Par Paul Antonopoulos
La Maison Blanche étudie la possibilité d’imposer de nouvelles sanctions (embargos) au secteur pétrolier vénézuélien, selon McClatchy DC, citant des sources gouvernementales américaines.
Selon ces informations, l’interdiction totale du commerce du pétrole vénézuélien et les « sanctions » spécifiques contre les hauts fonctionnaires vénézuéliens sont à l’étude.
FRN rappelle que ce que les États-Unis appellent « sanctions » ne sont en fait pas fondées sur des décisions ou des accords devant des tribunaux ou des organes internationaux, ni même sur des conclusions publiques. Il s’agit plutôt de la façon dont les États-Unis conçoivent maintenant leur politique d’embargo.
Les mêmes sources gouvernementales américaines estiment que l’imposition d’un embargo total sur le pétrole contre le pays latino-américain aurait un impact considérable sur le gouvernement de Nicolás Maduro. Alors qu’en même temps, ils ont peur de recourir à des mesures aussi radicales parce que l’administration Trump croit que cette décision affecterait sérieusement la population vénézuélienne et nuirait à l’industrie pétrolière américaine et à ses citoyens – à un moment où il y a déjà un mécontentement face à l’augmentation des prix du gaz.
Ces dernières semaines, la Maison-Blanche et le département d’État se sont tournés vers les experts du marché pétrolier pour calculer l’effet de ces mesures. La Maison-Blanche souhaite également que le nouveau régime de sanctions soit adopté dans les trois prochains mois.
Cela intervient juste au moment où la Banque centrale du Venezuela met en circulation les nouveaux billets en Bolivar, éliminant 5 zéros de la monnaie nationale.
Nouvelle monnaie vénézuélienne
Nouvelle monnaie vénézuélienne
Face à une grave crise politique et économique, le président Nicolás Maduro a ordonné la réduction du nombre de zéros dans le bolivar dans l’une des tentatives d’inverser le cours de l’hyperinflation, qui a généré de graves problèmes sociaux et la migration des Vénézuéliens vers les pays voisins, tels que le Brésil et la Colombie.
L’entrée en vigueur de la nouvelle monnaie était initialement prévue pour le 4 juin, avec 3 zéros de moins. Mais le gouvernement a reporté l’événement à deux reprises, dont la dernière le 25 juillet, déjà avec 5 zéros de moins, face à une inflation prévue par le Fonds Monétaire International (FMI) à 1 000 000 000 % en 2018. Le billet de 500 Bolivars, le plus élevé, équivaudra à 50 millions de Bolivars d’aujourd’hui.
Les mesures adoptées par le gouvernement vénézuélien n’auront aucun effet et n’apporteront pas d’améliorations momentanées de l’inflation du pays, selon le professeur de la Fondation Getúlio Vargas (FGV), l’économiste Mauro Rochlin.
« Rien ne va se passer précisément parce que le nouveau système, de manière synthétique, ne fait que couper à travers les zéros de la monnaie sans s’attaquer à la racine du problème. Autrement dit, ce système continue de considérer l’État comme l’un des principaux bailleurs de fonds de la société et il continuera de le faire par l’émission supplémentaire de monnaie, et rien d’autre. Je ne peux pas imaginer les avantages que cette mesure pourrait avoir à court terme« .
Cependant, la Fondation Getúlio Vargas a toujours rendu des analyses médiocres sur la situation au Venezuela, et les arguments avancés ne reflètent pas une évaluation objective et basée sur la réalité du Venezuela ou du fonctionnement des monnaies souveraines.
La division de l’activité économique entre les secteurs « public » et « privé » est un phénomène légal ultra-structurel qui n’a aucune influence sur les résultats économiques. Un État peut élaborer une politique fondée sur les données et les indicateurs du marché et, inversement, une société privée peut financer les produits d’appel, subventionner les pertes et planifier l’activité économique pour de longues périodes.
Ainsi, l’analphabétisme économique des critiques néolibéraux du Venezuela tire son influence idéologique de Von Mises, un domaine de l’économie sur les recommandations politiques spéculatives et normatives, et non des questions relatives au cadre juridique super-structurel dans lequel les partis ont investi.
Venezuelan-Oil-1024x819Au contraire, les principaux problèmes économiques du Venezuela ne proviennent pas du pays en lui-même, mais sont une circonstance héritée de l’économie de marché mondiale.
Idéalement, le Venezuela aurait diversifié son économie pendant la période où les revenus pétroliers ont rendu possible un tel investissement, du moins sur le plan normatif. Mais en réalité, les coûts d’investissement pour la diversification, combinés à ce qui resterait par la suite – toujours un « prix négatif » par rapport aux importations en provenance de pays déjà avancés depuis longtemps dans ce domaine de production – ont rendu une telle diversification moins gérable.
Le FRN note qu’il est souvent dévoilé dans les articles journalistiques ou d’opinion qui prévalent au sujet de la République bolivarienne, que l’économie du Venezuela souffre et qu’elle est sous sanctions américaines (embargo). Il est peut-être raisonnable de suggérer qu’il existe un lien entre ces deux faits.
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traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International