mercredi 30 octobre 2019


(Les grands raout internationaux sur l'environnement financés par les multinationales complètement bidon. note de rené)
22 entreprises françaises ont augmenté leurs émissions de CO2 depuis la signature de Paris
22 entreprises ont augmenté leurs émissions de CO2 depuis la signature de Paris. Les dividendes augmentent de 10 à 15% et profitent principalement à quelques gros actionnaires. Les effectifs en France réduisent ainsi que les dépenses moyennes par salarié. Les inégalités se creusent entre patrons et employés.


21 octobre 2019 - Sarah Roubato source : La Relève et la Peste


Nous sommes quotidiennement abreuvés de chiffres et de rapports. Les politiciens savent en faire remonter les résultats quand cela sert leurs discours. Nous parlons du taux de chômage, du PIB, de balances commerciales. Autant d’outils qui orientent le regard que nous portons sur des réalités complexes. De nouveaux outils ont fait leur apparition dans la seconde moitié du XXe siècle comme l’IDH, indice de développement humain, incluant le PIB par habitant, l’espérance de vie, le niveau d’éducation ou encore l’accès aux soins. Aujourd’hui, d’autres outils voient le jour pour évaluer l’impact écologique des activités d’un pays.
Le récent rapport « Cac40 : le véritable bilan annuel » publié par l’Observatoire des Multinationales est un exemple d’une autre manière d’analyser des activités déjà bien observées. Si les grandes entreprises françaises du CAC40 comprenant entre autres L’Oréal, Carrefour, Airbus, BNP Paris Bas, Renault, ou encore Danone publient chaque année leurs rapports, ce n’est pas sous l’angle du développement et du chiffre d’affaire que l’ODM analyse leurs activités, mais sous celui des salaires, des dividendes, des impôts, des gaz à effets de serre, des droits des travailleurs, des déchets, entre autres.
L’objectif est de « susciter et alimenter l’indispensable débat démocratique sur les stratégies et sur les choix de nos multinationales, mais aussi des politiques publiques qui les soutiennent » 
On y lit que 22 entreprises ont augmenté leurs émissions de CO2 depuis la signature de Paris. Les dividendes augmentent de 10 à 15% et profitent principalement à quelques gros actionnaires. Les effectifs en France réduisent ainsi que les dépenses moyennes par salarié. Les inégalités se creusent entre patrons et employés. 
Le rapport se décline sous forme de chapitres répondant aux questions suivantes : les grandes entreprises françaises créent-elles de la richesse pour tous ? contribuent-elles à la sauvegarde du climat ? comment traitent-elles les travailleurs (euses) ? quels sont leurs impacts sur la planète et ses habitants ? rendent-elles le monde meilleur ? contribuent-elles à une économie saine ? nuisent-elles à la santé ? améliorent-elles notre démocratie ? 

On ne sait ce que signifie exactement l’économie saine, sauvegarder le climat ou rendre le monde meilleur et la manière dont les questions sont posées montrent rapidement qu’il s’agit de montrer les entourloupes des grandes entreprises et leur non coopération à un changement de société vers le respect du vivant. Ce rapport n’est pas le résultat d’une enquête systématique mais, comme il est indiqué en dernière page « est basé sur les articles publiés en 2018 et 2019 sur le site de l’Observatoire des multinationales (…) le produit du travail collectif de l’équipe de journalistes et des pigistes qui contribuent à ce site ainsi qu’au site d’information Basta ! »
Les chiffres présentés ne sont pas systématiquement référencés, mais une note finale du rapport stipule qu’ils sont extraits « des documents de référence que les entreprises sont tenues de publier chaque année ». Le rapport ne contient pas non plus d’analyse ou de conclusion finale qui nous permettrait de faire une synthèse de la situation, de pouvoir nuancer ou bien faire la différence, si elle a lieu, entre différentes entreprises.
Par exemple dans le chapitre « Les grandes entreprises françaises nuisent-elles à la santé ? » on trouve un article présentant une nouvelle centrale électrique contestée en Bretagne. Certes un cas inquiétant, mais on ne comprend pas si par ailleurs des efforts ont été faits. Difficile de se faire une idée réelle quand on est attaché à la précision des faits. Car on peut ne pas être naïf et savoir parfaitement que les grandes entreprises ne se soucient ni de respecter le vivant ni d’encourager la paix sociale, tout en réclamant, justement pour mieux les combattre, des analyses précises et nuancées. L’introduction de l’article mentionne que « les activités économiques ont parfois un impact lourd sur l’environnement et sur la santé (…) parfois dénié ou minimisé au nom de l’emploi ».


On aurait aimé savoir ce que parfois veut dire exactement. Ce rapport ne semble pas avoir été relayé par aucun media y compris ceux qui sont très critiques des grandes entreprises. On le retrouve mentionné uniquement sur Bastamag, partenaire du rapport, et sur le blog d’un particulier sur Mediapart. 
Malgré ce manque de rigueur et l’orientation clairement à charge de ce rapport, il a le mérite de nous montrer une vision en quelque sorte aérienne des lignes d’action des entreprises du CAC40. On comprend bien que ces grandes entreprises, loin d’être visionnaires et de préparer le changement de société à venir, continuent d’alimenter un système de production responsable de la dégradation du vivant et des inégalités sociales, à la recherche du seul profit et de la croissance infinie. 

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