Daniel Munevar et Antonio Sanabria.



Et, une excellente initiative d'Obama. Question, "Va-t-elle être suivie par les républicains ?"

(source : L'OBS monde)


Obama s'attaque aux bénéfices des sociétés américaines à l'étranger

Le président américain cible les entreprises qui stockent une partie de leurs bénéfices à l'étranger. Il compte récupérer 238 milliards de dollars de recettes fiscales. De quoi inspirer l'Europe ?


Barack Obama le 20 janvier 2015. (MANDELNGAN/POOL/AFP)Barack Obama le 20 janvier 2015. (MANDELNGAN/POOL/AFP)


L'administration Obama veut s'attaquer au trésor de guerre amassé par les multinationales américaines à l'étranger en proposant une taxe exceptionnelle de 14%. Un projet qui braque aussi bien les milieux d'affaires que les ONG.
Mesure-choc du budget 2016 présenté lundi 2 février, ce prélèvement "exceptionnel" cible une pratique légale mais hautement controversée : la possibilité pour les entreprises américaines de stocker indéfiniment une partie de leurs bénéfices à l'étranger, hors de portée du fisc des Etats-Unis.
Des grands noms de l'industrie américaine (Apple, Google, Microsoft, General Electric, Pfizer...) se sont engouffrés en masse dans cette brèche pour échapper à l'impôt sur les sociétés aux Etats-Unis, le plus élevé parmi les pays industrialisés avec un taux de 35%.

Une montagne de cash

Au fil des années, ces grands groupes ont constitué une montagne de cash de quelque 2.100 milliards de dollars, soit à peine moins... que le produit intérieur brut de la France, selon les estimations du cabinet Audit Analytics.
Lorgnant ces milliards de dollars, l'administration Obama propose dans son budget un "deal" en deux parties, qui a toutefois de très maigres chances de voir le jour dans un Congrès dominé par les républicains.
Dans un premier temps, une taxe "exceptionnelle" de transition de 14% serait prélevée sur l'ensemble de ces fonds qui pourraient alors être rapatriés en toute légalité aux Etats-Unis.
Les caisses de l'Etat verraient ainsi arriver 238 milliards de dollars de recettes fiscales supplémentaires qui serviraient à financer un plan d'investissement dans les infrastructures (routes, ponts, etc..).
Par la suite, les entreprises devront chaque année payer "au moins" 19% sur leurs bénéfices à l'étranger "au moment où ils sont engrangés" et n'auront donc plus la possibilité de différer le paiement de leurs taxes, selon le projet de budget.

Echapper au fisc américain

L'administration cherche ainsi à clore un débat de plus en plus pressant aux Etats-Unis où certaines entreprises ont été, en outre, accusées d'utiliser ces fonds "offshore" pour racheter des rivales et se domicilier à l'étranger pour échapper définitivement au fisc américain.
Le président Barack Obama avait en septembre fustigé ces transactions baptisées "tax inversion" qui laissaient, selon lui, "la classe moyenne régler l'addition".
Il passe cette fois à la vitesse supérieure en proposant une solution plus pérenne, qui s'accompagne d'un abaissement de l'impôt sur les bénéfices à 28%.
Clin d'œil en direction des classes moyennes, cette taxe "exceptionnelle" n'a pas suscité beaucoup de commentaires côté républicain mais elle a été fraîchement accueillie par les milieux d'affaires.

Une atteinte à la compétitivité ?

"Plus de dépenses, plus de taxes, plus de dette", a fustigé dans un communiqué la Chambre de commerce américaine, qui affirme représenter 3 millions d'entreprises.
Le puissant lobby patronal Business Roundtable a, lui, estimé que cette nouvelle mesure allait "porter atteinte à la compétitivité" des entreprises américaines surtout celles "actives à l'échelle mondiale".
Souvent critique à l'égard de la Maison Blanche, l'organisation lui a toutefois décerné quelques bons points, en "saluant" sa volonté d'abaisser l'impôt sur les sociétés et de favoriser le retour aux Etats-Unis de fonds stockés à l'étranger.
En 2004, la Maison Blanche alors dirigée par le républicain George W. Bush avait déjà décidé d'inciter les entreprises à rapatrier leurs bénéfices.
L'exécutif américain s'était alors montré plus généreux en exigeant le paiement d'une taxe bien plus faible d'environ 5%. Au total, 312 milliards de dollars avaient alors été rapatriés avec un impact mitigé sur l'activité.

Au bénéfice des "pires fraudeurs"

Selon un rapport du Sénat américain de 2011, les entreprises ont ainsi davantage utilisé ces fonds pour récompenser leurs actionnaires (distribution de dividendes, rachats d'actions...) que pour "créer de nouveaux emplois ou pour développer la recherche".
Selon James Henry, de l'organisation Tax Justice Network, la solution proposée par le président Obama n'est certes pas "aussi mauvaise" que celle mise en oeuvre par son prédécesseur mais elle revient tout de même "à contourner" la fiscalité des entreprises.
Egalement critique, l'ONG Citizens for Tax Justice a estimé que cette taxe au rabais allait bénéficier "de manière disproportionnée aux pires fraudeurs" et laisserait de côté des "milliards de dollars" de recettes fiscales qui auraient pu être utilisés pour des "investissements publics cruciaux".

Et, concernant notre santé.

(source : Sciences et Avenir)``

 > Maladie d'Alzheimer : des médicaments courants accroîtraient le risque de démence

Maladie d'Alzheimer : des médicaments courants accroîtraient le risque de démence

Une étude établit pour la première fois un lien entre une dose donnée de médicaments anticholinergiques et l'accroissement du risque de développer de la démence.

L'étude a déterminé que les personnes prenant par exemple au moins 10 mg/jour de doxépine, un antidépresseur, 4 mg/jour du somnifère diphénhydramine ou 5 mg/jour d'oxybutynine, contre l'incontinence urinaire, pendant plus de trois ans, couraient un risque nettement plus élevé de souffrir de démence. © DURAND FLORENCE/SIPAL'étude a déterminé que les personnes prenant par exemple au moins 10 mg/jour de doxépine, un antidépresseur, 4 mg/jour du somnifère diphénhydramine ou 5 mg/jour d'oxybutynine, contre l'incontinence urinaire, pendant plus de trois ans, couraient un risque nettement plus élevé de souffrir de démence. © DURAND FLORENCE/SIPA
Plusieurs médicaments couramment utilisés pourraient accroître le risque de démence, y compris de maladie d'Alzheimer, chez les personnes âgées qui en prennent à des doses élevées ou pendant des périodes prolongées, selon une étude publiée dans le JAMA Internal Medicine et conduite avec un groupe de près de 3.500 personnes de 65 ans et plus. Tous ces médicaments contiennent une substance anticholinergique qui trouble la communication entre les neurones et perturbe la mémoire, l'apprentissage et l'activité musculaire, précisent les auteurs. Un grand nombre de personnes âgées prennent ces traitements, dont certains sont vendus sans ordonnance comme le Benadryl(médicament canadien) contre les allergies.

Remplacer ces médicaments par des traitements sans anticholinergiques

Il s'agit de la première étude à établir un lien entre une dose donnée de ces médicaments anticholinergiques et l'accroissement du risque de développer de la démence. Cette recherche suggère aussi pour la première fois que ce risque pourrait persister et ne pas être réversible, même après avoir arrêté de prendre ces médicaments pendant plusieurs années. Les chercheurs précisent que 797 des participants de l'étude, soit environ 23 %, ont développé une démence (une maladie d'Alzheimer dans la majorité des cas)."Les adultes âgés devraient savoir qu'un grand nombre de médicaments, dont certains sont vendus sans ordonnance, ont de puissants effets anticholinergiques", souligne le Dr Shelly Gray, de l'Université de Washington à Seattle, le principal auteur de cette étude financée parl'Institut national américain de la santé (NIH). "Les médecins traitants devraient régulièrement vérifier les médicaments pris par leurs patients, y compris ceux vendus sans ordonnance, pour voir comment les remplacer tout au moins en partie par des traitements sans anticholinergiques", a-t-elle ajouté.
ANTICHOLINERGIQUE. Un anticholinergique est une substance qui s'oppose à l'action de l'acétylcholine, une molécule jouant le rôle de médiateur chimique et permettant la communication entre deux neurones. Parmi les médicaments anticholinergiques, on trouve des antidépresseurs, somnifères et anxiolytiques, mais aussi des antihistaminiques (rhinites allergiques, asthme) et des médicaments contenant de la warfarine (cardiopathies, embolies pulmonaires, thromboses veineuses, infarctus du myocarde etc.), de la codéine (analgésiques) ou encore du furosémide (hypertension, insuffisance rénale, œdèmes etc.).
L'étude a déterminé que les personnes prenant par exemple au moins 10 mg/jour de doxépine, un antidépresseur, 4 mg/jour du somnifèrediphénhydramine ou 5 mg/jour d'oxybutynine, contre l'incontinence urinaire, pendant plus de trois ans, couraient un risque nettement plus élevé de souffrir de démence. Le Dr Gray explique que des alternatives existent sans anticholinergiques pour la doxépine et la diphénhydramine, à savoir le Prozac (antidépresseur) et le Celexa (somnifère). Quand il n'y a pas d'autre choix de traitement, elle recommande aux médecins de prescrire la dose la plus faible possible qui est efficace, et de surveiller régulièrement.
AUTOPSIE. Certains des participants de cette recherche ont accepté que leur cerveau soit autopsié après leur décès. On pourra ainsi savoir si ceux qui ont pris ces médicaments anticholinergiques souffraient davantage d'Alzheimer que ceux dans le groupe témoin qui n'en prenaient pas, a dit le Dr Gray. "Nous examinerons les pathologies du cerveau et verrons si nous pouvons voir un mécanisme biologique qui pourrait expliquer les résultats de notre étude", a-t-elle ajouté."


vvvv




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