mardi 30 janvier 2024

 (ca, c'est ce que biden et les démocrates américains aimeraient bien faire à trump. note de rené)


L'ex-Premier ministre Imran Khan condamné à 10 ans de prison (Pakistan)

L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan. Photo d'archives AFP

L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a été condamné à dix ans de prison pour une affaire de divulgation de documents classifiés, à quelques jours des élections, que son parti aborde très affaibli.

Le jugement a été rendu dans la prison d'Adiala, où Imran Khan, qui doit répondre à des accusations dans des dizaines d'affaires et a été déclaré inéligible pour cinq ans, est incarcéré quasiment depuis son arrestation en août. Cette condamnation survient à moins de dix jours des élections législatives et provinciales du 8 février, dont la campagne a été entachée d'accusations de fraudes et de répression contre le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti qu'il a fondé.

L'ex-chef du gouvernement et Shah Mahmood Qureshi, son ancien ministre des Affaires étrangères et numéro deux du PTI, ont été condamnés à dix ans de prison, ont annoncé plusieurs responsables du PTI. Au coeur de cette affaire: un câble diplomatique de l'ambassadeur du Pakistan aux États-Unis, qu'Imran Khan a présenté comme la preuve d'un complot américain contre lui, soutenu par les militaires pakistanais. Les États-Unis et l'armée pakistanaise ont démenti cette affirmation.

Imran Khan avait été inculpé en octobre, en vertu de la loi sur les secrets officiels, qui date de l'époque coloniale. Le procès s'est tenu au sein de la prison d'Adiala, en présence seulement de ses avocats, de quelques proches et de rares journalistes. Le PTI a dénoncé « un simulacre de justice » et annoncé son intention de faire appel. Un avocat du PTI, Salman Safdar, a affirmé à l'AFP que l'équipe légale d'Imran Khan n'avait pas été autorisée à l'assister pendant toute la durée du procès. « C'est inconstitutionnel et contraire au principe même de justice », a-t-il déploré.

Imran Khan, un ancien joueur vedette de cricket arrivé au pouvoir en 2018, a été évincé par une motion de censure en avril 2022, après avoir perdu le soutien de la toute puissante armée, selon les analystes. Il accuse depuis l'establishment militaire d'être à l'origine de ses ennuis judiciaires et de vouloir l'empêcher de reprendre la tête du pays.

Paralysé avant le scrutin 

Il jouit toujours d'une forte popularité, mais sa campagne de défiance à l'égard de l'armée a été suivie d'un sévère retour de bâton. Son arrestation en mai dernier a provoqué l'ire de ses partisans, qui ont déclenché de violentes manifestations. Les autorités ont répliqué en arrêtant massivement sympathisants et dirigeants du PTI.

Le parti, que certains hauts responsables confrontés à des fortes pressions extérieures ont préféré quitter, s'est retrouvé paralysé à l'approche du scrutin: ses rassemblements ont été de fait interdits, son symbole électoral a été banni et des dizaines de ses candidats n'ont pas été autorisés à se présenter. La condamnation d'Imran Khan a été rapportée mardi par les médias locaux, mais la télévision d'Etat, appliquant les officieuses mesures de censure à son égard, a veillé à ne pas utiliser son nom.

Pendant la campagne, le PTI a été largement ignoré des médias et a dû s'en remettre essentiellement aux réseaux sociaux. Des coupures d'internet ont toutefois perturbé ses tentatives de tenir des meetings en ligne. « C'est une parodie de justice. Apparemment, c'est destiné à l'empêcher d'avoir la majorité au Parlement, mais sa popularité va rebondir, car le nombre de ses supporters va augmenter après cette grosse injustice », a estimé mardi Tauseef Ahmed Khan, un défenseur des droits et analyste politique.

La Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, qui a été trois fois chef du gouvernement sans jamais achever aucun de ses mandats, est le favori des élections, lesquelles devaient initialement avoir lieu en novembre.

Nawaz Sharif est rentré au Pakistan en octobre après quatre ans d'exil à Londres. Certains analystes politiques estiment qu'il a passé un accord avec les militaires, qu'il accusait il y a encore peu de l'avoir évincé du pouvoir en 2017 pour favoriser la victoire électorale d'Imran Khan un an plus tard. L'armée a été au pouvoir pendant près de la moitié des 75 ans d'existence du pays et continue à exercer une influence politique considérable.

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