Il n’y a pas eu d’article récent sur l’affaire Skripal au cours de laquelle un agent double britannico-russe et sa fille ont été empoisonnés à Salisbury, en Angleterre. Il semble même y avoir des tentatives pour modifier le dossier public de l’affaire.
Le gouvernement britannique a allégué que les Skripal ont été empoisonnés par du Novichok, un agent neurotoxique mortel, et en a accusé la Russie. Il y a beaucoup de questions ouvertes à poser, mais les médias britanniques, qui n’ont pas peur de l’investigation, restent curieusement désintéressés. Nous avions déjà noté au début du mois d’avril que la presse britannique avait lancé le Novi-Fog™ (brouillard) sur l’opinion publique. Elle répétait les allégations scandaleuses et illogiques émanant des « services de sécurité », mais ne faisait pas de véritables reportages sur l’affaire Skripal.
Certains éditeurs de photos ont donné un sens à ce que les « services de sécurité » ont déclaré et ont introduit un article en date du 5 avril dans le London Times avec une photo d’une source probable du prétendu poison Novichok :
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Aujourd’hui, l’ancien ambassadeur britannique Craig Murray cite Clive Ponting, un autre ancien haut fonctionnaire, qui soupçonne le gouvernement britannique d’avoir émis une Notice D. Un tel avis interdit aux médias britanniques de rendre compte d’une question. Murray fait également référence à un tweet du correspondant de Channel 4 Alex Thomson du 12 mars, dans lequel Thomsen mentionne un avis de Notice D spécifiquement lié au protecteur MI6 de M. Skripal :
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La tentative de Notice D que Thomsen a mentionnée est arrivée trop tard car certains médias avaient déjà rapporté le nom du gestionnaire MI6 de Skripal. Nous l’avons expliqué en détail le 8 mars.
Un certain Pablo Miller, un agent du MI6 britannique, avait recruté Sergej Skripal. L’ancien agent du MI6 Christopher Steele était également impliqué dans l’affaire. Skripal a été arrêté par les services de sécurité russes et envoyé en prison. Pablo Miller, le recruteur du MI6, était aussi le gestionnaire de Sergej Skripal après sa libération par la Russie lors d’un échange d’espion. Il vivrait également à Salisbury. Christopher Steele et Pablo Miller travaillent pour Orbis Business Intelligence qui a créé le « Dirty Dossier » sur Donald Trump.
Nous avons très tôt suspecté une relation entre le « Dirty Dossier » et l’affaire Skripal :
Voici quelques questions :
  •  Skripal a-t-il aidé Steele à constituer le « dossier » sur Trump ?
  • Les anciennes relations de Skripal ont-elles été utilisées pour contacter d’autres personnes en Russie pour s’enquérir de la comproission de Trump ?
  • Skripal a-t-il menacé d’en parler ?
S’il y a un lien entre le dossier et Skripal, ce qui me semble très probable, alors il y a un certain nombre de personnes et d’organisations ayant des motifs potentiels de le tuer. Beaucoup de gens louches et de fonctionnaires des deux côtés de l’Atlantique ont participé à la création et à la gestion de la campagne anti-Trump/anti-Russie. Il y a plusieurs enquêtes et du linge très sale pourrait un jour être découvert. Retirer Skripal tout en en accusant la Russie semble être un moyen pratique de se débarrasser d’un témoin potentiel.
Le lanceur d’alertes, Clive Ponting, cité par Murray, soupçonne maintenant aussi que l’affaire Skripal était un travail « à l’intérieur » qui découlait du « dossier sale » manipulé :
Si [Sergej Skripal] était également impliqué dans le dossier des « golden showers », alors les éléments étatsuniens auraient une raison d’agir égalementTout l’incident était un travail interne, non pas pour le tuer, d’où l’utilisation du BZ (substance incapacitante, NdT), mais pour lui donner un avertissement et une punition. Tout cela est traité comme si les autorités savaient exactement ce qui s’est passé, mais devaient le dissimuler.

Je voulais ajouter que le policier qui se trouvait dans les parages était presque certainement le « gardien » de la branche spéciale qui gardait Yulia sous surveillance. Les médias ne sont pas autorisés à mentionner l’existence d’un avis D.
Il n’y a pas seulement un silence très curieux dans les médias britanniques au sujet de l’affaire Skripal, mais il semble y avoir des tentatives actives pour cacher au public certains éléments de l’affaire.
En 2017, la journaliste d’investigation Dilyana Gaytandzhiev a fait état de transports aériens massifs d’armes vers les « rebelles » syriens sous couverture diplomatique et s’est fait virer. Le 26 avril, elle a fait une autre découverte intéressante :
    Dilyana Gaytandzhiev @dgaytandzhieva – 21:24 UTC – 26 avril 2018
    Les #Skripals auraient été exposés au médicament #Fentanyl, et non à l’agent neurotoxique #Novichok, d’après des informations obtenues auprès du Clinical Services Journal du Royaume-Uni https://www.clinicalservicesjournal.com/story/25262/…
L’article du Clinical Services Journal que Gaytandzhiev a trouvé date du 5 mars 2018, le lendemain de l’incident de Skripal à Salisbury. Dans sa version originale, on y lisait :
  • L’hôpital du district de Salisbury a déclaré un « incident majeur » le lundi 5 mars, après que deux patients aient été exposés à un opioïde.   
  • Il fait suite à un incident survenu quelques heures plus tôt, au cours duquel un homme et une femme ont été exposés au Fentanyl dans le centre-ville. L’opioïde est 10 000 fois plus fort que l’héroïne.
La deuxième ligne a été changée en :
Cela faisait suite à un incident survenu quelques heures plus tôt, au cours duquel un homme et une femme ont été exposés à une substance dans le centre-ville.
Toute référence au Fentanyl comme cause de la maladie de Skripal dans un article du 5 mars a été supprimée entre le 26 et le 27 avril.
Archive.org a la version originale telle qu’elle a été collectée le 26 avril :
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La version modifiée est maintenant disponible sur le site du Clinical Services Journal (CSJ) :
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On se demande pourquoi un magazine aussi petit se donne la peine de changer une vieille histoire après qu’un journaliste en ait parlé sur Twitter.
Le journal CSJ n’était pas le seul média qui mentionnait le Fentanyl. Le Salisbury Journal local l’a rapporté le 5 mars et l’article est toujours en place :
    La police a déclaré un incident majeur après qu’un homme dans la soixantaine et une femme dans la trentaine ont été retrouvés inconscients sur un banc du centre commercial dimanche.
    Les services d’urgence sur les lieux soupçonnaient que la substance pourrait être un puissant médicament appelé Fentanyl, mais rien n’a encore été confirmé.
    Ils ont été emmenés à l’hôpital du district de Salisbury où ils sont dans un état critique en soins intensifs.
En novembre 2017, le Salisbury Journal avait fait état d’un cas de surdose de fénatanyl non apparenté. En 2016, Salisbury a connu un picdes cas d’overdose au Fentanyl. Les services d’urgence locaux étaient certainement conscients des symptômes et des effets d’une telle substance.
Un autre site de nouvelles locales, Devon Live, écrivait à  la Une le 5 mars : Incident chimique majeur déclaré après que 10 personnes aient vomi du Fentanyl et que deux soient gravement malades.
    Il est entendu que la police soupçonne que le Fentanyl, un opiacé synthétique beaucoup plus fort que l’héroïne, a pu être impliqué. Un homme et une femme sont dans un état critique et jusqu’à 10 autres personnes sont impliquées.
    Des officiers et des ambulanciers paramédicaux ont été appelés au centre commercial The Maltings à Salisbury après qu’un homme et une femme soient tombés malades. La femme, qui était inconsciente, a été transportée par avion à l’hôpital du district de Salisbury vers 16 h 15, tandis que l’homme a été transporté en ambulance.

Il a été récemment rapporté que le Fentanyl a coûté la vie à au moins 60 personnes au Royaume-Uni au cours des huit derniers mois.
L’article de Devon Live est toujours sous sa forme originelle. Il renvoie à la première déclaration de la police de Wiltshire sur l’affaire et en cite des extraits. Curieusement, le lien est mort. La première déclaration officielle de la police sur l’affaire Skripal est « actuellement indisponible ».
La presse britannique est maintenant totalement silencieuse sur l’affaire Skripal. Craig Murray et un autre ancien haut fonctionnaire soupçonnent que le gouvernement ait donné l’ordre de ne pas faire d’article sur la question. Ils soupçonnent aussi, comme nous l’avons fait très tôt, que l’affaire est liée au faux « sale dossier » que la campagne Clinton a ordonné d’utiliser contre Donald Trump.
On ne comprend pas pourquoi le gouvernement britannique aurait passé une ordonnance de silence si, comme le gouvernement le prétend, c’est la Russie qui a causé l’incident.
Pourquoi aucune enquête publique par les médias n’est autorisée ? Où est Yulia Skripal et quel est l’état de santé de Sergej Skripal ? Pourquoi ont-ils été réduits au silence ?
Moon of Alabama