dimanche 29 avril 2018


La BCE demande à Deutsche Bank un scénario de crise
source : La Tribune

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La première banque allemande fait valoir quelle calcule de manière habituelle pour le compte des autorités de tutelle les conséquences d'un dénouement ordonné de positions de trading.
La première banque allemande fait valoir quelle "calcule de manière habituelle pour le compte des autorités de tutelle les conséquences d'un dénouement ordonné de positions de trading". (Crédits : Kai Pfaffenbach)
La Banque centrale européenne (BCE) réclame à l'établissement allemand de calculer l'impact d'une vente de ses positions de trading, alors que la banque envisage un retrait de la banque d'investissement. Une première, révélatrice de la complexité du modèle de Deutsche Bank, perçue comme une des banques les plus risquées d'Europe.

'est une première : la Banque centrale européenne (BCE) a demandé à la Deutsche Bank d'estimer le coût potentiel du dénouement de ses positions de trading, selon des sources citées par la Süddeutsche Zeitung et l'agence Reuters. Le but de l'exercice est d'estimer l'impact de la liquidation de ses activités de banque d'investissement. La première banque allemande a affirmé qu'elle "calculait de manière habituelle pour le compte des autorités de tutelle les conséquences d'un dénouement ordonné de positions de trading".
Ceci dit, la Deutsche Bank n'a pas été choisie au hasard. C'est un des plus grands établissements de crédit d'Europe, très présent sur les marchés, et la direction envisage depuis plusieurs mois de réduire la voilure dans la banque de financement et d'investissement (BFI, qui regroupe les activités de marchés et de services financiers aux entreprises, États et institutions financières), sous le nom de code de "Projet Colombo".

Risques des dérivés

 Le nouveau directeur général Christian Sewing, nommé lundi dernier, a indiqué que des "décisions difficiles" seraient nécessaires, et qu'il fallait "adapter" le pilier de la BFI, évoquant le retrait "des zones où nous ne sommes pas suffisamment rentables."
" En outre, la Deutsche Bank est l'une des institutions financières les plus dangereuses du monde en raison de son activité complexe", souligne  la Süddeutsche Zeitung.
La BCE a refusé de commenter l'information, tout en assurant au Financial Times qu'elle "n'intervient pas dans les décisions des banques concernant leur modèle d'affaires". Selon la Süddeutsche Zeitung, d'autres établissements se verront demander la même chose par la suite. Cet exercice réglementaire, qui prendra plusieurs mois, s'appelle la "revue des coûts de réduction progressive".
Il s'agit de voir si la Deutsche Bank pourrait sortir de la banque d'investissement sans recourir aux garanties de l'État ou à l'argent des contribuables allemands. Ce sont en particulier les risques liés au débouclage des produits dérivés qui inquiètent. L'an dernier, un analyste reconnu, Stuart Graham d'Autonomous Research, avait estimé que la banque d'investissement de la Deutsche Bank était probablement "au-delà du réparable", après des années de sous-investissement technologique et de pratiques ayant entaché sa réputation auprès des grands clients.

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