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Vingt-huit corps ont été déterrés dans le canton de Maungdaw de l’État Rakhine le 24 septembre (Photo: Thuta Zaw)

Par Moe Myint | 25 septembre 2017 |The Irrawaddy
YANGON – Les forces de sécurité ont déterré 45 corps d’Hindous, dont six enfants, près du village de Ye Baw Kya dans le canton de Maungdaw au nord de l’Etat Rakhine, selon un communiqué publié par le Comité d’information du gouvernement ainsi que des rapports ultérieurs d’un leader de la communauté hindoue.
La déclaration du gouvernement – basée sur le témoignage du chef de la communauté hindoue U Ni Mal – affirme que les membres de l’Armée Rohingya pour le Salut de l’Arakan (ARSA) ont arrêté quelque 100 hommes et femmes de plusieurs villages hindous dans le parc du village de Kha Maung Seik le 25 août et ont tué la majorité d’entres-eux.
U Ni Mal a témoigné pour The Irrawaddy, après que les villageois et lui-même aient aidé les forces de sécurité à chercher d’autres sites funéraires.
Le chef de la communauté affirme que les 45 victimes ont été brutalement tuées et certaines ont été décapitées ou égorgées. Parmi les corps, il y avait 20 femmes, 19 hommes et six enfants. Une fosse commune de 28 corps a été retrouvée dimanche, et une autre de 17 corps lundi après-midi.
U Ni Mal a déclaré que la communauté hindoue a officiellement demandé aux autorités et aux avocats du parti national Arakan d’examiner les décès, mais qu’il y a eu des retards en raison des problèmes de sécurité.
L’ONU estime que quelque 500 hindous ont fui vers le Bangladesh après que des militants musulmans aient attaqué des postes de la police des frontières le 25 août ce qui a entraîné des opérations de déminage et de sécurité par l’armée birmane. Le nombre de réfugiés, qui s’abritent dans des camps improvisés à la frontière du Bangladesh, sont estimés par l’ONU à 420,000 musulmans rohingyas.
U Ni Mal a déclaré que la communauté hindoue « voulait la justice » pour ce massacre. 
Quelque 30,000 hindous et bouddhistes vivant à Maungdaw ont également fui vers d’autres régions de l’État Rakhine après que les opérations de déminage militaire aient commencé suite aux attaques de l’Armée Rohingya pour le Salut de l’Arakan contre les postes de police des frontières.
Au cours d’une visite d’une journaliste de The Irrawaddy au début de septembre, certains Hindous ont déclaré qu’ils refuseraient de vivre aux cotés des musulmans à Maungdaw si le gouvernement prévoyait de les relocaliser là-bas.
« Nous ne pouvons plus vivre avec eux après cela », a déclaré U Ni Mal.
Par Moe Myint | The Irrawaddy | 25 septembre 2017
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Traduction: La Gazette du cotoyen