mardi 29 octobre 2019

(Que les fonctionnaires de l'état viennent du secteur privé et y retournent, toujours au plus haut niveau a créé une double administration, celle qui privilégie les intérêts privés et celle de moindre influence qui privilégie les intérêts de l'état et du citoyen. C'est l'un des mécanismes qui doit disparaître pour que les américains récupèrent leur démocratie. note de rené)


Cautionner l’État Profond met en danger la démocratie

par Moon of Alabama.
Depuis que Donald Trump a été élu président, l’interprétation du New York Times de « l’État Profond » a évolué, passant d’une négation totale de son existence à un soutien total de ses opérations antidémocratiques.
Une série de fuites de la part de responsables gouvernementaux a entravé l’administration Trump, ce qui a conduit certains à établir des comparaisons avec des pays comme l’Égypte, la Turquie et le Pakistan, où des réseaux obscurs au sein des bureaucraties gouvernementales, souvent appelés « États profonds », sapent et contraignent des gouvernements élus.
Alors, les États-Unis assistent-ils à l’émergence de leur propre État Profond ?
Pas tout à fait, disent les experts, mais les échos sont réels – et dérangeants.
Le concept d’un « État Profond » – un sombre réseau d’agences ou de responsables militaires qui conspirent secrètement pour influencer la politique gouvernementale – est plus souvent utilisé pour décrire des pays comme l’Égypte, la Turquie et le Pakistan, où des éléments autoritaires s’unissent pour déstabiliser des dirigeants démocratiquement élus. Mais à l’intérieur de l’aile ouest, Trump et son entourage, en particulier son stratège en chef, Stephen K. Bannon, voient l’influence de ces forces à l’œuvre aux États-Unis, faisant essentiellement valoir que leur propre gouvernement est compromis de l’intérieur.
C’est une affirmation extraordinaire pour un président en exercice.
Les institutions US ne ressemblent pas aux puissants États profonds de pays comme l’Égypte ou le Pakistan, disent les experts. Pas plus que les fuites individuelles, dont un certain nombre proviennent de la propre équipe du président Trump, ne constituent une conspiration.
Le diagnostic d’un « État Profond », disent ces experts, pose le problème à l’envers…
Bien que Trump n’ait pas publiquement utilisé cette expression, les médias alliés et sympathiques ont réorienté l’expression « État Profond » de son sens formel – un réseau de responsables civils et militaires qui contrôlent ou sapent des gouvernements démocratiquement élus – vers une péjoration visant à accuser les fonctionnaires d’illégitimité et d’animosité politique.
En ce qui concerne la Russie, par exemple, le président hésitait à expulser de nombreux espions de M. Poutine comme punition pour l’empoisonnement d’un ancien espion russe en Grande-Bretagne. Il s’est plaint pendant des semaines du fait que des cadres supérieurs l’avaient laissé s’enliser dans une nouvelle confrontation avec la Russie, et il s’est dit frustré que les États-Unis continuent d’imposer des sanctions à la Russie pour son comportement malveillant. Mais son équipe de sécurité nationale savait mieux que de telles mesures devaient être prises, pour tenir Moscou responsable.
Ce n’est pas le travail du soi-disant État Profond. C’est le travail de l’État régulier.
Le président Trump a longtemps tenté d’expliquer ses problèmes juridiques alors que le travail d’un « État Profond » des partisans d’Obama s’est retranché dans les bureaucraties chargées de l’application de la loi et de la sécurité nationale qui tentent juste de le faire tomber. Aujourd’hui, des responsables subalternes et d’autres personnes accusés d’actes répréhensibles font valoir que les mêmes forces présumées les ciblent également de manière illégitime.
Le président Trump et certains de ses alliés ont affirmé, sans preuve à l’appui, qu’une cabale de responsables étasuniens – le fameux État Profond – s’était lancée dans une vaste opération pour contrecarrer la campagne de Trump. La théorie du complot n’est toujours pas fondée…
Le Président Trump a raison : L’État Profond est bien vivant. Mais ce n’est pas la sinistre et antidémocratique cabale de ses fantasmes. Il s’agit plutôt d’un ensemble de fonctionnaires patriotes – diplomates de carrière, scientifiques, agents de renseignement et autres – qui, dans les entrailles de cette administration corrompue, ont en quelque sorte rappelé que leur devoir est de protéger les intérêts, non d’un dirigeant particulier, mais du peuple étasunien.
Au cours des trois dernières semaines, l’État Profond a émergé de l’ombre sous la forme de véritables représentants du gouvernement, passés et présents, qui ont défié une tentative de la Maison-Blanche de bloquer la coopération avec les enquêteurs chargés de la mise en accusation à la Chambre et fourni des preuves qui appuient largement le dénonciateur, toujours anonyme.
Le président et ses alliés ont réagi avec fureur. Ces témoignages accablants font partie d’une vendetta politique des bureaucrates du « Plus jamais Trump », membres d’un « État Profond » qui cherche à saper la volonté du peuple, affirment-ils.
Mais quel est cet « État Profond » ? Loin d’être un outil de corruption politique, la fonction publique a été créée pour être un antidote au genre même de corruption et d’automutilation qui semble tourmenter cette administration.
Cette évolution est déconcertante. Si l’État Profond est autorisé à faire ses propres politiques contre la volonté des élus, pourquoi devrions-nous nous donner la peine de tenir des élections ?
Les démocrates sont stupides d’applaudir cela et d’encourager encore davantage ces projets. Ils devraient probablement reprendre la présidence en 2024. Que feront-ils quand tous les fonctionnaires de la fonction publique que Trump aura installés d’ici là s’organiseront pour ruiner leurs politiques ?

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