vendredi 25 février 2022

 (A l'heure actuelle, avoir un sol riche en minéraux est une malédiction, tous les vautours de la planète veulent s'en emparer même au prix du massacre des habitants comme au Congo kinshasha (Afrique). note de rené)


Avec le Kazakhstan, le prix de notre dépendance énergétique augmente

2OOO watts.org, Publié le .

Il n’y a pas que les matières premières qui sont en hausse. Les coûts de notre dépendance énergétique suivent la même tendance. Il n’aura fallu qu’une multiplication par deux des prix du gaz au Kazakhstan pour que ce mécanisme se rappelle à nous.

Le Kazakhstan, un pays que peu de personnes peuvent pointer sur une carte, est surtout connu pour son équipe cycliste Astana. Pour les connaisseurs, l’ancien membre de l’Union soviétique est une véritable caverne d’Ali Baba. Son sol contient du pétrole, du gaz, de l’uranium, de très nombreuses terres rares qui entrent dans la fabrication des panneaux solaires, des éoliennes ou des batteries de nos voitures électriques, du potassium essentiel à l’agriculture et finalement, délice suprême, de l’or!

 

Les «Gilets jaunes» kazakhs

De quoi dépeindre une nation prospère. Il n’en est rien. Le 1er janvier, le gouvernement doubla les prix du gaz. Instantanément, le peuple marqua son opposition et son ras-le-bol d’une corruption caractéristique d’un pays riche en matières premières.

Les «Gilets jaunes» kazakhs réussirent à faire plier le régime. Les hausses furent rapidement supprimées. Cependant, certains n’ont pas voulu en rester là.

Il n’en fallut pas plus pour que le président Kassym-Jomart Tokaïev exprimât son intention de voir les manifestants exterminés par balles réelles et de proposer à l’armée russe d’instaurer un ordre musclé.

Si, diplomatiquement, cette manière de faire a été dénoncée, elle a été un soulagement et une douce musique aux oreilles de nombreux dirigeants occidentaux et chinois.

 

40% du marché de l’uranium

En effet, le Kazakhstan est le plus grand exportateur d’uranium avec une part de marché de 40%. Une disruption dans la livraison a le potentiel de faire tousser les 450 réacteurs nucléaires à travers le monde. L’impact est d’autant plus fort que 80% des extractions mondiales d’uranium proviennent de seulement quatre pays, dont le Niger également sous tension politique. Soit dit en passant, le gaz naturel ne fait pas mieux avec les deux tiers de l’extraction mondiale dans les mains de six pays.

Ainsi, dans le concert de réactions, deux gouvernements ont symbolisé le concept d’indépendance énergétique. Libéré des besoins en uranium, l’Allemagne a montré sa fermeté et confirmé l’arrêt de ses exportations d’armes vers le Kazakhstan.

A l’opposé, le président Emmanuel Macron a appelé à la «fin de la violence» et à la «retenue».

Il est vrai que la France n’est pas dans une posture confortable. Orano, anciennement Areva, exploite des mines d’uranium au Kazakhstan ainsi qu’au Niger afin d’alimenter ses centrales nucléaires. Une partie des 900 millions d’euros annuels de la force militaire Barkane au Mali a pour but de garantir le flot d’uranium. Sans le Niger et le Kazakhstan, la France partagerait la destinée électrique du Liban. De son côté, il est fort à parier que Berlin n’eût pipé mot si le gaz livré par la Russie avait été en jeu.

 

Retour à un certain niveau d’indépendance

Petit à petit, le monde de l’énergie est en train de se crisper. Le manque d’investissements dans l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures couplé à l’épuisement progressif des gisements va exacerber la realpolitik et les scénarios extrêmes. La multiplication des prix du gaz par huit, par une simple impulsion de la Russie, aurait été inimaginable il y a encore quelques années. Elle est devenue réalité sans que l’Europe puisse réagir.

Les coûts de notre dépendance énergétique ne cessent de grimper et caressent aujourd’hui le seuil de douleur.

Après plusieurs décennies, où nous avons oublié de cultiver notre propre énergie locale, un retour à un certain niveau d’indépendance pourrait se dessiner comme une séduisante alternative. Cette voie serait d’autant plus judicieuse pour des petits pays comme la Suisse, qui vont avoir de moins en moins voix au chapitre sur la scène énergétique internationale.

Le Nouvel An au Kazakhstan vient d’apporter des indices supplémentaires sur les tendances à venir. Il est fort à parier que, sur cette thématique, l’année 2022 sera d’un excellent cru.

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